AZÉMAR – ADHÉMAR Seigneurs de Mandagout et de Thorène
Armoiries : Ecartelé : aux 1 et 4, d’azur au lion d’or
armé et lampassé degueules, qui est d’Adhémar ; aux 2 et 3, d’argent à trois pals de gueules, qui est de
Thorène, alias Torenne.
Hélène Adhémar ou Azémar, épouse de Raimond du
Rieu, appartenait à une fort ancienne race chevaleresque établie, dès XIe
siècle, aux confins des diocèses de Rodez, de Mende et de Nîmes, de part et
d’autre de la vallée de la Dourbie.
Les
Adhémar, Adémar ou Azémar sont en effet considérés par les historiens locaux
comme faisant partie des plus anciennes familles nobles du Rouergue, mais ils
n’en citent que trois vivant au XIe siècle :
Bernard d’Azémar
(Bernardi Azedmari), présent, en 1067, à un accord fait entre le comte de
Barcelone, le vicomte d’Albi et Ermengarde de Carcassonne (L.-C.-P. Bosc,
Mémoires pour servir à l’histoire du Rouergue, Villefranche-de-Rouergue, 1903,
t. I, p. 127 et H) de Barrau, Documents historiques et généalogiques …, I, 93
(d’après Histoire générale du Languedoc, t. II, p.260). La Chenaye-Desbois le
donne pour fils d’Adémar III, vicomte de Toulouse et de Bruniquel, et
Guillaumette de Trencavel, ce qui n’est pas possible puisque ceux-ci se sont
unis en 1069).
Hugon Azémar, témoin, en 1071, à la donation de l’église de
Saint-Michel de Castelnau-de-Levézou par Aicfred de Levézou à l’abbaye de
Saint-Victor de Marseille (Cl. de
Vesins, Etudes aveyronnaises, Sté des Lettres de l’Aveyron, 1996, p. 43-52) ;
Raimond d’Adhémar, présent, en 1080, avec Guillaume et
Bernard d’Arnaud ou d’Arnal, à un plaid tenu dans le diocèse de Narbonne (Bosc, Mémoires, I, 128 et Barrau, Doc., I, 94, d’après les Archives de l’abbaye de Caunes, en
Languedoc) Ils supposent
en outre que l’évêque de Rodez, Adhémar III (1099-1144), qui accéda à l’évêché
vers 1099, date d’un de ses premiers actes en cette qualité, était aussi
d’origine rouergate. Evêque énergique et de grand prestige, il participa aux
premières installations des Cisterciens en Rouergue, notamment à Loc-Dieu puis
à Beaulieu vers 1144. Il approuva des donations à l’abbaye de Sylvanès à qui il
donna lui-même l’église de Gissac, peu après avoir fait don des deux églises de
Creyssels à l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert, en 1123. Il mourut avant le 19
mars 1144. Un mémorial relatif au privilège qu’il conféra au prieuré de
Villeneuve indique qu’il était parent de son prédécesseur Raimond FROTARD : « Raymondus episcopus et gloriose memoire
Adhemarus, uccessor et consanguineus ejus ». Le fait que, selon certains historiens,
Raimond Frotard appartenait probablement à une famille noble établie à Cantobre, les
ont induits à penser que son successeur pourrait être issu des Adhémar de Cantobre
(J. Bousquet, Le Rouergue au premier Moyen
Age, Rodez, 1992-1994, p. 192-195. D’autres le disent originaire du Limousin
: il serait frère d’Archambaud IV, comte de Limoges, d’après le Cartulaire de
Dom Claude Fleury, 49e abbé
de Loc-Dieu (cf. L. de Cuerne, « l’Abbaye cistercienne de Loc-Dieu », in Connaissance du Monde, N°84 (1965). Il
est vrai qu’Archambaud IV (†1137), en fait vicomte de Comborn, avait épousé
Brunissende de Limoges, fille et héritière d’Ahémar III, vicomte de Limoges,
lui-même fils d’Adhémar II (†1090), vicomte de Limoges après son père Adhémar I
(†1036). Le prénom Adhémar se transmettait donc dans la dynastie des vicomtes
de Limoges depuis plus d’un siècle).
En fait, l’origine de ce lignage et les degrés de sa filiation jusqu’au
XIIIe siècle ne sont pas connus avec certitude malgré les deux généalogies
consacrées à sa descendance représentée, aux XVIIe et XVIIIe siècles, par les
Adhémar ou Azémar, seigneurs de Montréal et autres lieux en Languedoc, et les
Mandagout, au diocèse de Nîmes, branche des Adhémar, seigneurs de Thorène en
Rouergue. En effet, soumises à une analyse chronologique fondée sur une
longévité maximale de 80-90 ans (L’analyse chronologique consiste à reporter le
tableau généalogique sur un graphique gradué en unités de temps (5 ou 10 ans).
On s’est limité à une longévité de 90 ans. Elle n’était pas exceptionnelle au
XIVe siècle, comme en témoigne l’âge de certains témoins appelés dans des
enquêtes à cette époque, où personne ne semble s’étonner qu’on avance des âges
atteignant parfois cent ans et plus (cf. A. Debat, Revue du
Rouergue, N°110 p. 138, note 23) et un écart minimal d’une vingtaine
d’années entre deux générations, toutes deux s’avèrent en leur début reposer
sur des filiations peu vraisemblables, généralement suggérées par des actes de
donation, de vente ou d’hommage insuffisamment explicites à une époque où les
contractants y sont désignés par leur seul prénom suivi ou non du nom de la
terre qu’ils possèdent alors. Le fait qu’au cours des XIe et XIIe siècles le
prénom Adhémar, ou ses synonymes Adémar et Azémar, se soit finalement imposé
comme patronyme à différents lignages du Midi de la France où il est fort
répandu, accroît assurément le risque de confusion que les auteurs de ces deux généalogies
ont manifestement sous-estimé.
Selon la première, rapportée par La Chenaye-Desbois d’après un mémoire
composé au XVIIIe siècle par un religieux bernardin qui lui fut alors transmis,
les seigneurs de Montréal et de Mézerac, en Bas-Languedoc, prétendaient tirer
leur origine d’une branche cadette des anciens vicomtes de Toulouse du nom
d’Adémar et être issus du mariage contracté par Adémar III, vicomte de Toulouse
et de Bruniquel, avec Guillemette de Trencavel, laquelle vivait encore en 1093 (F.A. Aubert de La Chenaye-Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse, 3e édition,
Paris, 1863-1876, tome II, col. 145-162. Les emprunts faits à cette généalogie
seront référencés « La Chenaye ». Il est prouvé en
effet que, par contrat du 29 octobre 1069, Adémar III, alias Pierre-Aton,
vicomte de Bruniquel, fils d’Adémar II, vicomte de Toulouse et de Bruniquel,
épousa Guillelma, fille de Raimond-Bernard, dit «
Trencavel », vicomte d’Albi et de Nîmes (†ca1071), et d’Ermengarde (comtesse de
Carcassonne et vicomtesse de Béziers) (Barrau, Doc., I, 296) ; la dot comprenait entre autres
biens la vicomté d’Ayssènes, sur les bords du Tarn, la moitié du château de
Brusque, au sud-est du Rouergue, et celui de Vinassan, au diocèse de Narbonne.
Pierre-Aton aurait eu au moins cinq fils, dont sûrement Frotard, vicomte d’Ayssènes,
que l’on croit mort sans postérité, et autre Pierre-Aton (Pierre « vocatus Ato », fils de Guillelma, dans le serment de « no-t-decebrai » que lui prêtent les cinq coseigneurs de Brusque (Bousquet, Le Rouergue op. cit. , p. 127). On sait de façon certaine que ce dernier,
seigneur de Vinassan en 1126, marié à Foi (et non point « N… de Foix », comme le dit La Chenaye), fut père d’Arnaud et d’Adémar, vicomtes de Bruniquel, qui
vendirent, en juin 1156, les châteaux de Brusque et de Vinassan à leur cousin
Raimond I Trencavel (†1167). En revanche, on peut douter qu’il Peut aussi,
comme le dit La Chenaye, un fils aîné Guillaume-Pons, qui reçut en partage le château
de Marseillan et le village de Pisan dans le diocèse d’Agde. Arnaud, fondateur
en 1163 de l’abbaye de Saint-Marcel en Quercy, mourut sans postérité, ainsi que
son frère Adémar, vers 1175, peu après avoir fait une donation à l’abbaye de
Beaulieu, en 1174 (A.D.T&G. H 1). S’il est vrai que Guillaume-Pons ait été
leur frère aîné, il eût été logique que lui, ou à défaut ses deux fils,
Guillaume et Raimond, fissent valoir leur prétention à leur succéder dans la
vicomté de Bruniquel. Or, c’est Pons, issu d’une autre branche des vicomtes de
Toulouse, qui s’estima en droit, en qualité de plus proche parent d’Arnaud et d’Adémar,
de réclamer pour lui Bruniquel, mais il se heurta à Raimond V, comte de Toulouse,
qui, profitant de la situation, venait de s’en emparer ; le conflit armé qui s’ensuivit
tourna à l’avantage du comte en 1176 (L. Macé, Les comtes de
Toulouse et leur entourage, Privat, Toulouse, 2003, p. 42). La
filiation de Guillaume-Pons donnée sans preuves par La Chenaye paraît donc
inexacte. Elle ne répond d’ailleurs pas aux critères d’une analyse
chronologique. En effet, compte tenu de l’intervalle minimal entre deux générations,
il s’avère impossible que Guillaume-Pons soit né du mariage de Pierre-Aton II et
de Foi, car ses propres fils Guillaume, décédé en 1167, et Raymond n’étaient certainement
pas tout jeunes lorsqu’ils signèrent avec lui, en 1138, l’acte de vente à Raimond
Trencavel du château de Marseillan et du village de Pisan, et à fortiori
Raimond, qui devait être au moins majeur lorsque, en 1124, il est cité dans la
soumission des nobles du comté de Carcassonne rebelles au vicomte Bernard-Aton
Trencavel (Bernard-Aton IV (†1129), vicomte de Béziers, Albi, Nîmes et
Carcassonne, fut chassé de Carcassonne par la révolte de ses habitants en 1120.
Il était fils de Raimond-Bernard Trencavel et d’Ermengarde, comtesse de Carcassonne.
Selon la généalogie de La Chenaye, Raimond Adémar était donc son cousin. Il est
permis d’en douter, car il est surprenant qu’un si proche parent du comte de
Carcassonne se soit joint aux rebelles). Il est peu vraisemblable, par
conséquent, que les Adhémar de Montréal, comme ceux de Thorène et de Mandagout,
soient issus des vicomtes de Toulouse et de Bruniquel, à moins toutefois d’admettre
que Guillaume-Pons, leur ancêtre, soit né du mariage précédent, c'est-à-dire celui
de Pierre-Aton I et de Guillelma Trencavel, ce qui reste à prouver (Le couple
eut en effet un fils aîné prénommé Guillaume, mais, d’après La Chenaye,
celui-ci succéda à son père dans la vicomté de Toulouse et celle de Monclar en
Quercy, et fut l’aïeul dudit Pons, vicomte de Toulouse en 1176). Il est vrai toutefois
que les premiers descendaient des Trencavel, mais par une alliance contractée à
la fin du XIIIe siècle par l’un de leurs ancêtres avec l’une des dernières
filles de cette maison.
La seconde généalogie, dressée par le comte d’Adhémar de Panat (Comte
d’Adhémar de Panat, « Les seigneurs de Mandagout, branche inconnue des
Azémar-Adhémar », in Hommage à Jacques Fabre de Morlhon, Albi, 1978,
p. 33-44. Les emprunts faits à cette généalogie seront référencés dans le texte
par « Adh »), coïncide en plusieurs points avec la première, mais, bien que
remontant moins haut, elle fournit quelques indices d’une origine plus crédible
des Adhémar de Montréal et de Mandagout. Il y est parfaitement établi qu’ils étaient
issus de cette importante famille Azémar qui tenait en fief le château de
Cantobre commandant la vallée de la Dourbie en aval de Nant, dont le nom est
souvent associé voire substitué au leur dès le XIe siècle et durant les deux
siècles suivants (Gilbert de Cantobre, évêque de Rodez de 1339 à 1349,
appartenait sans doute à l’une des branches de cette famille qui, sous le nom
d’Adhémar ou celui de Cantobre, ne cessa de se
ramifier au cours du XIIIe siècle, car ses armoiries patrimoniales sont
semblables à celles des Adhémar de Thorène et de Mandagout. Il portait d’azur au lion d’or, qui est de
Cantobre, écartelé de gueules à la
tour d’argent maçonnée de sable et sommée de trois petites tours du même, qui de la Tour, dont était sa mère (cf. A. Debat, Revue du Rouergue, N°110, p.
127-143). Les
nombreux fiefs et les droits dont ils jouissent alentour, notamment sur les terres
d’Algue, à Saint-Jean-du-Bruel, à Nant, à La Roque-Sainte-Marguerite et Sainte Eulalie-de-Cernon
en Aveyron, sur Trèves dans l’ancienne vicairie d’Arisitum, dans le Gard,
témoignent de leur implantation précoce dans cette région formant la pointe occidentale
des domaines des Anduze, puis des Anduze-Roquefeuil, leurs suzerains, auxquels
ils seront apparentés ; c’est peut-être en raison de cette parenté qu’ils
seront dits plus tard « proches parents » des Guilhem, seigneurs de
Montpellier. Ils sont donc tournés vers le Languedoc où des établissements
monastiques bénéficient de leurs donations, telsAniane, dans l’ancien diocèse
de Maguelone, près Montpellier, Saint-Guilhem-le-Désert, au diocèse de Lodève,
et le prieuré de Cassan, au diocèse de Béziers, dont le nécrologe mentionne
leur nom. Ce sont des alliances matrimoniales qui leur ont apporté les fiefs qu’ils
y possèdent, tel sans doute Mandagout relevant des Anduze, comme plus tardivement,
au cours des XIIIe et XIVe siècles, ceux qui leur appartiendront plus au nord et,
s’il est vrai qu’il s’agit des mêmes, à l’ouest du Rouergue jusqu’aux confins
de l’Albigeois.
Cette seconde généalogie porte essentiellement, du XIIe au XVe siècle,
sur l’ascendance rouergate de la famille de Mandagout, issue des Adhémar de
Thorène, dont la descendance est ensuite donnée jusqu’à son extinction survenue
au XVIIe siècle. Elle repose certes sur des actes plus convaincants que ne le
sont ceux qui justifient la première, mais sa crédibilité souffre en maints
endroits d’incohérences que l’analyse chronologique permet de mettre en
évidence. Certaines filiations, en effet, s’avèrent manifestement erronées
compte tenu de l’écart entre deux générations ou le critère de longévité
maximale admise pour les personnes concernées (cf. ADHEMAR-tableau I). Il est
probable que son auteur aurait pu éviter ces erreurs s’il avait pris en
considération les courtes notices que Barrau consacre à différentes branches
dont, toutefois, il ne soupçonne pas la commune origine (Barrau,
Doc., T. III, p. 295-296
(Azémar, que l’auteur pense à tort être sortis des environs de Sainte-Eulalie d’Olt,
attestés au XIIIe siècle à Soulages-Bonneval et alentour, et p. 305-306 Adhémar
ou Azémar, seigneurs ou coseigneurs de La Roque-Sainte-Marguerite).
De même qu’en vertu de la transmission d’un fief généralement du
père à son fils, ou à défaut de fils, de frère à frère ou encore d’oncle à
neveu, aurait-il put différencier et placer dans leur lignée respective des
individus qu’il perçoit comme une même et unique personne parce que portant le
même prénom, vivant à la même époque et cohabitant parfois en des lieux et sur
des terres patrimoniales possédées en indivis. Ces confusions et, à l’inverse,
le sentiment de Barrau d’avoir affaire à des familles distinctes tiennent sans
doute à ce que le nombre de fiefs acquis par les Adhémar s’est accru au cours
de ces trois siècles, tant en Rouergue qu’en Bas-Languedoc, et que ceux qui en
jouissent n’y fixent pas nécessairement leur résidence.
L’examen des actes dont on dispose induit à admettre l’existence précoce
en Rouergue de branches nettement différenciées par la situation géographique
de leurs fiefs. Ainsi les possessions de celle dont sont issus les Adhémar de
Montréal et de Mandagout, sont principalement localisées dans la baronnie de
Roquefeuil et la vicomté de Creysseil, puis se sont accrues à l’est, dans le
Bas-Languedoc, et simultanément à l’ouest, dans le Ségala occidental et le
Bas-Ségala, de part et d’autre du Lézert et du Viaur, et jusqu’aux confins du Rouergue
et de l’Albigeois, tant en l’une que dans l’autre province, tandis que celles
d’une autre sont principalement situées au nord du Rouergue, le long de la
vallée du Lot jusqu’à Entraygues. La Chenaye, ignorant la seconde, attribue
pour auteur de la première le fils aîné de Pons d’Azémar, Bernard d’Azémar,
attesté en 1246, qui, dit-il, « fut la tige des Adémar, Seigneurs de l’Escure & de Rosières, en
Albigeois, pour lesquelles terres Gaillard d’Adémar, son fils, rendit hommage
au Comte de Toulouse, en 1250 » (La Chenaye, p.150). Le comte d’Adhémar de
Panat les fusionne en une seule formée par un Guillaume Adhémar, dit de
Cantobre, attesté de 1213 à 1281, en raison de certains fiefs qui, selon lui, auraient
appartenu en commun aux descendants qu’il lui attribue. Il est indubitable
qu’il a été abusé par les prénoms identiques portés par les membres de l’une et
l’autre branche. La gamme des prénoms utilisés par les Adhémar du XIe au XVe
siècle s’avère en effet relativement limitée et ne présente aucune originalité
(cf. tableau), de sorte que le risque d’homonymie se rencontre à chaque
génération, notamment quand il s’agit de Pierre, Raimond, Guilla ume et
Bernard. Des prénoms tels que Hector, Frotard et Hugues n’apparaissent que dans
une seule branche, sans doute à la suite de ses alliances matrimoniales avec
des familles qui y sont particulièrement attachées. Le prénom Brenguier, qui
fut très prisé dans toutes les branches à partir du XIIIe siècle, est cause de nombreuses
confusions telle, entre autres, celle que commet le comte d’Adhémar de Panat quand
il attribue un Bringuier Adhémar (Adh, VI) pour époux d’Hélène de Thorène,
celle-ci assurément mère de Bernard Adhémar (Adh, VII) et aïeule de Baptiste du
Rieu.
Des homonymies portant sur le patronyme sont aussi sources de
confusions. Ainsi certains Adhémar ne sont parfois désignés dans les actes que
par le seul nom de Cantobre, en raison sans doute des droits seigneuriaux
qu’ils ont conservés en ce lieu, ou bien parce qu’ils y résident, de sorte
qu’ils peuvent être confondus avec un membre de la famille de l’évêque Gilbert
de Cantobre portant le même prénom, un cas notamment qui se présente avec
Raymond et Guillaume de Cantobre, respectivement père et frère de l’évêque (Cf.
A. Debat, op. cit.). Le risque
d’erreurs s’accroît dans la seconde moitié du XIIIe siècle avec l’arrivée des
Adhémar de Monteil, originaires de la principauté d’Orange, d’abord en Albigeois,
puis dans le Rouergue occidental où Hugues et Briand d’Adhémar, fils de Lambert
de MonteilAdhémar, baron de Lombers, détenaient, dès 1278, une part de la
seigneurie de Villelongue, alias de Malemort
en Peyralès, probablement du chef de leur mère Bérengère de ToulouseLautrec. De
son second des trois mariages qu’il contracta, Hugues d’Adhémar (†/1310), baron
de Lombers et seigneur de Villelongue n’eut qu’une fille, Marguerite, mariée à
Guy de Comminges. En revanche le fils cadet de Briand fut père de Galvan
d’Adhémar qui, par son mariage avec Elipde Adhémar, de Thorène, fut l’auteur
d’une branche qui se perpétua en Rouergue (Cf. Barrau, Doc., 583-599 ; L. d’Adhémar de Panat, Revue du Rouergue, N°118 (1976),
p. 113-130. Ces Adhémar, seigneurs de Firmy, Panat et autres lieux en Rouergue,
portaient : de gueules à trois fasces
d’argent). Enfin, à la
même époque, on voit un Hugues Adhémar (Adzémarii), alias Aymar,
seigneur d’Anglars, en Quercy, tenir en fief avec Arnaud Saumade la moitié indivise
du château de Seveyrac, sis dans le mandement de Moyrazès, qu’il a acquise en 1322
de Hugues de Mirabel, seigneur de Cénac, et pour laquelle il rend hommage à l’évêque
de Rodez, le 21 octobre 1344 (A.D. Av. G 858 et G 949). La seigneurie d’Anglars
faisait partie de la baronnie de Cardaillac et avait été attribuée en fief à un
chevalier « Aymar », vivant au XIIe siècle, ancêtre de Hugues, lui-même sans
doute fils de Guillaume et d’Aymerique de Lentilhac, mariés en 1278 (Cf. L.
Esquieu, Essai d’un armorial quercynois, Paris, 1908
supplément), p.8. Cette famille portait : d’or à trois
fasces abaissées de gueules, accompagnées en chef d’un lion léopardé du même).
Il est
évident qu’une généalogie rigoureuse de ces Adhémar antérieure aux XIVe-XVe siècles
est impossible à établir, comme le sont celles de bien d’autres familles
féodales à cette époque. Ainsi que procèdent les archéologues pour reconstituer
la forme d’une poterie brisée à partir d’un parfait assemblage de quelques
tessons entre eux, ou la structure d’un monument abattu moyennant l’exacte
juxtaposition de quelques pierres éparses sur le sol, il est toutefois possible
de restituer la configuration globale du lignage, situer la plupart de ses membres
dans leur branche respective par l’origine des fiefs dont ils sont pourvus, les
introduire dans une chronologie filiative cohérente, à condition de tenir
compte d’une longévité maximale plausible et, concernant les femmes, de l’âge
minimal d’aptitude à la procréation. Les corrections qu’une telle approche
permet d’apporter aux deux généalogies citées en témoignent. Il n’en demeure
pas moins que le résultat obtenu est loin d’être parfait, car la plupart des
filiations restent encore fondées sur trop de conjectures, faute d’actes
suffisamment explicites sur l’identité des contractants ou témoins durant la
période considérée. De nombreuses lacunes subsistent. Ainsi, très peu d’épouses
sont connues, et celles qui apparaissent dans des actes n’y sont citées que par
leur prénom. Il est parfois permis de suggérer un patronyme pour certaines
d’entre elles, en raison des prénoms et des fiefs propres à leur lignage que
l’on retrouve à partir d’un moment chez les Adhémar, ou encore des donations
faites par tel de ceux-ci à des abbayes dont les prédécesseurs ou proches
parents de leur épouse ou mère présumée figurent parmi les fondateurs. On devra
donc se satisfaire ici d’une tentative visant à restituer dans l’ordre
chronologique les générations successives, signalées par un chiffre romain, les
alliances les plus probables, l’apparition des différentes branches et, quand
c’est possible, quelques séquences filiatives plus ou moins assurées (cf. ADHEMAR-tableau II Comme dans les deux généalogies
imprimées, on a retenu l’orthographe moderne ADHEMAR, de préférence aux formes
équivalentes AZEMAR, ADZEMAR et ADEMAR).
FILIATIONS
I- P. (Pons) ADHEMAR, de
Cantobre. P. Adémar est connu par la donation qu’il fit, vers 1100,
conjointement avec son cousin Raimond Bernard, du bois d’Adalsidi et de la
villa de ce nom à l’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert) voir (Bousquet,
Le Rouergue …, op. cit, p. 541. Parmi les premiers donateurs de Gellone figure
Pierre Bonnefous, avec ses prétentions sur Saint-Caprazy, dans le Camarès, la
moitié du mas de Périer et la dîme sur la villa du bois d’Adalsidi). Il n’est
cité qu’avec l’initiale de son prénom qui pourrait être Pons, très fréquents à
cette époque dans les familles dominantes de la région, et que l’on retrouve associé
à celui de Guillaume I Adhémar, son fils présumé qui suit.
II - Guillaume 1 ADHEMAR. C’est
peut-être ce Guillaume-Pons Guillelmus-Poncius que cite La
Chenaye (col. 148), en possession de plusieurs domaines dans les diocèses
d’Agde et de Maguelone, dont le château de Marseillan, au nord d’Agde sur la
rive du Bassin de Thau, et le village de Pisan que, conjointement avec ses fils
Guillaume et Raimond, il vendit en 1138 à Raimond de Trencavel. On a vu plus
haut qu’il ne pouvait être le fils de Pierre-Aton, vicomte de Brusque et de
Vinassan, car sans doute né vers 1080-1090. D’autre part, Guillaume-Pons signifie
vraisemblablement « Guillaume, fils de Pons », comme la plupart des doubles prénoms
à cette époque (Cf. ibidem, p. 214,
note 27). Se fondant sur l’acte de vente de 1138, La Chenaye ne lui attribue
que deux fils : Guillaume et Raimond (cf. III).
Ce pourrait être le même Guillaume Adhémar, dit du château de Caylus qui
eut aussi deux fils prénommés Guillaume et Raimond. (J. Bousquet, « Les coseigneurs de Caylus -
Saint-Affrique - Roquefort. Un exemple de généalogie impossible », in Mélanges offerts à Szabolcs de Vajay, Braga, 1971, p. 106. D’après l’auteur, il s’agit de
Caylus, près de Saint-Affrique, mais il existait aussi un château de Caylus
(commune de La Cresse), situé entre Millau et Peyreleau, dominant la rive
droite du Tarn, sur le rebord du Causse Noir, très proche de Compeyre, à
l’ouest, et plus au sud-est, de La Roque-Sainte-Marguerite où l’on trouvera des
Adhémar aux siècles suivants). En 1193, au château de Cantobre, c’est Raimond
de Roquefeuil(-Anduze) qui reconnaît à l’évêque de Rodez tenir de lui l’alleu
du château de Caylus, en présence, entre autres témoins, de Brenguier de
Cantobre et de Hugues de Torenne A.D. Av. G 623).
On le trouve cité dans le cartulaire
de l’abbaye de Sylvanès comme témoin à des donations vers 1140-1149, mais aussi
pour certaines faites par lui-même, dont une en 1148 (Barrau, Doc., I, 96), puis en 1155, pour le don du tiers de la dîme
sur trois mas près de Burgs, vers Montagnol. Il devait être déjà décédé
lorsque, en 1158, c’est sa femme qui fait une donation à Sylvanès,
conjointement avec leurs fils Pierre, Raimond, Guillaume, Brémond
(ou Bermond), et leur
fille Béatrix, femme de Pierre Rotbal (Bousquet, Les
coseigneurs de Caylus …, op. cit., p. 106.cf.
III). J. Bousquet (op. cit.) ne donne
pas le patronyme de sa femme, mais il est permis de supposer qu’elle était une ANDUZE, car c’est
sans doute à cette génération qu’il convie nt de situer l’alliance des Adhémar
avec les Anduze, comme le suggèrent le prénom Bermond attribué à l’un des fils
de Guillaume, la parenté de ses descendants avec les AnduzeRoquefeuil et les
Montpellier, et leur possession de fiefs à Meyrueis, Mandagout et Avèze.
Elle pourrait être une fille de Bernard III d’Anduze, fils de Raimond I
d’Anduze, dit de Mandagout en 1088, et d’Ermengarde de Narbonne et petit-fils
de Bernard II d’Anduze, seigneur de Sauve et de Portes, et d’Azalais de
Mandagout (Il se peut que les domaines possédés par les Adhémar dans les
diocèses d’Agde et de Maguelone proviennent, non pas des Trencavel, comme le
laisse entendre La Chenaye, mais des Anduze, auxquels ils auraient été apportés
par le second mariage de Garcende, vicomtesse de Béziers et d’Agde, avec
Bernard « Pelet », seigneur d’Anduze et de Sauve, dont naquit Bermond I,
Seigneur de Sauve et de Meyrueis, le père dudit Bernard II. Garcende avait épousé
en premières noces Raymond-Roger, comte de Carcassonne, dont la petite-fille,
Ermengarde, comtesse de Carcassonne et vicomtesse de Béziers apporta les biens
de sa maison dans la maison de Trencavel par son mariage avec Raimond-Bernard
I, vicomte de Nîmes et d’Albi. Les Trencavel partageaient donc avec les Anduze,
leurs cousins, l’héritage des vicomtes de Béziers et d’Agde dont ils avaient la
part la plus importante, mais il est possible qu’ils aient voulu récupérer
l’ensemble en achetant Marseillan aux Adhémar, en 1138. (Bosc, Mémoires, p. 152. Guillaume Azémar (de Sénergues ?) est cité
par Barrau pour sa donation à Bonneval, en 1186, de ses droits sur le Mas-Petit
Doc.,
III, 295).
Or, Raimond I d’Anduze était frère
utérin de Guillem V de Montpellier né d’un premier mariage d’Ermengarde de
Narbonne, sa mère, avec Bernard Guillem IV, seigneur de Montpellier. Ainsi
s’expliquerait la parenté des Adhémar avec les Montpellier rappelée dans
quelques actes, notamment en 1238 et 1246. L’installation des Adhémar dans la région
de Soulages-Bonneval, puis à Entraygues, s’expliquerait encore par leur
alliance avec les Anduze, car ceux-ci figurent parmi les premiers donateurs de
l’abbaye de Bonneval fondée en 1147 par Guillaume de Calmont-d’Olt, évêque de
Cahors, oncle de l’épouse de Raimond II d’Anduze, second fils de Bernard III,
et dont le neveu, Pierre-Bermond d’Anduze, fut le vrai créateur. A l’instar de
la famille d’Anduze, dont une suite d’actes prouve son attachement à Bonneval,
les Adhémar figurent parmi les principaux bienfaiteurs de l’abbaye (cf. ADHEMAR-tableau III).
II - Hector ADHEMAR.
Il est dit de Combrouse, près de Colombiès, quand il apparaît parmi les
premiers donateurs de l’abbaye de Loc-Dieu, vers 1144 (Bousquet, Le
Rouergue …, op. cit., p. 634. Ce prénom Hector
provient-il de la famille de Panat, et en ce cas cet Adhémar serait-il
apparenté à cet Hector de Panat, vivant en 1105, marié à Eustorge et père de Beraldus et
de Galterius ?). Ignoré des auteurs des deux
généalogies, on suppose qu’il est l’auteur de la branche possessionnée dans le
mandement de Moyrazès et à Combret, près de Marcillac.
Guillaume-Pons et Hector pourraient être issus d’une alliance contractée
à une génération précédente avec une PANAT, comme le
suggèrent ces prénoms Hector et Pons attestés dans cette famille dès le XIe
siècle, et sans doute avant (On
suppose en effet que les Panat, comme leurs voisins les Albin et les Cassagnes,
auraient pour auteur Hector,l’un des deux fils né du premier mariage de Raimond
II (†961), comte de Rouergue et de Narbonne (L. d’Adhémarde Panat, Revue du Rouergue,
N°64 (1962), p. 355), puis qui s’y sont transmis
régulièrement pendant plusieurs générations : Hector (Ictor) de Panat
est l’un des cinq frères qui sont à l’origine de la fondation du monastère de
Clairvaux, le 18 décembre 1060 (Bousquet
(Le Rouergue …, op. cit., p. 461) donne la date : 18 décembre 1060.(Cf. aussi
L. d’Adhémar de Panat, Revue du Rouergue, N°64 (1962), p. 354-366) peut-être
le même Hector de Panat, époux d’Eustorge, qui donne à l’abbaye de Conques le
quart de l’église de Saint-Félix, vers 1105 (Barrau, Doc., I, 653 ; en 1077, Pons de Panat approuve le
don de l’église de Saint-Pierre-Sermur que fait Foy (de Rouergue), vicomtesse
de Narbonne, à l’abbé de Moissac (Foy,
fille cadette de Hugues ou Eudes, comte de Rouergue, de Narbonne et de
Gévaudan, avait épousé Bernard, fils de Béranger, vicomte de Narbonne. On la
trouve plusieurs fois associée avec Pons de Panat et Pons de Cassagnes,
vraisemblablement ses parents (L. d’Adhémar de Panat, Revue du Rouergue,
N°64 (1962), p. 355-356). Ce qui rend cette alliance plus probable
encore est la possession ultérieure par les Adhémar de fiefs ou de droits
féodaux sur les terres patrimoniales des Panat. C’est sûrement par eux qu’ils
possèdent, près de Rodez, des droits dans les paroisses d’Is, de Limouse et
d’Ampiac, dont les dîmes leur appartiennent en partie quand ils les donnent, en
1182 à l’abbaye de Bonnecombe, une autre partie de celles de Limouse ayant été
cédée à la même abbaye, en 1172, par Gui de Panat, alors que peu de temps
avant, en 1170, Hugues de Panat lui avait fait don du mas des « Maselz » sis en
la paroisse d’Is (Bousquet, Le Rouergue …,
op. cit.,
p. 711 et 717) (On
suppose en effet que les Panat, comme leurs voisins les Albin et les Cassagnes,
auraient pour auteur Hector, l’un des deux fils né du premier mariage de
Raimond II (†961), comte de Rouergue et de Narbonne (L. d’Adhémar de Panat, Revue du Rouergue,
N°64 (1962), p. 355). De même à Entraygues, ils
partageront la seigneurie avec les Panat et d’autres familles dont certaines
sont aussi apparentées à ceux-ci, tels les Cadole (D’une famille qui tire son nom et son origine du
château de Cadole, Cadoule, sur la rive droite du Jaoul, en château de Thorène
avec Bertrand de Méjanel, en qualité de fils de Bertrande de Panat, et Pierre
de Morlhon ; les Adhémar y possèderont une part quelques années après (Cartulaire
de Castelmary, f°354v°, A.D. Av. 37 J 1).
III 1- Guillaume 2 ADHEMAR (†1167),
damoiseau. Il est dit fils de Guillaume-Pons Adémar lorsque, en 1138, il signe
avec lui et son frère Raimond 1 le contrat de vente de Marseillan et du village
de Pisan au profit de Raymond de Trencavel
et l’on suppose que c’est lui qui participe avec sa mère et ses frères à la
donation à Sylvanès en 1158 (cf. supra II). En 1165,
il signe encore avec plusieurs autres seigneurs une controverse entre Jean,
évêque de Maguelone, et Pierre du Tirol (La Chenaye, p.148- 149). Il semble
donc s’être tourné vers le Bas-Languedoc et peut-être y avoir fait souche, mais
il pourrait aussi s’identifier avec ce Guillaume Adémar de Montalègre, près
Gissac, attesté en 1163, à moins que ce ne soit encore son père (Bousquet, Les
coseigneurs de Caylus …, op. cit., p. 106). Marié à
Guillaumette (d’après Adh, p. 33), il mourut le 8 des calendes de juillet 1167,
comme en témoigne le nécrologe du Prieuré de Cassan-lez-Béziers, où il est dit
: Guillelmus Asémariæ Domicellus, obiit VIII. cal. Julii, 1167 (La Chenaye,
149).
III
2- Raimond 1 ADHEMAR.
Il est dit fils Guillaume-Pons Adhémar lorsque, en 1138, il signe le
contrat de la vente de Marseillan et du village de Pisan consentie au profit de
Raimond de Trencavel (La Chenaye, p.148), mais comme son frère Guillaume, on
suppose que c’est le même Raimond qui participe à la donation à Sylvanès en
1158. Il prétendait posséder des droits sur le comté de Carcassonne. En effet,
il est cité, en 1124, dans la soumission des nobles et des habitants de
Carcassonne qui, rebelles à Bernard-Aton IV (†1129), vicomte de Béziers, Albi,
Nîmes et Carcassonne, avaient chassé celui-ci de la ville de Carcassonne en
1120 (Cf. supra, note 6, et L. Macé, Les comtes de
Toulouse …, op. cit., p. 25)
Cette même année 1124, il se porte caution de Gaubert du Rieu, de Carcassonne
(Adh, p. 33). C’est peut-être lui qui
fit des donations aux Templiers de Sainte-Eulalie-de-Cernon, ainsi que le rappelle
un bref vers 1157 (Bousquet, Le Rouergue …, op. cit., p. 787). La
Chenaye ne lui attribue que quatre enfants : Bernard, Guiraud, Guillaume et
Pons. En fait Guiraud n’est pas son fils ; il appartient à la famille d’Adhémar
de Monteil, car il s’agit de Guiraud Adémar (v.1180-1210), seigneur de
Montélimar et feudataire de Raimond V, comte de Toulouse. Il est plus
vraisemblable que Raimond fut père des enfants suivants : Guillaume, Raimond, Pons, autre Raimond, Bernard (cf. IV).
III-
Pierre 1 ADHEMAR, époux de Ricarde.
Fils de Guillaume, du château de Caylus, en 1158, il était marié dès
1140 à Ricarde, lorsque celle-ci vend aux Templiers des droits sur La Cavalerie
du Larzac et des biens qu’elle y possédait (Adh, p. 33, d’après du Bourg, Histoire du
Grand Prieuré de Toulouse, p. 572), Pierre Adémar, alias Azémar, fit à
son tour donation à la commanderie du Temple de Sainte-Eulalie-de-Cernon, en
1157, de tout ce qu’il avait au mas du Viala, sis dans la vallée de
Sainte-Eulalie du Larzac, puis l’année suivante 1158, conjointement avec sa
femme, il donne les mas de Lacombe et de Lacoste à l’abbaye de Sylvanès (Adh,
II). Vers 1070, c’est encore Richarde, femme de Pierre Azémar, et sa famille
qui abandonnent aux Templiers tous les droits qu’elles pouvaient avoir à la Cavalerie et
Larzac et la dîme, qu’elle soit de blé ou de froment, sans qu’on
dise de quelle église elle dépend ; l’acte est passé au Monna, près de Millau,
dans la maison d’Hugues de Belvezer qui paraît être le beau-frère de la
donatrice (Bousquet, Le Rouergue …, op. cit., p. 793, et
note 55, p. 812. Hugo de Belvezer, habitant le Monna en
1170, fait don aux Templiers de Sainte-Eulalie de tout ce qu’il possède sur le
Larzac ; il figure comme témoins dans des actes de dons faits aux mêmes
templiers en 1190 et 1198. On trouve ensuite : Bertrand de Belvezer, vivant en 1318,
1326 et 1339, père de Pierre (en 1318) ; Arnaud, damoiseau, fils de noble
Bertrand de Belvezé, du château de Luzençon, qui fit son testament, le 29 août
1348, par lequel il fonda deux chapellenies dotées des biens qu’il possédait à
Millau et au Monna (cf.
J. Artières, Millau à travers les siècles, Millau, 1943, p. 101 et note 1). Les Mandagout
était seigneurs du Monna au début du XVe siècle). Le comte d’Adhémar de Panat suppose
sans preuves qu’ils auraient eu pour enfants Raimond, Pons, autre Raimond et Pierre
cités à la génération suivante IV (En
raison de ces donations, et surtout celle de Ricarde, on peut supposer au
contraire que le couple n’eut pas d’enfants).
III- Bermond ADHEMAR. Fils de
Guillaume, du château de Caylus, en 1158. Il se peut, mais ce n’est pas sûr, qu’il
s’identifie avec ce Bermond de Montalègre auquel, « dans sa suprême volonté »,
en octobre 1182, Pierre de Caylus laisse, à lui et aux siens, une vigne à
Sylvanès et diverses rentes de froment afin de compenser « l’apprentissage »
qu’il aurait dû lui assurer (Bousquet,
Les coseigneurs de Caylus …, op. cit., p. 99-100).
III-
Béatrix ADHEMAR, épouse de Pierre ROTBAL. Fille de
Guillaume, du château de Caylus, elle était déjà mariée, en 1158, avec Pierre Rotbal,
qui vivait encore en 1164 et 1167, et appartenait vraisemblablement à une
famille possessionnée à Roquefort, dont elle pouvait prendre le nom (Bousquet, Les
coseigneurs de Caylus …, op. cit., p. 103. L’auteur estime
en effet qu’il ne s’agit pas de la même famille que celle de Béranger Rotbal,
de Capestang, à l’ouest de Béziers, qui donne pourtant à l’abbaye de Sylvanès,
en 1167, une charge de sel par an à prendre dans cette ville. Il convient de
remarquer toutefois que Capestang n’est guère éloigné des biens que possèdent
les Adhémar dans cette région).
IV - Raimond 2 ADHEMAR, religieux. Fils
présumé de Raimond 1, il était moine de Bonnecombe quand il fit avec son frère Pons
une donation à l’abbaye de Candeil (Abbaye-mère
de Bonnecombe, Candeil, en Albigeois, juste au nord de Graulhet, fut fondée en
1150 par Raimond V, comte de Toulouse. C’est le 12 janvier 1167 que fut
célébrée la première messe à Bonnecombe par Gaubert, abbé de Candeil, père de
cette nouvelle abbaye qui doit sa fondation aux vassaux ou « clients »
rouergats du comte (cf. Bousquet, Le
Rouergue …, op. cit., p. 711), dans les
années 1180-1190, approuvée par leur frère autre Raimond 3 (Adh, II-1).
IV - Pons ADHEMAR. Fils de Raimond
1 (La Chenaye, p. 149-150), il est donc dit frère de Raimond 2, moine de
Bonnecombe, lorsque tous deux font une donation à l’abbaye de Candeil (Adh,
II-2). En 1226, il se rendit garant d’une ligue offensive et défensive faite
entre les comtes de Toulouse et de Foix contre l’Eglise, le roi de France et
leurs alliés ; le comte de Foix le cite en 1240 dans sa confession devant les
inquisiteurs (La Chenaye rapporte qu’il
est encore question de lui dans un acte touchant Roger IV, comte de Foix, en
1243, mais peut-être était-il déjà décédé. Roger IV, né vers 1223 et décédé en
1265, était fils de Roger-Bernard II, comte de Foix, mort après 1241, lui-même
fils de Raymond-Roger (†1223) p 150). Il eut entre autres enfants : Bernard 2 et Pierre 3, qui
suivent :
V - Bernard 2 ADHEMAR. Tige des
Adémar, « seigneurs de Lescure et de Rosières, en Albigeois », d’après La
Chenaye, il semble plutôt l’auteur de la branche d’Entraygues (cf. infra).
V -
Pierre 3 ADHEMAR, chevalier. Il est l’auteur des Adhémar,
seigneurs de Montarnaud, Saint-Martin-de-Londres, Gignac, Montréal et autres
lieux en Languedoc, et c’est vraisemblablement lui qui fut témoin, en 1238, à
l’accord passé entre Bernard VIII d’Anduze et Raimond, comte d’Alais (et non point Pierre V-2, comme le suppose le comte
d’Adhémar de Panat (Adh, III), de Lunel,
lui-même lieutenant du roi d’Aragon à Montpellier, lorsque, le 7 septembre 261,
en cette qualité et en l’absence du seigneur de Lunel, il confirma à Bernard de
la Vérune la tutelle des enfants de Bernard Guilhem de Montarnaud, décédé).
Attaché au service du roi d’Aragon, Pierre II (†1213), dit le Catholique, et l’un de
ses favoris, il combattit à ses côtés et fut blessé à la bataille de Muret, en
1213, au cours de laquelle ce prince fut tué. C’est sans doute parce qu’il était
« proche parent des Guilhem de Montpellier » que Marie de Montpellier (†1213),
mariée en troisièmes noces en 1204 à Pierre II, lui aurait donné, avec le consentement
de son royal époux, une partie du château et de la baronnie de Montarnaud.
Après la mort de Pierre II, il continua de servir son fils et successeur Jacques
Ier (1207-1276) ; il était lieutenant de Raimond Gaulcem de Lunel,
seigneur de Lunel, lui-même
lieutenant du roi d’Aragon à Montpellier, lorsque, le 7 septembre 1261, en
cette qualité et en l’absence du seigneur de Lunel, il confirma à Bernard de la
Vérune la tutelle des enfants de Bernard Guilhem de Montarnaud, décédé (Adh, III-5)
Pierre Adhémar Petrus
Ademarus prêta serment, en 1249, au comte Alphonse de Poitiers et à
Jeanne, sa femme (La Chenaye, p.150). Il avait épousé, vers1234, Marie-Elisabeth
de MANDAGOUT dont il eut entre autres deux fils, Pierre et Raimond. (Les Mandagout, d’ancienne chevalerie, coseigneurs de
Meyrueis en 1279, étaient connus depuis Raymond de Mandagout, attesté en 1158.
Raymond de Mandagout, vivant en en 1224, marié à Dulcie, fut père de
Pierre,Bertrand et Robert. Brémond de Mandagout était frère de
Saint-Jean-de-Jérusalem en 1225. Raymond de Mandagout (†/1233) eut deux fils :
Bernard et Raymond. Raymond de Mandagout était coseigneur de Meyrueis en 1279,
et autre Raymond de Mandagout, seigneur de Meyrueis en 1360 (Cf. Vte de
Lescure, Armorial du Gévaudan, Lyon, 1929, p. 592). En 1308, Marquès et Gaillard de
Mandagout rendaient hommage en la vicomté de Creyssels et de Mayrueis pour les
biens qu’ils avaient à Meyrueis (A.D. T&G. A 71), puis Raimond de Mandagout
en 1350. Marquès de Mandagout rendit hommage au roi en 1399 (ibid. A 81), puis en 1402 (ibid. A 85). Au XVe siècle,
alliés aux Saint-Paul et aux Saunhac, ils étaient possessionnés en Rouergue :
Pons, Antoine et Aldebert de Mandagout, étaient seigneurs du Monna, près
Millau, en 1460-1500 (A.D. Av. E 1081, E 1092 ; cf. Noël, Châteaux,
II, 69-70). Aldebert de Mandagout, seigneur de Roquetaillade et du Monna, fit
son testament le 10 novembre 1510, dans lequel il exprimait sa volonté d’être
inhumé dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l’église de Roquetaillade où se
trouvait le tombeau de sa famille ; il était marié avec Françoise de Saunhac
dont il n’eut point d’enfants (ibid. E 1852).
VI - Pierre 4 ADHEMAR, chevalier. Il
participa au siège de Tunis durant la VIIIe croisade en 1270. De retour en
France après la mort du roi Saint Louis, il épousa, en Andalousie, Ermirarde de
CARPIO, fille de Gaston, marquis de Carpio, et fut la tige des comtes
d’Azémar, ou d’Azumar, répandus par la suite tant en Espagne qu’au Portugal (La
Chenaye, I-1).
VI -
Raimond 6 ADHEMAR, damoiseau,
coseigneur de Montarnaud et de Saint-Martin-de-Londres. Il était avec son frère
Pierre au siège de Tunis et revint avec lui après lamort du roi. Il rendit
hommage à Jacques, roi de Majorque, en 1312, à raison la juridiction de
Montarnaud, de la seigneurie de Saint-Martin-de-Londres et autres terres
acquises par son père en 1269, puis encore en 1312, au seigneur de Montpellier,
à raison de la portion qu’il avait sur le château de Montarnaud. Il continua la
filiation en Languedoc, par son mariage, en 1287, avec Antoinette de
TRENCAVEL, fille, fille de Raimond de Trencavel, comte de Carcassonne,
dont il eut entre autres enfants : Jean, coseigneur de Montarnaud et de Brignac
; Guillaume, prévôt de l’église de Maguelone ; Bernard, coseigneur de
Montarnaud et seigneur de Saint-Georges (cf. La chenaye, p. 151 et suivantes).
IV - Raimond 3 ADHEMAR, qui suit.
IV - Bernard 1 ADHEMAR Il est dit
fils aîné de Raimond 1 et fut présent avec plusieurs évêques, un cardinal et plusieurs
autres seigneurs à une promesse faite entre Raimond, comte de Toulouse, et Bernard-Aton,
vicomte de Nîmes, en 1174 (La Chenaye, p.149) (Bernard-Aton VI Trencavel, vicomte de Nîmes et d’Agde,
fils de Bernard-Aton V (†1159), et de Guillemette de Montpellier ; il céda ses
domaines à Simon de Montfort en 1214). C’est sans doute lui qui, à l’instar de
Raimond 2 et Pons, fit donation à l’abbaye de Candeil, en 1226, de ses dîmes et
ses droits sur Saint-Raphaël (Bousquet,
Le Rouergue …, op. cit., p. 747, note 192). C’est
peut-être cet Azémar vivant à Mandagout en 1224 (Adh,
III-2). On suppose qu’il fut père de Raimond 4 et Guillaume 3, qui suivent.
V -
Raimond 4 ADHEMAR, coseigneur
de Meyrueis. Cité avec son frère Guillaume, en 1227, avec lequel il avait des
intérêts communs à Coussergues, au diocèse d’Agde (Le château de Coussergues, au diocèse d’Agde. Il ne
s’agit donc pas de Coussergues en Aveyron, dans le canton de Laissac), il était
coseigneur de Meyrueis en 1222, et résidait à Mandagout en 1224. En 1216, il avait
acquis des biens à Gatuzières, non loin de Meyrueis (Adh, III-3).
V -
Guillaume 3 ADHEMAR. Dit frère
de Raimond 4 en 1227 (Adh, IV), il pourrait être Guilhem Adhémar, natif de
Meyrueis, dont on dit qu’il était fils d’un pauvre chevalier et, ne pouvant maintenir
son rang, se fit troubadour. Les miniaturistes des chansonniers du XIIIe siècle
le représentent néanmoins équipé d’une lance et arborant un écu aux armes sans
doute fantaisistes, de gueules à trois croissants d’or. Il semble
être entré au service de Raimond VI (†1222), comte de Toulouse, en 1204. Aux
côtés des autres troubadours de la cour de Toulouse, il prit la défense du
comte et de son fils pendant la croisade contre les Albigeois, ainsi qu’en
témoigne notamment l’une de ses œuvres, Mout chantera, dans
laquelle il encourage Raimond VII (†1245) à la lutte pour recouvrer l’héritage
de son père (Macé, Les comtes de Toulouse …, op. cit.,
p. 139-144, 162, 324). Il finit par embrasser la vie
religieuse dans l’ordre de Gramont (Bosc,
Mémoires,
p. 124).
IV - Raimond 3 ADHEMAR.
Il est dit frère de Raimond 2, moine de Bonnecombe, et de Pons,
lorsqu’il approuve leur donation à l’abbaye de Candeil (Adh, II-3). Il est
témoin avec Robert de Castelmary et Guillaume de la Barrière à la donation que
le comte Hugues de Rodez fait, en 1182, à l’abbaye de Bonnecombe de l’alleu du
mas de Belloc, à Is. Il est alors possessionné au château de Castelmary (Bousquet, Le
Rouergue …, op. cit., p. 713. L’auteur dit en
note (p. 738, note 27) que l’on retrouve Robert de Castelmary avec Adémar de
Castelnau (Peyralès) comme témoin d’une des premières donations à Bonneval et
en conclue qu’il s’agit du même Raimond Adémar qui serait possessionné à la
fois dans les deux châteaux ; en fait celui-ci est peut-être cet autre Raimond
Adémar, fils de Frotard Adémar, en 1182).
Il possède des droits à Comps-Lagrandville où lui et son fils Guillaume
abandonnent, en 1189, leurs réclamations à propos des donations faites de la pagésie
des mas de Berengairenc et de Laval à l’emplacement du siège de l’abbaye de Bonnecombe
(Ibidem, p. 714). Il est évident que ces
droits et autres biens situés dans le Bas-Ségala lui ont été apportés à la
suite de son mariage, contracté vers 1170, avec Marthe, ou Martine,
de CALMONT (de Plancatge), née vers 1150 du mariage de Bertrand
de Calmont avec Ayceline de PANAT, fille
d’Aymeric de Panat (Barrau,
Doc,
I, 654 et 662). En 1189, en effet, elle est dite mère de Guillaume
d’Adhémar et sœur de Guibert de Calmont quand tous trois donnent à Bonnecombe
ce qu’ils ont au mas de Cinces et au bois de
Carbonières (Barrau,
Doc.,
I, 601. Biens probablement situés à Quins, canton de Naucelle. Guibert et
Martine de Calmont étaient aussi frère et sœur de Guillaume de Calmont, époux
de Jausionde, qui donna à Bonnecombe, en 1179, ses droits sur la paroisse de
Magrin puis, en 1183, sa part des dîmes de viguerie sur Manhac, enfin en 1207,
la huitième partie de l’église de Magrin).
Outre ce Guillaume 4 Adhémar, sans doute née peu après 1170, on présume que
le couple eut d’autres fils, dont Pierre, qui continua la descendance, et
peut-être Gauzbert. Le comte d’Adhémar de Panat suppose en effet que les
générations qui suivent ont pour auteur un Pierre Adhémar, mais il le situe au
degré précédent, donc frère des deux Raimond et de Pons, de sorte que la
longévité du fils Guillaume qu’il lui attribue serait nettement supérieure à 90
ans (cf.l’analyse chronologique). Il convient donc d’admettre que les Adhémar
qui suivent étaient issus des Calmont-de-Plancatge alliés aux Panat, car l’on
ne voit pas autrement comment ils auraient pu être possessionnés à la fois,
d’une part dans le Bas-Ségala, notamment à Jouels et, d’autre part, à Cantobre,
Meyrueis et Mandagout, et résider tantôt en l’un ou l’autre de ces lieux. On
pourrait certes douter de cette possibilité si les derniers d’entre eux
n’étaient pas qualifiés explicitement, dès 1366, de seigneurs de Thorène,
Mandagout et du mas de Besse en la paroisse de Jouels.
V-
Guillaume 4 ADHEMAR. Fils de Marthe
de Calmont avec laquelle il fait une donation à Bonnecombe, en 1189 (cf. supra).
V
- Gauzbert ADHEMAR. Il est dit del Castelnou lorsque, en 1230, il fait
donation à la cathédrale de Rodez du Mas-Dieu, en la paroisse de Jouels (Bousquet, Le
Rouergue …, op. cit., p.
242, note 6. L’auteur suppose qu’il s’agit d’une restitution. L’église de Jouël
dépendra ensuite du Chapitre de Rodez).
V - Pierre 2 ADHEMAR. Sans doute
né dans les années 1170-1180, c’est probablement lui qui est dit neveu (bot) du chanoine
Adémar de Brocinnac, alias Brossinhac,
dans l’acte de vente d’une maison consenti en 1204 à leur profit et celui du
Chapitre de Rodez par R. de Saint-Félix (Bousquet,
Le Rouergue …, op. cit., p. 239. Adémar de Brossinhac sera ensuite prévôt du
Chapitre de 1213 jusqu’au moins 1221. Attesté en 1180 comme intervenant dans un
accord entre le comte de Toulouse et l’abbé d’Aurillac, il était donc
contemporain de Raimond 3 Adhémar. La famille de Brossinhac est connue depuis
Nizier de Brossinhac, arbitre choisi, en 1161, pour terminer les différends
entre Hugues II, comte de Rodez, et l’évêque. On la retrouve possessionnée à
Auzits cent ans plus tard, puis au château de Pradels, près d’Abbas au XVe
siècle (cf. Barrau, Doc., III, 101-102)
En ce cas
et s’il est bien fils de Raimond 3 comme on le suppose, il aurait donc épousé
une BROSSINHAC, nièce du chanoine. Il fit partie des hommes de Guillaume, comte
de Rodez, qui se portèrent garants de celui-ci lorsque, préparant une
expédition militaire, il fut contraint d’emprunter la somme de 1 300 sous de
Rodez à Hugues « lo monedier », maître de la monnaie du Bourg, le 1er août 1207
; quelques-uns remirent en gage leur cheval, précisant qu’il leur serait rendu
quand ils repasseront le Tarn (Bousquet,
Le Rouergue …, op. cit., p. 105 d’après Doat, 169, f°135).
On présume qu’il fut père de Guillaume, qui suit (Le comte d’Adhémar de Panat suppose que, outre
Guillaume et Raimond, il pourrait être père de quatre autres fils : Raimond,
époux de Quitterie de Veyrières et attesté avec Guillaume en 1227 ; Azémar,
vivant à Mandagout en 1224 ; Bernard d’Azémar, notaire de Raimond de Roquefeuil
; Pierre, époux de Marie-Elisabeth de Mandagout. En fait, on a vu, d’après La
Chenaye, que Pierre était fils de Pons et qu’il serait père de Bernard).
VI -
Guillaume 5 ADHEMAR, coseigneur
de Cantobre. Fils présumé de Pierre 2, il s’identifie sans doute avec ce Guilleme
Azémar qui fut témoin avec Raimond, dit « lo jobe » à l’acte par
lequel, en mai 1247, Grimals de Paris et Na Ozilius, son épouse, concèdent aux
habitants de Castelmary une charte de franchises et de privilèges (Cartulaire de Castelmary, fos 356-363 A.D. Av. 37 J). En 1258, il
aurait approuvé la donation de ses parents à l’abbaye de Sylvanès (Adh, IV). Il
est dit de Cantobre lorsque, en 1260, il agit avec son fils Raimond (A. Debat, Revue
du Rouergue, N°110 (1974), p. 132-133, note 10). Il eut
entre autres enfants :
VII
- Raimond 7 ADHEMAR, auteur de
la branche de Mandagout et de Thorène.
VII -
Pierre 5 ADHEMAR, auteur de
la branche de Compeyre.
VII - Géraud 1 ADHEMAR, chevalier,
de Jouels. Géraud, alias Giraud,
Adhémar, est qualifié chevalier lorsque, en 1261, il rendit hommage à Alphonse,
comte de Poitiers, avec les autres seigneurs de la baillie de
Mirandol pour le mas de la Broas dans
l’honneur du château de Peyralès (Adh, IV-6). Il fut avec son frère Pierre, du
nombre des chevaliers qui s’assemblèrent à Jouels, en 1281, pour demander au
sénéchal de Rouergue la construction de la bastide de Sauveterre (Bosc, Mémoires, op. cit., p. 591).
VII - Guillaume 7 ADHEMAR, chevalier,
coseigneur de la Bessière (Jouels) et d’Avèze. Il est dit frère Raimond 7
quand, le 15 mars 1264, il achète avec lui tous les droits qu’Aymeric,
Guillaume et Pierre de Cantobre, frères, avaient sur la moitié indivise du Mas
de Conilhères, avec l’investiture de Pierre de Cantobre, fils de Gaucelin de
Cantobre (A.D. Gard, 2E 73-487), et c’est encore avec son frère Raimond qu’aux
ides du mois de mai 1264 il consent le bail à cens et acapte en faveur de
Laurens Carrier de la pagésie de la moitié du mas de la Garrigue, paroisse de
Jouels, plus la pagésie de la Pendaria, sous le cens de deux setiers de seigle
et d’un setier avoine avec l’arrière acapte de 12 deniers (Archives du château de Panat (cf. Revue du Rouergue,
N°128, p. 316). Il est dit du baillage de Cordes lorsque que, en
1261, avec son frère Pierre 5, il rend hommage à Alphonse de Poitiers pour le
village de la Bessière (Adh, p. 34, IV-3), et c’est avec le même Pierre, qu’il
est témoin à Calmont (de Plancatge), le 22 mars 1285 (n. st.), à une donation à
cens et acapte par Me B. Boyer et Gualhart Boyer, de Calmont (H.C. Dupont, Revue
du Rouergue, N°120, p. 370-371).
VII
- Jean 1 ADHEMAR. Qualifié
seigneur lorsque, le lundi après la fête de Saint Mathias du mois de février 1246
(an. st.), Bernard Palous et d’Huguette, sa femme, du mas de Lacombe, paroisse
de Pradinas, lui vendent certains cens et champarts et quelques possessions, au
prix de sept livres tournois (Archives
du château de Panat ). C’est peut-être lui qui est
témoin à Saint-Jean-du-Bruel, le 4 novembre 1278, à l’acte de vente consentie
par Raimond de Roquefeuil, comtor de Nant, à Jean Vacassy et autres de l’usage
des pâturages sur les territoires de La Valette (Adh, VI-7).
VII
- Brenguier 1 ADHEMAR. Frère de
Jean 1, il est avec lui témoin à Saint-Jean-du-Bruel à l’acte de vente du 4 novembre
1278 (Adh, VI-5).
Coseigneurs
de Cantobre, Meyrueis, Trèves, ... Seigneurs de Mandagout et de Thorène.
VII -
Raimond 7 ADHEMAR, seigneur
des Mazières, coseigneur de Cantobre, et de Meyrueis. Il est dit « lo Jobe »,
c'est-à-dire le jeune, quand il est témoin à l’acte par lequel, en mai 1247,
Grimals de Paris et Na Ozilius, son épouse, octroient aux habitants de
Castelmary une charte de franchises et de privilèges (Cartulaire de Castelmary, fos 356-363 (A.D. Av. 37 J).
Sans doute le dit-on « le jeune » pour le différencier d’un autre Raymond, un
proche parent, probablement ce Raimond, à la génération précédente, fils de
Frotard Adhémar et de Huga voir branche de Combret).
Il est qualifié donzel, ou damoiseau, lorsqu’à Najac, en 1259-60, il
rend hommage à Alphonse de Poitiers et reconnaît tenir de lui, en fief libre,
la ville des Mazières, près de Lunac, et le mas de Testas, à Sanvensa ; il se
déclare alors homme du comte et ne lui faire aucun autre service (H C. Dupont, Revue
du Rouergue, N°99 p. 263. La moitié de la
ville des Mazières et ses dépendances, sauf le mas de la « Boria », sont
hommagées la même année 1259, puis en 1285 (A.D. T&G. A 145), par B(ernard)
de Marueihis, donzel, pour sa femme Florida. Il s’agit de Bernard de Meyrueis, d’une famille qui tire son nom de Meyrueis, connue
depuis 1158 (cf. Vte de Lescure, Armorial
du Gévaudan, p. 607) ; c’est donc par sa femme
Florida, évidemment une Adhémar,
qu’il est entré en possession d’une partie du fief des Mazières, lequel sera
successivement tenu, ainsi que le moulin du même nom, par autre Bernard de
Meyrueis, en 1399 (A.D. T&G. A 81), Frotard de Meyrueis, en 1420, Bernard de
Meyrueis, en 1445 enfin, en 1480, par Pierre de Meyrueis, de Cécile Durand et père de
Delphine mariée à Pierre de Morlhon, seigneur de Cabanes (cf. G. Rigal-Saurel, Autrefois au pays des
Serènes,
Rodez, 1994, p. 104 et 177 Le mas de la Boria (la
Borie), près des Mazières, était hommagé en 1259-60 par P. Adémar, bourgeois de Najac, qui
possédait aussi d’autres fiefs autour de Najac et était seigneur « dominant »
d’un autre bourgeois de la ville (Dupont, op. cit., p. 268) ; il devait être un proche parent de Raimond Adhémar,
mais on sait comment le rattacher à cette lignée). Le mas de la Boria (la Borie), près des
Mazières, était hommagé en 1259-60 par P. Adémar, bourgeois de Najac, qui possédait aussi d’autres fiefs autour de
Najac et était seigneur « dominant » d’un autre bourgeois de la ville (Dupont, op. cit., p. 268) ; il devait être
un proche parent de Raimond Adhémar, mais on sait comment le rattacher à cette
lignée).
Il
était chevalier quand il renouvela au roi l’hommage des mêmes biens, en 1285 (A.D.
T&G. A 145). En 1260, il agit avec son père Guillaume 5, puis c’est avec
son frère Guillaume 7 que, le 15 mars 1264, il achète des frères de Cantobre
tous les droits que ceux-ci avaient sur le mas de Cornilhères, et, au mois de
la même année, consent le bail à cens et acapte de la pagésie de la moitié du
mas de La Garrigue, paroisse de Jouels (cf. supra). Au Causse
Begon, le 5 juillet 1288, il est témoin de la reconnaissance de Raimond Guibal
à Guillaume Metge, de Cantobre, pour sa part du mas de Petrafuer (Pierrefeu),
paroisse de Trèves (Adh, V). Marié avec Ermengarde, il fut père
d’au moins quatre fils, Raimond, Raimond, dit junior, Géraud et Pierre.
VIII
- Pierre 7 ADHEMAR, damoiseau, de
Jouëls, qui suivra.
VIII
- Raimond 8 ADHEMAR, damoiseau,
de Cantobre, coseigneur de Meyrueis, Trèves et Mandagout.
Coseigneur de Meyrueis en 1304, il est dit de Mandagout et fils de
Guillaume quand, en 1308, il rendit hommage à Gaston d’Armagnac, en la vicomté
de Creyssels et baronnie de Roquefeuil, pour ses fiefs à Meyrueis, Trèves et
Mandagout ; il renouvela son hommage pour les mêmes biens en 1323 (A.D.
T&G. A 71). En 1308, il était coseigneur avec son frère Pierre 7 de la
rente dite Mégière à Trèves et c’est encore avec lui qu’il acheta, le 6
novembre 1316, la moitié de tout ce que Guillaume II de Roquefeuil-Versols
possédait sur Trèves et à Cantobre (A.
Debat, Revue du Rouergue, N°110 (1974), p. 132-133, note 10) ; tous deux
recevaient la même année des reconnaissances de leurs emphytéotes de Meyrueis
(A.D. Gard 2E 73-487). Ses biens en la paroisse de Trèves et sur le Causse
Begon sont mentionnés comme confrontant le mas de Pétrafuer dans un acte
d’échange de terres passé, le 16 août 1309, entre les frères Guillaume et
Pierre Metge, de Cantobre (Ibidem, p. 133-134). En 1325, il acquit de Raimond de
Campis, de Meyrueis, la moitié indivises du mas de la Bouisse. Il rendit
hommage, en 1330, au vicomte de Creyssels pour les mas de Bedos et de la
Calcadie (Le mas de Bedos, situé dans
la commune de Saint-Affrique. La Calcadie : probablement Calcadis en la
paroisse de la Roque-Sainte-Marguerite), et en 1338, à Bernard d’Anduze,
baron de Florac et haut seigneur de Meyrueis, à raison de ses biens situés à
Meyrueis (Adh, V-2). On suppose qu’il fut père d’Imbert, qui suit.
IX
- Imbert ADHEMAR, damoiseau, des Mazières. Sans doute un petit-fils de
Raimond 7 en raison de son fief des Mazières tenu par celui-ci en 1260 et 1285
(cf. supra), il pourrait donc être fils de Raimond
8. Il est cité en 1345 dans une transaction entre l’évêque de Rodez et le curé
de La Fouillade au sujet du partage des dîmes de ladite paroisse, où il est dit
que Imbertus Ademarii et Fredolus de
Mayrosio, domicelli loci de Mazeriis, en
percevaient et en tenaient au nom de l’évêque à qui ils avaient coutume de
payer in signum dominii quatre setiers de seigle et quatre d’avoine,
mesure de Najac (A.D. Av. G 466). En 1343, l’évêque et le curé de la paroisse
des Mazières avaient concédé à ce même « Imbert Adémar de Mazières, damoiseau
», et autres, le revenu des dîmes qu’ils avaient injustement perçues dans
ladite paroisse (ibid. G 43).
VIII - Raimond 9 ADHEMAR, damoiseau. Ainsi
qualifié quand, en 1308, il rendit hommage à Gaston d’Armagnac, en la vicomté
de Creyssels et baronnie de Roquefeuil (A.D. T&G. A 71).
VIII - Géraud 2 ADHEMAR, chanoine de
Rodez. Il paraît en cette qualité dans plusieurs actes, soit comme contractant,
arbitre ou témoin, entre 1302 et 1330. Ainsi arbitre-t-il en diverses
circonstances entre l’évêquede Rodez et l’abbaye de Saint-Sernin-sous-Rodez
dont il représente l’abbesse dans certaines transactions, notamment en juin
1308. C’est au nom du chapitre qu’avec le chanoine Jean de la Bacalerie, tous
deux font un échange de terres avec l’abbaye de Bonneval, le 19 novembre 1311
(Adh, p. 43, note 30). Il est témoin avec les principaux seigneurs du Rouergue
à la sentence de l’archevêque d’Auch, rendue le 19 novembre 1312, qui oblige le
comte Jean d’Armagnac à rendre hommage à l’évêque de Rodez pour les châteaux de
Coupiac et Castor tenus par les héritiers de Pierre de Panat (A.D. Av. G 620).
Témoin en 1302 à la reconnaissance féodale consentie à l’évêque par B. Arnal de
Lincou, il est dit de Taurine quand, au château de Brousse, le 3 des nones
d’août 1329, il est encore témoin à une reconnaissance du même consentie à
Brenguier d’Arpajon (A.D. Av. G 625). Il devait jouir de confortables revenus,
car vers 1326-28, noble Beralde Buffet, dame de Montredon, paroisse de Rignac,
lui empruntait 200 livres rodanois pour payer la dot de sa fille (A.D Av. E
962). Il mourut avant 1332, date à laquelle son frère Pierre vend aux Anniversaires
de la cathédrale de Rodez une terre provenant de sa succession.
VIII-
Pierre 7 ADHEMAR (†/1343),
damoiseau, de Jouels, coseigneur de Cantobre et de Trèves.Vivant en 1306 (Adh,
V-4), il est dit frère de Raimond quand, en 1316, il acquiert avec lui la
moitié de tout ce que Guillaume II de Roquefeuil-Versols possédait sur Trèves
et à Cantobre, et la même année, reçoit des reconnaissances de leurs
emphytéotes de Meyrueis (cf. supra). En 1332,
avec son fils Jean, il vendit aux Anniversaires de la cathédrale de Rodez une
terre provenant de la succession du chanoine Géraud, son frère. Décédé avant 1343,
il avait probablement épousé une CADOLE, dont il eut
au moins trois fils ; Jean, Géraud et Brenguier.
C’est avec les fils de Pierre qu’une partie de la seigneurie de Thorène
entra dans le patrimoine des Adhémar. Cette seigneurie, dans la mouvance de la
baronnie de Castelmary, s’étendait de part et d’autre du Viaur, en Rouergue et
en Albigeois, et son château dominait la rive droite du Viaur, en la paroisse
de Lespinassole. Elle ne leur est pas venue, comme on le prétend, de leur
alliance avec la famille de Thorène. On sait, en effet, par un acte en date de
1328, qu’elle était alors possédée en indivis par trois coseigneurs : Bertrand
de Méjanel, damoiseau de la paroisse de Pradines au diocèse d’Albi, nobles
Guibert de Cadole et Pierre de Morlhon, tous trois apparentés et issus des
Cadole ou des Panat (Cartulaire
de Castelmary, f° 354v°. Géraud de Cadole (†/1249), coseigneur de Najac en
1229, eut un fils et deux filles : Raymond de Cadole aïeul de Guibert de
Cadole, coseigneur de Thorène ; Béatrix de Cadole, épouse de Pons de
Saint-Privat ; Saura de Cadole, qui contracta mariage avec Ozil de Morlhon,
dont Pierre de Morlhon était issu. Descendant d’Izarn de Méjanel, présent en
1247 à la charte de franchises de Castelmary, Bertrand de Méjanel était fils de
Pierre et de Bertrande de Panat). Ce ne peut être donc qu’à la suite
du mariage de Pierre Adhémar avec une fille de l’un de ces trois coseigneurs
que ses fils acquirent des droits sur Thorène. Il est permis de penser qu’il s’agit
d’une fille de Guibert de Cadole, marié à
Marguerite de Langlade, qui alla s’établir à Lunel, dans l’Hérault, où il fit
souche. L’un des indices qui viennent à l’appui de cette filiation est le choix
de fixer sa résidence dans cette ville que fit Gilles d’Adhémar (†1452),
seigneur de Thorène et du mas de Besse, fils cadet de Brenguier, seigneur de
Thorène et de Mandagout, et légataire de sa mère, Marguerite de Guilhem (Adh,
VIII-2 ; cf. infra).
IX- Jean 3 ADHEMAR, auteur des
seigneurs de Thorène et de Mandagout, qui suit.
IX-
Géraud 3 ADHEMAR. Dit frère
de Jean, c’est au nom de celui-ci qu’il passe obligation aux Anniversaires de
la cathédrale de Rodez au sujet de l’obit de leur oncle Géraud Adhémar,
chanoine de Rodez. Il serait devenu moine de Conques (Adh, V-4B).
IX -
Brenguier 4 ADHEMAR, chevalier,
coseigneur de Thorène, Mandagout, Mas de Besse, Boussac, et autres fiefs. Dit
frère de Jean en 1357 (Adh, V-4C), et cité parmi les feudataires de Brenguier d’Arpajon
et son fils Hugues, seigneurs de Calmont, vers 1340 (A.D. Av. E 965), c’est
sans doute lui qui est témoin, le 18 juillet 1366, avec Raimond de Montarnaud, prieur
de Curan, Bertrand de Lescure, chevalier, Bernard Guibal, damoiseau, Pierre de
Tournemire, prieur de Boussac, Brenguier de Lescure, Bernard de Calaso et Gérard
de Talaissac, à l’accord passé devant Me Bernard Viguier, notaire de Rodez, entre
Raimond-Pierre de Combret, seigneur de Broquiès, et les mandataires de ses hommes
de Broquiès (A.D. Av. 3E 2512, f°120 ;
acte cité par le comte d’Adhémar de Panat pour autre Brenguier (en VIII),
vivant encore en 1421 et qu’il donne à tort pour fils de Bernard Adhémar en
VII). C’est du même Brenguier Adhémar que, le 13 juillet 1368, Déodat
et Bernard Boéry, du mas de la Oularie, paroisse de Cabanès, reconnaissent tenir
la moitié du mas de la Oularie, par indivis avec l’autre moitié par Hélène de Torène ; le dit
Déodat Boéry reconnaissant tenir comme dessus la moitié d’une séterée de vigne
par indivis avec noble Hélène de Torrene (Cartulaire de Castelmary, f°154. Il convient de
remarquer que, dans cet acte relevé par G. Imbert (op. cit., p.109), Hélène de Thorène
n’est pas dite femme de Brenguier, ce qui sans doute eût été précisé si elle
l’avait été ; on peut en déduire que ce Brenguier n’est pas cet Adhémar, dont
le prénom n’est pas connu explicitement, qui, effectivement, avait épousé
Hélène, dont elle semble déjà veuve en 1368. Comme on le verra plus loin,
celle-ci possédait en propre des biens dans la baronnie de Castelmary, dont
notamment cette moitié du massage de l’Oularie confrontant « avec les terres du
mas de Girmanès, avec les terres du Masnau et avec le ruisseau du Lézert »). Du mariage
qu’il contracta avec Fine RATIER, fille
présumée d’Etienne Ratier, coseigneur de SaintVéran (Supposition fondée sur les liens de voisinage et
peut-être de parenté qui existaient entre les Adhémar et les Ratier, fort
ancienne famille noble de Millau possédant en partie la seigneurie de
Saint-Véran jouxtant celle de la Roque-Sainte-Marguerite (cf. Barrau, II,
708-710). Etienne Ratier, coseigneur de Saint-Véran (Av. E 1156), qui rendit
hommage à Gaston d’Armagnac, vicomte de Creyssels, en 1323 (T&G. A 71),
était juge royal de Compeyre), il semble n’avoir eu qu’une fille,
Elipde, alias Hélène, qui suit.
X - Elipde ADHEMAR. Née
probablement entre 1350 et 1360, elle devait avoir au plus 30 ans quand elle
épousa, peu de temps après 1388, Galvan d’ADHEMAR (†1410), coseigneur
de Villelongue, veuf et sans enfants d’Hélène de Brenguier (†1388), dame de
Villelongue, et fils de Brenguier (?) Adhémar (†/1355), dit de Clansayes,
coseigneur de Lombers en Albigeois. Elle lui donna deux fils :
Rigal et Guillaume. Rigal d’ADHEMAR,
seigneur de Villelongue et Gramond, coseigneur de Brousse et d’Aubin, en
Rouergue, La Roque-Rocozel et Trébas, en Albigeois, contracta mariage, le 15
août 1411, avec Cébélie de La BARRIERE, dame de Firmy. Le 2 janvier 1424,
Elipde Adhémar lui fit donation de tout ce qu’elle possédait au mandement de
Brousse. Il fit son testament, le 12 mai 1473, par lequel il fonda une chapelle
dans l’église deTrébas, au diocèse d’Albi, pour le rachat de ses péchés et de
ceux de noble Fine de Ratier, son aïeule. Il fut père de nombreux enfants, dont
Pierre, dit le vieux, seigneur de La Roque-Rocozel,
Trébas, Gramond, et autres terres en Albigeois et Rouergue, qui épousa Borgue
de Raffin et par son testament du 16 juillet 1485, institua sa fille aînée,
Bourgine, son héritière universelle. Celle-ci épousa Guizard
ADHEMAR, seigneur de Nages, en Albigeois, issu des Adhémar de
Thorène et auteur des Adhémar, seigneurs de La RoqueRocozel fondus à la fin du
XVIe siècle dans la maison des Malvin de Montazet (Cf. Barrau, Doc.,
II, 583-598 ; L. d’Adhémar de
Panat, Revue du Rouergue, N°92 (1969), p. 400-410 et N°118 (1976), p. 118-121
; E. Vasseur, Généalogie ascendante de
deux nobles rouergats du 17ème siècle,
tableau F 13 B.
IX - Jean 3 ADHEMAR, damoiseau,
puis chevalier, de Jouels, coseigneur de la Bessière, de Thorène et de
Castelnau-Peyralès. Il est dit fils de Pierre, de Jouels, en 1330, lorsque,
par-devant Me Veniscles, notaire de Rodez, il achète des marchandises à Astruc
de Montferrier (A.D. Av. G 964), et quand, en 1332, tous deux vendent une terre
provenant de la succession du chanoine Géraud (cf.supra). C’est sans
doute lui qui, en 1340, aurait assisté à la prise d’habit au monastère de Saint-Sernin-sous-Rodez
de Indie, fille de Hugues Adhémar, seigneur de Miremont près Marcillac (Adh,
VII-2). Il est chevalier quand, le lundi avant la chaire de Saint Pierre 1345, il
achète à Déodat Albouy et Bertrande, sa femme, un setier de seigle de surcens
sur toutes leurs possessions (Archives
du château de Panat Revue du Rouergue, N°128, p. 316). Il était, en 1367, exécuteur
testamentaire de Bégon de La Barrière, chevalier, seigneur de Capendu et de
Firmy (Bégon de La Barrière, fils
émancipé de Guillaume, chevalier, testa le 7 novembre 1361, devant Me Jean Grandrieu,
notaire de Firmy ; il voulut être enterré devant l’autel de Saint-Martin de
Naucelle A.D. Av. E 1118). On suppose qu’il mourut peu de temps
après, car c’est son frère qui, le 13
juillet 1368, en qualité de seigneur de Thorène, reçut les reconnaissances de
Déodat et Bernard Boéry (cf. supra), et que
c’est lui qui épousa Hélène de THORENE, alias TORENNE, dont il eut
au moins trois fils : Bernard, Brenguier et Jean. On ne saurait expliquer
autrement la possession par Brenguier Adhémar (Adh, VIII) et sa descendance des
fiefs de Thorène, de Mandagout et du Mas de Besse en la paroisse de Jouels.
Aucun des documents cités par le comte d’Adhémar ne mentionne
explicitement les prénom et nom de l’époux d’Hélène de Thorène, alias Torenne, bien
qu’il prétende qu’il s’agit de Brenguier Adhémar (Adh, VI), frère de Bertrand
(Adh, V-6), de la Roque-Sainte-Marguerite. On sait seulement avec certitude
qu’elle fut mère de Bernard Adhémar (Adh,VII), qu’elle était déjà remariée, en
1380, avec Pierre de Prévinquières, dont elle était veuve en 1414, et qu’elle
possédait en propre des biens dans le mandement de Castelmary. Issue d’une
famille qui sans doute tire son nom du château de Thorène, en possession de plusieurs
maisons à Rodez et de biens à Compeyre à la suite d’une alliance matrimoniale, Hélène
de Thorène naquit au plus tôt vers 1330, si l’on admet qu’elle avait près de 85
ans en 1414, de sorte que l’on peut estimer qu’elle dut épouser Jean Adhémar
vers 1350. En raison du prénom donné à son fils et des biens qu’elle avait à
Rodez, elle pourrait être fille de Bernard de Torenne, ou Thorène,
damoiseau, de Compeyre, attesté en 1319 (A.D. Av.G 518), vivant encore en 1344
(ibid. G 949) et probablement frère de
Bertrand de Torenne, damoiseau, présent, en 1342, au procès entre Robert de
Castelmary et Durand Nattes (ibid. G 966).
Elle devait être veuve de Jean Adhémar quand, en 1368, on apprend qu’elle
tenait par indivis avec Déodat et Bernard Boéry la moitié du mas de l’Ouralie,
en la paroisse de Cabanès, et, par indivis avec Déodat, la moitié d’une séterée
de vigne confrontant avec le ruisseau de la Oularie. Elle était déjà remariée
avec Pierre de Prévinquières, et habitait avec lui à Compeyre,
lorsque, le 14 septembre 1380, celui-ci, « comme mary et
procureur de noble Hélaine de Torrenque », son épouse, tant pour elle que
pour ses successeurs, rendit son hommage et fit sa reconnaissance en faveur de
noble Rigal Lavernhe, seigneur de Castelmary, de toutes les rentes et fiefs
qu’elle percevait et avait dans la juridiction de Castelmary et ses
appartenances, « le tout conformément à autre hommage rendus par ses autheurs
». En 1383, elle était déjà veuve de Pierre de Prévinquières qui, l’année
précédente, avait été député des nobles de Compeyre aux Etats du Rouergue
convoqués à Rignac en 1382. Elle vivait encore en 1414, car, le 17 octobre, par
son procureur noble Raymond de Torn, écuyer du seigneur de Castelpers, elle
donne à nouveau fief à Pierre Garde, de Castelmary, un ortal aux appartenances
de Castelmary, confrontant avec la rue vieille dudit
Castelmary 77. La famille de Torenne portait pour armes : d’argent à
trois pals de gueules. C’est ainsi qu’on les distingue
encore dans la chapelle dite de Saint-Georges et Saint-Christophe, en la
cathédrale de Rodez, sculptées au bas de l’épitaphe d’Hector de Torenne qui y
avait fondé une chapellenie et y fut inhumé le 6 octobre 1337. Hélène de Thorène
devait être la dernière de sa famille, car ces armes furent relevées par les
Adhémar de Mandagout et de Thorène. D’où :
X - Bernard 8 ADHEMAR (†/1415). Il
était probablement le fils aîné d’Hélène de Thorène, car c’est en son nom, alors
qu’elle est dite veuve de Pierre de Prévinquières, de Compeyre, qu’il reçut, en
77 Cartulaire de Castelmary, f°154,
f°5 et f°370, actes relevés par G. Imbert (op. cit., p. 109-110).
1383, par-devant Me Ramond Desaurs, notaire de Rodez, des reconnaissances consenties
par maître Hugues de Montméjean, alias de
La Roquette, pour un jardin et une maison situés à Rodez, au quartier de la
Condamine, au-dessous du portail de l’Embergue (Cet acte et les suivants viennent à
l’appui de la filiation attribuée à Hélène. En effet c’est sans doute de son
père qu’elle tenait ces biens, car le cartulaire de la Cité de Rodez porte, en
date du 9 octobre 1344, que « Noble Bernard de Torena, damoiseau de Compeyre, reconnaît
tenir en fief franc et honoré une parra
ou condamine où il y a maintenant des jardins et pré » A.D. Av. G 949)., puis de
nouveau, en vertu de procurations passées devant Me Raimond Fabri, le 13
janvier 1387, celles consenties pour des jardins sis au même lieu par Pierre de
Sains, notaire, Pierre de Peyre, fournier, et Pierre Frocayre, de Rodez (A.D.
Av. E 1072). Bernard dut mourir jeune, probablement avant 1397, sûrement avant
1415. Ainsi que le suggère le prénom Urbain donné à la génération suivante au
fils aîné de Brenguier Adhémar, on suppose qu’il avait épousé une SENHORET-GRIMOARD, sans doute
née du mariage contracté vers 1365 par Pierre de Senhoret (†/1374), coseigneur
de la Roque-Sainte-Marguerite, avec Amphélise de Grimoard, nièce de Guilhem de
Grimoard (1309-1370), élu pape sous le nom d’Urbain V. Le proche voisinage des
familles rend d’autant plus vraisemblable cette alliance matrimoniale. En
effet, comme les Adhémar et les Thorène, les Senhoret faisaient partie des
nobles du mandement de Compeyre (A.D. Av. G 965 bis) ; ils tenaient déjà en
1260 le château de la Roque-Sainte-Marguerite et possédaient des fiefs à
Meyrueis. Bernard n’eut de son mariage qu’une fille, Hélène, qui suit (Abusé sans doute par le prénom Urbain apparu à la
génération suivante, le comte d’Adhémar lui attribue en outre deux fils,
Brenguier (Adh, VII-1) et Jean (Adh, VII-2), qui en réalité ne peuvent être que
ses frères).
XI -
Hélène ADHEMAR. Elle épousa, sans doute vers 1400, Raimond du
RIEU, damoiseau de Calmont-de-Plancatge, fils puîné d’autre
Raimond, vivant encore en 1383 (A.D. Av. 874), et neveu de Brenguier du Rieu,
prieur de Sermur, et de Déodat du Rieu, coseigneur de Calmont, qui le nomme
dans son testament en date du 8 janvier 1383. Il mourut avant 1415, laissant un
fils Baptiste.
XII - Baptiste du RIEU, seigneur de
Saint-Salvadou. Il est qualifié damoiseau et fils de feu Raymond quand, en
1415, par-devant Me Barutel, notaire de Rodez, il reçoit de son oncle, Brenguier
Adhémar, chevalier, seigneur de Thorène et de Mandagout, demeurant à Mandagout
au diocèse de Nîmes, une obligation au sujet de la dot de sa mère en
compensation de 123 livres restées dues ; le même jour, Brenguier lui vendit
les mas de Lesquignaris et de Nartos, en la paroisse de Boussac (A.D. Av. E
1613, f°63). Acquéreur de la seigneurie de Saint-Salvadou, en 1422, il
contracta mariage avec Catherine COLOMBIER, fille de
noble Jean Colombier, du diocèse de Narbonne, et fit son testament, le 5
juillet 1453, dans lequel il nomme ses quatre enfants, dont Pierre, auteur des
seigneurs de Saint-Salvadou, et Jean, tige des seigneurs de Saint-Beauzille, en
Albigeois, dont une partie de la descendance se perpétua à Villefranche et à
Najac.
X - Brenguier 6 ADHEMAR, qui suit
X - Jean 4 ADHEMAR, coseigneur
de Thorène. Associé avec son frère Brenguier, notamment en 1391 pour une vente
de terre à Gaillard Ebrard, il avait épousé, le 21 janvier 1373, Mascaronne de
CARRIÈRE, fille de Pierre de Carrière. On ignore s’il eut postérité.
■ Non rattachés
:
X -
Géraud 4 ADHEMAR, de
Castelnau-Peyralès. Il est donné comme fils de Jean 3 (Adh, V-4A), mais on ne
sait rien de lui.
X - Mascaronne ADHEMAR, dite de
Thorène. Peut-être fille de Jean 3, elle épousa Gaillard de
BELCASTEL, seigneur de la Pradelle, près de Rignac, damoiseau le 3
mars 1354, auquel des lettres de sauvegarde furent accordées, le 8 avril 1396
(A.D. T&G. A 66), et qui, la même année, rendit hommage au comte d’Armagnac
et de Rodez (ibid. A 80). De cette union naquit Sybille
de Belcastel, mariée, par contrat du 27 décembre 1407, à Bernard VALETTE,
seigneur de Toulonjac, qui testa en 1465 (Barrau, Doc., II, 244,
et II, 386 ; La Chenaye-Desbois, op. cit., T. 19, col.
435 C’est ce dernier
qui précise qu’elle est « de Touraine », pour Thorène, ce qui la situe dans la lignée des seigneurs de
Thorène et, compte tenu des dates, à cette Xe génération)..
X - Brenguier 6 ADHEMAR (†/1418),
seigneur de Mandagout, de Thorène, du Mas de Besse en la paroisse de Jouels,
Fons, Sérignac et autres lieux. C’est sans doute après la mort de son oncle
Brenguier, probablement son parrain, qu’il entra en pleine possession de la
seigneurie de Thorène, avec toute justice haute, moyenne et basse, pour
laquelle il rendit hommage au roi, devant le sénéchal de Rouergue, le 9 juillet
1399. Plusieurs reconnaissances féodales lui sont consenties par ses
emphytéotes à partir de 1397, par-devant le notaire Robert Carrier. Ainsi, le
14 février 1397, Pierre de la Roque, de Cirou, et Adhémar Enjalran
reconnaissent tenir de lui tout le masage de Cirou haut et bas qui lui
appartient et confronte d’une part avec le Viaur, dessus et derrière avec le
Pont-de Cirou, et qu’ils doivent rester dans led. masage excepté dans les cas
de famine, guerre et pupillarité (Cartulaire
de Castelmary, f°343v° (cf. G. Imbert, op.
cit., p. 72 et 110).; le 28
février, Durand de la Fage, du Pont-de-Cirou et de Raymond de Janello, de
Bournhounac, lui consentent le même acte pour « certains preds cambous et jardins
situés au terroir del Theron dans la paroisse de Lespinassole près le Pont de
Cirou (Ibidem, f°310 Imbert, p. 115).; enfin, le
1er mars suivant, c’est Hugues de La Roque, de Pampelonne, et Raymond Imbert, de
la Roque-Bouquiès, qui reconnaissent tenir de lui la moitié du moulin de
Thorène situé dans la paroisse de Prunet et aux appartenances du mas de la
Guitardie, sous le cens de un setier de seigle, mesure de Thorène, avec
l’obligation de moudre son blé « et pour le nécessaire de sa maison quand il
faira son séjour et ses descendants aud château de Thorène ou aux appartenances
d’iceluy, autrement non, sans restriction de mouture (Ibidem, f° 339 (Imbert, p. 110). Il est qualifié seigneur du château de Thorène lorsque, le 25 mai
1401, il consent un lausime en faveur de Raimond et Etienne Moisset, père et
fils du mas de Seudières, paroisse de Gramont, puis, le 18 juillet suivant,
seigneur de Mandagout et de Thorène dans un lausime consenti en faveur de Jean
Bec, du lieu de Sauveterre, enfin seigneur de Thorène, de Mandagout et du lieu
de Bessa, dans un lausime consenti, le 20 juillet 1404, à Jean Molinier, du mas
de Rébintin, paroisse de Jouels, pour l’acquisition de certains biens audit mas,
à lui vendus par Huc Dalmas, de Sauveterre (Archives du
château de Panat Revue du Rouergue, N°128, p. 316). Le 4 avril 1405, il rendit
hommage à Bernard, comte d’Armagnac, pour divers fiefs à Salles-Comtaux et
paroisses des environs, à lui donnés par Castel de Vassal, et renouvela son
hommage au comte, le 4 avril 1412, pour Thorène, Mandagout, Fons et Sérignac.
Il résidait alors à Mandagout, car c’est son procureur fondé, Me Pierre
Pelissier, prêtre du diocèse de Mende, qui, le 18 novembre 1407, baille à cens
à Etienne Sudié, habitant du mas de Las Gairolles, paroisse de Gramond, la
pagésie de Rebentenho (Ibidem). Il régla le restant due de la dot
de sa nièce Hélène, en 1415 (cf. supra) et était déjà décédé quand, le 6 avril 1418, noble Margarita Guilhème, sa seconde épouse,
reçut une reconnaissance de Raimond Moysset, du mas de Ressiaco, paroisse de Jouels,
pour certaines maisons situées audit mas (Ibidem).. Il avait
épousé en premières noces Eléonore BRENGUIER, parente de Hélène, dame de Villelongue, épouse de son cousin
Galvan d’Adhémar. En 1391, le couple recevait des reconnaissances des
emphytéotes de Sérignac. Ils eurent un fils Urbain. Il convola en secondes
noces, avec Marguerite de GUILHEM, veuve de d’Arnaud du Puy, seigneur du Puech de Cendras ; Elle
décéda en 1445, laissant deux enfants de son second mariage : Gilles et
Lucie. D’où :
XI - Urbain d’ADHEMAR, alias de MANDAGOUT, seigneur de Man C’est ce
dernier qui précise qu’elle est « de Touraine », pour
Thorène, ce qui la situe dans la lignée des seigneurs de Thorène et, compte
tenu des dates, à cette Xe génération. Il est qualifié
seigneur du château de Thorène lorsque, le 25 mai 1401, il consent un
lausime en faveur de Raimond et Etienne Moisset, père et fils du mas de
Seudières, paroisse de Gramont, puis, le 18 juillet suivant, seigneur de
Mandagout et de Thorène dans un lausime consenti en faveur de Jean Bec, du lieu
de Sauveterre, enfin seigneur de Thorène, de Mandagout et du lieu de Bessa,
dans un lausime consenti, le 20 juillet 1404, à Jean Molinier, du mas de
Rébintin, paroisse de Jouels, pour l’acquisition de certains biens audit mas, à
lui vendus par Huc Dalmas, de Sauveterre (Archives du château de Panat Revue du Rouergue,
N°128, p. 316). Le 4 avril 1405, il rendit hommage à Bernard, comte
d’Armagnac, pour divers fiefs à Salles-Comtaux et paroisses des environs, à lui
donnés par Castel de Vassal, et renouvela son hommage au comte, le 4 avril
1412, pour Thorène, Mandagout, Fons et Sérignac. Il résidait alors à Mandagout,
car c’est son procureur fondé, Me Pierre Pelissier, prêtre du diocèse de Mende,
qui, le 18 novembre 1407, baille à cens à Etienne Sudié, habitant du mas de Las
Gairolles, paroisse de Gramond, la pagésie de Rebentenho (Ibidem, p. 317). Il régla le
restant due de la dot de sa nièce Hélène, en 1415 (cf. supra) et était
déjà décédé quand, le 6 avril 1418, noble Margarita Guilhème, sa seconde épouse,
reçut une reconnaissance de Raimond Moysset, du mas de Ressiaco, paroisse de Jouels,
pour certaines maisons situées audit mas (Ibidem, p. 317). Il avait
épousé en premières noces Eléonore BRENGUIER, parente de
Hélène, dame de Villelongue, épouse de son cousin Galvan d’Adhémar. En 1391, le
couple recevait des reconnaissances des emphytéotes de Sérignac. Ils eurent un
fils Urbain. Il convola en secondes noces, avec Marguerite de
GUILHEM, veuve de d’Arnaud du Puy, seigneur du Puech de Cendras ;
Elle décéda en 1445, laissant deux enfants de son second mariage : Gilles et
Lucie. D’où :
XI
- Urbain d’ADHEMAR, alias de MANDAGOUT, seigneur de
Mandagout, Fons, Sérignac et autres places au diocèse de Nîmes. Né du premier
lit et résidant en son château de Mandagout, c’est sous ce nom de Mandagout que
sa descendance fut maintenue dans sa noblesse en 1668. Il épousa, le 18 mai
1422, Aigline de VEZINS, fille de Vésian, seigneur de
Vezins, dont il eut Guérin, alias Garin de
Mandagout, qui continua la descendance, et Aigline de Mandagout, épouse
d’Antoine de Girard (Cf.
la suite de la généalogie dressée par le comte d’Adhémar de Panat, op. cit., p. 38 à 44).
XI
- Gilles ADHEMAR, qui suit.
XI
- Lucie de MANDAGOUT. Née du second lit, elle épousa Gui PELET, seigneur
d’Alais, dont elle eut deux filles : Anthonie, épouse Lacger, et Françoise,
co-dame d’Alais, mariée en 1441 à Philippe de Panat. En 1465, Anthonie Pelet
réclamait à son cousin Jean Adhémar, fils de Gilles, les 300 livres restants
dues de la dot de sa mère.
XI
- Gilles ADHÉMAR (†1452), seigneur de Thorène et du Mas de Besse,
coseigneur de Castelnau-Peyralès (Quelques informations biographiques et généalogiques
qui suivent sont tirées de R. d’Azémar : Lapérouse
et sa famille en Rouergue et en Albigeois,
Albi, 1992, p. 166-171. Fils de Marguerite de Guilhem,
Gilles, alias Egidii ou Gilard, s’installa à Lunel
dans l’hôtel que lui avait légué sa mère. Il hérita la seigneurie de Thorène,
dont il fit confectionner le terrier, mais conserva des droits à Mandagout et
son mandement. Le 8 mars 1449, il reçut les reconnaissances et dénombrements
des tenanciers de ses fiefs situés dans les paroisses de Castanet, Jouels, et
Boussac. Il mourut en 1452. Il avait épousé Antoinette de
MAUBUISSON, dont il eut un fils Jean.
XII
- Jean 5 d’ADHÉMAR, seigneur de
Thorène et du Mas de Besse. Mineur à la mort de son père, il fut placé sous la
curatelle de noble Valentin de Maubuisson, seigneur d’Auteribe, par acte du 4
mars 1454, mais peu de temps après, et résidant à Lunel, il agissait en toute
indépendance dans l’administration des biens en Rouergue hérités de son père.
Ainsi, le 11 janvier 1458, Pierre Drulhe, prêtre de Sauveterre, « en qualité de
procureur fondé de noble Jean Adhémar, seigneur du château de Thorène », consentait
un lausime en faveur de Me Bernard Sinchole, prêtre, prieur de Dalmeiras, et de
Pierre et Antoine Sinchole, frères, du mas de Cussan, paroisse de Moyrazès (Archives du château de Panat (Revue du Rouergue,
N°128, p. 317). Le 2 mai 1467, Ramond et Antoine Prinhac, frères,
reconnaissaient tenir de lui « la moitié du moulin bladié appelé de la Fage
situé sur la rivière Viaur, juridiction de Pampelonne (Cartulaire de Castlmary f°88 (cf. G. Imbert, op. cit., p. 123). Il s’agit sans
doute du moulin reconnu à Brenguier Adhémar, le 1er mars 1397). Pardevant
Me Durand Garrigues, notaire de Sauveterre, les 6, 7 et 10 avril 1469, il reçut
les reconnaissances des tenanciers des fiefs dépendant de la seigneurie de
Thorène —notamment Orbeins, en la paroisse de Lardayrolle, le village de
Lacombe, à Pradinas, La Bessière, à Jouels, Mas del Puech, à Albaignac —, ainsi
qu’ils avaient été dénombrés à son père en 1428 et 1449 (A.D. Av. E 114), puis,
le 19 août 1480, l’hommage et serment de fidélité des habitants de Thorène
rendus par-devant Guillaume Dumoulin, juge dudit Thorène, conformément à un
autre hommage des calendes de septembre 1275 dont les consuls, syndics et jurés
du mandement demandèrent la lecture, ce qui fut fait (Ibidem, f° 354v° (Imbert, p.
111-112). Il vivait encore le 13 octobre 1496, comme en témoigne le
lausime consenti en son nom par son procureur fondé, Me Bertrand Cunasié,
prêtre de Sauveterre, en faveur de Guillaume de Sunier, prêtre de Rieupeyroux,
de l’acquisition par lui faite d’une vigne sise aux appartenances du village de
la Bessière, dans la paroisse de Jouels (Archives
du château de Panat (Revue du Rouergue, N°128, p. 318).
Il avait épousé Catherine de
MONTLAUR, qui lui apporta en dot la baronnie de Montlaur, située au
nord-ouest de Lunel, pour laquelle et au nom de son fils Blaise, il rendit hommage
au roi, le 1er février 1503, devant le sénéchal de Beaucaire. D’où :
XIII
- Blaise d’AZÉMAR (†1545), écuyer, seigneur baron de Montlaur, de Thorène,
de Saint-Just et autres lieux. Héritier de son père Jean, il obtint en sa
faveur un arrêt du Parlement de Toulouse, en date du 12 mai 1534, contre Jean
Lauzas, au sujet de censives qu’il prétendait sur le village de La Bécade, dans
la juridiction de Castelnau-Peyralès. Il fit son testament, le 17 avril 1545,
par lequel il léguait à Demoiselle Louise de BOSSEVIN, sa femme,
tous les fruits et émoluments des châteaux et juridictions de Montlaur,
Thorène, Pojouls, Sainte-Croix, Saint-Cézaire et autres qu’il possédait du chef
de noble Catherine de Montlaur, sa mère, plus leur légitime à Marie, Charlotte,
Isabeau, Marthe, autre Marie Azémar de Montlaur et à Renaud Azémar ses filles
et fils, et instituait héritier général de ses biens noble Fulcrand ou François
Azémar de Montlaur, son autre fils (Ibidem). Louise de
Bossevin de Pignan, veuve de Blaise, considérant la seigneurie de
Thorène trop éloignée du lieu de sa résidence et désireuse de bien établir ses
filles, décida de la vendre, en 1557, en faveur des sieurs Grégoire et François
Dalmas, père et fils, de Sauveterre, au prix de 8280 livres tournois qu’ils
acquittèrent en quatre versements, en 1558 et 1560. Le couple, résidant à
Montpellier, avait eu deux fils et cinq filles, vivant en 1545, dont :
XIV - Folcrand d’AZÉMAR, héritier
universel de son père, mort jeune et sans postérité avant 1555.
XIV
- Renaud d’AZÉMAR (†1555), écuyer, seigneur de Montlaur, de Thorène et de
Saint-Just. Héritier des biens de son frère aîné, il était au service du Roi
lorsque, le 26 avril 1555, il fit son testamant par lequel il demandait d’être
enterré dans le couvent des Frères de l’Observance de Montpellier, au tombeau
de ses père et mère et instituait Louise de Bossavin, sa mère, son héritière
universelle Ibidem p.318-319). Il dut mourir peu de temps après.
XIV - Charlotte d’AZÉMAR. Substituée
aux biens de ses frères Fulcrand et Renaud, elle était mariée à Jean de GOZON, dit de
TEINTURIER, seigneur de Montmaur, Boutonnet, Saint-Pons et Bonnefous (Il était né du mariage contracté, le 8 novembre 1518,
par Jean de Gozon avec Marthe Teinturier, fille de Jean) lorsqu’elle
transigea et passa un accord avec Louise de Bossavin, sa mère, le 27 septembre
1556. En 1558, son mari reçut la somme de 2 000 livres provenant de la vente de
la seigneurie de Thorène.
XIV - Marthe d’AZÉMAR. Mariée, par
contrat du 17 novembre 1556 reçu par Me Mausso, notaire de Montpellier, à Jean de GOZON, écuyer,
seigneur de Mélac, lequel reçut la somme de 4 000 livres provenant de la vente
de la seigneurie de Thorène, dont il donna quittance à Louise de Bossavin, le
14 mai 1560. De ce mariage naquit entre autres enfants Marthe de Gozon, mariée,
le 15 mai 1582, à Louis de MONTCALM, seigneur de
Saint-Véran, qui recueillit tous les biens de la maison de Gozon et Teinturier,
seigneur de Montmaur et de Boutonnet, 1er consul de Montpellier en 1505, et de
Jeanne de Nèves duquel descendait Louis-Joseph de Montcalm-Gozon,
lieutenant-général des armées du roi, mort devant Québec, en 1759 (cf.H. de
Vergnette de Lamotte, Hommage à Jacques Fabre de Morlhon, Albi, 1978,
p. 431-432).
Seigneurs
de Nages et de La Roque-Rocozel, en Albigeois
Notes d’après L. d’Adhémar de Panat, Revue du Rouergue, N°92 (1969), p. 400-410 ; G.
Rigal-Saurel, Bull.
du Cercle Généalogique du Rouergue, N°36, p. 14-15 ; Barrau, Doc., III, 471-472. Ils sont désignés
dans la plupart des actes par le nom AZÉMAR
XIII -
Guizard ADHÉMAR, seigneur de Nages. En possession de la seigneurie de
Nages, près de Lacaune, en Albigeois, il était issu des Adhémar de Thorène et
peut-être, en raison de son prénom, d’une alliance avec une fille de Guiscard
de Roquefort, d’origine albigeoise et possessionné à Najac, qui consentit des
reconnaissances à l’évêque de Rodez, en 1346 et 1352, pour les biens qu’il
possédait dans les paroisses Cadour, La Bastide-l’Evêque, Teulières et Cabanes
(A.D. Av. G 946 et G 948). Il épousa Bourguine ADHÉMAR, fille aînée
et héritière de Pierre Adhémar (†1485), dit le vieux, de Firmy, seigneur de La
Roque-Rocozel, Trèbas et autres lieux en Albigeois, et de Borgue de Raffin (cf.
supra). En 1497, il transigea au nom de sa femme et de leur fils Raimond
avec Gaspard d’Adhémar, cousin germain de Bouguine, qui contestait les droits que
celle-ci avait sur les terres héritées de son père, lesquelles, en vertu des
dispositions testamentaires de Rigal Adhémar et de Fine Ratier, auraient dû
revenir aux plus proches mâles de Pierre Adhémar le vieux. D’où :
XIV -
Bertrand AZÉMAR, qui suit.
XIV -
Raimond AZÉMAR (†/1560), seigneur de Nages. Il épousa, le 13 février
1533, Sobirane GARNIER, demoiselle de La Planque, fille de
Gabriel Garnier, seigneur de La Planque (commune de Pradinas, en Rouergue) et
d’Alys de Boyssieyras. Il mourut avant 1560 et sa veuve testa, le 25 février
1583, par-devant Me Ricardy, notaire de Rieupeyroux. D’où :
XV - Raymond AZÉMAR, seigneur de Nages et de La Planque.
Il fut en procès devant le parlement de Toulouse, en 1564 avec son oncle Bertrand
à propos d’une rente en blé et en seigle que celui-ci lui devait. Il fut père
de deux filles, Madeleine et Suzanne, citées en 1583.
XV - Juliette AZÉMAR (†/1583), demoiselle de La Planque. Mariée
en premières noces, vers 1555, avec Louis de SOLATGES THOLET (†1571). Elle
épousa en secondes noces Jean de REBOUL, seigneur de La Planque-Violèse, près
La Salvetat-Peyralès. Du premier lit, elle eut un fils et une fille : Bertrand
de Solatges, seigneur de La Planque, marié avec Delphine d’Agens, fille de
Jean, seigneur de Loupiac, et de Delphine du Rieu ; Sobirane de Solatges, dotée
de 4 000 livres et mariée, en 1584, avec François de Morlhon, seigneur de La
Vère.
XV - Marguerite AZÉMAR., épouse du sieur GALTERY, de
Saint-Sernin en Albigeois.
XIV -
Bertrand AZÉMAR, Seigneur de La Roque-Rocozel. Il rendit hommage, en
1540 et 1544, à raison du château de La Roque-Rocozel, possédé en toute justice
haute, moyenne et basse, et en 1554, à raison de certains autres fiefs situés
en la vicomté de Fraissines en Albigeois. En 1535, il avait reçu les reconnaissances
féodales des paysans du village de Rotaboul, dans la juridiction de Gramond, en
Rouergue. Il épousa Isabeau de CHATEAUNEUF, fille de
Vidal de Châteauneuf et d’Hélène de Vidal, dont il eut deux filles et un fils,
Jacques, qui suit :
XV - Jacques d’AZÉMAR (†/1578), seigneur de La Roque-Rocozel
et de Nages. Il fut le dernier de sa branche. Il avait épousé Jeanne
d’ARJAC, fille d’Antoine d’Arjac, baron du Cayla, seigneur de
Brussac, et de Marie Ebrard, des barons de La Bastie (en Quercy), dont il eut
deux fils, Olivier et Hector, morts jeunes, et une fille, Isabeau d’Azémar,
dame de La Roque-Rocozel et de Nages, mariée, par contrat du 17 avril 1582, à Jean-Pierre
de MALVIN de MONTAZET (†1616), seigneur de La Mothe, auquel elle apporta les
biens de sa maison.
Coseigneurs de Compeyre,
Verrières, La Roque-Sainte-Marguerite, Cantobre
VII - Pierre 5 ADHEMAR, damoiseau,
puis chevalier, coseigneur de la Bessière (Jouels) et de Lumenson (Compeyre). Il
est dit frère de Guillaume 7 et comme lui du baillage de Cordes quand tous deux
rendent hommage à Alphonse de Poitiers pour le village de la Bessière, en 1261
(Adh, 35). En 1260, il est qualifié damoiseau dans l’acte de l’hommage qu’il
prête dans le comté de Millau pour les cens qu’il perçoit au mas de Lausac sis
en la paroisse de Lumenson près de Compeyre (H.C. Dupont, Revue du
Rouergue, N°57, p. 72. Le château de Compeyre était un vrai « nid »
d’hommes d’armes, dit l’auteur, puisque, en 1260, on y voit une foule de nobles
possessionnés dans son mandement qui avouent au comte tenir tous leurs biens
solidairement, et en premier Brenguier AHENRIC ou HENRI, chevalier, coseigneur
du château en 1250 et 1260, vivant encore en 1270 et qui testa en 1280 (Av. G
535), probablement père Ricard HENRI, damoiseau de Compeyre en 1300 (Av. G
539), dont le prénom, fréquent dans les familles nobles établies à Compeyre et
ses environs, s’introduit dans cette branche des Adhémar avec Ricard Adhémar,
petit-fils pour demander la construction de la bastide de Sauveterre, c’est
avec son frère Guillaume qu’il est témoin à Calmont, le 22 mars 1285 (n. st) à
une donation à cens et acapte par Me B. Boyer et Gualhart Boyer, de Calmont
(cf. supra). Il vivait encore en 1297, comme en
témoigne sa reconnaissance féodale consentie à l’évêque de Rodez pour des biens
situés dans la juridiction de Lumenson ; il est alors dit chevalier et habitant
du château de Verrières Ainsi on admet qu’il fut sans doute père de Bernard 4
et probablement de Brenguier 2 et Bertrand 2, en raison de leur résidence au château
de La Roque-SainteMarguerite tout proche de celui de Compeyre, et des droits de
coseigneurie qu’ils y ont (Château bâti sur les bords escarpés de la Dourbie,
situé aux limites de la baronnie de Roquefeuil, et dirigé contre les deux
puissantes forteresses de Montméjan et de Saint-Véran, dominant en amont la
vallée. En 1260, Pierre Senhoret, chevalier, reconnaissait en tenir la moitié,
en fief honoré d’Alphonse de Poitiers (. Dupont, Revue du
Rouergue, N°57, p. 73. Autre Pierre de Senhoret, damoiseau, était
coseigneur de la Roque-Sainte-Marguerite, en 1323 (A.D. T&G. A 71), puis
son fils Gui qui, en 1337, promet de servir un an dans l’armée du roi avec les
nobles du mandement de Compeyre qui devaient fournir un homme armé à cheval
(A.D. Av. G 965 bis).).
Présent avec son frère Géraud 1 et les seigneurs assemblés à Jouels, en
1281, pour demander la construction de la bastide de
Sauveterre, c’est avec son frère Guillaume qu’il est témoin à Calmont, le 22
mars 1285 (n. st) à une donation à cens et acapte par Me B. Boyer et Gualhart
Boyer, de Calmont (cf. supra). Il vivait encore en 1297, comme en témoigne sa reconnaissance
féodale consentie à l’évêque de Rodez pour des biens situés dans la juridiction
de Lumenson ; il est alors dit chevalier et habitant du château de Verrières (A.D. Av. G
539. Le château de Verrières castri Vereriis dont les ruines dominent le village du même
nom dans le canton de Saint-Beauzély, surveillait, comme celui de Compeyre, les
communications entre Sévérac et Millau. Plusieurs familles le tenaient en
coseigneurie avec les Sévérac, seigneurs dominants, et des capitaines
châtelains étaient chargés d’en assurer la garde. Noble Brenguier Sigal en
était coseigneur en 1398 (cf. R. Noël, Châteaux, II,
626-627). La famille Sigal était originaire de Verrières, sans doute comme
Garda de Verrières et Jordan de Verrières, tous deux chevaliers, qui rendent
hommage en 1260 pour des biens situés dans le mandement de Compeyre ; c’est ce
même Jordan de Verrières qui maria sa fille, Fize, avec Brenguier de Vimenet,
et lui donna en dot les rentes qu’il avait dans la paroisse de Lumenson (H.C.
Dupont, Revue du Rouergue, N°57, p. 72-73).
On admet qu’il fut père de 3 enfants en
raison de leur résidence au château de La Roque-Sainte-Marguerite tout proche
de celui de Compeyre, et des droits de coseigneurie qu’ils y ont (Château bâti sur les bords escarpés de la Dourbie, situé aux
limites de la baronnie de Roquefeuil, et dirigé contre les deux puissantes
forteresses de Montméjan et de Saint-Véran, dominant en amont la vallée. En
1260, Pierre Senhoret, chevalier, reconnaissait en tenir la moitié, en fief
honoré d’Alphonse de Poitiers voir H. Dupont, Revue du Rouergue, N°57 (1961), p. 73). Autre Pierre de Senhoret, damoiseau, était
coseigneur de la Roque-SainteMarguerite, en 1323 (A.D. T&G. A 71), puis son
fils Gui qui, en 1337, promet de servir un an dans l’armée du roi avec les
nobles du mandement de Compeyre qui devaient fournir un homme armé à cheval
(A.D. Av. G 965 bis). Il se peut donc que Pierre 5 Adhémar ait épousé une
Senhoret dont il aurait eu, outre Bernard 4, héritier des droits paternels à
Verrières, Brenguier et Bertrand, héritiers des droits de leur mère à La
Roque-Sainte-Marguerite).
D’où :
VIII - Bernard 4 de Verrières, qui suivra
VIII - Brenguier 2 ADHEMAR, damoiseau,
coseigneur de Mandagout et de la Roque-Sainte-Marguerite. Vivant
en 1292 au château de la Roque-Sainte-Marguerite avec son frère Bertrand, il
rendit hommage à Gaston d’Armagnac, vicomte de Fézenzaguet, de Brulhois et de
Creyssels, baron de Roquefeuil, pour la seigneurie de Mandagout et tout ce
qu’il possédait dans la paroisse de Saint-Jean-du-Bruel, en 1308, puis de nouveau
en 1323 (A.D. T&G. A 71). Le comte d’Adhémar de Panat rapporte que ce
Brenguier (Adh, VI) vivait encore en 1357, lui attribue pour épouse Hélène de
Thorène et le considère comme l’auteur des seigneurs de Thorène et de
Mandagout. En ce cas, on peut estimer qu’il aurait vécu plus de 110 ans, et son
épouse près de 120 ans, car l’on sait par ailleurs que celle-ci vivait encore
en 1414. Il est donc évident que l’auteur confond en une seule et même personne
deux Brenguier, dont le second se situe à la génération suivante. Le premier
semble n’avoir pas eu de descendance et il est probable que ses biens passèrent
à l’un de ses neveux et sans doute filleul en raison de son prénom présumé de
Pierre 5. Parmi les biens hommagées en 1260 figure le « mas des Adémars » tenu
par Riquier de la Tour, damoiseau.
VIII - Bertrand 2 ADHEMAR (†/1320),
damoiseau, puis chevalier, coseigneur de la Roque-Sainte-Marguerite. Sans doute
cadet de Brenguier et vivant avec lui au château de la Roque-SainteMarguerite,
damoiseau en 1292, 1300, 1311 et 1316, puis qualifié chevalier lorsqu’il est
rappelé comme déjà décédé, en 1320. Il avait épousé Fizes, alias Fine, dont il eut
trois fils : Brenguier 3 et Ricard qui, avec leur mère, vendirent à Hugues de Médicis,
damoiseau, fils de Pierre et de Jeanne de Ricard, les droits qu’ils avaient au mas
de Liautier, en 1319-1320
(Barrau, Doc., III, 42 (note 2) et 305. Fizes est un prénom porté par les
Médicis, ou Metge ; Fizes Metge, sœur de Hugues, entra au couvent de
l’Arpajonie (Millau), en 1322, et vivait encore en 1341. Il se pourrait donc
que l’épouse de Bertrand 2 Adhémar appartienne à cette famille établie à
Cantobre, mais le prénom Ricard donné à l’un de ses fils suggère une autre
hypothèse : Fine pourrait être aussi bien une MALIAN, probablement fille de
Bernard (de) MALIAN, acquéreur en 1284 du château de Caylus, en la commune de
la Cresse voisine de Compeyre (Noël, Châteaux, I, 278-279), et sœur de Ricard (de) MALIAN, seigneur du château
de « Caslucio », vivant en 1323 (T&G. A 71),
marié à Delphine (Av. E 316).
Ainsi que Bernard 5.
IX - Brenguier 3 ADHEMAR, damoiseau
du château de la Roque-Sainte Marguerite en 1320.
IX - Ricard ADHEMAR (†/1367),
damoiseau, du château de la Roque Sainte-Marguerite. Vivant en 1320, il épousa Mabilia de
MONLARDIA, fille de feu Raymond, damoiseau, du Vigan, diocèse de
Nîmes. Celle-ci était sa veuve lorsqu’elle fit son testament, le 20 juillet
1367, par-devant Me Et. Molinier, notaire de Millau ; elle y nomme Pétronille
Adzemar, Béatrix, fille de Br. Melhurat, sa nièce, épouse de Jean de Lavolte,
et institue comme héritier universel le couvent des Sœurs mineures (Bull. de documentation aveyronnaise, A.D. Aveyron, N°113 p. 1).
IX - Bernard 5 ADHEMAR, coseigneur
de la Roque-Sainte-Marguerite. En 1326, il donna à Bernard de Seveyrac, de
Meyrueis, un droit de prélation qu’il avait au mas de Vessac (Barrau, Doc., III, 305. Vessac, en la paroisse et commune de
Saint-André-de-Vézines qui touche celle de La Roque-Sainte-Marguerite. Bernard
de Seveyrac).
aissance des frère Gilles pour la moitié dudit mas et ses
dépendances (Adh, IV-5). C’est le même Bernard Azemari, de Cantobr
VIII - Bertrand
2,
VIII - Bernard 4 ADHEMAR, de
Cantobre, chevalier, du château de Verrières, coseigneur de Meyrueis et de
Trèves. C’est probablement lui qui, damoiseau et coseigneur d’Espinassos avec
l’évêque de Nîmes, donne en emphytéose le mas d’Espinassos à divers habitants
de Trèves, le 22 juillet 1289
(AD. Gard G 97), puis, le 10 juin 1309, reçoit une reconn e, qui, solidairement
avec Raimond de Cantobre, reconnaît une dette au prieur de Cassan
(A. Debat, Revue du Rouergue, N°110 (1974), p. 133). Il eut au
moins deux fils :
IX- Bernard 6 ADHEMAR, coseigneur
de Verrières. Héritier de son père, il était coseigneur de Verrières en 1342
(A.D. Av. C 1423). Il est dit frère de Guillaume lorsque, le 5 mai 1350, il
rendit hommage à Jean, comte d’Armagnac et vicomte de Roquefeuil (A.D. T&G.
A 75), pour les villages d’Arrigade, Cabanes, Merlet, Cornus, Cogelières, et
Molièrelongue que lui et son frère déclarent avoir été acquis autrefois par
Henri de Blanquefort de Pierre de Cornuce et Béatrix, sa femme, en 1324 (Adh,
V-1).
IX - Guillaume 8, qui suit.
IX -Guillaume 8ADHEMAR (†/1384),
damoiseau, de Cantobre. Coseigneur de Cantobre et seigneur de Besse (Adh,
VI-3), il épousa, dans les années 1330, Atfrazie de La ROMIGUIERE, fille de
Géraud de La Romiguière, de la RoqueValzergue, et il est dit fils de Bernard,
de Verrières, dans la donation consentie par son beau-frère, noble Pierre de La
Romiguière, en faveur de Jean Ginhals, prêtre, des différentes sommes promises
pour la constitution de la dot de son épouse par différentes personnes, dont
entre autres Etienne Ratier, savant en droit, de Millau, Ramond de Cahors et
autre Ramond, son père, de Saint-Saturnin (canton de Campagnac) et Brenguier
Sigal, de Verrières (Minutes de Pierre Prohet, notaire de Rodez, 1336-1343,
A.D. Av. E 1192). De son mariage naquirent au moins deux enfants :
X - Brenguier 7 ADHEMAR, qui suit.
X- Stéphanie ADHEMAR, alias de CANTOBRE (†/1380). Elle
fit son testament, le 27 août 1376, par-devant Me Raymond Mathieu, notaire de Meyrosio (Meyrueis),
ainsi que le rappelle la reconnaissance consentie en 1380, peu de temps après
son décès, par son frère Brenguier en faveur de son mari auquel, ainsi qu’à sa
fille, elle avait légué la somme de XII florins d’or (cf. supra). Elle avait
épousé noble Bermond de SEVEYRAC, seigneur de Saint-Véran, fils de Bernard
de Seveyrac, de Meyrueis, et de Beliarde de Claret, dame de Saint-Véran (Beliarde de Claret était née du mariage contracté par
Agnès de Saint-Véran avec Bertrand de Claret, damoiseau du château de Peyrelau,
qui, agissant au nom de sa femme, rendit hommage à Géraud d’Armagnac, vicomte
de Creyssels, en 1323, pour la moitié du château de Saint-Véran A.D. T&G. A
71 et A.D. Av. E 140), dont elle eut :
XI - Beliarde de SEVEYRAC, dame de
Saint-Véran. Elle épousa Jacques FROTARD, coseigneur de Roquelongue et de Cantobre,
dit de Saint-Véran quand, le 21 mars 1402, il rendit hommage à Gaston
d’Armagnac (A.D. T&G. A 84). Il vivait encore en 1429 et décéda avant 1434.
De cette union naquirent Louis FROTARD, damoiseau, et Jacquette FROTARD, épouse
de Jacques ADHEMAR (cf. infra).
X - Brenguier 7 ADHEMAR, alias de CANTOBRE. Il est dit
fils de feu Guillaume, de Compeyre, dans une reconnaissance de dette consentie,
en 1384, au banquier Tiffy, de Millau (A.D. Av. 3E 11 632, f°43 ; Adh, V-3-B). Le
17 février 1380 (n. st.), par-devant B. Fontès, notaire de Millau, il reconnaît
devoir à noble Bermond de Saint-Véran, son beau-frère, la somme de VIIvv
florins d’or de France, sur les XIIxx florins d’or que feu noble Stéphanie – Es to phania –, femme
dudit Bermond, a légué, par son testament en date du 27 août 1376, audit
Bermond et à noble Beliarde, fille dudit Bermond (Bull. de documentation aveyronnaise, N°115, p. 86). Le 20 février 1384 (n. st),
par-devant Astruc Calmette, notaire de Millau, noble Bermond de Saint-Véran,
dudit lieu, reçoit de Brenguier, son beau-frère sororio suo , 36 florins
d’or en diminution d’une somme de 140 florins (Ibidem, N°113 (1980), p. 1). C’est sous
le nom de Brenguier de Cantobre qu’il est porté dans l’acte, ainsi que dans
celui d’une vente en date du 10 octobre 1383, puis dans l’hommage qu’il rendit
à Bernard comte d’Armagnac et de Rodez, baron de Meyrueis, Creyssels et
Roquefeuil, le 21 mars 1402 (A.D. T&G. A 84). Il résidait alors au château
de Cantobre et vivait encore en 1405 (Barrau,
Doc,
III, 39). On présume qu’il avait épousé une MALIAN, dont il
aurait eu au moins un fils Guy, qui suit.
L’hypothèse repose non seulement sur le
prénom Guy donné au fils que Brenguier 7 Adhémar aurait eu de ce mariage, mais
aussi sur celui de Jacques porté par le fils de Guy Adhémar. Son épouse pourrait
donc être sœur de Gui (de) Malian et de Delphine de Malian, tous deux
sensiblement du même âge que Brenguier et descendant de Bernard (de) Malian,
chevalier, acquéreur de droits sur le château de Caylus-sur-le Tarn en 1284. Gui (de)
MALIAN, damoiseau du château de Compeyre, qui rendit hommage
en la vicomté de Creyssels en 1402 (T&G. A 84), et vivait encore en 1409, avait
épousé Hélène de Henri, fille de Pierre de Henri (Ahenric), coseigneur de
Peyrelade (Barrau, III, 202), dont il eut Guise de Malian, mariée en 1404 à
Marquès de la Romiguière, petit-neveu de Guillaume 8 Adhémar et d’Atfrazie de La
Romiguière. Delphine de Malian était mariée à Jacques de GENIÈS, seigneur de Caylus-sur-le Tarn, puis, comme
donataire des biens de Pierre de Senhoret (Barrau, III, 304), coseigneur pour
1/3 de La Roque-Sainte-Marguerite pour lequel il rendit hommage en 1402
(T&G. A 84).
XI - Guy ADHEMAR (†/1434), damoiseau du château de
Cantobre, x N. D’où, entre autres enfants :
XII - Jacques ADHEMAR, damoiseau, du
château de Cantobre. Il est dit fils feu Guy Azémar,
damoiseau du château de Cantobre, lorsque, le 6 décembre 1434, par-devant Me
Antoine Deponte, notaire de Boyne (commune de Rivière), il donne quittance à
noble Louis Frotard, fils de feu noble Jacques Frotard, son beau-père, du
château de Saint-Véran, de la somme de 319 livres tournois pour la dot de Jacquette FROTARD, sa femme.
Le couple vivait encore en 1450, à Saint-Jean-de-Balmes (commune de Veyreau)
suivant un acte reçu le 13 juillet par Me Jean Mercier, notaire de Millau dans
lequel Jacquette jacobe est dite sœur de noble Louis Frotard,
du château de Saint-Véran (Bull. de documentation aveyronnaise, N°113, p. 1).
Branche
d’Entraygues et de Soulages-Bonneval
V - Bernard 2 ADHEMAR, coseigneur
d’Entraygues. Fils présumé de Pons Adhémar, à défaut d’autres hypothèses, il
est assurément l’auteur de cette branche établie à Entraygues dès 1208,
possessionnée à Soulages-Bonneval, Trédou et autres paroisses environnantes, et
apparentée aux principales familles de la région.
Au XIIIe siècle, plusieurs familles vassales
des comtes de Rodez se partageaient la seigneurie d’Entraygues, la plupart
apparentées aux Panat qui en détenaient à l’origine la plus grosse part, dont
entre autres fiefs la tour dite de Panadèse
qui leur doit son nom (Géraud de Panat, coseigneur d’Entraygues et seigneur de Golinhac, fut témoin au
testament que fit, en 1176, Hugues II (†1214), comte de Rodez par lequel il lui
donna le château de Rodelle). Ainsi les Cadole, à la suite d’une alliance
matrimoniale avec les Panat vers 1215, puis les Balaguier de La Capelle, alliés
aux Cadole à la génération suivante, et aux Adhémar un peu plus tard.
L’installation de Bernard Adhémar à Entraygues et les droits féodaux que lui et
ses successeurs y ont acquis, s’expliqueraient donc par l’alliance que l’on
présume avoir été contractée par l’un de ses auteurs avec une fille de la
maison de Panat. Les actes dont on dispose sont en trop petit nombre et insuffisamment
explicites pour établir en toute certitude la filiation des membres de cette
branche, où l’emploi fréquent des prénoms Bernard, Raimond, Bertrand et Pierre
accroît le risque d’homonymie. Le seul indice procurant le fil conducteur de
l’approche généalogique tentée ici repose sur la dévolution d’une génération à
la suivante des fiefs que l’on trouve pour la première fois en possession de la
famille, ou que l’on sait avoir été acquis ultérieurement par l’un de ses
membres.
Bernard Adhémar est donc attesté à Entraygues dès l’année 1208, par
l’acte de la vente du terroir del pas de Subres Marti, sis à
Entraygues, qu’il fit alors à Pierre Delpon, par devant Me Bernard Laparra,
notaire de ladite (A.
Ginisty, Histoire
d’Entraygues-sur-Truyère, Aurillac, 1990, p. 32.
Rodez à la suite du
mariage, en 1230, d’Isabeau avec Hugues IV, comte de Rodez).
C’est sans doute lui qui fut témoin, en qualité de proche parent, dit-on, à la
transaction de 1246 entre Isabeau de Roquefeuil et sa sœur Raimonde, par laquelle
cette dernière se déclara payée de tous ses droits sur les baronnies de
Roquefeuil, de Meyrueis et sur la vicomté de Creyssels unies au comté de de
Rodez (Bosc, Mémoires, p. 318-319. Cet auteur, à la différence de La Chenaye (col.
150), ne dit pas que Bernard est présent en qualité de parent, ce qui est fort
possible si les Adhémar sont issus des Anduze comme le sont Isabeau et Raymonde
de Roquefeuil. Bosc signale aussi entre autres témoins Guillaume de Vérières,
dont la sœur Quitterie venait d’épouser Raimond Adhémar, fils présumé de
Bernard), par lequel il lui donna le château de
Rodelle. On ignore le nom de sa femme (peut-être une fille de la maison d’Estaing, en raison du
prénom Déodat donné à l’un de ses descendants, après Déodat (ou Dieudonné) d’Estaing,
chevalier, vassal du comte de Toulouse en 1223, fils de Guillaume, croisé en
1192 et caution en 1207 du comte de Rodez cf. Barrau, Doc., I, 504-505). Ou bien une fille de
la maison de Solages, en raison des fiefs possédés par ses descendants à Soulages-Bonneval
et le prénom Adhémar donné au fils, d’Adhémar de Solages, chevalier, qui testa
en 1297, par-devant Médicis, notaire à Bessuéjouls - Barrau, Doc., II, 114-115), et l’on
suppose qu’il eut trois fils.
VI - Bernard 3 ADHEMAR, qui suit.
VI - Guillaume 6 ADHEMAR, chevalier. Ce
pourrait être ce Guillaume Adhémar, chevalier, d’Entraygues, qui participa à la
VIIe croisade (1248-1254) à la suite d’Henri IV, comte de Rodez (Ginisty, op. cit., p. 314).
VI - Raimond 5 ADHEMAR, chevalier. Il
épousa, vers 1246, Quitterie de VERIÈRES, alias Veyrières,
d’une famille d’ancienne chevalerie qui tire son nom et son origine d’un
château bâti en bordure d’un ruisseau dans la paroisse de Trédou, à peu de
distance du bourg d’Estaing. Elle était probablement fille de Guillaume de
Vérières, décédé avant 1288, qui fut témoin avec Bernard Adhémar à la
transaction passée, en 1246, entre Isabeau et Raymonde de Roquefeuil. On sait
peu de choses sur ce couple, sinon que le 13 des calendes de février 1264, il
reçut une reconnaissance féodale consentie par Guillaume Pinsonac pour une
pièce de terre sise au terroir de Las Beyssades sis en la juridiction de Vérières
(Barrau, Doc., III, 119-122, d’après lequel «
cette Quitterie de Vérières était probablement la sœur de Guillaume », mais les
quelques actes datés dont on dispose concernant l’un et l’autre suggèrent
plutôt la relation fille à père). Raimond Adhémar et Quitterie de
Vérières eurent peut-être pour fils ou petit-fils Pierre, qui suit.
VII - Pierre 6 ADHEMAR, damoiseau. En
1319, avec sa femme et Yolande, femme de Guillaume de Vérières, damoiseau,
bailla à nouvel acapte en faveur de Pierre Serre, de Campredon, paroisse de
Trédou, le mas de Campredon avec toutes ses servitudes, maisons et terres116.
En 1323, il rendit hommage en faveur de Jean, comte d’Armagnac et de Rodez, en
1323 (A.D. T&G. A 72). C’est probablement lui qui se fit représenter par
son fils Jean à l’acte passé le mardi après l’octave de la Purification de la
sainte Vierge de l’an 1328 par lequel plusieurs gentilshommes du Rouergue
firent don de diverses sommes d’argent à Nize de Bessuéjouls, damoiseau, pour
l’aider à payer la dot de sa sœur Dauphine (Ibidem, II, 472-473 : Jean Azemarié, au nom de son père Pierre Azemarié, contribua pour 100 sous).
VIII - Jean 2 ADHEMAR, damoiseau. Fils
de Pierre qu’il représente en 1328
VI - Bernard 3 ADHEMAR, coseigneur
d’Entraygues. C’est sûrement lui qui est mentionné pour un legs de 10 livres
rodanois dans le testament que fit à Rodez, dans la maison du seigneur de
Balaguier, le 13 des calendes d’avril 1268, Guillaume de Rodelle, chevalier,
qui voulut laisser des marques de son souvenir à ses amis (Ibidem, I, 289-290. Outre Bernard
d’Azemar, ses autres amis étaient notamment : Hébeline, sœur du seigneur de
Balaguier et religieuse au monastère de Saint-Sernin de Rodez ; les enfants
d’Hélix de Verières ; les deux filles de Hugues de Rodez et celles de Rigal de
Bégon ; Guillaume de Sebrazac ; Itier (dit) de Vérières. Il désignait comme
exécuteurs testamentaires l’abbé de Bonneval et Galtier de Panat). En 1278, il
négocia la vente du terroir « Le Pla » avec Henri
II, comte de Rodez, qui, désirant renforcer son emprise sur Entraygues et n’y
possédant qu’un donjon, projetait de bâtir un château à cet emplacement (A.D.
T&G. A 322) ; l’acte de vente fut rédigé à Golinhac par Me Fabri, notaire
du comte, et la construction du château fut terminée en 1290 (Bosc, Mémoires, p. 491 ; Ginisty, op. cit., p. 48-49. 120 F.
Angelergues, P.V. Sté des Lettres, Sciences
et Arts de l’Aveyron, T. XXXXI, fasc. 4 (1997),
p.469-478. Ce Bertrand de Balaguier est l’aïeul de Guillaume de Balaguier,
coseigneur de Vabre et de Golinhac, qui épousera Aygline Adhémar, fille de
Bertrand). Bernard, dont on ignore le nom de l’épouse, eut sans doute
pour fils Bertrand 1, qui suit, et peut-être Déodat :
VII - Déodat ADHEMAR. Il est en
effet présent à l’hommage rendu au roi Philippe le Bel, en 1285, par les nobles
du bailliage de Peyrusse dont entre autres, pour Golinhac, Bertrand de Balaguier,
Gautier de Cadole et ses frères, tous issus de Gautier de Panat, coseigneur d’Entraygues
et de Golinhac (F. Angelergues, P.V. Sté des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, T. XXXXI, fasc. 4 (1997), p.469-478. Ce Bertrand de Balaguier
est l’aïeul de Guillaume de Balaguier, coseigneur de Vabre et de Golinhac, qui
épousera Aygline Adhémar, fille de Bertrand).
VII - Bertrand 1 ADHEMAR, damoiseau,
puis chevalier, coseigneur d’Entraygues, seigneur de Saure, de Solatguet, et
autres lieux. Présent à une sentence en faveur de l’abbaye de Bonnecombe, en
1265, il y est dit damoiseau de la paroisse d’Entraygues, seigneur de Saure et
de Mercoyral, en ladite paroisse, et de Solatguet, en la paroisse de Soulages (Le village de Solatguet, aujourd’hui Soulaquet,
autrefois dans le mandement de Cabrespines, est situé au centre de la commune
de Soulages-Bonneval). On sait qu’il possédait aussi des fiefs
à Genolhac, comme on l’apprend quand, en 1289, le comte de Rodez céda à
Eustache de Beaumarchais tous les droits qu’il avait sur ces derniers (Ginisty, op. cit. , p. 44). Il est qualifié chevalier dans un
acte de 1290 par lequel il fait échange avec Rostang, seigneur de Bessuéjouls,
de censives exigibles sur les fiefs ou affars de Saure,
paroisse d’Entraygues, et le mas de Salvi, paroisse de Bès (A.D. Av. E 547). Il
dut décéder peu de temps après. On ignore le nom de sa femme, peut-être une
BESSUÉJOULS, en raison des liens qui semblent exister alors entre les deux
familles. Il laissa au moins quatre enfants.
VIII - Pierre 8 ADHEMAR, qui suivra.
VIII - Raimond 10 ADHEMAR, damoiseau,
seigneur de Saure et de Solatguet. Il s’identifie avec ce « Ramond de Saure »
qui fut témoin à la vente d’un pré situé dans la paroisse de Bès consentie à Rostang,
seigneur de Bessuéjouls, par acte passé à Entraygues, en 1292 (A.D. Av. E 530).
A Entraygues, le 8 août 1323, il rendit hommage à Jean, comte d’Armagnac et de
Rodez, pour le fief de Solatguet, la moitié du mas d’Altonat et des Pradels, en
la paroisse de Banhars, les mas de Saure et de Mejanasserre, en la paroisse
d’Entraygues (A.D. T&G. A 72). En 1334, il fit l’acquisition de diverses
autres rentes féodales de nobles Bertrand, Jean et Bérard de Lagardelle,
damoiseaux, et de leurs frères, Astorg et Pierre, chanoine de Montsalvy, puis,
le jeudi après la Sainte Croix de l’année 1335, certains droits de justice que ceux-ci
possédaient dans les paroisses d’Entraygues et de Florentin (Ibidem, p. 66). En
1323-1336, il assura, avec Gui ou Guyon de Montpeyroux, la curatelle de son
neveu Raimond Adhémar, « junior » (Adh, V-1A). D’où, probablement :
IX
- Bernard 7 ADHEMAR, damoiseau,
seigneur de Saure. Le 28 mars 1345, il adhéra avec d’autres coseigneurs
d’Entraygues au syndicat constitué par les « plébéiens ou populaires » du
mandement d’Entraygues contre les consuls de la commune accusés d’abus
d’autorité en violation de la charte municipale (Ibidem, p. 69-73 et p. 464).
Et peut-être :
IX
- Brenguier 5 ADHEMAR. Il est dit
en effet « natif de Saure » lorsque, en 1353, il vendit à noble Déodat de
Laparra plusieurs rentes féodales exigibles sur le village de Noalhac, sis dans
le mandement d’Entraygues (Ibidem, p. 84, 464 et 467-469. La famille de Laparra
continua sans doute à acquérir des fiefs ayant appartenu aux Adhémar, dont la
seigneurie de Saure, en possession de Pierre de Laparra, dès 1433, puis
d’Antoine de Laparra (1433-1473). Il était alors veuf, habitant et
châtelain du château de l’Albaro, au diocèse d’Arles. Il avait épousé Marcébélie
TARGAS (†/1353), fille de Gilbert Targas, alias Targe, damoiseau
de la paroisse de Trédou, et de Sybille de Vérières (Sybille de Vérières était fille de Pierre de Vérières
et petite-fille de Guillaume de Vérières, beau-frère de Raimond Adhémar
(Barrau, Doc., III-119-121). Gilbert Targas et Sybille de Vérières
eurent aussi un fils, autre Gilbert Targas, marié avant 1327 avec Cébelie de
Sébrazac, fille de Brenguier de Sébrazac, dont Adémar et Adémare Targas, vivant
en 1374-1410 (cf. A.D. Av. G 556, G 946, E 532, E 551 et E 946 ; A.D. T&G.
A 72).
VIII - Aygline ADHEMAR. Elle est
dite « Aygline de la Capelle, fille de Bertrand Adémar, chevalier », dans l’acte
d’hommage et reconnaissance qu’elle consentit à Jean, comte d’Armagnac et de
Rodez, en 1323, à Entraygues (A.D. T&G. A 72). En effet, elle avait épousé Guillaume de
BALAGUIER, damoiseau, coseigneur d’Entraygues, seigneur de Vabre et de
Golinhac, fils puîné de Gaillard de Balaguier et d’Hélis d’Estaing (Gaillard de Balaguier, fils de Bertrand de Balaguier,
dit « le Ros », était petit-fils de Hugues de Balaguier, coseigneur de la
Capelle-Balaguier, bailli de Carlat en 1267, dont le mariage avec une fille de
la maison de Cadole fit entrer dans le patrimoine de ses descendants les fiefs
d’Entraygues, Vabre et Golinhac que les Cadole avaient eux-mêmes hérités des
Panat cf. Barrau, Doc., II, 340-341, III, 692). Lui-même,
qui avait servi dans la guerre de Flandre en 1319, rendit hommage au comte
Jean, le deuxième jour des calendes de juillet 1323, pour la troisième partie indivise
de la Tour de Panadèse d’Entraygues, « assise entre la salle du seigneur comte
et le fleuve de Truyère », plus tout ce qu’il possédait dans la ville d’Entraygues,
à Golinhac et autres lieux alentour (A.D. T&G. A 72). Le 22 juin 1341, à
Vabre, dans la chapelle de sa maison, c’est en faveur de l’évêque de Rodez qu’il
fit acte d’hommage et de reconnaissance féodale pour la villa de Vabre et «
tout fort qui y est ou bien y sera » ; l’évêque lui donna alors « tout ce que
ses prédécesseurs avaient donné dans ladite villa à son prédécesseur Elie de
Panat, fils de Sébélie » (A.D. Av. G 946). Le couple eut deux fils, décédés
sans postérité, Bertrand de BALAGUIER, vivant en 1360, et Guillaume de
BALAGUIER, héritier substitué à son frère, qui fit donation de Vabre à sa
parente Jeanne de Rolland, en 1380.
VIII - Stéphanie ADHEMAR. Elle épousa
noble Guillaume de SERVIÈRES, seigneur de Servières, près de Villecomtal,
qui rendit hommage au comte de Rodez, à Entraygues en 1323, pour le château
haut et le château bas de Servières, le lieu de Servières et tous les villages qui
en dépendaient dans les paroisses de Servières et de Campuac, avec justice
haute, moyenne et basse (A.D. T&G. A 72) voir (Barrau, Doc., III, 82). De ce mariage naquit Aybeline de
Servières, mariée à Pierre de PENAVAYRE (†/1347), damoiseau, auteur de la
branche de Rodelle, fils puîné de Gui et donataire en 1327 de son proche parent
Pierre de (E. Méjane, J. Poulet et E. Rive, « Famille
Penavayre (de) », Bull. du C.G.R.,
N°87 (2014). Pierre de Rodelle est sans doute l’un des fils encore mineurs que
Guillaume de Rodelle cite dans son testament d’avril 1268 et dans lequel il
fait un legs à Bernard 3 Adhémar (cf. supra).
L’hommage rendu au comte de Rodez à Entraygues, en 1323, par
Guillaume de Servières, donc au même lieu et la même année que Pierre,
Guillaume et Aygine Adhémar, prouve que Stéphanie n’était pas fille de Bertrand
VIII-2, seigneur de la Roque-Sainte-Marguerite, ainsi que ces auteurs le
supposent, mais bien de ce Bertrand 1, fils dudit Bernard 3, lequel, autre
coïncidence, était un proche de cette famille de Rodelle qui fondit dans celle
de Penavayre).
VIII - Pierre 8 ADHEMAR, chevalier,
de Soulages. Etabli en la paroisse de Soulages où il vivait en 1285, il est
qualifié chevalier dans une donation qu’il fit, en 1312, à Béranger, abbé de
Bonneval, auquel, l’année suivante, il vendait la quatrième partie du village
des Vernhes, en la paroisse de Curières (Barrau,
Doc.,
III, 295-296). Quelques années auparavant, il avait acquis d’Henri II,
comte de Rodez (†1304), des rentes féodales exigibles sur le village de la
Vaysse et les mas del Garriguet et de Neyraguet, en la paroisse du Neyrac. Il
mourut peu de temps avant l’année 1323 et fut père d’au moins trois fils : Pierre,
Guillaume et Raimond.
IX - Pierre 9 ADHEMAR, damoiseau. En
1323, il rendit hommage à Jean, comte d’Armagnac et de Rodez, pour les fiefs
acquis par son père en la paroisse du Neyrac (A.D. T&G. A 72). Il semble
qu’il fit souche à Soulages, où peut-être vivait-il encore en 1368, et que de
lui descendait ce Jean ADHÉMAR auquel le comte d’Armagnac redonna la place de
capitaine de Laguiole, dont il avait été jadis privé, par lettres du 6 mars
1426 (A.D. T&G. A 44).
IX - Guillaume 9 ADHEMAR, damoiseau,
seigneur de Solatguet. Qualifié damoiseau quant à Entraygues, en 1323, il
rendit hommage à Jean, comte d’Armagnac et de Rodez (A.D. T&G. A 72), il
hérita fief de Solatguet qu’il transmit à son tour à Cébélie Aymare (pour
Adhémar), qui parait avoir été son unique fille.
X
- Cébélie ADHEMAR, dame de Solatguet. Décédée avant 1418, elle avait
épousé noble Pierre de BONAN, qui consentit un acte de
reconnaissance et d’hommage en faveur du comte d’Armagnac et de Rodez, en 1397
(A.D. T&G. A 80 voir aussi
Barrau, Doc., III, 647. De lui
descendait Catherine de Bonan, fille d’Antoine, seigneur du Bac, qui apporta
les biens de sa famille dans celle de son mari, Guillaume de Flory, qu’elle
avait épousé vers 1550). D’où :
XI - Amalric de BONAN, seigneur
de Solatguet. Il habitait le repaire du Bac, en la paroisse de Grand-Vavre, lorsque,
le 4 octobre 1418, il rendit hommage au comte de Rodez pour tous les biens
situés dans le mandement du château de Rodelle et à Solatguet dans celui de
Cabrespine, à lui advenus du chef de noble Cébélie Aymare, jadis sa mère, fille
de noble Guillaume Azémar et femme de noble Pierre de Bonan, son père (A.D.
T&G. A 83)
IX - Raimond 11 ADHEMAR, damoiseau,
seigneur de Saure. Mineur à la mort de son père, car probablement né au plus
tard vers 1315, il est dit « junior » quand il fut mis sous la curatelle de
Raimond Adhémar, son oncle, et de Guyon de Montpeyroux en 1323-1336 (Adh,
V-1A). Il dut hériter du fief de Saure après la mort de son cousin Bernard
Adhémar (cf. supra). Le 12 février 1374, par devant Me
Niel, notaire d’Aubrac, il fit l’acquisition du mas de La Coste (A.D. Av. E 1176),
et vivait encore en 1384 et 1394. Il avait épousé Douce de MONTPEYROUX, sœur de son
tuteur et fille d’Yves de Montpeyroux, chevalier, et de Ricarde d’Esparrou,
lesquels firent leur testament respectivement en 1334 et en 1361. De son
mariage naquit entre autres enfants un fils Bertrand
ADHEMAR, vivant en 1397 (Barrau, Doc., II, 230. Le
comte d’Adhémar donne à tort ce Raimond, junior, pour fils de Bernard Adhémar
de Cantobre (V-1), coseigneur de Meyrueis en 1325 ; or, si ce dernier vivait
encore en 1350, comme il le dit, on ne comprend pas pourquoi son fils aurait
été mis sous curatelle en 1323. Cette anomalie aurait dû prévenir l’auteur de
son erreur).
Branche
possessionnée à Marcillac. Coseigneurs de Combret.
Il est indubitable que cette branche tenait des Panat ses fiefs dans le
mandement de Moyrazès et les paroisses d’Is, de Limouse, et d’Ampiac situées
sur les terres fertiles du rebord de la vallée de l’Aveyron, enfin sa part en
coseigneurie du château de Combret, près de Marcillac. La famille de Panat, en
effet, paraît avoir été presque la seule patronne de ces localités. La première
donation à Bonnecombe, qui établira une de ses granges à Is, est due à Hugues
de Panat qui dès 1170, lui donne le mas d’Albar et le mas des Mazels dans la paroisse
d’Is, puis c’est Gui de Panat qui, en 1174, vend à l’abbaye la moitié de la
dîme du mas ecclésiastique et le douzième de la dîme qu’il a sur Limouse (Bousquet, Le
Rouergue …, op. cit., p. 711 et 717). Ce Gui le
Panat était frère d’Ayceline de Panat, épouse de Bertrand de
Calmont-de-Plancatge, auquel elle apporta certains biens de sa famille,
notamment le repaire dit plus tard de la Calmontie, près du Château-Majeur de
Salles-Comtaux, et des droits sur le château de Combret, près Marcillac ; on a
vu que leur fille Marthe de Calmont avait épousé Raimond Adhémar (cf.supra).
II - Hector ADHEMAR. Etabli à
Combrouse, près de Colombiès, il est au nombre des premiers donateurs de l’abbaye
de Loc-Dieu, vers 1144 (Ibidem, p. 634. Son prénom Hector suggère qu’il pourrait
être proche parent de cet Hector de Panat, vivant en 1105, marié à Eustorge et
père de Beraldus et de Galterius). On suppose que c’est de lui que
descendaient les Adhémar qui suivent.
III - Frotard ADHEMAR. En 1182, avec Hugues (ou Hugua), son
épouse, et leur fils Raimond, il donna à l’abbaye
de Bonnecombe, la part des dîmes qu’il levait sur les paroisses d’Is, de
Limouse et d’Ampiac (Barrau,
Doc.,
III, 295 qui donne Hix, pour Is, commune de Druelle. Tenait-il son prénom des
Frotard de Cantobre ?)
IV - Raimond ADHEMAR. Fils de
Frotard, il vivait peut-être encore en 1247, de sorte que son proche parent, Raimond
Adhémar, fils de Guillaume, est dit « le jeune » lorsqu’il est porté comme
témoin à la charte de franchises de Castelmary (cf. supra).
IV - Hugues ADHEMAR, del
Castelnau. Il pourrait être un autre fils de Frotard. Vers 1217, en effet, il
fit don à l’abbaye de Bonnecombe du mas et des pacages de Campagnet, en la
commune de Moyrazès, par acte passé à Castelnau, « en la sala », en
présence de Guibert del Castelnau (Bousquet, Le Rouergue …, p. 642, note 16).
V - Pierre ADHEMAR, chevalier. Probablement
fils de Hugues, il consentit une reconnaissance féodale à l’évêque de Rodez, en
mai 1275, pour la sixième partie indivise du terroir de la Selve et du village
de Bomèje, aujourd’hui Baumèje, le tout en la commune de Moyrazès, qu’il
déclara tenir en fief franc et militaire (A.D. Av. G 575).
VI - Hugues (Hugua) ADHEMAR. Elle épousa
Guillaume BRENGUIER, seigneur de Boussac en 1285, fils
de Bernard, chevalier de Villelongue, alias de Malemort.
Elle était décédée lorsque son fils Aymeric Brenguier consentit, en 1313, une
reconnaissance de dette en faveur de Raymond Sans, du lieu de Marcillac (A.D.
T&G. A 223). De son mariage elle eut au moins deux fils :
- Aymeric BRENGUIER, clerc, vivant en
1313. Il était étudiant à Toulouse où, pour avoir blessé un capitoul au cours
d’une rixe, il fut mis en prison, jugé et exécuté, en 1331, au mépris des sauvegardes
de l’Université. Celle-ci porta plainte de ce violement de ses privilèges au
pape Jean XXII, et les parents et amis d’Aymeric agirent de leur côté auprès du
Parlement de Paris. La ville de Toulouse fut condamnée ; elle dut fonder une
chapelle et un service perpétuel pour le repos de l’âme du supplicié et payer
des dédommagements à ses parents ( Barrau,
Doc.,
II, 578-581 ; L. d’Adhémar de Panat, Revue
du Rouergue, N°118 p. 115-118).
- Pierre BRENGUIER, seigneur du Bosc.
Sa filiation est attestée dans un acte par lequel, avec son cousin Aymeric
Brenguier, seigneur de Gramond (Aymeric
Brenguier, seigneur de Gramond, était fils de Bernard Brenguier, IIe du nom,
frère de Guillaume. Il testa en 1338 et était marié avec Alde de Panat A.D. Av.
E 1192). Il ordonna à leur procureur de lever l’argent dû par divers
bourgeois de Toulouse condamnés pour le meurtre de feu Aymeric Brenguier, son
frère (vers 1337-1338, cf. A.D. Av. G 965 bis).
VI - Hugues ADHEMAR, damoiseau,
coseigneur de Combret et autres lieux. En possession de divers fiefs en la
baronnie de Landorre, il fut en conflit avec Béranger et Arnaud de Landorre,
seigneurs d’Arvieu, à propos des droits de haute et basse justice jusqu’à 60
sous et plus qu’il contestait leur appartenir sur le mas de Bannes, en la
paroisse de Trémouilles et mandement d’Arvieu. Les parties conclurent un
accord, au Bourg de Rodez, le 9 octobre 1296, aux termes duquel elles
convinrent entre autres que les Landorre ayant dans ledit mas la haute justice,
l’appel et le ressort, le juge d’Arvieu aurait la connaissance et la punition
de toutes les condamnations au-dessus de 60 sous, tandis qu’il était reconnu à
Hugues et ses héritiers l’exercice du droit de basse justice, à savoir les réclamations,
plaintes, bancs, coups et blessures jusqu’à 60 sous. En conséquence, Hugues prêta
le serment de fidélité en faveur des seigneurs d’Arvieu, mais après avoir
promis de faire ratifier l’acte par sa femme Florence ‘(H. C ; Dupont,
Revue du Rouergue, N°120, p. 378-379). Il tenait donc
ce fief de son épouse, sûrement issue de la famille de CAMBOULAS. En effet,
Florence devait être très proche parente (fille de l’un ou sœur des deux ?) de
Hugues et Flotard de Camboulas qui, le mercredi avant la fête de l’Ascension de
l’an 1284, avaient vendu à Hugues et Brenguier de Landorre le fief de Bannes et
autres qu’ils avaient à Trémouilles et à Arvieu. Cette alliance lui avait apporté
en outre des droits sur la terre d’Espinassette, où il existait une tour, en la
paroisse de Camboulas, ainsi qu’il ressort de l’acte de la vente dudit fief
consentie, en 1316, à Hugues Serres, de Rodez, par « Rostaing de Camboulas,
damoiseau, Hugues Azémar et son frère, aussi damoiseau (Cf. Barrau, Doc., I, 293 et III, 296. Il
est dommage que l’acte de 1316 ne donne pas le nom de ce troisième vendeur dont
on ne sait s’il est frère de Hugues ou de Rostaing). En
revanche, les droits qu’il possédait sur le château de Combret lui venait des
Panat. En 1295, il les partageait en coseigneurie avec Gibelin de Panat, Hugues
d’Arjac et Gui de Sévérac détenteur de la plus grande part du chef de son aïeule
Richarde de Panat (A.D. Av. G 566). On retrouve à ses côtés Bégon d’Arjac, fils
de Hugues, quand, en 1323, tous deux rendirent hommage à Jean, comte d’Armagnac
et de Rodez (A.D. T&G. A 72). Il décéda avant 1341, époque où Brenguier
Adhémar lui avait succédé dans la possession de ses droits sur Combret. C’est
peut-être sa fille, Indie, qui fit professions à l’abbaye de
Saint-Sernin-sous-Rodez, en 1340 (Adh, VI-2 Il s’agit d’une vocation
tardive si cette Indie est née du mariage contracté peu avant 1296 par Hugues
avec Florence de Camboulas. Le comte d’Adhémar donne Hugues comme fils d’Hélène
de Thorène, ce qui n’est évidemment pas possible, comme l’a vu plus haut en raison
de l’âge que devait avoir Hélène en 1340).
VII -
Brenguier ADHEMAR, damoiseau, puis chevalier, coseigneur de Combret. Fils
ou petit-fils de Hugues 2, il qualifié damoiseau dans l’acte de d’hommage et de
reconnaissance qu’il consentit en faveur de l’évêque Gilbert de Cantobre, à
Muret, le 30 juin 1341, pour le château de Combret et tout ce qu’il y possèdait
avec les autres coseigneurs, Géraud d’Arjac, chevalier, Bégon d’Arjac et Jean
de Capdenac, damoiseaux (A.D. Av. G 566), de même que lorsqu’il renouvela le
même acte, le 31 juillet 1343 (ibid.G 946), puis
à Combret, dans la maison de Gibelin d’Arjac, le 17 novembre 1350 (ibid. G 566 et G
948). Il était chevalier lorsque, de nouveau en 1381, il rendit hommage en
faveur de l’évêque pour le château de Combret (ibid. E 1128).
Bailli de Muret en 1344 (ibid. G 964), il
donna quittance au diocèse de Rodez, en 1380, du traitement que lui avait
assigné le Pape pour la garde du château de Saint-Ange, près de Rome (ibid. E 1127). Il
vivait encore en 1385, d’après un acte de concession par l’évêque d’un pré
confrontant avec sa vigne en la paroisse de Combret (ibid. G 831).
Non rattachés : ADHEMAR Coseigneurs de Mirepoix Guillaume ADHEMAR
Guillaume ADHEMAR , chevalier. Il serait, d’après La
Chenaye-Desbois, le troisième fils de Raimond, 1er du nom, et aurait été l’un
des principaux seigneurs qui donnèrent et dictèrent les coutumes de irepoix, en
1207. Il est possible que cet Adhémar appartienne à la même famille, mais il est
permis de douter de l’exactitude la filiation donnée sans preuves par le
généalogiste. En fait, il existait bien à cette époque un Guilhem Adhémar parmi
les coseigneurs de Mirepoix et, comme eux, il fut dépossédé de ses biens
lorsque la seigneurie tomba, en 1209, entre les mains de Simon de Montfort. A
la suite de Pierre-Roger de Mirepoix et quelques autres de ses fidèles, il se
retira à Montségur où devait se jouer, quelques années après, le dernier acte de
la résistance cathare. Il dut entre-temps participer aux expéditions lancées
depuis la place contre les armées des Croisés, car en 1244, il est cité dans
diverses procédures touchant les hérétiques et particulièrement le meurtre des
Inquisiteurs à Avignonet auquel prit part son fils Guilhem, qui suit.
Guillaume ADHEMAR. Ecuyer de
Pierre-Roger de Mirepoix, il fit partie, en mai 1242, du raid lancé depuis Montségur
vers Avignonet où les inquisiteurs qui y sévissaient, frère Guilhem-Arnaud, de Montpellier,
et frère Etienne de Narbonne, furent massacrés avec tous leurs compagnons au soir
du 28 mai. La chronique rapporte qu’au retour de l’expédition, Pierre-Roger de Mirepoix
lui demanda pourquoi il ne lui avait pas rapporté le crâne de frère Guilhem Arnaud
dont il aurait fait une coupe dans laquelle il aurait bu jusqu’à la fin de ses
jours. Il contribua à la défense de Montségur assiégé l’année suivante par les
troupes du sénéchal de Carcassonne. La place tomba au mois de mars 1244. Durant
la trêve précédant la capitulation, les hérétiques qui s’y étaient réfugiés en
grand nombre distribuèrent tout ce qu’ils possédaient aux membres de la
garnison qui les avaient si courageusement défendus ; Guillaume Adhémar reçut
une arche pleine de froment, puis suivit Pierre-Roger de Mirepoix qui se retira
au château de Montgaillard (F.
Niel, « Montségur, la dernière forteresse cathare » in Les Cathares,
Ed. de Delphes, Paris, 1965, p. 288-389).
dernière version Pierre
HOCQUELLET Yvrac, 1994-2015