SAUMADE Seigneurs de Toulonjac, St-Rémy et Coseigneurs de Parisot _

Armoiries : D’argent à l’ânesse au naturel grisâtre au licou traînant d’or, au chef d’azur chargé de trois étoiles d’or à six pointes.

   Les Saumade apparaissent dès le XIIIe siècle au premier rang du patriciat de Villeneuve, partageant les plus hautes charges municipales avec entre autres les Genebrières, les Mancip et les Lhia avec lesquels ils sont ou seront unis par des liens matrimoniaux. Ils étaient déjà en possession de plusieurs fiefs, notamment à Saint-Igest, pour lesquels ils rendaient hommage au roi, au comte ou à l’évêque de Rodez, et dont ils accroîtront le nombre et l’importance à la suite d’alliances ou d’acquisitions au cours du siècle suivant.

 

      LES SAUMADE au XIIIe SIÈCLE

   Hugues Saumade est le premier des Saumade dont l’existence à Villeneuve est attestée par un acte. Il fut témoin à une charte passée à Villeneuve, en 1233, par laquelle Guillaume Bernard et P. Gros, son frère, engagent à l’évêque de Rodez tout ce qu’ils ont au château de Morlhon (A.D. Av. G 638). Vient ensuite Guillaume Saumade, acquéreur au mois de juillet 1241 de la moitié d’un mas appelé Calriguenc appartenant à Bertrand Dardenne, ce même Guillaume qui donna tous ses biens meubles et immeubles à la commanderie du Temple de Drulhe ; il fut père d’autre Guillaume Saumade auquel le commandeur de Drulhe promit de rendre la moitié desdits biens, par acte de l’an 1271 des ides de septembre retenu par Bernard Daurihac, notaire de Peyrusse (Titres de la commanderie de La Tronquière, ms., archives du château de la Bourésie, respectivement f°65v° et 88v°). Plusieurs Saumade sont mentionnés dans les titres de la commanderie au cours du siècle suivant et l’un d’eux, Hugues Saumade, chevalier de l’ordre du Temple, fut commandeur de Drulhe en 1293 et 1294, peut-être le même que ce « frère Hugues Saumade », prieur de Saint-Jean-le-Froid qui fut témoin, le 10 des calendes de septembre 1282, à l’acte d’échange de dîmes entre l’évêque de Rodez et l’abbé de Moissac (A.D. Av. G 935).

   Etienne Saumade (Stephanus Saumada) était 2e consul de Villeneuve, lorsque, le 7 juin 1243, lui et ses collègues prêtèrent le serment d’observer loyalement les clauses du Traité de paix conclu en 1229 entre le roi et le comte de Toulouse. Six ans après, il occupait la charge de 1er consul quand avec le 2e consul, le 1er décembre 1249, au lendemain de la mort de Raimond VII, comte de Toulouse, tous deux au nom de la ville promirent fidélité à Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, et à Jeanne, fille dudit Raimond, devant les commissaires envoyés par la reine Blanche pour prendre possession du pays au nom de son fils Alphonse qui était alors en mer, se rendant en Palestine (J. Dumoulin, Villeneuve & le Rouergue occidental, Aire-sur-l’Adour, 1990, p. 181-182)

   Géraud Saumade, consul de Villeneuve en 1286, puis 2e consul en 1293, fut 1er consul en 1296. Pierre Saumade, 4e consul en 1290, est sans doute le même qui avec Arnal de Génebrières fut arbitre en 1298 dans un conflit entre l’évêque de Rodez et les consuls au sujet du droit d’albergue ; il figure parmi les témoins qui assistent à la cérémonie au cours laquelle les consuls s’acquittent de ce droit en faveur de l’évêque, le 15 des calendes de l’an 1299, puis le samedi après la Chaire de Saint Pierre de l’an 1301 (A.D. Av. G 936). En raison du manque d’actes suffisamment explicites, il n’est pas possible d’établir une généalogie des Saumade avant le XIVe siècle, et même à partir de cette époque, il subsiste nombre d’incertitudes quant à des filiations fondées seulement sur des déductions, mais propres toutefois à corriger des confusions commises par les érudits locaux (Notamment H. de Barrau : Documens généalogiques.., T. I, p. 624, le marquis de Valady : Les châteaux de l’ancien Rouergue, T. III, et même H. Affre : Biographie aveyronnaise, et Dictionnaire des institutions…).

Les actes de reconnaissance féodale consentis à l’évêque de Rodez ou au roi à l’aube du XIVe siècle sont les seuls documents susceptibles d’élucider la nature des liens de parenté existant entre les Saumade, souvent porteurs des mêmes prénoms, qui vont se perpétuer à Villeneuve au cours de ce siècle et des suivants.

   Les actes les plus anciens et les plus nombreux consentis à l’évêque de Rodez par les Saumade concernent le grand nombre de biens que ceux-ci possèdent et se transmettent à Saint-Igest, la plupart tenus en indivision. En 1301, Etienne Saumade, de Villeneuve, y reconnaît tenir en fief tout ce qu’il a dans les villages et terroirs de Puech-Gros et des Grèzes, de Milhagol-lo-Sotira, de la Rollandie, et de la Revelie où les huitièmes parties de ces trois derniers terroirs appartiennent alors à Guillaume de Genebrières (A.D. Av. G 668) ; en 1345, c’est son fils Jean Saumade qui reconnaît Milhagol-lo-Sotira (ibid. G 669), alors que son autre fils Pierre Saumade reconnaît les Grèzes, la Rollandie et la Revelie en 1387 (ibid. G 952). On retrouve ces mêmes lieux parmi d’autres reconnus en 1301 par Arnaud de Lassi sive Saumade, de Villeneuve : le village des Grèze, dont il possède la moitié du quart ; la sixième partie du village et le quart du terroir de Milhagol-lo-Sotira ; le quart du terroir de la Rollandie ; et la moitié par indivis de celui de la Revelie (ibid. G 668). C’est le même Arnaud de Lassi mentionné dans le cartulaire pour avoir baillé à fief un ayral sis à Saint-Igest, en 1288 (ibid. G 667), et qui figure sous ce nom parmi les témoins à la remise de l’albergue par les consuls de Villeneuve en 1299 (Il s’agit bien d’un Saumade, comme en témoigne la conjonction latine sive (ou, en français), mais on ignore d’où lui vient le premier patronyme Lassi, alias Lasci). Il est probable que c’est aussi cet Arnaud Saumade, notaire de Villeneuve en 1293 (Titres de La Tronquière, f°91). , sans doute le même qui reconnaît tenir le village des Planhes, sis à St-Igest, en 1303 (ibid. G 668), reconnu à son tour, en 1344, avec une partie du château de Séveyrac sis à Moyrazès, par son fils Bernard Saumade, damoiseau (ibid. G 949), et dont les dîmes qui y sont perçues seront destinées à doter la chapellenie fondée vers 1320 par Gaillard Saumade, archevêque d’Arles, frère d’Arnaud.

Le premier acte connu d’hommage et de reconnaissance consenti au roi est passé à Villeneuve, au mois de mars 1311 : « Nos Arnaud et Hugues, Bertrand et Pei Saumade donzels de que sian de vilanova, recognoscen par essens non partidamen par comu per esgale part de nostre signor rei en fien franc noble gential los mazes de Rocotes, Arlhac, Auriaval, Bossimiac, la Saumadia en homagi, fealtat, vondas, retrovendas del signor rei. Item Ols per bassa jurisdicto ; item mai bosces, terras, herms, vesti, no vesti en Hugues de fores, dan dejan en Roque de las Talhadas at bosc mergal alies escrich en carta de 1300, vendas, sovendas et altras dreschuras al rei e a la gleia de Villanova ». Le second est également passé aux mêmes lieu et date : « Nos Arnal Saumade et Guilhem Carot d’Algoze ambides per essems nos partidamen reconscen a os mossen Huc bayle per rei no signor de Vilanova las terras et prats en rieu d’Algoza al miech al ces de dos cestra bla fromen et dos sols rodanes pagador cadan a la festa St Miquel al Castels de Villanova » (Archives de la Pèze, actes transcrits par Valady, Châteaux, III, 522).

   Les Saumade possédaient donc des droits à Algouze, comme en témoigne explicitement la seconde reconnaissance faite par Arnaud dont les descendants les conserveront jusqu’au début du Xve siècle. Il est probable qu’ils les avaient acquis à la suite d’une alliance matrimoniale contractée par l’un de leurs prédécesseurs avec une Genebrières, d’une famille qui, en 1306, faisait hommage au roi et au prieur de Villeneuve pour ses fiefs et une tour, les Tourasses, à Algouze (En mars 1311, c’est Pierre de Genebrières qui rend hommage au roi pour de nombreux fiefs dont Algouze : Valady, Châteaux, III, 164, d’après les archives de la Pèze), Eux-mêmes y auraient fait construire un manoir, la Saumade, mentionné dans la première reconnaissance. La manière dont dans celle-ci les quatre Saumade se nomment, d’une part, Arnaud et Hugues, d’autre part, Bertrand et Pierre qualifiés donzels, suggère qu’il s’agit ici de deux couples de frères, sans doute de même souche puisque c’est ensemble qu’ils font reconnaissance au roi pour des biens tenus par indivis, et par conséquent, que la lignée issue de l’alliance présumée entre les Saumade et les Genebrières était alors divisée en deux branches, l’une encore roturière, l’autre déjà agrégée à la noblesse.

   Bertrand pourrait être ce Bertrand Saumade, coseigneur de Parisot à cette époque, auteur de la branche qui, à la génération suivante, acquit la seigneurie de Toulonjac, et Pierre, son frère, s’identifier avec ce Pierre Saumade, cité plus haut, consul en 1290 et arbitre avec Arnal de Genebrières en 1298 ; il est probable que tous deux avaient pour autre frère Bernard Saumade, religieux de l’ordre de Cîteaux. On ne peut exclure toutefois que ’auteur de la transcription de cet acte y ait lu Bertrand, au lieu de Bernard, une lecture fautive de ces deux prénoms assez fréquents. En ce cas il s’agirait de Bernard Saumade, fils du susdit Bertrand, marié vers 1310 avec Galharde lo Vert (une Morlhon) et frère de Pierre Saumade, certes damoiseau en 1311 mais qualifié chevalier en 1340 (cf. infra, branche I).

   Arnaud Saumade est sans doute cet Arnaud qui est désigné tantôt Saumade, tantôt « de Lassi sive Saumade » ou encore simplement « de Lassi » dans les reconnaissances consenties à l’évêque de Rodez pour ce qu’il possède à Saint-Igest (cf. supra). Anobli par le roi en 1319 et acquéreur en 1321 d’une part du château de Séveyrac à Moyrazès, il est l’auteur des Saumade qui, à la suite d’une alliance avec les Depi, prirent pied à Saint-Rémy. Outre Hugues Saumade, qui possédait aussi des biens dans les paroisses de Foissac et de Cassanus en 1315 et 1316 8, il avait aussi pour frères : Gaillard Saumade, archevêque d’Arles, décédé en 1323-1324, et probablement Etienne Saumade avec lequel il possède par indivis plusieurs fiefs à Saint-Igest (cf. supra). Anobli par le roi en 1319 et acquéreur en 1321 d’une part du château de Séveyrac à Moyrazès, il est l’auteur des Saumade qui, à la suite d’une alliance avec les Depi, prirent pied à Saint-Rémy.
Outre Hugues Saumade, qui possédait aussi des biens dans les paroisses de Foissac et de Cassanus en 1315 et 1316 (Titres de la commanderie de la Tronquière, respectivement f°169 et f°164v°), il avait aussi pour frères Gaillard Saumade, archevêque d’Arles, décédé en 1323-1324, et probablement Etienne Saumade avec lequel il possède par indivis plusieurs fiefs à Saint-Igest (cf. supra).

APPROCHE GÉNÉALOGIQUE

I Branche de Parisot et de Toulonjac

N (?) SAUMADE, dont on ignore le prénom et l’épouse, eut pour fils :

I Bertrand SAUMADE, qui suit, et vraisemblablement.

I Bernard SAUMADE, religieux de l’ordre de Cîteaux à l’abbaye de Loc-Dieu dont il fut prieur de 1320 à sa mort survenue en 1324 (L’abbaye de Loc-Dieu, fondée en 1123, était toute proche de Parisot, de sorte que l’on peut supposer que ce Bernard pourrait être frère de Bertrand et l’aurait incité à acquérir des droits de coseigneurie à Parisot. Il est en outre probable que c’est de lui que le second fils de Bertrand devait tenir son prénom).

I Bertrand SAUMADE, coseigneur de Parisot. Qualifié damoiseau en 1311, il était coseigneur de Parisot au début du XIVe siècle et père de deux fils, Pierre, chevalier, qui suit, et Bernard, juriste, qui suivra (J. Lombard, Parisot. Histoire d’une localité de l’ancienne province de Rouergue, Toulouse, Paris, 1902).

    IIPierre SAUMAGE, chevalier, coseigneur de Parisot. Chevalier en 1340 et déjà décédé (cf. infra), il aurait eu deux filles, Fine, mariée avec Bertrand Carit, et Jeanne (Ibidem)., et sûrement un fils Pierre, qui suit. I

        IIIPierre SAUMADE, chevalier, coseigneur de Parisot. Il est dit fils et héritier de Pierre Saumade, chevalier, quand, à Maleville, en 1340, il consentit hommage et reconnaissance en faveur de Jean, comte d’Armagnac et de Rodez (A.D. T&G. A 72). Lui-même est qualifié chevalier dans tous les actes le concernant, notamment celui du 7 avril 1339 par lequel il confirme la vente d’une pièce de terre au terroir de la Rollandie, à Saint-Igest (A.D. Av. G 668), où il possédait encore plusieurs biens, entre autres une terre appelée Lescandonelhier, confrontant avec celle de noble Hugues Saumade et celle d’Orlhonac mentionné dans la reconnaissance consentie à l’évêque par autre Pierre Saumade et Pierre Cordure, le 25 septembre 1346 en la maison de Bernard Saumade (ibid. G 670). Il devait s’être établi à Toulonjac, car il est dit chevalier, de Toulonjac, dans l’acte de reconnaissance et d’hommage qu’il rendit à l’évêque pour la moitié par indivis du village de Puech-Gros, paroisse de Saint-Igest, le 10 avril 1346, en présence de noble Bernard Lhia, chevalier, et Déodat Dardenne, damoiseau (ibid. G 907), ou encore dans un acte de 1398 où l’on rappelle que durant l’épiscopat de l’évêque de Rodez Guibert de Cantobre (1339-1348), il lui avait reconnu les dîmes « provenant de certaines terres sises dans les appartenances de Parisot, entre ledit lieu et celui de Lagarde, diocèse de Cahors », pour lesquelles il s’était obligé, « en signe de seigneurie », à payer à Rodez, chaque année, deux livres de cire (ibid. G 953). Il détenait donc encore des droits féodaux à Parisot, mais en 1387, il vendit à Guillaume Guilhem, coseigneur dudit lieu, toutes les rentes en blé, gélines, deniers, avec tout ce qui lui appartenait à Parisot et sa juridiction (Lombart, op. Cit). En 1373, il avait consenti aux consuls de Villefranche le prêt de « la somme de 26 livres 5 sols pour le prix de 34 sestiers, 3 cartes froment, mesure de Villefranche, pour employer à la finance faitte pour la rédemption de la ville de Figeac » (E. Cabrol, Annales, I, 285-286. Il s’agit de la contribution des consuls de Villefranche au rachat de Figeac alors aux mains des Anglais).

    IIBernard SAUMADE (†/1346), damoiseau, seigneur de Toulonjac, docteur ès droits, juge du comté de Rodez. Fils de Bertrand Saumade, coseigneur de Parisot, sans doute né dans les années 1270 (Déjà docteur ès droits et juge du comté de Rodez en 1306, il devait être alors âgé d’au moins une trentaine d’années). Il doit probablement son prénom à son oncle Bernard Saumade, abbé de Loc-Dieu. Docteur ès droits, il est qualifié professeur de lois et juge du comté de Rodez lorsque, au mois de septembre 1306, il confirme par arbitrage, avec Arnaud de Landorre, le droit de justice de l’abbaye de Bonnecombe sur le village de Flavin et scelle l’acte de son sceau sur lequel figurent l’écu de ses armes coupé : au I, un lion passant ; au II, un ânesse ― inscrit dans une rosace aux lobes brisés en accolade (A.D. Av. 3H 45, cité par M. de Framond, Sceaux rouergats du Moyen Age, N° 349, lequel donne au II une mule, mais il s’agit sans doute d’une ânesse, ou sauma, en occitan, qui fait allusion au patronyme (au I, le lion pourrait provenir de la maison de Morlhon où Bernard avait pris alliance) ; la légende est incomplète : + […] NARDI […] E LEGVM).

  Il résidait à Villeneuve dans une vaste maison où les consuls et les conseillers de la ville avaient coutume de délibérer ― en l’ostal del noble B. Saumade, donzel, en loquel le dih cossolat se tenia et era acostumat de tener ― ; c’est ainsi que le 2 janvier 1340, après avoir reçu en l’église l’albergue dû à son avènement, l’évêque de Rodez et ses familiers, accompagnés des consuls et des témoins, se rendirent dans sa maison (A.D. Av. G 936 ; J. Dumoulin, Villeneuve & le Rouergue occidental, Aire-sur-l’Adour, 1990, p. 112).

  Il possédait plusieurs biens à Saint-Igest tenus en fief de l’évêque et de Jean de la Tour, comme en témoigne l’acte par lequel, le mercredi avant la dédicace de saint Michel 1313, à Saint-Igest et en présence entre autres témoins d’Ozil le Vert, damoiseau, il reconnaissait tenir de l’évêque de Rodez, en fief franc et libre une pièce de terre, une maison et un jardin à Saint-Igest, pour lesquels il devait lui donner une émine de froment et une émine d’avoine, ainsi que les autres possessions qu’il avait à Saint-Igest qu’il n’avait pas reconnu à Jean de la Tour (A.D. Av. G 668). Mais c’est à Toulonjac qu’il accrut considérablement le patrimoine foncier de sa famille. Il y prit pied sans doute à la suite de son mariage qui lui apporta les parts de biens et de seigneurie dont y jouissait Ozil lo Vert, son beau-père, auxquelles il réunit celles que détenaient Gaillard de Maurs que sa veuve, Hélène de Lentilhac lui vendit, en septembre 1307, pour payer l’amende infligée par le roi à son fils Gaillard, coupable d’un duel avec Jean de Morlhon (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 160). Par lettres patentes du 20 janvier 1316, le roi Philippe V le Long lui concéda la justice moyenne et basse du lieu de Toulonjac (Archives de la Pèze, cité par Valady, Châteaux, III, 132), mais quelques jours auparavant, les consuls de Villefranche, soucieux de préserver leurs droits, avaient obtenu des lettres de concession en leur faveur, en date du 11 janvier 1316, stipulant que « noble Bernard Saumade, seigneur de Tolonjac, ne pourra point prétendre seigneurie dans l’estenduë de demy lieuë au tour de la ditte ville (E. Cabrol, Annales, I, 176), c'est-à-dire dans tous les terroirs, lieux et villages ayant appartenu à feu Gaillard de Maurs situés dans la partie de Toulonjac limitrophe de Villefranche, comme il est précisé dans un acte de 1320 (Ibidem, I, 179). Le nouveau seigneur de Toulonjac ne l’entendait pas ainsi et, estimant que les consuls l’empêchaient de jouir de la juridiction qu’il avait acquise du roi, leur intenta un procès en 1324 ; le conflit fut réglé par un compromis entre les parties, le samedi avant Pâques 1325, et une sentence arbitrale en date du mercredi après la fête Saint-Simon et Saint-Jude de l’an 1325 (Ibidem, I, 186-187). Bernard Saumade mourut avant 1346.

x (ca 1305-1310) avec Galharde lo VERT, Issue d’une branche cadette de la maison de MORLHON, elle était fille d’Ozil lo Vert, Iie du nom, damoiseau, coseigneur de Toulonjac en 1307 (Ibidem I, 118 : « lo noble donzel Hozils lo verd, senhor de Tolonjac”, témoin au mariage contracté, le 1er juin 1307, par noble Pierre de Molières avec Fine de Morlhon, fille de noble Pons de Morlhon. Ozil II était fils d’Ozil de Morlhon, dit lo Vert, qui vendit en 1253 tout ce qu’il avait à Morlhon et auquel Hugues, comte de Rodez, céda en 1255 le quart de la moitié de la terre et seigneurie de Toulonjac) et sœur d’autre Ozil lo Vert, IIIe du nom, damoiseau, puis chevalier en 1343 (A.D. Av. G 642), sans postérité semble-t-il de son mariage, en 1312, avec Pétronille de Valette, fille de Brenguier, seigneur de Parisot, du Cuzoul, de Saint-Igne et de Pervinquières.  D’où, entre autres enfants :

        IIIGalhard SAUMADE, qui suit.

        III – Bernard SAUMADE, damoiseau. Il est dit fils et héritier de noble Bernard Saumade lorsque, le 27 septembre 1346, à Saint-Igest, il reconnaît tenir de l’évêque un terroir, ou pièce de terre, appelé la Gleatgua, acquis par les prédécesseurs dudit feu Bernard de feu Raymond Fabre qui lui-même l’avait acheté à noble Géraud de Morlhon (A.D. Av. G 670). Deux jours auparavant, c’est dans sa maison que sont reçues les reconnaissances féodales consentie à l’évêque par Adhémar de Garanhols, de Villeneuve, pour biens à Septfonds (ibid. G 674) et par Pierre Saumade et Pierre Cordure, de Villeneuve, pour le Pouget (ibid. G 670). Le 8 avril 1356, il agit dans un acte en qualité de procureur de Bertrand Saumade, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Drulhe ((Titres de la commanderie de La Tronquière). Il exerça la charge de 1er consul de Villeneuve en 1346 et, Raymond Saumade étant 2e consul, tous deux représentèrent la Basse-Marche du Rouergue aux Etats généraux du Languedoc réunis à Toulouse le 17 février 1346 (J. Dumoulin, op. Cit., p. 132. Ce ne peut pas être autre Bernard Saumade, de la branche de Saint-Rémy, frère de Raymond, en raison d’une trop proche parenté qui leur eût interdit d’être tous deux consuls la même année). C’est peut-être lui encore que la commune de Villeneuve députa à la seconde des deux assemblées des Etats du Languedoc tenues à Toulouse en 1358 (J. Rouquette, Le Rouergue sous les Anglais (réédition, Pour le Pays d’Oc, 1981, p. 113-114). Dans ce cas une incertitude existe entre les deux Bernard). On ignore si Bernard fut marié et eut postérité.

        IIILucie de SAUMADE x le 7 janvier 1332, Géraud de ROUGET, damoiseau (D’après Barrau, Doc., III, 441-442. Ils eurent entre autres pour fils : Raymond de Rouget, damoiseau, marié par contrat du 3 mars 1364 avec Cécile de Lhia ; Galhard de Rouget (†1372), damoiseau, qui servit dans les guerres du temps). Et vraisemblablement : III – Bertrand SAUMADE, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Il est qualifié chevalier de l’hôpital Saint-Jean de Jérusalem dans un acte du 5 mars 1342 (an. st.), relatif à la vente d’un issart au terroir du mas du Puech sur lequel il perçoit, avec l’église de Saint-Igest, une quarte d’avoine de cens (A.D. Av. G 668). D’après un acte du 8 avril 1356, passé par noble Bernard Saumade, son procureur, il était alors commandeur de Drulhe (Titres de la commanderie de La Tronquière, ms., arch. Du château de la Bourésie).

        III Galhard SAUMADE, damoiseau, seigneur de Toulonjac, docteur ès droits et juge du comté de Rodez. Héritier de la seigneurie de Toulonjac, comme il est rappelé en 1399 dans l’hommage d’Amalric Valette (cf. infra), docteur ès droits et professeur ès lois, il succéda à son père dans sa charge de juge du comté de Rodez, ainsi qu’en témoignent plusieurs actes où il intervient en cette qualité. En 1354, il siège à la cour de Cabrespine où il met un terme à une procédure engagée par les habitants du mas de Gabrelagues contre les habitants du mas de Cabrespine par une ordonnance défendant à ces derniers de mener paître leurs porcs ou recueillir des glands dans le bois de Falguières (A.D. T&G. A 225), le 27 février 1356, il rend une sentence arbitrale, retenue par Me Bernard Viguier, notaire de Rodez, dans un conflit entre Raymond, évêque de Rodez, et les syndics de la communauté de Muret au sujet des fortifications de cette localité (A.D. Av. E 1594). Siégeant en la cour de Rodez, le 18 mai 1356, il rend une ordonnance prescrivant de faire dresser une copie de la reconnaissance consentie par les habitants de Camboulas en faveur du comte de Rodez (A.D. T&G. A 220) et, en 1358, siégeant à Montazic, il ordonne de faire citer devant lui Bernard de Sévérac et son juge à la suite d’une action en appel engagée par les hommes du mas de la Salvetat contre une sentence rendue par ces derniers (ibid. A 218), mais le 8 décembre 1358, c’est en qualité de juge de Castelnau-Peyralès que devant Me Bernard Viguier, notaire de Rodez, il délivre le vidimus d’une transaction passée en 1284 par Bégon de La Barrière, seigneur dudit lieu et les habitants de cette châtellenie (A.D. Av. E 1594). C’est sans doute encore lui, bien que désigné seulement comme « docteur ès lois, de Villeneuve », qui, par-devant le même notaire, le 9 avril 1361, consent un prêt de 43 marcs 3 onces d’argent, représentés par quatre plats, six écuelles et plusieurs tasses de ce métal, aux habitants de Sauveterre pour payer la somme dont ceux-ci étaient convenus avec les ennemis qui occupaient Bar (ibid.) (D’aucuns (Valady, op. Cit., p. 133 ; Dumoulin, op. Cit., p. 137) identifient l’auteur de ce prêt avec autre Gaillard Saumade, de la branche de Saint-Rémy, également docteur ès lois, mais chanoine et official du diocèse de Rodez, ce que le notaire n’aurait sans doute pas omis de préciser. Gaillard Saumade, de Toulonjac, agit ici comme le fait en 1373 son cousin, Pierre II Saumade, en faveur des consuls de Villefranche (cf. supra)).

x (ca 1330-1340) avec N… D’où un fils et une fille :

            IVJean SAUMADE, seigneur de Toulonjac. Héritier de son père et décédé avant 1399 sans postérité, il dut léguer la terre et seigneurie de Toulonjac à ses neveux ainsi qu’en témoigne l’hommage rendu au roi par Amalric Valette, en 1399, pour le lieu appelé de Toulonjac … « que tenaient autrefois les nobles seigneurs Gaillard Saumade et son fils Jean » (cf. infra).

            IVBéatrix de SAUMADE (Valady (op. cit., p. 134), la donne à tort pour « petite-fille de M. Gaillard Saumade et de Gaillarde lo Vert, fille de noble Jean Saumade » ; En effet, d’une part ce n’est pas Gaillard qui épousa Gaillarde lo Vert, mais Bernard à la génération précédente et, d’autre part, il me paraît plus vraisemblable qu’elle devait être la sœur de Jean, en raison de la date du mariage de sa fille Sibylle, en 1376) . x (ca 1350) Hugues LHIA, seigneur de Ginals.

Béatrix dut décéder vers 1360 ou avant, n’ayant eu qu’une fille Sébelie, car Hugues Lhia épousa en secondes noces sa cousine Alfona Lhia, dame en partie d’Ols, dont il eut un fils Bernard, comme en témoigne l’hommage rendu au roi par Pierre Valette en 1399, où son épouse Sébelie est mentionnée à raison d’une part d’un terrain à Salvanhac indivise avec Bernard, son frère (A.D. T&G. A 81). D’où :

                VSybille ou Sébelie de LHIA x 1376 Pierre VALETTE (†1408), coseigneur de Parisot et autres lieux, anobli en 1382, trésorier et conseiller du comte de Rodez, fils de Bernard Valette, notaire de Maleville, et de Catherine de Jouaus. D’où entre autres enfants deux fils :

                    VIAmalric VALETTE, coseigneur de Parisot, seigneur de Gramond et autres lieux. Il hérita Toulonjac de son oncle Jean Saumade, comme il ressort de l’hommage qu’il rendit au roi, le 9 juillet 1399, à raison entre autres biens nobles, « du lieu de Toulonjac tenu en fief franc et libre, avec ses appartenances et la partie que tenaient autrefois les nobles seigneurs Gaillard Saumade et son fils Jean, et dans laquelle il y a turrim, hospicia, casalia, fortalicium, hortes, etc. et les parties qu’avait en ce lieu et ses dépendances noble Bernard de Rouget et autres » (Ibidem. Bernard de Rouget descendait du mariage contracté en 1332 par Géraud de Rouget avec Lucie de Saumade, fille de Bernard et de Galharde lo Vert). Devenu coseigneur de Parisot à la mort de son père, et seigneur de Gramond à la suite de son mariage avec Sicarde de Levi, il laissa Toulonjac à son frère Bernard.

                    VIBernard VALETTE (†1465), seigneur de Toulonjac Il eut en partage le fief de Toulonjac, sans doute à la suite de la transaction passée le 17 décembre 1409 entre lui et son frère Amalric sur les biens paternels, car, dès le début de l’année suivante, le 14 janvier 1410 (n. st.), il se qualifiait seigneur de Toulonjac dans un acte de reconnaissance consenti à l’évêque pour une maison à Maleville (A.D. Av. G 923). Peu de temps après, de 1421 à 1442, il fit rebâtir et fortifier le château où sa descendance se perpétua jusqu’à la fin du XVIe siècle. 29 Valady (op. Cit., p. 134), la donne à tort pour « petite-fille de M. Gaillard Saumade et de Gaillarde lo Vert, fille de noble Jean Saumade » ; En effet, d’une part ce n’est pas Gaillard qui épousa Gaillarde lo Vert, mais Bernard à la génération précédente et, d’autre part, il me paraît plus vraisemblable qu’elle devait être la sœur de Jean, en raison de la date du mariage de sa fille Sibylle, en 1376. C’est peut-être à cette branche qu’appartenait : Raymond SAUMADE, abbé de Loc-Dieu de 1378 à 1392, date à laquelle il se démit de sa charge.

 

               II Branches de Saint-Rémy, de Saint-Georges et de Saint-Igest

Armoiries « « D’argent à l’anesse au naturel grisastre au licou traisnant d’or, au chef d’azur chargé de 3 estoiles d’or à 6 pointes ainsy qu’on les void peintes en 1700 dans l’eglise de St Remy à costé droit du grand Autel sur la vitre, parties au 1e de gueules au lyon d’argent, qui est sans doubte pour ce Bertrand de Morlhon qui épousa Jeanne de Saumade Dame de St Remy pour sa portion ». « Lo saoumo ! Asé le pogoras de lo pooun qué m’as fatcho » (E. Cabrol, note manuscrite, Archives d’Ardenne de Tizac).

N (?) SAUMADE, dont on ignore le prénom et l’identité de l’épouse, eut au moins quatre fils :

IA – Arnaud SAUMADE.

IB– Hugues SAUMADE.

IC – Etienne SAUMADE.

IDGaillard SAUMADE (†1323), archevêque d’Arles. Evêque de Riez en 1317, puis de Maguelonne peu de temps après, il occupait déjà le siège archiépiscopal d’Arles à la date du mercredi 13 février 1320. Ami du pape Jean XXII et conseiller de Philippe, prince de Tarente, il mourut à Arles en 1323. Il fut inhumé dans la chapelle qu’il avait fait bâtir en l’église de Villeneuve en l’honneur de Dieu et de saint Louis, évêque et confesseur, pour le salut de son âme et celle de ses parents (H. Affre, Biographie aveyronnaise, Rodez, 1881, p. 343-344), en laquelle il avait fondé une chapellenie dotée des dîmes qu’il percevait au village des Planhes en la paroisse de Saint-Igest (A.D. Av. G 924) (C’est pourquoi dans un acte de reconnaissance consenti à l’évêque par le chapelain de la chapelle de Saint-Louis, le 20 mai 1519, il est dit que celle-ci est « vulgairement appelée des Planhes » A.D. Av. G 927).

IAArnaud SAUMADE (†/1344), coseigneur de Séveyrac. Notaire de Villeneuve en 1293 et possédant par indivis avec Etienne Saumade plusieurs fiefs à Saint-Igest, qu’il reconnaît tenir de l’évêque de Rodez en 1302 sous les noms de Lassi sive Saumade (cf. supra), il est désigné par le seul patronyme Saumade dans l’acte d’hommage qu’il consent à l’évêque, le mardi après les octaves de la SaintMathias apôtre de l’an 1302 (an. st.), pour le village des Planhes, en la paroisse de SaintIgest, où l’évêque le requiert, sous peine du fief, de lui faire aussi reconnaissance de l’albergue que celui-ci y possède (A.D. Av. G 668), de même que lorsque, en mars 1311, il rend hommage au roi pour des biens à Algouze et, avec son frère Hugues, d’une part, Bertrand (ou Bernard ?) et Pierre Saumade, d’autre part, pour les mas tenus en fief franc et noble de Rocotes, Arlhac, Auriaval, Bossimiac et la Saumada, plus la justice basse à Ols (cf. supra). Bénéficiant des hautes relations de son frère Gaillard, il est anobli par lettres du roi en 1319 (A.D. Lot F 496). Peu de temps après, il fait l’acquisition de Hugues de Mirabel, chevalier, seigneur de Cénac, du quart par indivis du château de Séveyrac, dans le mandement de Moyrazès, par acte du mardi avant la Saint-Martin d’hiver 1321 reçu par Me Géraud Gaucelme, notaire royal (A.D. Av. G 858) 34 et le 25 septembre de la même année, il rend hommage à l’évêque de Rodez et reconnaît tenir de lui en fief franc cette part dudit château où il a toute juridiction (ibid. G 575). En 1328, il est porté sur la liste des feudataires nobles du mandement de Moyrazès qui ont juridiction, comme en percevant avec Hugues Azémar la moitié et l’évêque l’autre moitié (ibid. G 857). Il était déjà décédé en 1344. x N… D’où : I

    IIABernard SAUMADE, qui suit.

    IIAGaillard SAUMADE (1312-1378), docteur ès lois, chanoine de Rodez. Il naquit en 1312, et eut sans doute pour parrain l’archevêque d’Arles. Il était chanoine de la cathédrale et official du diocèse de Rodez, lorsque, âgé de 46 ans et s’estimant probablement gravement malade, il fit un premier testament, le 27 juillet 1358, par-devant Me Bernard Viguier, notaire de Rodez, dans lequel il exprimait sa volonté d’être enterré, s’il mourait à Villeneuve, dans la chapelle de Saint-Louis de l’église paroissiale de cette ville où avait été inhumé Gaillard Saumade, archevêque d’Arles, son oncle, et faisait plusieurs legs, dont celui de son lit garni d’un matelas de coton à l’hospice de Villeneuve, celui de sa croix de corail avec son pied à ladite ville, ainsi qu’une autre croix et un reliquaire d’argent (A.D. Av. E 1594). Il vécut quelque vingt années encore, occupant successivement les fonctions d’official puis celles de vicaire général de l’évêque Jean de Cardaillac en 1372 (ibid. E 1124). Il cumulait les canonicats de Rodez et de Tours quand il fit son dernier testament, le 10 mars 1376, dans lequel il nommait entre autres exécuteurs testamentaires ses frères (L’autre quart de Séveyrac fut acquise du même Hugues de Mirabel par noble Hugues Ademar, alias Azemar, chevalier du château d’Anglars, au diocèse de Cahors, par acte du lundi après les Cendres 1322 Av. G 858)

Bernard Saumade et Hugues Saumade, recteur « du Pon », vicaire de la cathédrale de Rodez (H. Affre, Dictionnaire des institutions, mœurs et coutumes du Rouergue, Rodez, 1903, p. 455. L’auteur considère à tort qu’il s’agit d’un autre Gaillard Saumade). . Il mourut deux ans après car, en 1378, Guillaume Armavit, un autre de ses exécuteurs testamentaires, faisait don aux anniversaires de la cathédrale de Rodez des redevances de toute nature qu’il avait acquises de vénérable homme Ytier Bonafos, de Roquelaure (ibid. E 1126). Il avait fondé une chapellenie dans l’église de Rodez dotée par son frère Bernard en 1380 (ibid. E 1127).

    IIAHugues SAUMADE, prêtre. Il était prieur du Pon et vicaire de l’église cathédrale de Rodez quand, en 1376, son frère Gaillard l’institua l’un de ses exécuteurs testamentaires (cf. supra).

Et probablement,

    IIA Olric SAUMADE, docteur en droit canon, chanoine de Rodez. Il est témoin, le 22 octobre 1344, à l’acte d’hommage et de reconnaissance du château de Séveyrac consenti à l’évêque de Rodez par Bernard Saumade qui pourrait donc être son frère (A.D. Av. G 858). Il fut prieur de Roussennac et, en février 1368, il était vicaire général de l’évêque de Mende (H. Affre, Biographie aveyronnaise, p. 344 ; Touzery, Les Bénéfices …, p. 647)

    IIABernard SAUMADE (†/1391), damoiseau, coseigneur de Séveyrac. Il est qualifié noble et damoiseau de Villeneuve, fils et héritier de « noble Arnaud Saumade, chevalier », quand, le 22 octobre 1344, il rend hommage à l’évêque de Rodez et reconnaît tenir de lui en fief franc et honoré la moitié de la moitié par indivis du château de Séveyrac et ses dépendances, plus le capmas de Las Planhas ‒ Les Planhes ‒ en la paroisse de Saint-Igest pour lequel il doit une albergue de trois chevaliers au changement de l’évêque ; l’acte passé en présence en autres témoins d’Olric Saumade, Guillaume de Mostuéjouls, chanoines de Rodez, et de Brenguier d’Ampiac, professeur de lois, official de Rodez (A.D. Av. G 858 et G 949). Exécuteur testamentaire de feu son frère Gaillard, il dota en 1380 de la chapellenie fondée par celui-ci en l’église de Rodez (ibid. E 1127). Il mourut avant 1391, date à laquelle ses enfants vendirent Séveyrac.

x avec Saure DELPI, dame en partie de Saint-Rémy. D’une fort ancienne famille noble possessionnée à Saint-Rémy, elle devait être issue de la lignée de Raoul Delpi, alias du Pin, chevalier, qui en son nom et ceux de son frère Pierre et de ses neveux Azemar et Guillaume, fils de feu Ademar Delpi, rendit hommage à l’évêque de Rodez en 1281 pour tout ce qu’ils avaient au château de Saint-Rémy et dans les tours et forteresse dudit château, excepté leur maison dite Pairoal et la partie qu’ils possédaient du four de Saint-Rémy, tout ce qu’ils avaient dans les terroirs de Las Talhadas et de Clopespa, dans les terroirs de Roquagirou et del Pontelhs, enfin la sixième partie des terres et tout ce qu’ils avaient aux terroirs dels Ysshartz et de las Vaisshas (A.D. Av. G 662) : autant de fiefs que reconnaîtront à leur tour les enfants et petits-enfants de Saure (cf. infra). D’où :

        IIIA – Gaillard SAUMADE, qui suit.

        IIIARaymond SAUMADE. Il est dit noble et fils de feu Bernard dans la procuration donnée en 1417-1420 par Ermengarde Rouget, femme de Hugues Seyrac, de Rodez, à l’effet de poursuivre le paiement des sommes qu’il lui doit (A.D. Av. E 1628). Il vivait encore et résidait à Saint-Rémy en 1433 (Barrau, Doc., IV, 199 (cité par Valady, Châteaux, III, 433)

        IIIA – Jeanne SAUMADE, dame en partie de Saint-Rémy. Cohéritière de Séveyrac par égales parts avec son frère Gaillard, tous deux en font vente à Jean Vigouroux, marchand de la Cité de Rodez, par acte reçu le 27 octobre 1391 par Me Barthélemy Serres, notaire de la Cité de Rodez (A.D. Av. G 575 et G 938). x (après 1391 et avant 1399) Bertrand de MORLHON, coseigneur de Veuzac et de Saint-Rémy.

Ils n’étaient pas encore mariés lorsque, le 15 avril 1387, noble Bertrand de Morlhon, fils de Jean de Molhon, chevalier, et de Philippe de Valette du Cuzoul, rendit hommage à l’évêque de Rodez pour tous les droits qu’il avait à Saint-Rémy, dans le village ou terroir de Viarens, en la paroisse de Veuzac, dans le terroir de Moncogul et celui de la Brugdoyra, et tout ce qu’il possédait dans l’affar lieu, terroir et juridiction de Saint-Rémy (A.D. Av. G 952). Mais le 7 juillet 1399, c’est en son nom et celui de sa femme Jeanne que Bertrand de Morlhon, habitant de Sanvensa, rend hommage au roi pour entre autres fiefs la moitié du château de Saint-Julien en la paroisse de Combrousse, la portion par indivis avec noble Olivier del Port et Hugues Sanhes de certains villages, affars et terroirs d’Algouze, paroisse de tilleneuve (A.D. T&G. A 81). Le 22 juillet 1409, il habite à Saint-Rémy lorsqu’avec noble Galhard Saumade tous deux rendent hommage à l’évêque de Rodez : lui et comme conjointe personne de Jeanne, sa femme, pour le quart, et Galhard pour les trois quarts indivis d’une maison ou casal de maison confrontant avec la place dite dels Cavaliers (A.D. Av. G 923). De nouveau, le 22 mars 1423 (an. st.), au couvent des Frères Mineurs de Villefranche, noble Bertrand de Morlhon, damoiseau, de Saint-Rémy, tant pour lui que comme mari et maître des biens dotaux de noble Jeanne Saumade, fille de feu Bernard Saumade, hommage et reconnaît tenir de l’évêque en fief franc et honoré : tout ce qu’ils ont dans le château, tours et forteresses de Saint-Rémy ; le moulin appelé Cotier, sis près de Saint-Rémy, qu’ils ont acquis du seigneur de Cénac, de noble Raymond de Tourlong et de noble Raymond Saumade, tout ce qu’ils possèdent dans les terroirs de las Vayssas, dels Yssartz, de la Brugdoyra et de las Talhadas ; des terres et bois acquis de Bertrand Begon, chevalier ; les affars de Boscpines et de Tresmes, mandement et paroisse de Villeneuve, confrontant avec le ruisseau d’Algouze, que les tenanciers tiennent en emphytéose de Jeanne Saumade par indivis avec son neveu Bertrand Saumade, damoiseau de Saint-Rémy ; en son propre nom, il reconnaît percevoir des rentes en froment et avoine, avec le domaine direct, sur les villages ou terroirs de Viarens, paroisse de Veuzac, et tout ce qu’il perçoit au terroir de Montcoguol et les affars de Rauffenc et de Rotavolp (A.D. Av. G 664). Jeanne Saumade devait être déjà décédée quand, le 26 décembre 1446, Bertrand de Morlhon renouvelle seul l’hommage à l’évêque de Rodez pour la plupart des fiefs reconnus en 1424 (ibid. G 954), puis, en 1450, son fils Amalric de Morlhon, pour dîmes et droits à Veuzac et Saint-Rémy (ibid. G 155) ; il mourut donc entre 1446 et 1450.

        IIIA – Béatrix SAUMADE. x avec Bernard BELSENX. Bien qu’aucun acte ne permette de l’affirmer, il est probable qu’elle était fille de Bernard Saumade et de Saure Delpi, car elle fut la dernière des Saumade possédant des biens à Saint-Rémy. Elle n’est connue que par deux actes : le premier en date de 1409, où elle est dite noble et femme de Bernard Belsenx dans une reconnaissance consentie à l’évêque par Jean Molas pour une maison près de l’église confrontant la sienne qui est alors tenue par Etienne Delmas (A.D. Av. G 923) ; le second du 23 février 1439 (an. st.), où il est précisé qu’elle tenait, avec l’évêque de Rodez, le village appelé Plantat, en la paroisse de Saint-Rémy (ibid. G 924).

        IIIAGaillard SAUMADE (†/1424), coseigneur de Saint-Rémy. Il fut consul de Villeneuve en 1390 et représenta la communauté aux Etats de Rouergue assemblés cette année-là à Villefranche pour voter, une fois encore, la levée des subsides destinés à la poursuite de la guerre ou au rachat de places occupées par les routiers (J. Dumoulin, op. cit., p. 157 ; U. Cabrol, Mém. Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue,1927, p. 343 ). Cohéritier de Séveyrac par égales parts avec sa sœur Jeanne, qu’ils vendirent à Jean Vigouroux, marchand de la Cité de Rodez, le 27 octobre 1391 (cf. supra), il l’était aussi du village des Planhes, en la paroisse de Saint-Igest, tenu par indivis avec Bertrand de Morlhon, son beau-frère, ainsi qu’un témoin le rapporte, en 1454, à propos d’un litige entre le roi et l’évêque relatif à des limites de juridiction (A.D. Av. G 938), et dans l’hommage qu’il rendit au roi, le 7 juillet 1399, pour des fief à Saint Rémy, il dit tenir de lui « trois parties de la moitié plus un sixième de la dite moitié par indivis avec noble Jeanne, sa sœur femme de noble Bertrand de Morlhon qui a les dites autres parties de certain village appelé d’Algouze, sive de Mayranal, dans la paroisse de Saint-Jean de Sabadel » (A.D. T&G. A 81) (Il est prénommé « Teillard » dans l’inventaire de la série A, et « Balthazar » par Valady, qui donne la teneur de l’hommage voir Châteaux, III, 432 et 522). A Saint-Rémy, le frère et la sœur se partageaient certes une partie des biens possédés par leur père, comme en témoigne la reconnaissance consentie par tous deux à l’évêque le 22 juillet 1409, lui pour les trois quarts et elle, représentée par son époux, pour le quart indivis de la maison confrontant avec la place dels Cavaliers, mais c’est lui seul qui reconnaît alors tenir un soutoul et maison ou casal confrontant avec la rue publique appelée carreyria vielhe et un casal de maison lui appartenant ; il y possédait en outre un jardin, mentionné dans l’acte de reconnaissance consenti le 1er août suivant par Barthélemy Beraldi comme ayant appartenu à sa mère Saure de Pinu (A.D. Av. G 923). Il mourut avant l’année 1424.

x avec N… D’où :

            IVA Bertrand SAUMADE, damoiseau, coseigneur de Saint-Rémy. Il est dit noble et damoiseau, habitant de Saint-Rémy et fils de feu Gaillard Saumade, dans l’acte de reconnaissance et d’hommage qu’il consent à l’évêque de Rodez, le 22 mars 1423 (an. st.), au couvent des Frères Mineurs de Villefranche, le même jour que son oncle et sans doute parrain Bertrand de Morlhon (cf. supra), pour tout ce qu’il tient en fief franc et honoré à Saint-Rémy, tout ce qu’il a et qui lui est échu de Saure Delpi, son aïeule, dans le château, tours et forteresse de Saint-Rémy, excepté sa maison dite Payroal et la partie qu’il possède du four dudit lieu, ce qu’il a au terroir del Ponteilh, paroisse de Toulongergues, et autres biens (A.D. Av. G 664). Il renouvelle une semblable reconnaissance, le 12 mars 1430, à Villefranche, en la chapelle de Saint-Eloy de l’église paroissiale (ibid.). Vers 1440, il vendit aux frères Bernard et Jean de Leveron tout ce qu’il avait au terroir del Pontelh, paroisse de Toulongergues, acquisition récente disent ceux-ci quand en 1446 ils font hommage à l’évêque (ibid. G 954). x avec Lecte (?) (Barrau (Doc., IV, 199) a tort lorsqu’il le dit mort en 1403, marié avec Hélix de Mancip, dont il aurait eu Gaillard, vivant en 1403, et Jeanne, vivante en 1403 et 1493, épouse de Bertrand de Morlhon ; Valady (op. cit., III, 429) commet la même confusion et ajoute un autre fils, Balthazar, mais un peu plus bas, se référant encore à Barrau, c’est une Lecte qui serait sa femme, lorsqu’il écrit que Bertrand, neveu de Jeanne, détenait les trois quarts de Saint-Rémy en 1423 (ibid. p. 433).

            IVB – Hugues SAUMADE. Présumé frère cadet d’Arnaud Saumade, avec lequel il rend hommage au roi en 1311 (cf. supra), il fut anobli par lettres du roi en 1340 (A.D. Lot F 496). Il possédait des terres à Saint-Igest, notamment au village d’Orlhonac confrontant les terres de Pierre Saumade, chevalier, et celles que Pierre Saumade et Pierre Cordura reconnaissaient tenir de l’évêque de Rodez, le 25 septembre 1346, en la maison de Bernard Saumade, à Villeneuve (A.D. G 670).

x avec N… (DELPI ?) En raison des prénoms Raymond et Raoul portés respectivement par le fils et les petitsfils de Hugues, ce pourrait être une DELPI, petite-fille de Raymond Arnal (†/1305), chevalier de Saint-Rémy, et fille de l’un de ses deux fils, Raoul Delpi, damoiseau, qui, en 1305 puis de nouveau en 1331, reconnaissait tenir de l’évêque de Rodez entre autres biens tout ce qu’il avait au terroir de Moncogul, en la paroisse de Villeneuve (A.D. Av. G 662), ce même bien que Raymond Saumade, reconnaîtra à son tour en 1387 (cf. infra). D’où, entre autres enfants, Raymond, qui suit. (Barrau (Doc., IV, 199) a tort lorsqu’il ledit mort en 1403, marié avec Hélix de Mancip, dont il aurait eu Gaillard, vivant en 1403, et Jeanne, vivante en 1403 et 1493, épouse de Bertrand de Morlhon ; Valady (op. Cit., III, 429) commet la même confusion et ajoute un autre fils, Balthazar, mais un peu plus bas, se référant encore à Barrau, c’est une Lecte qui serait sa femme, lorsqu’il écrit que Bertrand, neveu de Jeanne, détenait les trois quarts de Saint-Rémy en 1423 (ibid. p. 433).

    IIB – Raymond SAUMADE (°ca 1320 - †/1409), damoiseau, de Villeneuve. Il fut investi à plusieurs reprises des plus hautes charges municipales de Villeneuve. Il était 2e consul en 1346, lorsque, avec son cousin Bernard Saumade, 1er consul, tous deux furent députés de la Basse-Marche du Rouergue aux Etats généraux réunis à Toulouse le 17 février 1346 (J. Dumoulin, op. Cit., p. 132). . Il fut élu de nouveau en 1357, lors d’une réunion préliminaire tenue à Rodez, pour représenter les communes de la Basse-Marche aux trois Etats de Rouergue convoqués à Albi pour le 7 décembre (J. Rouquette, Le Rouergue sous les Anglais, rééd. Le Pays d’Oc, 1991, p. 112), et l’année suivante 1358, exerça la charge de consul. Le 9 février 1361, il figure, après les consuls, au premier rang des habitants de Villeneuve qui, réunis dans l’église paroissiale, prêtèrent le serment d’obéissance au roi d’Angleterre entre les mains de Jean Chandos, son lieutenant (U. Cabrol, Mém. De la Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, 1927, p. 336). Il était 1er consul et Hugues Lhia, 2e consul, quand, le 1er mars 1369, tous deux passèrent une convention avec le comte d’Armagnac agissant au nom du duc d’Anjou, frère du roi Charles V, qui fut conclue par l’adhésion de la Villeneuve à la couronne de France et l’engagement du roi à lui confirmer ses privilèges, franchises et coutumes (J. Dumoulin, op. Cit., p. 143-147).

Possessionné à Saint-Igest où il est dit en 1352 que l’une de ses terres confrontait le village de La Canal sive Guantayrenc (A.D. Av. G 924), c’est à Saint-Rémy qu’il accrut par héritage et acquisitions le nombre de ses fiefs. Ainsi, le 3 avril 1387, il faisait hommage à l’évêque de Rodez et reconnaissait tenir de lui en fief franc, outre un jardin au terroir del Fieu et le village ou capmas d’Orlhonac (Orlhonac indivis avec Pierre Saumade, fils d’Etienne (cf. reconnaissance dudit Pierre, le 21 mars 1387 G 952). , en la paroisse de Saint-Igest : un bois et erroir au terroir de Moncogul (Moncogul, paroisse de Villeneuve, reconnu par Raoul Delpi en 1305 et1330 G 662) 46 ; tout ce qu’il avait acquis de Bertrand Begon, chevalier, maisons, cens, terres et villages à Saint-Rémy (Sans doute les biens que Bertrand Begon reconnaissait tenir de l’évêque en 1330 G 662). ; enfin des jardins, maisons, et ayrals acquis de Guillaumette, femme de Jean Arnal, à Saint-Rémy, savoir les maisons maintenant casals dans lesquelles Pons Arnal demeurait autrefois, sises à Saint-Rémy (A.D. Av. G 952). Le 23 juin 1399, c’est au roi qu’il rendait hommage pour « la moitié de certaine tour avec terres, prés, jardin et autres possessions sises en la paroisse de Veuzac et au terroir appelé de Sales, sous la directe seigneurie, ventes lods, ban jusqu’à sept sols, droit de chasse, le tout en fief franc et noble » (A.D. T&G. A 81) (Cité par Valady, Châteaux, III, 315). Il mourut avant 1409, suivant un acte où il mentionné qu’une maison lui appartenant à Saint-Rémy était passée à ses héritiers (A.D. Av. G 923), et dut naître dans les années 1320, car il est dit septuagénaire lorsqu’il est cité comme témoin dans un procès au sujet de juridiction qui eut lieu en 1397 entre le roi, représenté par Jean de Bonnebaut, sénéchal de Rouergue (1397 à 1406), et l’évêque de Rodez (ibid. G 917). x N… (?) D’où, entre autres enfants :

        IIIB – Raoul SAUMADE, qui suit,

et probablement,

        IIIB – Hugues SAUMADE, 2e consul de Villeneuve en 1375.

        IIIB - Raoul SAUMADE, damoiseau, de Villeneuve. Premier des Saumade à porter un prénom si fréquent dans la famille Arnal ou Delpi, on le trouve à plusieurs reprises aux côtés son père. C’est ainsi qu’en mars 1369, il fait partie des cinq conseillers de Villeneuve qui assistent les consuls Raymond Saumade et Hugues Lhia dans la convention passée en mars 1369 avec le comte d’Armagnac relative à l’adhésion de la ville à la couronne de France, et, en 1397, qu’il dépose comme témoin après Raymond Saumade dans le procès entre le roi et l’évêque de Rodez (cf. supra G 917). C’est encore le même jour que Raymond, le 23 juin 1399, et juste après celui-ci, qu’il rendit hommage au roi pour « certain village au terroir de la Pauze, ou moitié d’icelui par indivis, situé dans la paroisse de Saint-Georges, sous la moitié de deux setiers avoine, mesure de Villeneuve, censive, vente lods et directe, et froment et deux setiers avoine » (A.D. T&G. A 81) (Cité par Valady, Châteaux, III, 389, qui le prénomme « Radulphe » et le dit époux de noble Irlande). Le 7 octobre 1387, il avait emprunté le sceau de Pierre Valette, époux de Sybille de Lhia, pour sceller une quittance donnée à Guilhem Cocural, receveur des contributions votées par les Etats de Rouergue (A.D. Av. C 1526).

x avec Irlande de MOLIÈRES. Résidant en la paroisse de Sainte-Croix, elle était sœur de Bernard de Molières, damoiseau, coseigneur de la Pause, et de Bertrand de Molières, coseigneur de Sainte-Croix. C’est donc à la suite de ce mariage que les Saumade prirent pied dans les paroisses de Saint-Georges et de Sainte-Croix.

 

        Les documents sont en nombre insuffisant pour préciser la filiation des Saumade qui suivent, possessionnés à Saint-Georges et à Sainte-Croix, et par conséquent que l’on présume tous issus de cette alliance Saumade-Molières.

  Bertrand SAUMADE. Il est connu par deux actes : le premier du 24 mars 1434, par lequel noble Antoine de Rouget vendit à Jean et Dardé Teste une rente de une quarte de froment et une quarte d’avoine, mesure de Villeneuve, due par Bertrand de Saumade, par indivis avec lui, sur le terroir de Campeyroux, paroisse de Saint-Georges, confrontant le bois de la métairie du Trioulou, le bois de Lavaur et le bois de Litres ; le second, du 21 mars 1455, par lequel il faisait reconnaissance auxdits Teste et leur vendait une rente de trois quartes de froment levable au terroir de Campeyroux, avec droits de lods, vente et acapte (Abbé Déléris, « Paroisse de Sainte-Croix », Bull. De la Sté des Amis de Villefranche et du BasRouergue, 1982, p. 64).

Antoine de Rouget était son cousin, car fils de Bernard et de Fleurette de Balaguier, il était petit-fils de Jean de Rouget qui avait épousé en 1386 Iolande, ou Irlande de Molières, fille de Bertrand de Molières, coseigneur de Sainte-Croix. -

  Marguerite SAUMADE. x avec Arnaud CANHAS (†/1460), damoiseau du château de Peyrusse. Fils de Raymond Canhas (†/1381), chevalier, trésorier du Rouergue de 1346 à 1352), il avait pour frère noble Raymond Canhas, seigneur d’Arcanhas, né vers 1360, héritier universel de leur père (A.D. Av. 3E 3245). Il était déjà décédé quand, à Rodez, en 1460, noble Mathelin Saumade, de la paroisse de Saint-Georges, diocèse de Cahors, agissant pour lui et au nom de Marguerite Saumade, veuve de noble Arnaud Canhas, du château de Peyrusse, donna quittance à Bernard Cornet, marchand de Rodez, leur débiteur (A.D. Av. E 1633).

  Mathelin SAUMADE. Noble et résidant en la paroisse de Saint-Georges en 1460, sans doute frère de Marguerite Saumade au nom de laquelle et du sien il donne quittance à Bernard Cornet (cf. supra). Il est mentionné en 1459 comme faisant partie des feudataires du roi à Villeneuve (A.D. T&G. A 121).

  Antoine SAUMADE, seigneur du Trioulou. Peut-être fils de Bertrand et porté en 1459-1460 sur le terrier de Villeneuve, qualifié noble, il habitait en 1478 la tour de Trioulou, diocèse de Cahors, suivant un acte retenu le 24 février par Me Raimond Campmas, par lequel Pierre Mandon, prêtre de Villefranche, lui vend une maison et passage situés dans le village de Sainte-Croix (Déléris, op. cit., p. 64) C’est peut-être le même Antoine Saumade, seigneur du Trioulou et de Cénac, marié avec Marguerite de GAULEJAC d’Espanel, qui fut tué, le 3 décembre 1518, dans une rencontre avec Gaspard de Gautier, seigneur de Salle et coseigneur de Savignac (Barrau, Doc., III, 633 ; Valady, Châteaux, III, 371, 384 et 398 d’après E. Cabrol). Il pourrait être père d’autre Antoine, qui suit.

  Antoine SAUMADE (†/1529), seigneur de La Borie, de Saint-Georges. X Isabeau de BLANC, fille de noble Jean de Blanc, seigneur de Vailhauzy et de Montégut, vivant en 1461, et d’Hélips de Rodez-Montalègre. Elle possédait avec son frère Pierre des fiefs à Toulonjac, suivant un acte passé le 24 août 1509 devant Me Sabathier, par lequel, d’une part, Pierre de Blanc, seigneur de Montegut, vend à Pierre Davene une rente avec droits de lods sur le village du Soulié, paroisse de Toulonjac, et, d’autre part, sa sœur Elisabeth et noble Etienne (pour Antoine) Saumade reçoivent une reconnaissance de Rigal Soulié pour divers fiefs sur Toulonjac (Archives de la Pèze, cité par Valady, Châteaux, III, 134-135). Le 16 juin 1529, Isabeau Blanc, originaire de Villefranche, « veuve de noble Antoine Saumade, seigneur de La Borie, paroisse de Saint-Georges, diocèse de Cahors », fondait une chapellenie dans l’église collégiale de Villefranche, en la chapelle de Notre-Damede-Pitié (A.D. Av. G 371). D’où, entre autres enfants :

  Antoinette SAUMADE. x avec Pierre COLOM (†/1554), plus vieux, fils de noble Bernard Colom et d’Agnès Bonnet, de Villefranche. Le 25 novembre 1544, Damoiselle Antoinette Saumade, femme à noble Pierre Colom, fille et héritière de noble Isabeau Blanche, recevait les reconnaissances de plusieurs habitants de la Maurenque (com. De Sainte-Croix), pour la chapelle, dite de Saint-Sébastien, fondée par ladite Blanc en l’église paroissiale de Villefranche (Déléris, op. cit., p. 65).

  Catherine SAUMADE. Vers la fin du XVIe siècle, noble Catherine Saumade, fille de noble Isabelle Blanc, est portée sur le cadastre de La Madeleine-Saint-Mémory pour une vigne, au rocher de la Madeleine, paroisse de Saint-Mémory (A. Ancourt, La Madeleine-Saint-Mémory, Villefranche-de-Rouergue, 1941, p. 52).

  Antoine SAUMADE. Noble Antoine Saumade était capitaine du château de Morlhon en 1534, suivant une sentence prononcée en sa présence, le 2 novembre, par Jean de Ardenne, lieutenant du juge ordinaire de l’évêque (A.D. Av. G 650).

  Arnaud SAUMADE, seigneur du Trioulou, père de Pierre SAUMADE. Arnaud est peut-être ce Saumade, seigneur de Trioulou, qui faisait partie des nobles et honorables hommes qui escortèrent Georges d’Armagnac venant de Villefranche faire sa nouvelle entrée dans Villeneuve le 30 juillet 1539 (A.D. Av. G 936). Le 23 mars 1549, au château du Trioulou, paroisse de Saint-Georges, et devant Me Belvezé, notaire de Sainte-Croix, noble Arnaud SAUMADE, seigneur du Trioulou, et Pierre SAUMADE, son fils, vendent à Pierre Belin, marchand de Villefranche, tous les bois qu’ils ont dans les appartenances de Lavaur, confrontant le bois del Loup et les terres desdits vendeurs, bois de Litres, bois anciens du Trioulou, et bois de noble Antoine de Molières (Déléris, op. cit., p. 65. On retrouve dans cet acte les mêmes lieux que dans l’acte passé en 1434 par Bertrand Saumade). « Mos de Trieulo » sont portés au chapitre des nobles sur le relevé de la taille de l’année 1562.

 

I CEtienne SAUMADE (†/1345), de Villeneuve. La plupart des fiefs qu’il possède et passeront à ses descendants sont situés dans la paroisse de Saint-Igest. Plusieurs d’entre ceux qu’il reconnaît tenir de l’évêque de Rodez et pour lesquels il lui jure hommage et fidélité, à Saint-Igest, le lendemain de SaintMathias, apôtre, 1301, sont en indivision avec Arnaud Saumade, notamment les villages de Milhagol-lo-Sotira, de la Rollandie et de la Revelie, dont les huitièmes parties sont aussi tenues et reconnues le même jour par Guillaume de Genebrières, dit le vieux, de Villeneuve (A.D. Av. G 668). Il avait accru entre-temps ses droits sur ces trois villages, 54 Déléris, op. Cit., p. 65. 55 A. Ancourt, La Madeleine-Saint-Mémory, Villefranche-de-Rouergue, 1941, p. 52. 56 Déléris, op. Cit., p. 65. On retrouve dans cet acte les mêmes lieux que dans l’acte passé en 1434 par Bertrand Saumade. - 20 - par achats de parts indivises, lorsqu’il renouvela son hommage à l’évêque pour tout ce qu’il possédait à Saint-Igest, le jeudi avant l’Ascension de l’an 1321 (ibid.) ; la même année, le mardi avant la fête de saint Cyrice et de sainte Juliette, il est témoin à Villefranche, en la maison d’Hugues Gautier, à la reconnaissance consentie à l’évêque par Athon Delpi (de Pinu), savant en droit, pour des prés et terres au terroir de La Fage, dans le mandement de Marmont (ibid. G 658). En 1323, c’est au comte de Rodez qu’à Maleville, il fit hommage et reconnaissance pour tout ce qu’il tenait de lui (A.D. T&G. A 72). Il vivait encore en 1335, ainsi qu’en témoigne un bail à fief du village des Landes qu’il consent le 13 mars (A.D. Av. G 668), et mourut avant 1345.

x avec N… (CORDURA ?) Il semble en effet que son épouse était une fille de cette famille (Les Cordura, alias Cordure et Cordurier, appartenaient à la haute bourgeoisie de Villeneuve. Ils furent élus à plusieurs reprises consuls de Villeneuve aux XIIIe et XIVe siècle, notamment F.Cordura, 2e consul en 1260, Bartholomieu (Barthélemy) Cordura, consul en 1335, 1341 et 1348. Le nom disparaît ensuite des listes consulaires), peut-être une sœur de Pierre CORDURA, jurisconsulte de Villeneuve, qui, en 1313, échangea avec l’évêque de Rodez le village del Peyro qu’il tenait de sa femme Lombarde (Probablement une Morlhon) en la paroisse de Morlhon, contre la seigneurie du village d’Orlhonac, en la paroisse de Saint-Igest (A.D. Av. G 641) ; un village, confrontant certes avec les terres des Saumade, mais que Pierre Saumade, fils d’Etienne, reconnaissait tenir par indivis avec Pierre Cordura, en 1346 (cf. infra). En mars 1311, Pierre Cordura, damoiseau de Villeneuve, et Hugues de Mirabel faisaient hommage et reconnaissance au roi pour le Cance de Savignac tenu en fieu franc noble et gential, la tour dich des Gaubert en sos terrados e del Bosc (Archives de la Pèze, cité par Valady (Châteaux, III, 164). D’où, entre autres enfants :

    II CPierre SAUMADE, qui suit.

    II CJean SAUMADE (†/1410), de Villeneuve. Il est dit fils de feu Etienne Saumade, de Villeneuve, dans l’acte de reconnaissance consenti à l’évêque, le 29 septembre 1346, pour tout ce qu’il possède à Saint-Igest (A.D. Av. G 670), dont entre autres le village de Milhagol-lo-Soteyra, reconnu l’année précédente avec Guillaume Barthélémy, de Saint Igest (ibid. G 669), et où il avait une maison appartenant en 1410 à Jean Barthélemy, « par indivis avec les héritiers de feu noble Jean Saumade » (ibid. G 923).

    II CPierre SAUMADE (†/1396). Qualifié noble et damoiseau dans un acte de bail à fief consenti en 1360 (Titres de La Tronquière, f°22), c’est sans doute lui qui fut confirmé dans sa noblesse en 1375 (A.D. Lot F 496). Il résidait à Villeneuve ; le 9 février 1361, il est au nombre des habitants de la ville qui, réunis dans l’église paroissiale, prêtent le serment d’obéissance au roi d’Angleterre entre les mains de Jean Chandos, son lieutenant (U. Cabrol, op. Cit., p. 336). Comme son frère Jean, il est dit fils d’Etienne dans Les Cordura, alias Cordure et Cordurier, appartenaient à la haute bourgeoisie de Villeneuve. Ils furent élus à plusieurs reprises consuls de Villeneuve aux XIIIe et XIVe siècle, notamment F. Cordura, 2e consul en 1260, Bartholomieu (Barthélemy) Cordura, consul en 1335, 1341 et 1348. Le nom disparaît ensuite des listes consulaires, plusieurs actes relatifs aux biens hérités de leur père à Saint-Igest. Le 25 septembre 1346, à Villeneuve et en la maison de Bernard Saumade, il consent deux reconnaissances à l’évêque de Rodez : la première seul, pour un terroir avec prés sis en la paroisse de SaintIgest et mandement du Pouget, confrontant les terres de noble Bernard Saumade (A.D. Av. G 936), et qu’il accroîtra par acquisition des terres qui furent à Hugues de Morlhon, le 3 octobre 1359 ; la seconde avec Pierre Cordura, pour le village d’Orlhonac (Orlhinaco), sis à Saint-Igest, confrontant les terres de noble Hugues Saumade et de Pierre Saumade, chevalier, les reconnaissants se réservant entre autres le droit de donner ce bien à cens et à sous-cens, de percevoir des emphytéotes les lods et ventes et acaptes, de percevoir les bans (ibid. G 670). Ce second acte confirme les liens d’étroite parenté, existant entre Pierre Saumade et les Cordura, ainsi que la vente que lui fait la même année Guy Cordura (ou Cordurier), fils de feu Pierre, jurisconsulte de Villeneuve, pardevant Me Canac, notaire de Rodez, des droits de lods et acaptes et autres sur le fief de Fréjafons, paroisse de Saint-Igest (ibid. E 968). Quelques années après les Saumade étaient seuls en possession du village d’Orlhonac, comme en témoigne l’hommage consenti à l’évêque, à Villefranche, le 21 mars 1387, par Pierre Saumade, « fils d’Etienne Saumade, originaire de Villeneuve », pour tout ce qu’il tient dans les villages ou terroirs de la Rollandie, des Grèzes, de la Revelie et autres à Saint-Igest, pour le village, terroir affar ou borie de Saborenc qu’il a acquis de Déodat Dardenne, pour le village d’Orlhonac par indivis avec Raimond Saumade, de Villeneuve, pour les villages de Viarens et de Planca, en la paroisse de Veuzac, enfin pour tout ce qu’il possède dans le lieu du Pouget (ibid. G 952). Il fit une donation à son fils Jean, par acte du 9 novembre 1390 (Ibidem, f°89), et mourut avant 1396. x avec N… D’où, entre autres enfants :

        IIICJean SAUMADE. Il est dit fils de noble Pierre Saumade, de Villeneuve, dans l’acte de donation que celui-ci lui fit en 1390, et fils de feu Pierre Saumade dans les lettres royaux datées de Paris, le 12 septembre 1396, notifiées par le sénéchal de Rouergue au Prieur de Saint-Gilles, le 15 février 1397 (n. st.), lesquelles avaient été données en faveur de Pierre de Capdenac contre lui qui, pour échapper à la confiscation de ses biens au profit dudit Capdenac et autres, s’était donné avec tous ses biens au commandeur de La Capelle, en Quercy (Bull. de documentation, Centre de documentation aveyronnaise, Archives départementales, N°115, p. 88. On ignore la suite de cette affaire qui semble avoir été conclue par un compromis).

Pierre HOCQUELLET Yvrac       1980-2015