NOTES SUR LES FAMILLES   VALETTE OU DE LA VALETTE     EN BAS-ROUERGUE, DU XIe AU XVIe SIÈCLE.

-                                                                                              VALETTE
Bourgeois de Rieupeyroux, Villefranche et Rodez, Seigneurs de Parisot, Toulonjac et autres lieux
Cette ancienne famille de notaires établis dans les communes de La Salvetat-Peyralès et de Rieupeyroux (Le berceau de la famille est vraisemblablement le village de la Valette, situé à l’extrême nord de La Salvetat, autrefois en la paroisse de Lescure), a formé deux branches principales :

    -la première, dite de La Valette Parisot, anoblie à la fin du XIVe siècle, déjà pourvus de nombreux fiefs, parvenue au XVIIIe siècle aux premiers rangs de la noblesse du Rouergue et du Quercy ;

    -la seconde, enrichie par le négoce au début du XVe siècle, à laquelle appartenait le fondateur de la Chartreuse de Villefranche. Les actes notariés compilés par A. Ancourt (A. Ancourt, « Vésian Valette, fondateur de la Chartreuse Saint-Sauveur de Villefranche-de-Rouergue », in Nouvelles chroniques villefranchoises, 3e série, 1973 (ouvrage ronéotypé à 50 exemplaires), p. 171-201. L’auteur s’attache surtout à préciser la filiation de Vésian, de sorte qu’il ne fait pas le lien, pourtant évident, entre Bernard Valette, notaire de Maleville, et Bernard Valette, l’auteur des Valette-Parisot, mais il est vrai que les généalogies imprimées de ces derniers leur attribuant une origine plus prestigieuse ont dû le retenir à franchir le pas) suggèrent en effet, comme le supposait E. Cabrol (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 331. Le chroniqueur donne toutefois une filiation erronée d’Arnaud Valette, consul de Villefranche en 1410, le considérant comme « fils de ce Jean Valette qui vivoit en 1390, et celuy-cy fils de ce Bernard Valette du lieu de Rieupeyroux qui vivoit en 1343 »), l’existence d’une parenté entre Bernard Valette, notaire de Maleville dans la seconde moitié du XIVe siècle, considéré comme l’auteur de la première branche (A), et Antoine Valette, notaire de Villefranche à la même époque, auteur de la seconde branche (B).

  Ils révèlent que tous deux, venus s’établir à Villefranche, étaient à peu d’années près du même âge, comme l’étaient deux, de leurs fils, Pierre, pour l’un, et Jean, pour l’autre. Le fait que l’on trouve ces derniers déjà notaires dans les années 1370, donc âgés d’au moins 25 ans, permet de présumer que Bernard et Antoine devaient être nés dans les années 1310, mais aucun document ne suggère qu’ils étaient frères, ni à quel degré se situe leur ancêtre commun. En revanche il n’est pas impossible que le premier soit un fils, ou un frère, de cet autre Antoine Valette, notaire premier du nom attesté à Rieupeyroux durant la première moitié du XIVe siècle. Antoine VALETTE, ou Athon, est qualifié notaire de Rieupeyroux lorsque, le 18 avril 1358, il reçoit l’acte de vente de rentes féodales consenti par Ymbert de Mirabel en faveur de Hugues Robin, marchand de Rieupeyroux (A.D. Av. G 948). C’est sans doute lui qui collationna le testament de Bernard Mathias, alias Fage, portant fondation de la chapelle de La Tapie en l’église de Rieupeyroux, reçu le 14 septembre 1333 par Guillaume de La Sarrette, notaire dudit lieu, peut-être son beau-père auquel on peut supposer qu’il avait succédé (ibid. G 368) (Ici, le testament aurait été reçu par Antoine Valette, alors que dans Touzery : Les Bénéfices, p. 448-119, il le fut par « Guillaume de La Sarrète, notaire ; collationné par Antoine Valette, notaire ; collationné par Carrière, archives de l’évêché 3e armoire liasse r3 ». Des liens matrimoniaux existaient entre les Valette et la famille de La Sarrette, également établie à Rieupeyroux. De Guillaume devait descendre Hugues de La Sarrette qui fut 1er consul de Rieupeyroux en 1388 (A.D.Av. C 1526).

  Il devait jouir de substantiels revenus fonciers comme en témoigne l’obligation que lui consentirent, le 24 mars 1360 (an. st.), les consuls et plusieurs habitants de Villefranche, « de la somme de 20 florins d’or pour la valeur de 100 setiers de seigle, mesure de Villefranche, pris pour distribuer aux habitants, afin de sustenter leur vie, à cause de la très grande chèreté et disette de bleds, qui avoient esté gastez et enlevez par les enemis, qui estoient aux environs de la ditte ville » (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 246) ; c’est le seul acte suggérant une filiation directe entre lui et Bernard Valette, car il est permis de penser que ce dernier, déjà établi à Villefranche et allié à l’une des familles siégeant au conseil de la communauté, fut peut-être l’instigateur de cet emprunt destiné à prévenir le risque de famine couru par la ville. Il était 1er consul de Rieupeyroux en 1362 quand, accompagné des deux autres consuls, il se rendit à Villefranche où, le 9 février, tant pour eux que pour la ville de Rieupeyroux dont ils étaient mandataires, ils prêtèrent le serment de fidélité au roi d’Angleterre entre les mains de Jean Chandos, son lieutenant (J. Rouquette, Le Rouergue sous les Anglais, Ed. Pour le Pays d’Oc, 1981, p. 132). Il était donc fort attaché à cette cité où il jouissait d’une haute considération, de sorte que l’on ne peut le confondre avec l’aïeul du fondateur de la Chartreuse, Antoine Valette, notaire, attesté à Villefranche dès 1362. Les armes parlantes différentes adoptées par l’une et l’autre branche relativisent toutefois l’existence d’une proche parenté entre Bernard et Antoine, IIe du nom. Elles sont simultanément attestées pour la première fois dans les années 1380, par le sceau de Pierre, fils de Bernard et par celui de Jean, fils d’Antoine. Il est évident que Pierre s’est alors doté des armoiries dont ses descendants, les seigneurs de Parisot et ceux de Toulonjac, feront désormais usage : un gerfaut tenant en son bec un rameau, lequel disparaîtra à la génération suivante. Jean a fait graver sur son sceau un écu au chevron accompagné de trois demi vols ; il pourrait s’agir là d’armoiries plus anciennes, peut-être celles dont se serait déjà doté son père Antoine, composées en tout cas sur le modèle de la plupart des armes adoptées par la bourgeoisie à cette époque. Le rapport de ces roturiers aux armoiries n’est pas celui des lignages d’extraction chevaleresque pour qui l’identité, plus que le nom, repose sur l’emblème héraldique hérité de leur ancêtre fondateur ; il ne sera le même que plus tard pour leurs descendants ayant accédé à la noblesse. Au cours du XIVe siècle, il est peu de processus d’ascension sociale qui ne s’accompagne de l’adoption d’armoiries consécutive à celle d’un sceau. Ce fut certainement le cas des Valette, particulièrement au moment où Pierre, anobli et fondant son propre lignage pourvu de nombreux fiefs, les deux branches allaient se différencier nettement par leur statut social, la première s’agrégeant rapidement à la noblesse d’épée, la seconde se hissant au premier rang de la riche bourgeoisie marchande de Villefranche. On peut donc estimer que leurs armoiries ne démentent pas leur origine commune, mais que celle-ci doit être antérieure à la fin du XIIIe siècle.
-                                                                                                        Famille A - VALETTE
  Seigneurs de Parisot, Gramond, Labro, Cornusson, Toulonjac, Ginals, et autres lieux.    Arrmoiries : De gueules au gerfaut d’argent à la patte dextre levée.
Cette lignée dite de La Valette-Parisot n’était donc pas issue de la maison d’extraction chevaleresque dite du Cuzoul, comme on l’a prétendu à la fin du XVIIIe siècle, époque où ses membres étaient parvenus aux premiers rangs de la noblesse locale (Cf. première partie : Introduction, et branche I-B des Valette, seigneurs du Cuzoul, de Saint-Igne et de Pervinquières). Originaire de Rieupeyroux et de La Salvetat-Peyralès, de souche roturière, elle n’accéda à la noblesse que dans les dernières années du XIVe siècle, et les armes parlantes dont elle s’est alors dotée sont fort différentes de celles des Valette-Cuzoul (Ce sont pourtant les armoiries au gerfaut que les armoriaux attribuent à tort aux Valette-Cuzoul, par ignorance de leurs sceaux sur lesquels figurent leurs véritables armoiries qui portent un lion). A l’instar d’autres familles issues du notariat ou du négoce, elle doit son ascension sociale à sa contribution au financement de la guerre contre les Anglais, moyennant d’importants profits qui lui permirent d’acquérir de nombreux fiefs en possession d’une noblesse d’épée décimée ou fort appauvrie par les combats. En l’absence d’un acte suffisamment explicite, sa filiation ne peut être établie avec certitude qu’à partir d’Antoine VALETTE, notaire de Rieupeyroux, mais seulement depuis Bernard VALETTE, premier du nom, notaire de Maleville, qui cependant pourrait être son fils ou son frère (cf. supra).
I - Bernard I VALETTE, notaire. Originaire de Rieupeyroux, il était établi à Villefranche en 1344, ainsi qu’en témoigne un acte où il est qualifié de « magister » (A.D. Av. 3E 2340, f°74), et déjà investi par les Cardaillac, seigneurs dominants de Maleville, de l’office de notaire dudit lieu qu’il exerçait encore, dans les années 1380, pendant l’épiscopat de Bertrand de Raffin, évêque de Rodez (ibid. G 673, G 923 et 3E 3239) (Pons de Cardaillac, vicomte de Murat, seigneur de Maleville dans les dernières années du XIVe siècle, conféra « les livres et protocolles de Bernard Valette » à Me Bernard Garrigue, notaire de Maleville Av. G 673).. Acquéreur de nombreux fiefs, dont Parisot, il doit sa fortune et son anoblissement, par lettres de mars 1382, aux services qu’avec son fils Pierre il rendit au roi en qualité de collecteurs d’impôts et de subsides destinés à l’effort de guerre, ainsi qu’au comte de Rodez comme trésorier de ses domaines (A.N, Registre de la Chambre des Comptes de Paris, T. V, p. 147. Les lettres de noblesse sont données en faveur de Bernard et de son fils Pierre. Les deux autres fils de Bernard, Arnaud et Guillaume, ne sont pas mentionnés, de sorte que le premier restera roturier). Ses débuts dans les finances datent probablement du bail que lui consentirent les consuls de Villefranche, le 4 avril 1345, pour la levée de 660 livres de taille imposée sur habitants de la ville (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 219). En 1374, il aurait acheté à Bernard Colomb des rentes foncières au fief de Campels, en la paroisse du Mauron (commune de Maleville), où, en 1391, il aurait fait son testament par lequel il exprimait sa volonté d’être inhumé dans l’église Saint-Pierre de Maleville (D’après J. Lombard, Parisot, Histoire d’une localité de l’ancienne province de Rouergue, Toulouse, Paris, 1902, p. 85-93).
x (ca 1340-1350) avec Catherine de JOUAUS, fille de Guillaume de JOUAUS, sieur de la Bessière , bourgeois et marchand de Villefranche, et d’Esclarmonde POLIER. Au XIVe siècle, les Jouaus, alias Juous, probablement sortis du village et terroir du même nom à la limite des paroisses de Veuzac et de Saint-Rémy (A.D. Av. G 917 et 923), figurent parmi les personnalités les plus notoires de Villefranche. Ils apparaissent
dans les Annales de la ville avec Pierre de Jouaus qui, en 1319, légua la moitié de son moulin à l’hôpital de la Charité (E Cabrol, Annales, I, 179). Guillaume de Jouaus, 3e consul en 1350 et 1357, puis 1er consul en 1363, fut receveur des Etats de Rouergue. Il était sans doute frère de Raymond de Jouaus qui fut député à Poitiers pour prêter hommage et serment de fidélité de la ville au Prince Noir, le 18 septembre 1363 (Ibidem, I, 256, et J. Rouquette, op. cit., p. 151). Jean de Jouaus fut 2e consul en 1371 et Arnaud de Juous était au nombre des notables qui assistèrent au Conseil de ville convoqué par les consuls, le 6 décembre 1379, pour débattre de l’opportunité de reconstruire le moulin du Guiraudet (A. Ancourt, Chroniques Villefranchoises, 1ère série, Villefranche-de-Rouergue, 1944, p. 78-79).
Catherine de Jouaus, que l’on dit fille unique et héritière de son père, et vraisemblablement seule épouse de Bernard Valette, fit son testament en 1387 par lequel elle fonda une chapellenie desserviable dans la chapelle de Sainte-Catherine en l’église du Saint-Sépulcre de Villeneuve, et une autre dans l’église de Saint-Pierre de Maleville où elle fut inhumée. Le couple eut au moins trois fils, Pierre, Arnaud et Guillaume, et peut-être des filles dont on ignore la destinée (Bernard Valette, « magistri Bernardi, notarii loci Maleville », est porté dans des actes passés en 1380-1381, comme étant père de Pierre et d’Arnaud. Peut-être que l’une de ses filles avait épousé un Imbert, ce qui expliquerait que dans l’un de ces actes, en date du 5 novembre 1380, il rend des comptes de tutelle en qualité de « tutor et gubernator » de Volgude et de Jean, enfants de Dieudé Imbert, de Villefranche (A.D. Av. 3E 3239, actes cités par A. Ancourt, in Nouvelles chroniques villefranchoises, 3e série, p. 180). D’où :
    II - Arnaud VALETTE, auteur de la branche de Villefranche (IV-A).
    II - Pierre VALETTE, qui suit.
    II - Guillaume VALETTE (†/1408), seigneur de la Bessière. E. Cabrol rapporte qu’il se qualifiait « comte intendant de la justice de Villefranche de Rouergue, seigneur de la Bessière en 1389 et en 1393, parce qu’il estoit juge royal ou bailly de Villefranche (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 315-316) ». Il était trésorier du comté de Rodez en 1396, quand Pierre de Mayres, secrétaire du comté, fut commis à la clôture de ses comptes (A.D. Av. C 1344). Il est dit noble et habitant du Bourg de Rodez dans l’acte d’achat de censives à Jean de Cornély, du château de Peyrusse, reçu en 1398 par Me Pierre Devaurs, notaire de Rodez (ibid. E 1473). Il mourut avant 1408. x avec Noble Alimbors (ibid. E 1613). D’où, entre autres enfants, Brenguier et Jean, qui suivent :
        III - Brenguier VALETTE, trésorier du comté de Rodez. Brenguier dut succéder à son père dans sa charge de receveur et trésorier du comté qu’il exerçait dès 1413 (H. Affre, Dict., p. 446). Il est généralement désigné Brengo Valeta (A.D. T&G. A 43 et A 208), et qualifié « nostre amat et féal tresaurier de nostre comtat de Rodez », dans l’une des lettres que lui adresse Jean d’Armagnac, le 7 avril 1427, année où la recette de la baronnie de Sévérac fut réunie à la trésorerie de Rodez (ibid. A 208). C’est en qualité de trésorier du comté et des montagnes du Rouergue qu’il reçoit en 1433 quittance du seigneur de Volonzac auquel le comte a donné les revenus du bailliage de Montasic (A.D. Av. E 1728), et en 1438, les Etats de Rouergue sommaient le sénéchal et juge du comte d’exiger de lui qu’il rende ses comptes (ibid. E 1268), qualifié de noble, fils de feu noble Guillaume et de noble Alimbors (A.D. Av. E 1613). Il mourut avant 1440.
        III - Jean VALETTE (†/1440), marchand du Bourg de Rodez. Mineur à la mort de son père, il eut pour tuteur son oncle noble Pierre Valette, lequel étant décédé en 1408 (cf. infra), il obtint que les comptes de tutelle de celui-ci lui fussent donnés par noble Amalric et Bernard Valette, fils dudit Pierre, par une sentence arbitrale rendue en 1415 dans laquelle il est qualifié noble, fils de feu noble Guillaume et de noble Alimbors (A.D. Av. E 1613). Il mourut avant 1440.
x avec Isabelle (ibid. E 1630). D’où, entre autres enfants :
            IV - Brenguier VALETTE, marchand du Bourg de Rodez. Il est qualifié noble, marchand et fils de feu noble Jean Valette, aussi marchand, dans un acte d’échange de propriétés entre lui et Géraud Ségui, reçu vers 1437-1440 par Georges Barutel, notaire de Rodez (A.D. Av. E 1620). En 1445, il figure sur le rôle des contributions de la Cité de Rodez comme contribuable étranger à la communauté et fils et héritier de Jean (A.M. Rodez, Cité, CC 100). Il vivait encore en 1468 (A.D. Av. E 1630).
            IV - Géraud VALETTE. Avec son frère Brenguier, il assiste sa sœur Baranne à son contrat de mariage en 1468 (cf. infra).
            IV - Baranne VALETTE, x par contrat du 13 février 1468, avec Pierre BESSIÈRE, marchand de Rodez. Le contrat, reçu par Pierre Barutel, notaire de Rodez, précise qu’elle était fille de feu noble Jean Valette et d’Isabelle, sa femme, et assistée de ses frères nobles Brenguier et Géraud Valette (A.D. Av. E 1630).

A

II - Pierre VALETTE (†1408), seigneur de Parisot et autres lieux. Il est mentionné comme notaire lorsque, le 25 avril 1375, il met en vente une maison située gache du Puech à Villefranche, voisine de celle d’Astruge Yraudet et ayant appartenu à Jean de Cajarc (A.D. Av. 3E 3250) (Acte cité par A. Ancourt, Nouvelles Chroniques, 3e série, p. 177. Jean de Cajarc, probablement proche parent de Pierre Cajarc, trésorier de Rouergue en 1386). Etabli à Rodez, il est associé à son père dans de nombreux actes et fut anobli avec lui en mars 1382 pour services rendus au roi, puis lui succéda dans ses charges et ses fiefs. Il était donc notaire de Maleville au service des Cardaillac, et c’est en cette qualité qu’il est témoin, le 17 novembre 1399, à la confirmation des coutumes de Maleville octroyées à ses habitants par Pons de Cardaillac, seigneur dudit lieu et vicomte de Murat (M. Andrieu, Mém. de la Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, T. 11, p. 244-264. Il y est dit mestre peyre Valeta (p. 260) et plus loin petrum Valeta p. 261).
 Receveur des tailles en 1386, il participa à la perception des contributions votées par les Etats de Rouergue destinées à soutenir l’effort de guerre et au rachat de places fortes tenues par les routiers, ainsi qu’en témoignent les quittances scellées de son sceau données au receveur Guilhem Cocural, le 12 août 1387 (A.D. Av. C 1525) et le 24 février 1389 (ibid. C 1527) (Son sceau est aussi appendu à la quittance donnée à Guilhem Cocural par Raoul de Saumade, le 7 octobre 1387 Av. C 1526).
.  Trésorier du comté de Rodez, il est qualifié noble, conseiller et commissaire du comte d’Armagnac en 1403 (ibid. E 557 et E 771).
    Sceau de Pierre VALETTE. Rond, 23 mm. Ecu aux armes un gerfaut à la patte dextre levée, tenant en son bec un rameau , supporté par deux lions et surmonté de sainte Catherine à mi-corps. Légende : [SIGI]LVM : / PETRI / VALET[A] - 1387 -
Il rendit hommage en faveur du comte d’Armagnac et de Rodez, le 23 mars 1391 au couvent des Frères Mineurs de Rodez, pour les nombreux fiefs que lui et son père avaient acquis, notamment la terre et château de Parisot et le château du Roucous del Rocos en la paroisse du Ram, près de Ségur, les mas del Garric, del Camps, de la Cassagne et autres (A.D. T&G. A 80) (Cf. Barrau, Doc., II, 379, qui, citant cet hommage d’après le Recueil du président Doat, donne une liste plus complète des fiefs et mentionne les noms des témoins, parmi lesquels Guillaume de Solages, chevalier, et Guillaume de Saunhac, damoiseau), hommage dans lequel est nommé son fils aîné Amalric et qu’il renouvellera le 12 juillet 1405 (ibid. A 83). Le 9 juillet 1399, à Villefranche et devant Jean de Bonnebaut, sénéchal de Rouergue, c’est au roi qu’en son nom et celui de sa femme n[oble] Sebelia Lhia, il fit acte d’hommage et de reconnaissance : lui pour un quart d’un huitième les trois parties de Martiel, pour des mas dans diverses paroisses, sa part de Capdenac acquise de noble Gaillarde de Balaguier, avec sa part du port de la rivière d’Olt dudit lieu de Capdenac, ce qu’il a à Villefranche acquis de noble Jean Prudhomme, jadis de Jean Arribat, sa part de la Capelle-Balaguier, indivise avec Guillaume de Balaguier, acquise de noble Gaillarde de Balaguier, veuve d’Aymeric Rolland, un sixième de la tour, forteresse, juridiction, herbages et revenus de Balaguier acquis de noble Marquès de Cardaillac, enfin sa part d’un moulin à Rignac avec toutes justice, indivise avec le comte d’Armagnac et Alphonsa Lhia, et sa femme, pour une part d’un terrain à Salvanhac, indivise avec B[ernard] Lhia, son frère (ibid. A 81) (Analyse de l’acte donnée par P. Tempère Mém. de la Sté des Amis de Villefranche et du BasRouergue, 2003, p. 202-203, d’après le fonds d’Alauzier A.D. Lot, 31J).
Pierre Valette fit son testament, le 13 juillet 1405, par lequel il fonda une chapellenie sous l’invocation de Notre Dame, en l’église de Saint-Amans de Rodez (J. Touzery, Les Bénéfices …, p. 696). où il fut inhumé en 1408.
x (1376 Date donnée par J. Lombard, op. cit.) avec Sybille alias Cébélie (de) LHIA, fille de Hugues LHIA, seigneur de Ginals, et de Béatrix de SAUMADE, damoiselle de Toulonjac. Sybille de Lhia, ou Lhya, était née d’un premier mariage de Hugues avec Béatrix de Saumade, fille de Gaillard Saumade, seigneur de Toulonjac, et sœur de Jean Saumade, décédé sans postérité avant 1399, de sorte qu’elle n’apporta pas directement les fiefs de Toulonjac et de Ginals dans la famille de Pierre Valette. Il ressort en effet de l’hommage consenti au roi par ce dernier en 1399, où Toulonjac et Ginals ne figurent pas, qu’elle avait pour frère Bernard Lhia, né d’un second mariage de Hugues avec sa cousine Alfonsa Lhia, dame en partie d’Ols. Le fief de Ginals ainsi que des droits sur Toulonjac revinrent d’abord à ce Bernard Lhia avant de passer plus tard à la postérité de Bernard Valette, fils puîné de Pierre. Quant à la seigneurie de Toulonjac, c’est Amalric Valette, fils aîné de Pierre, qui en était possesseur en 1399, vraisemblablement comme héritier des Saumade pour la majeure part et donataire de son père pour d’autres parties (cf. infra et notice sur la famille Saumade). Pierre Valette eut plusieurs enfants de son mariage avec Sybille de Lhia qui fut sans doute sa seule épouse, dont :
    III - Amalric VALETTE, qui suit.
    III - Bernard VALETTE, auteur de la branche des seigneurs de Toulonjac (III-A).
    III - Pierre VALETTE, marchand à Rodez. Attesté par des actes comme l’un de ses fils (A. Ancourt, Nouvelles Chroniques, 3e série, p. 177), c’est peut-être le même Pierre Valette qui était marchand à Perpignan en 1425, lorsque, le 14 août, le comte Jean IV d’Armagnac reconnaît avoir reçu de lui et de son secrétaire Pierre Pailhère différentes pierres précieuses à eux remises par Pierre de Roquevespe, habitant de Barcelone (A.D. T&G. A 44).
    III - Arnaud VALETTE. Décédé sans postérité. X avec Dona ENJALBERT, fille de Raymond Enjalbert, bailli de Villefranche en 1380.
    III - Guillaume (de La) VALETTE. Qualifié noble, il est dit oncle du marié lorsqu’il assiste comme témoin, en 1444, au mariage d’Arnaud de Tourlong, fils de Raymond et de noble Marcébélie Valette
(cf. infra). Investi des fonctions de 1er consul de Villefranche en 1451, il fut à ce titre l’un des exécuteurs testamentaires de Vézian Valette et chargé, avec les trois autres consuls, de choisir l’endroit le plus propre à l’implantation de la chartreuse fondée par le testateur décédé à Rome l’année précédente (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 388). On présume qu’il resta célibataire, car on ne lui connaît aucun enfant.
    III - Prayme VALETTE, dame du Roucous. x avec Pierre de MAYRES, licencié ès lois, juge du comté de Rodez, fils de Pierre de Mayres, notaire, secrétaire du comte d’Armagnac (Son sceau est appendu à deux quittances données, en 1388 et 1389, à Guilhem Cocural, receveur des contributions votées par les Etats de Rouergue (A.D. Av. C 1526 et C 1527), et de Béatrix Amigue. Héritière du château du Roucous hommagé au comte de Rodez par son père en 1391, Prayme Valette est qualifiée noble et femme de Pierre de Mayres dans plusieurs actes, notamment quand, le 23 juin 1435 par-devant Me Jean Bourgade, notaire de Rodez, son neveu, noble Bernard Valette, fils de feu noble Amalric, chevalier, seigneur de Parisot et de Gramont, lui vend un pré situé dans la paroisse de Saint-Mayme, au terroir de Salèles dans le mandement de Sébazac (A.D. Av. E 1729). Elle fonda une chapellenie dans l’église de Saint-Amans du Ram, en 1459 (ibid. E 1597), et eut de nombreux enfants (Cf. A. Sahut d’Izarn, Généalogies rouergates, p. 101-104 (il ne cite pas Cébélie dont le fils, Pierre Sigald fut donataire de Prayme Valette), dont une fille, Cébélie de Mayres, mariée à Bernard Sigald, laquelle fut mère de noble Pierre Sigald auquel Prayme Valette fit donation du château du Roucous en 1477 (ibid. E 1234).
    III - Marcébélie VALETTE. x (ca 1400) avec Raymond de TOURLONG, coseigneur d’Orlhonac, licencié ès droits, avocat du roi au sénéchal de Rouergue, fils de Hugues de TOURLONG et de Judith de VALETTE, du Cuzoul. D’où, entre autres enfants (Cf. notice sur la famille de Tourlong) :
        IV - Arnaud de TOURLONG, seigneur d’Orlhonac, anobli en 1448, 1er consul de Villefranche en 1450 et 1480. x 1444 (en premières noces) avec Antoinette de LEVERON. D’où :
            V - Catherine de TOURLONG, x par contrat du 31 juillet 1481, avec dispense de parenté accordée par l’évêque de Rodez (A.D. Av. G 164), avec Pons VALETTE, seigneur de Labro, fils de Bernard, seigneur de Labro et de Cornusson, et de Gaillarde de Valette-Morlhon. D’où postérité (cf. infra).
        IV - Dona de TOURLONG, x 1425 avec Barthélemy de SELGUES, de La Guépie, fils de noble Géraud de Selgues et de Jeanne Gily. Le contrat fut reçu par Me Bathélemy Audiguier, notaire de Najac ; elle y est dite majeure de 12 ans et mineure de 25 ans, cite sa mère « nobla marsebelia Valeta » et son père « moss. Ramon detorlonc » dont elle reçut 400 livres tournois de dot, en présence entre autres témoins de ses frères Amalric nobilium virorum domini Amalrici militis domini de pariseto et Bernard Bernardi Valete domini de toloniaco , ainsi que de l’un de ses cousins du Cuzoul, Jacques Valette, prieur de Lieutades (A.D. Av. C 1079). D’où une fille unique :
            V - Sybille ou Cébélie de SELGUES mariée à noble Jean du RIEU, seigneur de Saint-Beauzille, par contrat du 2 juillet 1462 reçu par Gineste, notaire de Najac, auquel furent témoins nobles Jean de La Sarrette et Géraud de Selgues, respectivement beau-père et oncle de l’épouse. D’où postérité (cf. famille du RIEU). xx (/1462) avec Jean de LA SARRETTE. Présent au contrat de mariage de Sybille de Selgues en qualité de beau-père. D’où, entre autres enfants :
                VI - Bertrand de LA SARRETTE, licencié ès droits, 1er consul de Villefranche en 1498, juge royal de Sauveterre en 1512, dont postérité à Villefranche.
                VI - Marcébélie de LA SARRETTE, épouse de Déodat PATRAS, marchand de Villefranche et consul en 1489.
    III - Soubeyrane VALETTE, x avec Pierre GAFFUER (†/1425), noble, originaire de Gramond, veuf d’Alaxadie Gaffuer. Il dut décéder à la fin de l’année 1424, car le 12 janvier 1425 ses enfants se partageaient ses biens. D’où trois enfants :

        IV - noble Antoine GAFFUER, seigneur de Membre, paroisse de Gramond, qui avait pour tuteur noble Bernard Valette, seigneur de Toulonjac, qui l’assista lorsque, en 1440, résidant alors à Aubin, il dut vendre des biens légitimaires à son frère, noble Jean GAFFUER, pour faciliter l’entrée de celui-ci dans l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (acte reçu par Hugues Bonald, notaire de Rodez, A.D. Av. E 1674). Tous deux avaient pour sœur Cébélie GAFFUER, vivant en 1425 suivant une transaction passée entre les enfants de Pierre et de Soubeyrane Valette par-devant Me G. Barutel, notaire de Rodez (ibid. E 1424) voir Généalogie de la famille Gaffuer, in Bull. du Cercle généalogique du Rouergue, N°20 (1997). L’acte de vente de 1440 et le prénom Cébélie donnée à sa fille ne laissent aucun doute sur la filiation de Soubeyrane Valette.

    III - Amalric VALETTE (†/1435), seigneur de Parisot, de Gramond, Carcenac et autres lieux. Fils aîné de Pierre (On le dit né d’un premier mariage que Pierre Valette aurait contracté avec « Louise de Visinis » voir La Chenaye, op. cit. XIX, 410 ; Barrau, Doc. II, 378. Cette filiation est erronée car procédant de la confusion faite entre les Valette-Cuzoul et les Valette Parisot. Le fait qu’il ait été en possession de Toulonjac du vivant de son père prouve bien qu’il était fils de Sybille de Lhia puisque c’est par elle que cette seigneurie des Saumade entra dans le patrimoine des enfants de celui-ci. Amalric devait tenir son prénom de cet Aymeric (ou Amalric) de Juous, prêtre, témoin à un hommage rendu à l’évêque, le 10 avril 1346, devant la porte de l’église ou chapelle Notre-Dame de Mauriac, paroisse de Maleville (A.D. Av. G 907), probablement son oncle ou grand-oncle), mentionné dans l’hommage que celui-ci rendit au comte de Rodez en 1391, il était en possession de la seigneurie de Toulonjac en 1399, probablement par héritage des Saumade pour la majeure part et donation de son père pour d’autres parties, ainsi qu’il ressort de l’hommage qu’il rendit au roi le 9 juillet, le même jour que son père, à raison du lieu de Toulonjac tenu en fief franc et libre, avec ses dépendances et la partie « que tenaient autrefois les nobles seigneurs Gaillard Saumade et son fils Jean » et dans laquelle il y a « terrim, hospicia, casala, fortalicium, horte » et les parties qu’avaient dans ces lieux et ses dépendances noble Bernard de Rouget et autres acquises par son père Pierre Valette avec justice jusqu’à 60 sols (A.D. T&G. A 81) (Cité par Valady Châteaux, III, 134. Bernard de Rouget était petit-fils de Géraud marié, en 1332, avec Lucie de Saumade, fille de Gaillard Saumade et de Gaillarde Lo Vert Morlhon).
Il se démit de Toulonjac en faveur de son frère Bernard, sans doute à la suite d’une transaction passée entre eux sur les biens paternels le 17 décembre 1409. Héritier principal des seigneuries acquises par son aïeul et son père, dont Parisot et plusieurs terres en Rouergue, pour lesquelles il rendit hommage au comte de Rodez, le 27 décembre 1411 (A.D. T&G. A 83), il accrut lui-même le nombre de ses possessions, notamment par son mariage avec l’héritière des seigneurs de Gramond et de Carcenac, et par acquisition des fiefs de Cornusson et de Labro, près de Parisot. Il résidait à Rodez où il mourut, probablement peu de temps avant 1432, date de l’hommage de son fils Pierre au comte de Rodez, et sûrement avant l’année 1435, suivant l’acte de vente consenti le 23 juin par son fils Bernard en faveur de Prayme Valette, où il mentionné comme décédé
(Cet acte prouve donc qu’il ne fit pas son testament en 1463 comme on le dit dans les généalogies imprimée).
 x par contrat du 9 février 1397, reçu par Me Bonnet, notaire de Rodez, avec Sicarde LEVI, fille de Pierre LEVI, alias LEU, chevalier, seigneur de Gramond, Carcenac et autres lieux, bailli de l’évêque de Rodez en 1381 et 1383 (A.D. Av. E 737 et G 573), et de Lombarde de SAINT-PAUL (Pierre Leu, alias Levi ou Lévis, n’appartenait pas, comme on le prétend, à la descendance de Guy de Lévis, seigneur de Mirepoix. Il était issu d’une famille d’ancienne chevalerie du Bourg de Rodez). Héritière de feu son père, noble Sicarde « Lévis », avec l’autorisation de noble « Amaury » Valette, son mari, rendit hommage à l’évêque de Rodez, le 19 mars 1401 (n.st.) ; elle reconnaissait tenir de lui en fief franc, honoré et militaire le « mansum majorem d’Hiars » et en outre la moitié indivise avec lui du Mas-Comtal, le tout situé dans la paroisse de Flavin, puis, le même jour, le village du Mont sis en partie dans ladite paroisse (A.D. G 530 et G 953), hommage identique à celui que son père avait consenti en faveur de l’évêque, le 10 juillet 1383, à l’exception d’une maison et de la moitié de deux villages qu’il avait à Moyrazès ibid. G 951) (Cf. A. Colomb, Flavin, Subervie, Rodez, 1970, p. 148-149 et 174-175). D’où, entre autres enfants :
        IV - Pierre II VALETTE, qui suit.
        IV - Bernard VALETTE, auteur de la branche des seigneurs de Labro et de Cornusson (II-A).
        IV - Pierre II VALETTE, chevalier, coseigneur de Parisot, seigneur de Gramond, Carcenac et autres lieux. Il rendit hommage au comte de Rodez le 4 novembre 1432 (A.D. T&G. A 83), et le renouvela en faveur de Jean d’Armagnac, le 5 mars 1462 (ibid. A 86), pour les fiefs cohérités avec Bernard son frère de leur père Amalric. C’est sans doute en son nom et celui de Bernard qu’il confirma en 1448 les privilèges des habitants de Parisot, car dans la transaction sur les biens paternels passée entre eux, le 9 octobre 1465, chacun eut en partage la moitié de la seigneurie. Pierre avait déjà reçu les terres de Gramond et de Carcenac apportées par leur mère. Les deux frères possédaient aussi en indivision la maison paternelle de Rodez qu’ils vendirent en 1469. On rapporte que Pierre testa et mourut en 1494 au château de Parisot et fut inhumé dans l’église du lieu (Pierre Valette, né du mariage contracté en 1397 par ses parents, devait être fort âgé s’il est vrai qu’il mourut en 1494).
x par contrat du 27 juillet 1445, avec Marquise d’HÉBRARD, fille d’Arnaud d’Hébrard, baron de Saint-Sulpice, et de Marguerite de la Popie (D’après La Chenaye (XIX, 411) et Barrau. Il convient de noter toutefois qu’il existait une famille EBRARD établie au Bourg de Rodez, à laquelle pourrait appartenir cette Marquise, ou Marquèse, épouse de Jean Valette (cf. A. Sahut d’Izarn, Généalogies rouergates, p. 263-265). D’où, entre autres enfants :
            V - Jean VALETTE, chevalier, coseigneur de Parisot, seigneur de Gramond, Carcenac et autres lieux.  x par contrat du 7 juin 1467, connue depuis Raimond Leu, ou Levi, damoiseau, qui percevait des redevances dans le mandement de Moyrazès en 1304, ainsi qu’avant lui « son père et son aïeul et ses autres parents » (A.D. Av. G 948). Ce Raimond fut père de Déodat Levi (ibid. E 1470), chevalier, du Bourg de Rodez, coseigneur de Carcenac, qui rendit hommage à l’évêque de Rodez, le 1er avril 1321, pour des fiefs à Flavin et à Moyrazès (ibid. G 774), les mêmes que ledit Pierre, probablement son fils, reconnaît tenir de l’évêque en 1383. 

x avec Matheline RICARD de GOURDON de GENOUILLAC, fille de Jean RICARD, IIe du nom, coseigneur de Gourdon, seigneur de Genouillac et autres lieux en Quercy, et de Jeanne de RASSIOLS, dame de Vaillac. Dont postérité éteinte en ligne masculine au XVIIe siècle, fondue en 1648 dans la famille de VIGNES, de Puylaroque (Cf. La Chenaye, XIX, 411-414, Barrau, II, 380-382).

                                                         II-A Branche des seigneurs de Parisot, Labro, Cornusson, Lalbenque …
    Armoiries. Parti : au I, de gueules au gerfaut d’argent à la patte dextre levée, qui est de VALETTE ; au II, de gueules au lion d’or, qui est de MORLHON-VALETTE.
IV - Bernard VALETTE (†1481), damoiseau, coseigneur de Parisot, seigneurs de Labro, Cornusson et autres lieux. Attesté en 1435 comme fils de feu Amalric, chevalier, seigneur de Parisot et de Gramond (A.D. Av. E 1729) et cohéritier de celui-ci avec son frère Pierre, il eut en partage les terres de Labro et de Cornusson, ainsi que la moitié de la seigneurie de Parisot, à la suite de la transaction passée entre eux le 9 octobre 1465. Il avait succédé aux biens de leur mère à Flavin et Moyrazès, ainsi qu’il ressort de l’acte passé le 3 novembre 1444 devant Me Georges Barutel, notaire de Rodez, par lequel il fit vente à Guillaume Masnau, marchand de Rodez, du mansum majorem d’Yars, paroisse de Flavin, et de la moitié par indivis avec l’évêque du village du Mas Comtal, le tout au prix de 525 livres tournois (A.D. Av. G 954). Il rendit hommage au comte de Rodez, le 20 mars 1462 (A.D. T&G. A 86), pour les biens dont il fournit le dénombrement la même année (ibid. A 95), et testa au château de Parisot en 1481.
x par contrat du 6 mai 1445, avec Galharde de MORHLON-VALETTE, fille de Jean de MORLHON, alias de La VALETTE, seigneur de Sanvensa, Cabanes, Teulières et autres lieux, et de Lucie de BALAGUIER, celle-ci fille de Guisbert de Balaguier, seigneur de Salvanhac-Cajarc, et de Bertrande de Balaguier de Montsalès. D’où, entre autres enfants :
    V - Pons VALETTE, qui suit.
    V - Guillot I VALETTE (†1513), chevalier, seigneur de Cornusson. Il eut en partage la terre de Cornusson en vertu de la transaction sur les biens paternels passée avec son frère Pons, le 11 janvier 1500. x 1486 avec Jeanne de CASTRES (†1548), fille unique et héritière de Jean de CASTRES, seigneur de Saint-Beauzeille, en Albigeois, et de Catherine de BALAGUIER de Montsalès. D’où, entre autres enfants :
        VI - Guillot II de LA VALETTE (†1561), chevalier, baron de Cornusson, auteur des marquis de La Valette de Cornusson, marié en 1535 avec Antoinette de NOGARET, dont il eut entre autres enfants : François de LA VALETTE, baron de Cornusson, marié en 1563 avec Gabrielle de MURAT de LESTANG, d’où entre autres enfants un fils puîné, Jean de LA VALETTE, auteur des seigneurs marquis de La Valette-Chabriol (cf. La
Chenaye, XIX, 430-432), et
un fils aîné, Jean de LA VALETTE, qui continua la branche de Cornusson éteinte à la Xe génération avec      Jean Baptiste-Louis de LA VALETTE, marquis de La Valette, seigneur de Monteils, La Rouquette, Floyrac et autres places, décédé à Villefranche, le 25 avril 1725, après avoir vendu au marquis de Puylaroque les droits qu’il avait sur les châteaux de Parisot et de Cornusson (cf. La Chenaye, XIX, 424-430 ; Barrau, II, 391-397).

        VI - Jean de LA VALETTE-PARISOT (1494-1568), né en 1494 au château de Labro, reçu chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1515, Grand-Prieur de Saint-Gilles, puis Grand-Maître de l’ordre (1557-1568). Il fonda à Malte la cité de La Valette après avoir soutenu avec succès, en 1565, le siège de l’île par les forces navales de l’Empire Ottoman. Il mourut à Malte le 21 août 1568.
        VI - François de LA VALETTE (†1585), évêque de Vabres.

    V - Joachim de LA VALETTE, auteur des seigneurs de la Poujade puis de Viescamp-Pern, en Auvergne, maintenus nobles en 1667, éteints au début du XVIIIe siècle (cf. La Chenaye, XIX, 432-435).
    V - Pons VALETTE (†1501), coseigneur de Parisot, seigneur de Labro. Fils aîné de Bernard, il testa au château de Parisot, le 2 juillet 1501, par devant Me Géraud de Piery, notaire royal de Parisot, faisant des legs à ses fils, Jean, Guillot, Antoine, et instituant comme héritier universel son fils aîné Arnaud. Il mourut la même année et fut inhumé dans l’église du lieu.
x par contrat du 31 juillet 1481, avec Catherine de TOURLONG, sa cousine, fille d’Arnaud de TOURLONG, seigneur d’Orlhonac, et d’Antoinette de LEVERON (cf. supra). Une dispense de parenté leur fut accordée par l’évêque de Rodez (A.D. Av. G 164). D’où, entre autres enfants :
        VI - Arnaud VALETTE, qui suit.
        VI - Guillot VALETTE, chevalier de Rhodes.
        VI - Antoine de VALETTE, seigneurs de Montrozier. Décédé à Saint-Antonin et inhumé en la collégiale. x 1518 avec Valérie de SAUZET. D’où, entre autres enfants :
            VII - Olivier de (La) VALETTE, seigneur de Montrozier. x par contrat du 22 octobre 1555, reçu par G. Moysset, notaire de Rodez (A.D. Av. E 1541) avec Catherine de RODEZ, fille de Guillaume de RODEZ, seigneur de Montalègre, et de Jeanne de LA JUGIE. Dont postérité passée en Catalogne à la fin du XVIIe siècle (cf. La Chenaye, XIX, 422-424).
         VI - Arnaud (de LA) VALETTE (†1547), coseigneur de Parisot, seigneur de Labro et de Labadie. Fils aîné et héritier universel de Pons en 1501, il rendit hommage au comte de Rodez et fournit en 1503 le dénombrement de ses biens nobles (A.D. T&G. A 98). Il fit son testament, le 4 octobre 1547, par-devant Me Guillaume Raymond, notaire royal de Parisot, dans lequel il fait des legs à sa femme, à sept de ses fils, et institue comme héritier universel son fils aîné Robert. Il mourut la même année et fut inhumé dans l’église de Notre-Dame de Peneyrols, annexe de la paroisse de Parisot (Notre-Dame de Peneyrols, l’une des cinq églises de Parisot, d’après Touzery (op. cit., p. 604). x 1502 avec Béatrix de TORSIAC (†1576), fille de Raynaud de TORSIAC, chevalier, seigneur de Torsiac, en Auvergne. D’où, entre autres enfants :
            VII - Robert de LA VALETTE, coseigneur de Parisot, seigneur de Labro, Labadie et autres places, marié en 1557 avec Jeanne de MARTEL, dont descendaient, aux Xe et XIe degrés, Jean de LA VALETTE, seigneur de Lalbenque, Barthélemy (I) de LA VALETTE et Pierre-Joseph de LA VALETTE, ses fils, et François de LA VALETTE, sieur de Laval, chanoine de Cahors, son frère, maintenus dans leur noblesse par jugement rendu à Montauban par l’intendant Le Pelletier de La Houssaye, le 4 avril 1699, en vertu d’une production de titres remontant au testament de Pons Valette, en date du 2 juillet 1501 (BnF, ms. fr. 32 295, f°52).
Barthélemy (I) de LA VALETTE (†1740), baron de Lalbenque, seigneur de Parisot, Labro et Saint-Hilaire, auteur d’un mémoire généalogique de la maison de La Valette Parisot, dans lequel il se dit « à présent chef ayné de cette maison » (A.D. T&G. C 91), fut l’aïeul, de Barthélemy II de LA VALETTE (1726-1790), marquis de La Valette, baron de Parisot et de Lalbenque, seigneur de Labro, Saint-Hilaire et autres lieux, député de la noblesse du Quercy aux Etats généraux de 1789, avec lequel s’éteignit en 1790 la branche des seigneurs de Labro.

                                                                                           III-A Branche des seigneurs de Toulonjac, Ginals et Algouse.

        Armoiries de Bernard Valette, seigneur de Toulonjac (XVe siècle) Parti : au I, de gueules au gerfaut d’argent à la patte dextre levée, qui est de VALETTE ; au II, d’azur au lion d’or couronné du même, qui est de LHIA.
III - Bernard VALETTE, seigneur de Toulonjac. Fils puîné de Pierre et de Sybille de Lhia, fut marchand au Bourg de Rodez, où il possédait encore en 1448 une maison sise rue du Cour-Comtal (A.D. Av. E 1732). Il succéda à la plupart des biens provenant des Lhia et des Saumade, de sorte qu’il porta désormais, et transmit à ses descendants, les armes des Valette parties de celles des Lhia (un lion couronné) qu’il fit sculpter sur le linteau d’une vaste cheminée situées au rez-de-chaussée du château de Toulonjac, l’écu tenu à dextre par un homme armé d’une badelaire et à senestre par un homme sauvage tenant une bâton écoté (Contrairement à ce que dit Barrau (Doc., II, 386, en note), les armes des Valette ne sont pas celles que l’on voit dans l’église de Toulonjac, au-dessus de la porte de la sacristie ; il s’agit des armes de la maison de La Mothe-Monferrand dont était sans doute l’un des prieurs qui, à la fin du XVIe siècle, fit rebâtir l’église incendiée par les huguenots).
Il eut donc en partage la seigneurie et château de Toulonjac et divers fiefs à Maleville sans doute à la suite de la transaction passée entre lui et son frère aîné Amalric, le 17 décembre 1409, car, dès le début de l’année suivante, il se qualifiait seigneur de Toulonjac dans l’acte de reconnaissance consenti en faveur de l’évêque, le 15 janvier 1410 (n. st.), pour une maison à Maleville, avec colombier et réunie à celle attenante qu’il venait d’acquérir, ainsi que pour une parcelle de jardin sise dans les anciens fossés de Maleville ; dans un acte du mois de juin de la même année, il est mentionné avec son oncle Bernard Lhia et d’autres coseigneurs comme percevant des censives sur le village de Fargues situé dans la dite paroisse (A.D. Av. G 923). Il entreprit en 1421 la reconstruction du château de Toulonjac et se proposait en 1442 d’y ajouter des fortifications, mais les consuls de Villefranche, estimant qu’elles étaient préjudiciables à la ville, l’en empêchèrent et obtinrent à cet effet des lettres de la chancellerie de Toulouse « qui le firent inhiber de ne passer point outre » (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 368).
Plusieurs actes le montrent associé à son frère aîné dans la conduite des affaires familiales ou la défense d’intérêts communs, notamment lorsque tous deux sont tenus, en 1415, de rendre les comptes de tutelle de feu leur père, tuteur de leur neveu Jean Valette (A.D. Av. E 1613), et vers 1420, quand ils sont en procès contre les consuls du Bourg de Rodez (ibid. E 1628). En 1425, il est aux côtés d’Amalric à la signature du contrat de mariage de leur sœur Marcébélie (ibid. C 1079). Mais en 1440, son frère étant décédé, c’est à lui que revint la charge d’assurer la tutelle de leur neveu Antoine Gaffuer (ibid. E 1674). Il fit son testament en 1465, par lequel il fonda deux chapellenies, l’une dans l’église du couvent des Pères de la Mercy de Maleville, l’autre dans l’église du SaintSépulcre de Villeneuve, et exprimait sa volonté d’être inhumer en l’église de Maleville.
x par contrat du 27 décembre 1407, avec Sybille de BELCASTEL, fille de Gailhard de BELCASTEL, seigneur de la Pradelle, près Rignac, et de Mascaronne ADHEMAR, de Thorène (Celle-ci probablement fille de Jean Adhémar, chevalier, de Jouëls, coseigneur de la Bessière, Thorène et autres lieux, et d’Hélène de Thorène, alias de Torenne). D’où Pierre VALETTE, qui suit.
xx avec Hélène de ROUGET, fille de Bernard de ROUGET, seigneur de Nauviale, et de Fleurette de BALAGUIER (Son cousin, Pierre de Lhia, seigneur de Ginals et coseigneur de Toulonjac en 1449, avait épousé Bertrande de Rouget, sœur d’Hélène cf. Barrau, Doc., III, 444), dont il semble n’avoir pas eu d’enfants.
    IV - Pierre VALETTE (†/1498), seigneur de Toulonjac, Ginals et autres lieux. Héritier des fiefs de son père, puis de celui de Ginals probablement après la mort de son cousin Pierre de Lhya, il est qualifié seigneur de Toulonjac et de Ginals lorsque, en 1478, il intervient en qualité de 1er consul de Villeneuve, pour soi et les autres consuls, dans un conflit avec l’évêque de Rodez auquel la communauté de Villeneuve refusait d’honorer le droit d’albergue qui selon la coutume lui était dû (A.D. Av. G 936). A Saint-Rémy, le 3 février 1483 (an. st.), il rendit hommage à l’évêque pour ses possessions à Maleville (ibid. G 925 et G 956).
    x 1447 avec Yolande de GENEBRIÈRES, fille unique de Pierre de GENEBRIÈRES, seigneur d’Algouze, et de Catherine de MANCIP. Elle lui apporta tous les biens de sa famille, dont le fief d’Algouze.
    xx avec Hélène de LESCURE, fille d’Olivier de LESCURE, seigneur de Corbières, et veuve de Pierre VALETTE, seigneur du Cuzoul, qu’elle avait épousé en 1466. Il ne semble pas qu’il eut des enfants de ce second mariage (D’après Barrau (Doc., II, 387) et Valady (Châteaux, II, 325-326), Hélène de Lescure aurait eu de son second mariage deux filles, Miracle et Elisabeth, ce qui n’est pas possible. Valady dit justement que Miracle épousa en 1454 Jean II de Galard de Brassac et lui apporta des droits sur le Cuzoul ; il est donc évident qu’elle ne pouvait pas être la fille de Pierre, seigneur de Toulonjac, et d’Hélène de Lescure, puisque cette dernière avait épousé en premières noces Pierre, seigneur du Cuzoul en 1466. En fait, elle était sœur dudit Pierre du Cuzoul et fille de Fortanier Valette, seigneur du Cuzoul. Quant à Elisabeth, il est permis de douter qu’elle ait épousé Jean de Cadrieu, comme on le prétend sans doute parce que les Cadrieu eurent ensuite des droits sur le Cuzoul, mais on sait qu’ils les avaient acquis des Galard, par achat en 1509 ; d’autre part, on ne trouve pas cette alliance dans la généalogie bien connue de cette famille (cf. notice des Valette-Cuzoul, branche I-B, XIe degré). D’où, entre autres enfants nés du premier lit :
        V - Antoine VALETTE, qui suit.
        V - Cécile VALETTE, x avec Antoine de MURAT, seigneur de Loupiac (canton de Capdenac).
        V - Marguerite VALETTE, x avec Géraud de MONTAL, seigneur de Bresson, en Auvergne (Géraud de Montal devait être un cadet de cette maison de Montal, en Auvergne, peut-être descendant de cet autre Géraud de Montal, baron de Roquebrou, dont la fille Isabel avait épousé, vers 1400, Marquès III de Cardaillac, seigneur de Brengues, Montbrun, Foissac, et autres lieux).
        V - Marguerite VALETTE, x en 1473 avec Bertrand de MOLCEU, dit de MARCILHAC, seigneur de La Bastide-Capdenac. Dont postérité.
        V - Antoine VALETTE, chevalier, seigneur de Toulonjac, Ginals, Algouze et autres lieux. Il était en possession des biens de sa maison dès 1498, ainsi qu’en témoigne le lauzime qu’il consentit le 18 décembre pour la vente d’un village à Artigues et une pièce de vigne à Maleville (A.D. Av. G 924). Outre les châteaux et seigneuries de Toulonjac, Ginals et Algouze, il avait hérité, tant du côté paternel que maternel, de nombreux fiefs dans les environs, notamment le village des Planhes, en la paroisse de Villeneuve, où, exposait-il au juge royal de Villeneuve, le 27 juin 1510, il avait avec Jean Hucbal, bourgeois de Villeneuve, juridiction et seigneurie, avec chasse et bans (ibid. G 939). Il se qualifie chevalier, seigneur de Toulonjac et de Ginals dans son testament fait au château de Ginals, le 14 juillet 1517, par lequel il lègue Ginals à sa veuve Bertrande de La Valette, l’instituant son héritière usufruitière si elle ne peut s’entendre avec son héritier, et nomme comme exécuteurs testamentaires noble Antoine de Lescure, seigneur de Lescure, Jean de La Valette, seigneur de Parisot, son gendre, et Bertrand de Marcilhac, seigneur de La Bastide-Capdenac (Cf. Valady, Châteaux, III, 491). Il mourut sans doute peu de temps après avoir fait un codicille en 1518 et fut inhumé dans l’église de Toulonjac. Il avait fondé deux chapellenies, l’une en l’église de Villefranche, l’autre en l’église de Toulonjac, celle-ci dotée de rentes à Saint-Rémy et Villeneuve, et plusieurs grand-messes en la chapelle Notre-Dame de l’église Saint-Amans de Rodez fondée par ses ancêtres.
x 1487 avec Bertrande VALETTE, fille et héritière de Pierre VALETTE, seigneur du Cuzoul, et d’Hélène de LESCURE. D’où, entre autres enfants :
            VI - Guillot VALETTE, qui suit.
            VI - Cécile VALETTE, x, par contrat du 25 février 1504, avec Jean VALETTE, seigneur de Parisot et de Gramont, fils d’autre Jean et de Matheline Ricard de Gourdon de Genouillac.
            VI - Marie VALETTE, x 1532 avec Pons de LHYA, seigneur de Camboulan.
            VI - Antoinette VALETTE, x 1527 avec Antoine d’AGENS, seigneur de Loupiac, fils d’autre Antoine d’Agens, écuyer, seigneur de Loupiac et d’Arcanhac, coseigneur d’Arnac, et de Marguerite de Morlhon. Le 23 février 1531, Antoine d’Agens testa en faveur de son frère cadet Jean, qui continua la descendance des seigneurs de Loupiac (J.-L. Déga et G. Rigal-Saurel, « Famille d’Agens », in Bull. du C.G.R., N°57 -2006).

            VI - Guillot VALETTE, écuyer, seigneur de Toulonjac, Ginals, Algouze, coseigneur du Cuzoul et autres lieux. Il fut le premier à dissiper le patrimoine de sa maison pour soutenir le faste de son train
de vie et payer ses dépenses de guerre, notamment par la vente de Ginals consentie en 1522 en faveur de Pierre de Rome (Valady, Châteaux, III, 492), et par celle d’une partie de la seigneurie de Toulonjac en faveur de Guillaume de La Roche, alias de Roqua, docteur ès droits et avocat, 1er consul de Villefranche en 1520. Il dut décéder avant 1552, date de vente de Toulonjac par son fils (Néanmoins un doute subsiste, car, si l’auteur de l’inventaire sommaire de la série G n’a pas commis d’erreur, il pourrait s’identifier avec ce « Guillaume Valette, seigneur de Toulonjac », témoin à Villefranche, le 14 mars 1559 (an. st.), à l’acte de reconnaissance féodale consenti à l’évêque par Me Jean du Rieu, conseiller en la sénéchaussée (A.D. Av. G 928) ; en ce cas, il aurait cédé ses biens à son fils au moins huit ans auparavant).
        x 1528 avec Catherine de TURENNE, fille d’Annet de TURENNE, baron d’Aynac, lieutenant-général de l’Artillerie de France, et de Jacquette RICARD de GOURDON de GENOUILLAC, mariés en 1495.
        xx 1533 avec Marguerite de GONTAUT, dotée de 3000 livres, fille d’Antoine II de GONTAUT, seigneur de Cabrerets et autres places, et de Marguerite de JEAN de SAINT-PROJET, mariés en 1486.
           D’où, entre autres enfants du premier lit :
                VII - Annet VALETTE, qui suit.
                VII - Jeanne VALETTE, x avec César de DURFORT, seigneur de La Roque, en Quercy.
                VII - Balthazarde VALETTE, citée en 1552, lors de la vente de Toulonjac, x avec Robert de JAUFRAY, seigneur de la Motte, en Quercy.
                VII - Catherine VALETTE (Elle aurait épousé Pierre de Valette, « petit-neveu de Vezian Valette, Fondateur de la Chartreuse de Villefranche », d’après La Chenaye (XIX, 437) et Barrau (II, 388), alors que d’après G. Rigal Saurel, qui paraît avoir raison, c’est d’Olivier Valette, mort avant 1567, dont elle était l’épouse (Mém. de la Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue (2004), p. 138). , x avec Pierre ou mieux Olivier VALETTE, de Villefranche, dont elle était veuve le 3 janvier 1568 (cf. branche IV).
                VII - Annet VALETTE (†1562), seigneur de Toulonjac, Algouze et autres lieux. Il acheva de dissiper le reste du patrimoine hérité de son père, bien qu’il eût succédé aux biens des Valette, seigneurs de Mondalazac, ses lointains cousins. Pour satisfaire ses créanciers, il se vit contraint, en 1552, par-devant Me Amans Albaret, notaire de Villefranche, de vendre à Jean de Guirard, juge de Millau, le château et place de
Toulonjac avec ses dépendances au prix de 1830 livres que l’acquéreur lui paya en grande partie par cession en sa faveur de la Borie ou métairie dels Agens, en la paroisse de La Madeleine-Saint-Mémory (A.D. Av. E 796 et Valady, Châteaux, III, 136. La métairie dels Agens figure au cadastre de 1518, gache de la Fon, sous le nom de « lo noble Annet Valeta », et comprenait entre autres une maison avec jardin et une petite vigne (A. Ancourt, La Madeleine-Saint-Mémorry, Villefranche-de-Rouergue, 1941, p. 32-33). Rallié à la Réforme, il fut l’un des principaux chefs des calvinistes du Rouergue et fit l’objet avec eux d’une condamnation à mort par contumace prononcée en 1562 par le présidial de Rouergue « pour crime de lèze majesté divine et humaine, voleries, prise et invasions de villes du roy notre syre, saccagements de temples et églises et maisons privées, meurtres et autres crimes divers » dont ils étaient coupables (E. Cabrol, Annales de Villefranche, II, 11 et 15-21). Il périt en 1562. Il fit partie, en effet, de la centaine de calvinistes qui, sous le commandement de Raymond de Gautier, seigneur de Savignac, s’emparèrent du château de Graves au mois d’avril de ladite année. Ils y furent assiégés par les catholiques auxquels ils furent contraints de rendre leurs armes, le 1er décembre suivant et, malgré l’assurance qu’ils avaient obtenue d’avoir la vie sauve, ils furent massacrés dès leur sortie (Ibidem, II, 22-24 et Valady, Châteaux, III, 261-265. Sa mort à Graves étant attestée par plusieurs mémoires, il ne pouvait donc pas se trouver au siège de Malte en 1565, comme d’aucuns le prétendent cf. La Chenaye, XIX, 437 ; Barrau II, 388).
x avec Marguerite de BARASC, fille du seigneur de la Rouquette (On la dit à tort fille de Louis de Barasc, seigneur de la Rouquette (paroisse de Puechmignon), et d’Isabeau de Peyrusse, car celle-ci, fille d’Adrien de Peyrusse, seigneur de La Caze, et de Jacqueline d’Agens de Loupiac, épousa, par contrat du 4 novembre 1588, Denis, et non pas Louis, de Barasc, seigneur de la Rouquette (BnF, ms. fr. 32 296, f°382), donc vingt-six ans après le décès d’Annet Valette. Marguerite de Barasc était probablement sœur de Guillaume de Barasc, seigneur de la Rouquette, marié en 1552 avec Béatrix du Rieu, de Najac). D’où un fils et une fille :
                    VIII - Jean VALETTE (†1631), écuyer, seigneur de Toulonjac. x par contrat du 29 janvier 1574, avec Anne de GUIRARD (†1626), fille de François de GUIRARD (†1563), seigneur de Toulonjac, conseiller garde sceau au sénéchal et présidial de Rouergue (Fils cadet de Jean de Guirard, juge de Millau, et de Louise de Montcalm, il fut massacré par les huguenots en 1563, avec son beau-frère Durand de Pomayrols, conseiller au même siège, époux d’Anne de Guirard, alors que tous deux se rendaient à Rodez pour négocier la paix entre les catholiques et les calvinistes  :E. Cabrol, Annales de Villefranche, II, 26-27)., et de Françoise de LA ROCHE, celle-ci fille d’Aymeric de LA ROCHE, docteur ès droits, conseiller au sénéchal de Rouergue, 1er consul de Villetranche en 1527 et 1539, et de Madeleine IMBERT. Par son mariage, Jean Valette rentra en possession du patrimoine de sa famille à Toulonjac démembré successivement par Guillot et Annet au profit de Guillaume de La Roche et Jean de Guirard, respectivement aïeuls maternel et paternel d’Anne de Guirard. Il est qualifié « baron de Toulonjac » en 1579 lorsque, écuyer ordinaire du roi Henri III, il obtint par lettres royaux la cassation d’une vente frauduleuse d’un pré dans le fief de Toulonjac où il dit avoir haute, moyenne et basse justice, et pour lequel, à l’instar de ses prédécesseurs, il a rendu hommage au roi en 1574, étant encore mineur, par Me Antoine Hérail, son procureur et administrateur. Il ne put empêcher la vente de Toulonjac qui, pour satisfaire ses créanciers, fut décrétée en faveur du conseiller Guillaume de Soulages le 6 juin 1586. Malgré l’offre de rachat en sa faveur de Françoise de La Roche, sa belle-mère, et de Marthe de Guirard, sa belle-sœur, l’adjudication aux héritiers Soulages fut confirmée par arrêt du parlement de Toulouse du 2 mars 1589 et lui fut signifiée le 1er avril suivant. Anne de Guirard décéda sans postérité le 13 juillet 1626 et Jean Valette, dernier mâle de sa branche, lui survécut jusqu’au début de l’année 1631 (Valady, Châteaux, III, 138-140).
                   VIII - Jeanne VALETTE, dame d’Algouze. x par contrat du 24 novembre 1578, avec Antoine ENJALBERT, seigneur de Teulières.
xx avec Olivier de LORMÈRE (ou de LESCURE ?). Héritière d’Algouze, Jeanne Valette eut deux fils de son premier mariage. L’aîné, noble Antoine Enjalbert, seigneur d’Algouze, qui à l’instar de sa mère prétendait avoir des droits sur Toulonjac, fut chargé de relever les nom et armes des Valette ; marié en 1600 avec Marie de Moret de Montarnal, il n’eut qu’une fille, Marguerite d’Enjalbert-Valette, qualifiée « seigneuresse de Toulonjac, Algouse et autres places » dans le titre des chapellenies de Saumade et de Lescure consenti en 1693 en son nom par son époux, noble Pierre de Maynier, écuyer, sieur de Varennes (A.D.Av. E 1581). Le second fils, François, fut père de Jean d’Enjalbert-Valette, écuyer, seigneur d’Algouze, décédé sans postérité en 1703, qui nomme Paul de Barasc « son cousin » dans un premier testament, du 27 janvier 1692, par lequel il l’institue son héritier (Cf. Valady, Châteaux, II, 409 et III, 519-521).
                    

   IV-A Branche de Villefranche.

 Arnaud Valette, fils de Bernard et de Catherine de Jouaus, est considéré dans les généalogies imprimées comme l’auteur de la branche dite de Mondalazac (cf. La Chenaye, XIX, 438-440, et Barrau, II, 382-384). On lui donne les qualifications de damoiseau et de seigneur de Mondalazac, et à certains de ses descendants celle de chevalier. En fait, les actes authentiques révèlent une tout autre réalité. Ils mettent en évidence, une fois encore, la confusion faite entre les Valette-Cuzoul et les Valette-Parisot, de sorte que l’on trouve mêlés dans la descendance d’Arnaud des individus de l’une et de l’autre famille, la plupart alliés à des filles de la noblesse alors qu’il s’agit parfois de roturières dont le patronyme ayant été déformé suggère le contraire. Les actes du XVe siècle, compilés par A. Ancourt (A. Ancourt, Nouvelles chroniques villefranchoises, 3ème série, 1973, p. 171-201).et l’analyse du cadastre de Villefranche dressé en 1518 pour le XVIe siècle (cf. infra La localisation des résidences des Valette et des familles alliées a été réalisée grâce aux remarquables travaux de Mme Gabrielle Bonnet, Une bastide du Sud-Ouest / Inventaire des propriétés bâties / 1518-1652. Edition de Société des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, 2007), sont à la base de la documentation dont on dispose pour tenter de reconstituer la descendance d’Arnaud. Il en ressort d’abord que celle-ci, restée roturière et dont la résidence principale était située dans la gache de la Fontaine, appartient à la bourgeoisie marchande de la ville et y noue ses alliances matrimoniales, dont certaines se trouvent effectivement mentionnées dans la généalogie de cette prétendue branche de Mondalazac, alors que d’autres s’avèrent erronées et concernent manifestement des Valette Cuzoul. On constate en outre que la plupart des mariages contractés par les descendants d’Arnaud dont on est sûr le sont dans un cercle restreint de familles déjà unies entre elles par des liens matrimoniaux ou possédant des immeubles voisins, exerçant les mêmes activités, investies des mêmes charges, usant des mêmes prénoms ou se les transmettant (cf. VALETTE-Parisot-tableau II). Ce sont autant d’indices qui sont ici utilisés pour tenter de combler les lacunes d’une généalogie qu’il n’est guère possible d’établir avec certitude durant les XVe et XVIe siècles en raison de l’insuffisance d’actes plus explicites, mais aussi de la présence d’autres Valette établis alors à Villefranche, notamment leurs proches parents sortis comme eux de Rieupeyroux. En conséquence, ce qui suit doit être considéré comme une approche où certaines alliances ne sont que présumées, de même que certains degrés de filiation, dans l’attente d’un dépouillement exhaustif des minutes notariales susceptibles de les confirmer ou infirmer ; les dates de mariage sont indiquées en italique comme étant plausibles compte tenu d’un écart minimum entre deux générations de l’ordre de vingt-cinq ans (âge de la majorité) ou d’une généalogie mieux documentée de la famille de l’épouse.
II - Arnaud VALETTE, marchand et bourgeois de Villefranche. Il est mentionné avec son frère Pierre comme fils de Bernard, notaire de Maleville, dans des actes de 1381 (A.D. Av. 3E 3239). En 1405, il fut nommé exécuteur testamentaire de son frère Pierre et, en 1410, il transigea avec son neveu, Amalric Valette, au sujet d’un procès qu’ils avaient ensemble pour des biens paternels (La Chenaye, XIX, 438). Marchand et bourgeois de Villefranche, il fut investi à plusieurs reprises des fonctions consulaires, au 2e rang en 1390 (A.D. Av. C 1528) et en 1397 (ibid. G 918), au premier rang en 1406, puis de nouveau au second rang en 1410.
x 1381 avec Prohense SOL, alias SOLI, fille de Pierre Sol, marchand et bourgeois de Villefranche. Le 9 février 1380 (an. st., donc en 1381), son père lui avait donné en dot la somme de 550 florins d’or, un lit avec ses accessoires et les vêtements nuptiaux traditionnels (A.D.Av. 3E 3239) (Cet acte compilé par Ancourt (op. cit., p. 176) contredit donc les généalogies imprimées dans lesquelles son épouse est bien prénommée Prohense, mais dite à tort fille de « Pons d’Agens, seigneur de Loupiac et de Calcomier et de Jeanne de la Roque-Toyrac » en fait, Jeanne Roque, de Villefranche). Peu après son mariage, Arnaud avait constitué une société d’achat et de vente en commun avec son beau-frère Jean Sol et Pons Vital, dans laquelle il apportait 1000 florins d’or et ses deux associés respectivement 1800 et 200 florins (ibid. 3E 3237). Plusieurs actes témoignent de ses activités à Villefranche reconnaissances de dettes souscrites à son profit, baux à cheptel, etc. et de ses acquisitions foncières, notamment de vignes au terroir d’Ussel en 1382 et 1383 (ibid. 3E 3252) (Actes cités par Ancourt, op. cit., p. 176-177. Jean Sol, alias Soli, riche marchand, 3e consul de Villefranche en 1388, avait épousé en premières noces Jeanne Colom, fille de noble Bernard Colomb, trésorier du domaine ; en 1430, il fit donation de terres qu’il avait au Puech en faveur de son neveu Jean Colomb, fils de Bernard et de Marguerite de Tourlong, et frère de Rose Colomb qui épousera Jean Valette, petit-fils d’Arnaud. Pons Vital devait être apparenté aux Valette, car peut-être père de Jean et Douce Vital, frère et sœur nommés pour un legs de 20 sols dans le testament de Vezian Valette en 1450).
D’où, entre autres enfants (On ne retiendra pas ici Jacques que les généalogies imprimées lui attribuent pour second fils et serait père de Pierre. Il est évident que ce Jacques de Valette, damoiseau, seigneur de Mondalazac, est un Valette-Cuzoul (cf. notice sur cette famille, branche I-B, IXe degré). En revanche il se peut en effet qu’il ait eu une fille Jeanne qui testa et fonda un obit dans l’église paroissiale de Villefranche en 1439, mais on n’a pu identifier ce Jacques de Lauzières qui aurait été son époux) :
    III - Pierre VALETTE, qui suit,
et probablement,
    III - Guillaume VALETTE, marchand et bourgeois de Villefranche (On peut le confondre avec cet autre Guillaume Valette vivant à Villefranche à la même époque, proche parent de Vezian Valette, marié avec Jeanne Vernhes, et qui exprimait son désir d’être inhumé dans l’église des Cordeliers lorsqu’il testa en 1465 cf. notes sur la descendance d’Antoine Valette, notaire).… C’est peut-être lui qui fut 2e consul en 1438. Il aurait épousé Delphine de FERRAND dont il n’eut point d’enfants (Dite fille de « Jean Ferrand et de Susanne de Dauner », probablement de la famille de ce Guillaume Ferrand, habitant du Bourg de Rodez, assigné en 1360 au paiement des droits de franc-fief voir A.D. T&G. A 168).
    III - Jeanne VALETTE, qui fonda un obit dans l’église de Villefranche et testa en 1439.
    III - Pierre VALETTE, marchand et bourgeois de Villefranche. Sans doute établi gache de la Fontaine, en possession des immeubles importants formant le coin de la rue Droite du Pont et de la ruelle du Molinet (actuelles rues de la République et du Palais), dont Dordé et Olivier Valette, héritiers de Bernard Valette, seront propriétaires en 1518 (Cadastre de La Fon, f° 46, articles 1 et 2. Cf. infra) Sa filiation semble correcte en raison de son prénom qu’il pourrait tenir soit de son oncle Pierre, seigneur de Parisot, soit de son aïeul maternel Pierre Soli.
x (ca 1400-1410) avec Valgude POLIER, fille de Rigal POLIER (†/1419), marchand et bourgeois de Villefranche, 4e consul en 1400, et de Pétronille Del CROS. Elle était sœur de Jean Polier, marchand, qui fut 4e consul en 1440 et en 1456 (Cf. A. Ancourt, op. cit., p. 5-16. La famille Polier, propriétaire du domaine d’Ordiget, en la paroisse de La Madeleine-Saint-Mémory, possédait en 1518, et sans doute avant, deux immeubles gache de la Fontaine, proches de ceux des Valette, car l’un sis au coin des rues de la République et du Cluzel, l’autre rue de la République, entre les rues du Cluzel et de Camille Roque (Cadastre de La Fon, f°3, art. 1 et 2) D’où, entre autres enfants :
        IV - Jean VALETTE, qui suit,
et peut-être,
        IV - Pierre VALETTE, chanoine du chapitre de Villefranche.
        IV - Jean VALETTE, marchand et bourgeois de Villefranche. Il aurait fondé un obit dans l’église de Villefranche par un acte du 7 juin 1486 qui donne le nom de sa femme.
x (ca 1430-1440) avec Rose COLOMB, fille de noble Bernard COLOMB (†/1428), procureur du roi, et de Marguerite de TOURLONG (La Chenaye a tort lorsque, citant l’obit de 1486, il ajoute que c’est par cet acte « que l’on apprend qu’il avait épousé Rose de Colomb, fille de Bernard, & d’Aygline de l’Olmie » (XIX, 439) ; il y eut bien un Jean Colom, de la branche des seigneurs de La Capelle-Bleys, marié à Jeanne d’Olmières, mais tous deux morts jeunes et sans enfants vers 1530, de sorte que la famille d’Olmières, alias d’Ulmières, réclama le remboursement de la dot de Jeanne à Claude Colom, époux d’Antoinette Dardenne, frère et héritier de Jean (A.D. Av. 3E 2834, communiqué par A. Colomb). En fait, Jean Valette et Rose Colomb étaient proches parents. Bernard Colomb, fils d’autre Bernard Colomb, trésorier du domaine du roi et anobli en 1383, avait pour sœur Jeanne Colomb, épouse de Jean Soli, le beau-frère d’Arnaud Valette. Il avait épousé en premières noces Marguerite de Tourlong, sœur de Raymond de Tourlong, avocat du roi, marié avec noble Marcébélie Valette, lesquels eurent entre autres enfants autre Rose de Tourlong, épouse de Jean Solages, bourgeois de Villefranche). D’où :
            V - Bernard VALETTE, qui suit.
            V - Déodat, ou Dordé, VALETTE, chanoine de Villefranche. Il vivait encore en 1518, comme en témoigne le cadastre où il est inscrit avec son neveu son nebot Olivier Valette (Le cadastre de 1518 prouve donc qu’Olivier n’était pas frère de Déodat et fils de Jean et de Rose Colomb, comme le dit La Chenaye (XIX, 439), comme héritier de Bernard Valette, probablement son frère, de l’immeuble situé gache de la Fontaine, faisant le coin des rues Droite et du Moulinet, et de l’immeuble contigu, rue Droite, ayant appartenu à Pierre Valette, dit Castela (La fon, f°46, art. 1 et 2), enfin d’un ouvoir sous la maison d’Amalric Boysso faisant le coin de la rue Droite du Pont et de la rue Basse de Saint-Jean, en la gache de l’Eglise, qui passera à Jean Valette, marchand (ibid., art. 5).
           V - Guine VALETTE. x (ca 1480) avec Noël RAMARD, docteur en médecine, médecin ordinaire du roi, 1er consul de Villefranche en 1495 et 1507. Noël (ou Nadal) Ramard, médecin, possesseur de biens nobles en Rouergue, dont il fournit le dénombrement en 1503 (A.D. T&G. A 98), est inscrit au cadastre de 1518 comme propriétaire de plusieurs maisons situées gache du Gua, qui passeront à son fils Jean, dont un important immeuble allivré 130 livres, sis entre la rue de Grabde et trois ruelles, actuelles rues du Sénéchal, de Rouziès-Labastide, du Juge Mage et de Guillaume de Garrigues où donne une porte en arc plein cintre, aujourd’hui murée, surmontée d’une pierre sculptée aux armes parlantes des Ramard : un rameau arraché, accosté de deux étoiles, une en pointe à dextre et une en chef à senestre, et une bande brochant sur le rameau chargée de trois étoiles (Gua, f°73, art. 1). D’où, entre autres enfants :
                VI - Jean RAMARD, licencié ès droits. Héritier de son père, d’après le cadastre de 1518, il fut père de Noëlle RAMARD qui épousa, par contrat du 24 mars 1544, passé devant Amans Boyer, notaire d’Auzits, noble Jean de BUISSON, alias BOYSSON, seigneur de Lestarde, près de Figeac, lequel donna quittance de la dot de sa femme, le 17 juin 1556 par-devant le même notaire, à « M. Me Jean Ramard, licencié ez droits, seigneur et baron de Foissac, fils et héritier de feu noble Noël Ramard, médecin ordinaire du Roy » (A.D. T&G. C 84).
                VI - Noëlle RAMARD, x (ca 1500) Jean II POMAYROL, maître de la Monnaie, 3e consul de Villefranche en 1523, 2e consul en 1538. Fils d’autre Jean POMAYROL, qui fut nommé maître de l’atelier monétaire de Villefranche en 1489 et l’administra pendant dix-huit ans, Jean Pomayrol, deuxième du nom, succéda à son père et prit possession de l’atelier en 1513. Il était frère de Martra Pomayrol, mariée en 1503 à Pierre Babard, fils de Géraud Babard, marchand et bourgeois de Villefranche, et résidait gache du Gua, où il possédait plusieurs biens, dont la maison portée à son nom dans le cadastre dressé en 1518 comme faisant le coin de la rue Droite du Pont avec la rue de Grabde actuelles rues de la République et du Sénéchal (Gua, f°14, art. 1). Nommé maître de la Monnaie de Morlaas en 1528, il demeura toutefois attaché à Villefranche, comme en témoigne la charge de 2e consul qu’il exerça en 1538 (U. Cabrol, Histoire de l’atelier monétaire royal de Villefranche-de-Rouergue, Villefranche-deRouergue, 1913, p. 43-45). ; dans les environs de la ville, il avait acquis de Pierre Colom, dit le Vieux, l’important domaine de Malirat, par acte du 28 juin 1536 et au prix de 4 500 livres. Sa maîtrise en Béarn, ayant mal tournée, fut cause de sa ruine ; criblé de dettes, il mourut en prison et Noëlle Ramard, devenue veuve et son héritière, fut contrainte de revendre Malirat en 1549, par décision de justice pour satisfaire ses créanciers (Cf. Valady, Châteaux, III, 271-273 ; Pierre Colom, dit le Vieux, acquéreur de Malirat en 1518- 1529, était fils de Jean, seigneur de la Capelle-Bleys, et de Catherine Sardon). Le couple eut une fille, Marie POMAYROL, mariée vers 1530 à noble Pierre COLOM, garde de la Monnaie en 1535-1536, puis maître en 1540-1543, neveu dudit Pierre, le Vieux, et fils aîné de Jean COLOM, et de Marie CAUSSE (A.D. Av. E 796) (A la suite de ces alliances Valette-Ramard-Pomayrol, plusieurs membres des familles apparentées exercèrent diverses charges importantes à l’Atelier monétaire de Villefranche, notamment celles de maître (ledit Pierre Colom et ses frères Pierre, dit le Jeune, et Pierre, dit Pichotier), de garde (Géraud Valette en 1550), de contre-garde (Jacques Valette en 1517) et d’essayeur (Jean Colom en 1550). On ne sait si Pierre RAMARD, prieur de Saint-Chaffre, résidant à Villefranche, était l’un des fils ou un frère de Noël Ramard. Il est inscrit au cadastre de 1518 comme propriétaire de plusieurs immeubles, dont une grande maison, gache de la Fontaine, ayant appartenu à Jean Vedel, « dans laquelle il y a une vis de pierre », allivrée 80 livres, faisant actuellement le coin de la rue Teinturier et de la place Bernard Lhez (La Fon, f°32, art. 1), qu’il transmettra à noble Pierre Colom, dit le Jeune, maître de la Monnaie de Villefranche en 1537, fils de Jean Colom et de Marie Causse (La Fon, f°151, art. 1).

Vivant à la même génération :
           V - Pierre VALETTE, dit Castela. Il pourrait être frère des précédents car, décédé sans postérité, il est mentionné dans le cadastre de 1518 comme ayant possédé la maison sise rue Droite, confrontant avec celle de Bernard, allivrée 53 livres, mutée sur Déodat et Olivier Valette (La Fon, f°46, art. 2). Le surnom Castela qui lui est ici donné serait-il le patronyme de son épouse ?
           V - Bernard VALETTE (†/1518), marchand et hôte de Villefranche. On présume qu’il était fils de Jean en raison de son prénom qu’il pourrait tenir des Colomb. Sans doute décédé peu de temps avant la confection du cadastre de 1518, il y est inscrit comme ayant été propriétaire, gache de la Fontaine, de la maison avec deux pouvoirs faisant le coin de la rue Droite avec la ruelle du Moulinet, le tout allivré 106 livres et confrontant, rue Droite, avec la maison de Pierre Valette (La Fon, f° 46) ; on sait en outre, par un acte du 19 février 1468, qu’il avait un jardin confrontant avec le pont et une « bonde », près de la porte du Guiraudet, baillée à cens par les consuls à Barthélemy de Saint-Just (A. Ancourt, Villefranche, ville fortifiée, Rodez, 1980, p. 85).. Investi de la charge de 4e consul de Villefranche en 1482, il est qualifié d’hôtelier hoste lorsque, le 30 avril 1465, il est témoin à la remise à Jean Arnal des habits et armement de franc-archer de la ville (U. Cabrol, Mém. de la Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, 1927, p. 243-244), et, c’est dans son auberge que, le 8 octobre 1484, fut donné le procès-verbal d’exécution d’un arrêt du parlement de Toulouse maintenant Jean Solages en la propriété du moulin de Guiraudet (A. Ancourt, Chroniques villefranchoises, 1ère série, Villefranche de Rouergue, 1944, p. 89), ce même Jean Solages, garde de la Monnaie, fils d’autre Jean et de Rose de Tourlong, époux de Guillelma Boysson, que l’on présume être son beau-frère.
x N. BOYSSON ? (Quelques indices suggèrent en effet ce nom, notamment la transmission dans la famille BOYSSO, alias BOYSSON, des prénoms Bernard et Déodat, mais surtout la part de propriété et jouissance que les Valette semblent avoir acquis, fin XVe, début XVIe, sur la maison que possédait cette famille sise gache de l’église, faisant le coin de la rue droite du Pont avec la rue Basse de Saint-Jean (actuelles rues de la République et du docteur Alibert). Elle est portée sur le cadastre de 1518 à l’article 1 du terrier d’Amalric BOYSSO, marchand (Eglise, f°1), et comprenait au rez-de-chaussée une boutique obrado donnant sur la rue Droite, mentionnée à l’article 5 du terrier des Valette comme propriété du chanoine Déodat VALETTE et de Jean VALETTE (La Fon, f°46). Bien qu’appartenant encore aux héritiers d’Amalric BOYSSO, c’est dans cette maison que résidait avec sa famille Géraud VALETTE, « naguère garde de la Monnoye », lorsque, en 1556, le sergent royal de la sénéchaussée s’y présenta pour lui signifier la saisie de ses biens (cf. infra). Il devait donc exister des liens de parenté très proches entre les deux familles, et l’on présume qu’ils furent noués par le mariage contracté par Bernard VALETTE avec une BOYSSON. Ce pourrait être une fille d’Arnaud BOYSSO, marchand, 2e consul en 1453, père sans doute de Guillelma BOYSSON, épouse de Jean SOLAGES, et dudit Amalric BOYSSO, 2e consul en 1500, 3e en 1514 et 1er en 1521, qui eut entre autres enfants : Bernard BOYSSON, marchand, 4e consul en 1536 et 3e en 1546 ; Dordé ou Déodat BOYSSO, chanoine ; Marguerite BOYSSON, mariée par contrat du 2 mai 1547 à Guillaume de GINESTEL, seigneur de Lagarde-Viaur.  D’où, entre autres enfants :
                VI - Olivier VALETTE, qui suit,
et probablement :
                VI - Jacques VALETTE (†1522). Il fut contre-garde de la Monnaie de Villefranche de 1517 à 1522, sous la maîtrise de Jean II Pomayrol (U. Cabrol, Histoire de l’atelier monétaire, op. cit., p. 37, 130-137, 249 ; signature en 1519 d’après fac-similé p. 161).
                VI - Olivier VALETTE, marchand et bourgeois de Villefranche. Héritier de Bernard, il est inscrit au cadastre 1518 comme propriétaire, avec son oncle le chanoine Déodat Valette, de l’importante maison de la gache de la Fontaine, comprenant « obrados, botiqua et estabble francz », faisant le coin des rues Droite et du Moulinet, allivrée 106 livres, et de celle contiguë, rue Droite, allivrée 53 livres, les deux confrontant du fond avec la maison appartenant à noble Antoine Toupignon (La Fon, f°46, art. 1 et 2). Il était seul propriétaire de ces biens lorsqu’il vendit les deux obrados à Jean Dardenne, marchand de cuivre et 1er consul en 1524. Il vivait encore en 1532.
x 1502, par contrat du 8 février, avec Cécile de LAFON, fille d’Adhémar, alias Aymar LAFON, marchand, 3e consul de Villefranche en 1477, et d’Agnès de LEVERON (Marié avec Agnès de Leveron, ou Leberon, d’une famille originaire de Villeneuve, Adhémar Lafon de Fonte marchand de Villefrancehe, avait acquis en 1483 une maison et patus contigus sis à Saint-Rémy, au faubourg de l’Hopital (A.D. Av. G 925) ; Il s’agit bien de cet Hadhemar de La Fon, époux d’Agnès Lebron, donné par La Chenaye avec la date du contrat de mariage de sa fille (XIX, 439), mais le titre de « Président de Cahors » dont il l’honore procède sans doute d’une lecture fautive d’un acte du 12 juin 1484, par lequel, résidant alors à Cahors, il fit vente à Pierre du Rieu, seigneur de Saint-Salvadou, de certaines rentes qu’il avait sur les tenancier du fief de Serayol, paroisse de Morlhon (Barrau, III, 526).. D’où, entre autres enfants :
                    VII - Géraud VALETTE, qui suit,
et probablement,
                    VII - Jean VALETTE (†/1568), notaire, x avec Esclarmonde ARNAULD. Elle était veuve lorsqu’elle fit son testament en 1568 dans lequel elle cite sa fille Catherine VALETTE (A.D. Av. 3E 2853) (Acte cité par G. Rigal-Saurel, Mém. Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, 2004, p.138. Ce Jean, décédé avant 1568, ne pouvait être fils d’autre Jean, marchand chaussatier, et de Marguerite Olivier, mariés vers 1569, comme le laisse entendre l’auteur. Esclarmonde Arnauld, alias Arnaud, pourrait être fille de Jean Arnaud et d’Hélène Polier, celle-ci fille de Guillaume Polier, 3e consul en 1504, et de Vigourouse Cambon (cf. Ancourt, op. cit.), et probablement sœur de Guillaume ou Guilhem Arnaud, marchand. Celui-ci, qui fut prévôt des ouvriers de l’atelier monétaire, résidait, en 1518, dans la maison sise au coin de la rue de la République et de la rue du docteur Alibert où elle faisait face à celle d’Amalric Boysso occupée par Géraud Valette et sa famille).
                    VII - Géraud, ou Guiral, VALETTE (†/1571), marchand. Investi de la charge de 3e consul de Villefranche en 1541, il fut nommé garde de la Monnaie par délibération du Conseil de la ville tenue le 8 septembre 1550 et versa sa caution aux consuls par acte du 24 décembre 1550 (E. Cabrol, Annales, I, 632-633). Il exerça cette fonction durant la maîtrise d’Antoine du Rieu qui, à la suite des plaintes des habitants de Villefranche quant à la défectuosité des pièces frappées par l’atelier, fut assigné avec les autres officiers à comparaître devant le sénéchal en 1552 et l’année suivante incarcéré à la prison de la sénéchaussée, puis condamné pour prévarication. Géraud Valette fut incarcéré à son tour par ordre du 15 mai 1553 et condamné le 27 mai. Il parvint à se faire élargir quelque temps après grâce à la bienveillance dont il aurait joui de la part des magistrats de la sénéchaussée. Sa retraite ne fut pas dévoilée aux deux conseillers envoyés en conséquence par la Cour des Monnaies en juin 1556 afin de procéder à son arrestation, pas plus qu’au sergent royal dépêché par eux à son domicile, à la requête d’Antoine Donat, de noble Pierre Colom et du sieur Campmas, pour saisir ses biens en exécution d’un arrêt du roi (U. Cabrol, Histoire de l’atelier monétaire, op. cit., p. 36 et 190-206). Celui-ci leur rapporte que, s’étant rendu, le 18 juin 1556, en la maison de Géraud Valette, sise rue Droite, et y étant entré, « Jehanne Ymberte femme dud. Valette » a fermé la porte par dedans afin que les personnes qui l’accompagnaient ne puissent le suivre, puis étant monté avec elle à l’étage, il y trouva « M. Valette recteur fils dudit Géraud » (dont le prénom Géraud est donné un peu plus loin) ; tous deux s’opposèrent vigoureusement à la saisie, le traitèrent de « meschan larron » et le menacèrent, le fils de son épée qu’il avait dégainée, de sorte que se voyant seul, sans aide et retenu enfermé, il parvint à atteindre la fenêtre donnant sur la rue Droite pour prendre à témoin de l’arrêt de saisie et de l’acte de rébellion les personnes qui s’y trouvaient (Ibidem, pièce justificative XXXVII, p. 279-281. Le sergent royal rapporte ensuite qu’il resta enfermé pendant deux heures sans parvenir à convaincre Géraud Valette et sa mère d’obéir. Aux termes de l’arrêt, Géraud Valette, père, était requis de payer, sous peine de saisis de ses biens, la somme de 450 livres aux sieurs Colom, Donat et Campmas). Ce procès-verbal permet de situer précisément la maison où logeaient Géraud Valette et sa famille, car il s’agit bien, en effet, de celle des héritiers d’Amalric Boysson, au coin des rues Droite et Basse de Saint-Jean. On reconnaît, malgré les noms quelque peu déformés, des voisins de Géraud Valette parmi certains témoins cités par le sergent royal qui se trouvaient dans la rue Droite, tels Bernard Piro, habitant la maison contiguë à la sienne rue Basse de Saint-Jean, Jehan Pelras, résidant rue de la Filasse, enfin Amalric Olivier, apothicaire, établi rue Droite à mi-distance des rues Basse et Haute de Saint-Jean (cf.infra « Localisation des Valette … »). On ignore ce qu’il devint par la suite, mais il était sans doute déjà décédé en 1571, date d’un acte passé par sa femme et ses fils (A.D. Av. 3E 2803) (Acte cité par G. Rigal-Saurel (op. cit., p. 138) : les fils sont alors Géraud, Jean et François. Géraud et Jean sont bien les fils que leur attribue La Chenaye, auxquels il ajoute Olivier, lequel mourut avant 1567, mais il ignore François qui lui aussi dut décéder jeune peu après 1571).
x (ca 1525) avec Jeanne IMBERT, fille de Jean IMBERT, licencié ès droits, 2e consul de Villefranche en 1488, 1er consul en 1491, et de Sybille GARIBAL (Jean Imbert fut député à Paris par la ville, en 1488, pour poursuivre contre celle de Rodez le procès relatif au siège de la cour du sénéchal de Rouergue que cette dernière revendiquait (Cabrol, Annales, I, 469-470). Il n’était pas conseiller du Sénéchal & Présidial de Rouergue, comme le dit La Chenaye qui sans doute le confond avec son fils Jean, lieutenant audit siège. Celui-ci avait épousé en 1518 Marguerite de Malavielhe, fille de Jean, seigneur du Bosc, et d’Antoinette de Tourlong (fille d’Arnaud, seigneur d’Orlhonac). Sybille Garibal était nièce ou petite-nièce d’Olivier Garibal, chanoine puis prévôt du chapitre de Villefranche de 1451 à 1457). Deux de leurs fils, Jean et Géraud sont connus pour avoir été d’ardents calvinistes à l’instar d’Annet Valette, seigneur de Toulonjac, leur cousin, beau-frère de leur frère Olivier, et certains de leurs proches voisins, tels les Piro, Patras, Sodenc qui, avec eux et d’autres, furent condamnés en 1562 par le présidial pour s’être rendus coupables d’invasions de villes et de châteaux, pillages, saccages et incendies d’églises, meurtres et autres crimes (E. Cabrol, Annales, II, 15-21. Les noms des principaux condamnés sont donnés p. 11. Outre les dits Valette, on y trouve Jean Valette, dit lo Reitou, dont on ignore le degré de parenté avec les précédents, et plusieurs huguenots établis gache de l’église, dont : Durand et Balthazar de Piro, fils de Jacques de Piro, avocat, le plus proche voisin des Valette car propriétaire de la maison confrontant celle d’Amalric Boysso et faisant le coin de la rue du docteur Alibert et de la rue Bastide ; Jacques Sodenc, trésorier du domaine du roi, sans doute proche parent de Pierre Sodenc, propriétaire de la maison sise au coin de la rue du Maréchal de Belle-Isle et de la rue Bastide ; Guillaume Patras et ses neveux Dordé Patras, conseiller, et Guillaume Patras, marchand, tous issus de Jean Patras propriétaire de maisons sises rue du Maréchal de Belle-Isle, l’une au coin de la rue Bastide, l’autre au coin de la rue de la Filasse, contiguë à celle de Pierre Sodenc. Il convient encore de citer parmi les condamnés Guillaume Polier, avocat, cousin des Valette et possédant une maison, gache du Gua, sise rue de la République, au coin de la rue du Cluzel, non loin de celle d’Amalric Boysso). A propos de ces exactions, Etienne Cabrol rapporte que les Chartreux de Villefranche furent chassés de leur couvent par les Valette « qui se disoient de la même famille de ce Vezian Valette, fondateur du dit couvent de ces religieux », lesquels se retirèrent durant les troubles au couvent des Cordeliers, où ils demeuraient encore en 1572 (E. Cabrol, Annales, II, 49). D’où :  

                        VIII - Olivier VALETTE, qui suit.
                        VIII - Jean VALETTE (dit Caminade), marchand apothicaire. Il est dit frère de Géraud quand tous deux furent condamnés par les magistrats du présidial de Villefranche en 1562. C’est sans doute lui, apothicaire, qui fut parrain en 1581 de Jean, fils d’autre Jean, marchand chaussetier (cf. infra). Il vivait encore en 1590, époque où il est mentionné dans le cadastre de la gache de l’église, sous les noms de Valette-Caminade, comme propriétaire de l’ouvoir situé sous la maison des héritiers de Bernard Boysson et de M. de Ginestel, que ceux-ci venaient d’aliéner en faveur de Jean Rouffiès, apothicaire, et confrontant avec l’ouvoir des héritiers de Pierre Gaubert-Caminade. Il s’agit donc de l’ouvoir ayant appartenu au chanoine Déodat Valette, porté au terrier des Valette, gache de la Fontaine (f°46) ; il le vendit à Pierre Phalip, tailleur, le 11 avril 1598, sans doute parce qu’il était alors en possession des deux maisons et ouvoirs de la gache de la Fontaine lui venant de son aïeul Olivier. Il dut décéder sans postérité un peu avant 1603, date à laquelle tous ces immeubles furent vendus. Le deuxième patronyme, Caminade, qui lui est donné en 1580, ne se justifie que par le mariage qu’il dut contracter avec une Gaubert.
x (ca 1560) avec N. (?) GAUBERT, fille de Pierre GAUBERT, notaire. (Les Gaubert, devenus Gaubert-Caminade, sont connus depuis Guillaume GAUBERT, notaire, 3e consul de Villefranche en 1478, 1482 et 1496, dit père de Pierre, notaire, en 1506 (A.D. Av. G 920). Pierre GAUBERT (°1481), notaire, 3e consul en 1511 et 1518, procureur de l’évêque de Rodez en 1518-1520 (ibid. G 921), était établi gache du Puech en 1518 (f°1), mais possédait des biens gache de l’Eglise, notamment la maison faisant le coin de la rue du docteur Alibert et de la rue de la Filasse qui passera à son gendre Pons LAVERNHE, notaire de Montbazens. En 1516, il fit partie de la délégation envoyée par la ville à Toulouse pour obtenir du parlement d’empêcher le juge-mage de transférer la cour du sénéchal à Villeneuve (Cabrol, Annales I, 563), et c’est peut-être à cette occasion qu’il connut son épouse, fille de M. CAMINADE, président à mortier au parlement de Toulouse (On ne peut suivre à la lettre E. Cabrol selon lequel Pierre Gaubert Caminade, 2e consul en 1568, aurait été le « fils de Mr Caminade, président à mortier au parlement de Toulouse » (Annales, II, 40, en note) ; il est donc possible qu’il ait voulu dire petit-fils. La fille du président devait être son héritière puisque, après ce mariage, les Gaubert ajoutèrent à leur nom celui de Caminade et, conformément à l’usage, écartelèrent leurs armes parlantes d’azur au coq d’argent de celles tout aussi parlantes des Caminade de gueules au lévrier d’or). De son mariage naquirent entre autres enfants connus : Pierre GAUBERT-CAMINADE (†/1587), marchand, 2e consul de Villefranche en 1568, puis receveur du Bas-Rouergue, propriétaire de l’ouvoir à deux façades faisant le coin de la rue Droite avec la rue Basse de Saint-Jean, situé sous la maison des héritiers d’Amalric BOYSSO et contigu à celui de Jean VALETTE CAMINADE (son présumé beau-frère), marié en 1558 avec Isabeau IMBERT dont il eut postérité ; Anne GAUBERT, épouse de Pons LAVERNHE, notaire de Montbazens, dont postérité à Montbazens ; Ramond GAUBERT, chanoine de Villefranche.

                        VIII - Géraud VALETTE, marchand. Qualifié « recteur » et menaçant le sergent royal de son épée lorsqu’il est présent auprès de sa mère en 1556, son attitude belliqueuse en cette occasion permet d’imaginer à quels excès de violence il dut se livrer en 1561. On le trouve après établi marchand gache de la Fontaine, où, d’après le cadastre de 1518, il avait acquis de Pierre Marty, mercier, une maison sise rue de la République, faisant le coin avec la rue du Paradis, allivrée 38 livres, et un peu plus bas, de Pierre Roque, flassadier, une boutique sive cellier, sous la maison dudit Roque, donnant sur la rue du Bienvenu, enfin de Jean Dardenne, un jardin confrontant la muraille de la ville (La Fon, f°14). x avec N. D’où :
                            IX - François VALETTE (†1608), procureur. Il est dit fils de Géraud, marchand, dans l’acte passé en 1571 par Jeanne Imbert et ses fils (G. Rigal-Saurel (op. cit., p. 138), on suppose donc qu’il ne s’agit pas de ce François, fils de Jeanne Imbert et frère de Géraud et de Jean). Pierre Cayron rapporte qu’il mourut de maladie en revenant de Paris avec Antoine de Prévost, conseiller au présidial de Rouergue, et fut inhumé, le 17 juin 1608, au couvent des Cordeliers (Nécrologe tenu par Pierre Cayron, ms., d’après copie de Henri Moulin (cf. aussi G. Rigal-Saurel, op. cit., p. 69-146). Pierre Cayron, marchand, 3e consul en 1591 et 1599, était fils de Jean Cayron et de noble Marguerite Colom, celle-ci sœur de Pierre Colom, garde puis maître de la Monnaie, époux de Marie Pomayrol, petite-fille de Guine Valette cf. supra).
x avec Hélix MAUREL. Elle est dite veuve de François Valette, procureur, lorsque, le 24 mai 1629, elle fut marraine d’Etienne Maurel, fils de Jean Maurel, marchand, et de Jeanne Cabrol (E. Cabrol, Mémoire sur la famille Maurel, ms, Arch. d’Ardenne de Tizac).
                        VIII - Olivier VALETTE (†/1567), notaire. x (ca 1550) avec Catherine VALETTE, fille de noble Guilhot VALETTE, seigneur de Toulonjac, et de Catherine de TURENNE, mariés en 1523. Elle était donc sœur d’Annet Valette qui, « jadis seigneur de Tolonjac » et l’un des principaux chefs des calvinistes, fut massacré à Graves en décembre 1562. Elle était veuve suivant un acte du 3 janvier 1568 (cf. supra, branche III, de Toulonjac, VIème degré). D’où, entre autres enfants :
                            IX - Jean VALETTE, qui suit.
                            IX - Françoise VALETTE (†1588), x avec Jean MARTINY, notaire de Lunac en 1562, fils de Jean, notaire audit lieu en 1542, et de N. Coudercy, fille de Pierre, notaire de Saint-Salvadou (D’après G. Rigal-Saurel, op. cit., p. 124 et 138  Autrefois au pays des Sérènes, Rodez, 1994, p. 215 et 218, où elle est dite fille d’Olivier, alors que dans l’article précédent elle est donnée comme troisième fille de Jean, fils d’Olivier, ce qui n’est pas possible en raison de la date présumée du mariage dudit Jean avec Marguerite Olivier).

                            IX - Jean VALETTE (†1611), marchand chaussatier (Chaussatier : marchand et fabricant de chausses). Dernier mâle de sa famille, il était établi gache de l’Eglise où, le 29 juillet 1588, il acquit d’Antoine Ducorn, notaire de Sanvensa, la maison faisant le coin de la rue du docteur Alibert avec la rue de la Filasse, autrefois possédée par Pierre Gaubert et ensuite par Pons Lavernhe (portée à l’article 12 du terrier des Valette, gache de la Fontaine, f°46), puis, le 15 novembre 1603, une maison rue de la Filasse ayant appartenu aux Patras, qu’il cédera, en 1608, à son gendre Abraham Satgier. Plusieurs fois nommé électeur de la gache de l’Eglise, notamment en décembre 1588, 1593 et 1596, il exerça la charge de 3e consul en 1605. Il mourut le 20 ou 21 mai 1611. Pierre Cayron, généralement peu indulgent à l’égard de ses concitoyens, le tenait en haute estime, comme en témoigne la notice nécrologique qu’il lui consacre en ces termes : « le Samedi 21 mai 1611 fut ensevely Sire Jean Valette, marchant estoit homme de bien, bon citoyen de ville, prompt en ses actions, et homme d’Amy à ceux qu’il connaissoit, et estoit homme sans fard ny dissimulé, disoit ce qu’il avoit dans le cœur » (op. cit.).  

x (ca 1575) avec Marguerite OLIVIER (†1607), fille d’Amalric OLIVIER, maître apothicaire, et d’Antoinette PORTAL. Marguerite était proche voisine de Jean Valette, car son père Amalric, 4e consul de Villefranche en 1564, résidait gache de l’Eglise, dans une maison sise rue Droite, à mi-distance des rues Haute et Basse de Saint-Jean. Elle décéda le 28 février 1607 et fut inhumée le lendemain, ainsi que le rapporte Pierre Cayron : « le Jeudy 1er mars 1607 la femme de Sire Jean Valette, marnt, fut ensevely » (op. cit.). D’où, entre autres enfants :
                                X - Jean VALETTE, baptisé à Villefranche le 10 mars 1581, qui eut pour parrain Jean Valette, apothicaire, et mourut jeune.
                                X - Catherine VALETTE. x 1595, par contrat du 15 janvier (A.D. Av. 3E 2990) avec Abraham SATGIER, marchand, fils de Pierre. Il acquit, le 2 mars 1601, la maison sise rue Alibert faisant le coin avec la rue Bastide et mitoyenne de celle de Jean Valette, son beau-père.

                                                                                                                      B - VALETTE
                                                Bourgeois de Rieupeyroux et de Villefranche           Armoiries : D’azur au chevron d’or accompagné de trois demi-vols d’argent.
On doit à A. Ancourt une grande part des informations rapportées ici sur trois générations de cette branche à laquelle appartenait Vézian Valette, le fondateur de la Chartreuse de Villefranche, sur lequel et ses prédécesseurs il a réuni une importante documentation extraite essentiellement des minutes des notaires villefranchois (A. Ancourt, Nouvelles Chroniques…, op. cit.).
Etablie à Villefranche dans la seconde moitié du XIVe siècle, ces Valette accédèrent rapidement au premier rang des notabilités de la ville et peu de temps avant leur extinction, à la fin du siècle suivant, ils faisaient partie de la riche bourgeoisie marchande de la Ville. Acquéreurs de nombreux biens fonciers dans les environs de la ville, ils étaient restés en possession de la plupart de ceux que possédait anciennement leur famille à Rieupeyroux et principalement dans la commune limitrophe de La Salvetat-Peyralès, où les mas de la Valette et de la Martinia (sans doute le Martinet, près Jaoul à la limite de la paroisse de Vabre) étaient encore détenus par Vézian Valette en 1442, ainsi que des prés et bois en bordure du Jaoul, des rentes foncières à La Tapie dont sera dotée la Chartreuse et qu’elle levait encore à la fin du XVIIIe siècle (J. Touzery, Les bénéfices…, p. 661-663).. Cet attachement au patrimoine situé à La Salvetat suggère une implantation fort ancienne de la famille dans cette localité où peut-être résidait le grand-père de Vézian, Antoine Valette, avant de s’établir notaire à Villefranche. Il pourrait en effet s’identifier avec Antoine Valette, notaire à Puech Montan, en la paroisse de La Salvetat, qui reçut, le 9 avril 1347, le testament de Bernard Faral portant fondation d’une chapellenie en l’église de Rieupeyroux (A.D. Av. G 368).
I - Antoine VALETTE, notaire de Villefranche. Probablement venu de La Salvetat, il est attesté à Villefranche par un premier acte daté du 1er août 1362, où il est qualifié notaire royal (A.D. Av. 3E 3245), et peu après il achète à Hugues de Brolio une maison au quartier du pont, au prix de 26 livres 7 sols, par acte du 23 juin 1366 (ibid. 3E 3247). Cette acquisition fut suivie de celles de plusieurs biens dans les environs de la ville, notamment des vignes à Garrials, en 1372, au Puech, en 1380, à Sainte-Marguerite en 1382, à Ussel en 1383, et à la porte de Villeneuve, en 1386 (ibid. 3E 3252). Quelques années après son arrivée, il faisait déjà partie des personnalités les plus notoires de la cité, car c’est en cette qualité qu’il est convoqué par les consuls à l’assemblée tenue, le 6 décembre 1379, dans la chambre du conseil de la maison commune, au sujet de la reconstruction du moulin de Guiraudet abattu en 1370 sur ordre du sénéchal parce que jugé nuisible à la défense de la ville (A. Ancourt, Chroniques villefranchoises, 1ère série, Villefranche-de-Rouergue, 1944, p. 78-79).
On ignore le nom de son épouse dont on sait, par un acte du 2 avril 1370, qu’il avait au moins deux fils, Jean et Bernard, sans doute déjà majeurs à cette époque (A.D. Av. 3E 3248). On présume que c’est lui qui était le procureur fondé de noble Sobeyrane de Faramond, coseigneuresse de Lunac, quand celle-ci reçut en 1376 des reconnaissances féodales consenties en sa faveur. Il se pourrait qu’il devint ensuite son mari comme le suggèrent d’une part Barrau, sur le vu d’actes de 1409 où Jean et Guillaumes Valette, frères, sont mentionnés comme fils (?) et héritiers universels de Sobeyrane de Faramond (Barrau, III, 193-194. On sait que Sobeyrane de Faramond avait épousé Bertrand de La Valette, probablement vers 1370 au plus tôt, car celui-ci était né du mariage contracté en 1350 par Guillaume de La Valette, écuyer, avec Arnaude de Lhia, et que le couple n’eut pas d’enfants (cf. Valette-Cuzoul, branche de St-Grat et Floyrac). Bertrand mourut donc prématurément avant 1376, date à laquelle sa veuve ne semble pas avoir encore convolé en secondes noces, de sorte qu’il est permis de douter que Jean, majeur en 1370 et son frère Guillaume, marchand à Rieupeyroux, soient fils de Soubeyrane, comme le précise Barrau), et d’autre part, la possession par les Valette de fiefs à Lunac, Arcanhac ou aux environs ayant appartenu aux Faramond.
x (ca 1340) avec N. et peut-être,
xx (après 1376) avec Sobeyrane de FARAMOND, coseigneuresse de Lunac, fille de Guy de FARAMOND, seigneur de Salmiech, coseigneur de Lunac, et d’Agnès de TOURLONG, veuve et sans enfants de Bertrand de La VALETTE, écuyer. Si ce mariage est avéré, on suppose que Soubeyrane n’en eut pas d’enfants et que, veuve à nouveau, elle légua ses biens aux deux fils nés du premier mariage d’Antoine Valette.
D’où, entre autres enfants du premier lit :
    II - Jean VALETTE, qui suit.
    II - Bernard VALETTE. Fils d’Antoine Valette, suivant l’acte du 2 avril 1370 (cf. supra) (En raison de son prénom, il pourrait être filleul de Me Bernard Valette, notaire de Maleville, avec lequel A. Ancourt semble le confondre op. cit., p. 176), il est attesté à Villefranche par les acquisitions qu’il fit, le 25 septembre 1374 et le 24 avril 1376, de deux jardins contigus au terroir de Sainte-Marguerite et un autre jardin au terroir des Bédisses (A.D. Av. 3E 3242). On suppose qu’il mourut sans postérité. et probablement,
    II - Guillaume I VALETTE, marchand de Rieupeyroux. Il serait donc frère de Jean en 1409 et héritier avec lui de Sobeyrane de Faramond. (On présume que c’est lui qui épousa Soubeyrane Atquier et non point cet autre Guillaume Valette qui, selon A. Ancourt (op. cit., p.185), se serait marié en secondes noces avec Jeanne Vernhes, en 1451 (cf. infra).
x avec Soubeyrane ATQUIER († ca1450). Peut-être filleule de Soubeyrane de Faramond, elle fonda, le 2 décembre 1449, trois chapellenies en l’église de Rieupeyroux pour le salut de son âme et de celle de son mari, à charge pour lui d’en être le patron sa vie durant, dotées de 33 setiers de seigle et quelques ras d’avoine à prendre sur les paroisses de Lunac, La Salvetat, Romette, Rieupeyroux, à Tarlajou (ou Jarlagou, paroisse de Douzoulet, aujourd’hui La Capelle-Bleys), les Bleisses et le fief de la Baselie ; elle est dite femme de « providus vir » Guillaume Valette, marchand dudit lieu (A.D. Av. G 368) (Cf. Touzery, Les Bénéfices, p. 632).
 Guillaume Valette vivait donc encore en 1449 et c’est probablement lui qui était patron et collateur de la chapelle en 1452 (ibid. G 155). D’où probablement :
        III - Antoinette VALETTE. x (ca 1430) avec Gaillard d’AGENS, damoiseau du château de Najac, seigneur de Calcomier, fils de Pons d’Agens (†1408), seigneur de Calcomier, et de Jeanne Roque. Elle lui apporta des fiefs ayant appartenu aux Faramond, dont la terre et château de Loupiac, en la paroisse d’Arcanhac (J.-L. Déga et G. Rigal-Saurel, « Famille d’Agens », in Bull. du C.G.R., N°57 (2006). Les auteurs supposent que Guillaume, de Rieupeyroux, père d’Antoinette, pourrait être fils de Bertrand de La Valette et de Sobirane de Faramond, alors que, d’après La Chenaye et Barrau, ces derniers seraient décédés sans postérité. Gailhard d’Agens, mort vers 1485, épousa en secondes noces autre Antoinette Valette, fille de Forton Valette, seigneur du Cuzoul).
    II - Jean VALETTE (†ca1427), notaire de Villefranche dès 1369, comme en témoignent des actes reçus le 3 septembre par Me Raymond Salis (Il devait donc avoir atteint sa majorité à cette époque, soit au moins 25 ans, et par conséquent il serait né dans les années 1340), il est ensuite témoin en cette qualité dans plusieurs actes passés par-devant Me Hector Borreli entre 1390 et 1395 (A.D. Av. 3E 3237). C’est par son ministère que le sénéchal de Rouergue reçut à Villefranche les actes d’hommages et de dénombrements de fiefs consentis au roi par ses feudataires en 1399, dont notamment, le 8 août, celui de Jacques de Peyrusse, seigneur de La Caze, (A.D. T&G. A 81). Il exerça d’importantes fonctions dans l’administration locale pendant les dernières années des guerres anglaises en Rouergue. Investi de la charge de 2e consul de Villefranche, ainsi qu’il est porté après Pierre Colomb, 1er consul, sur la quittance scellée du sceau de la ville donnée par les quatre consuls, le 8 avril, à Guilhem Cocural, receveur des contributions votées par les Etats de Rouergue (A.D. Av. C 1528), il participa avec d’autres notables de la ville aux négociations relatives à l’évacuation par les routiers de places fortes en Auvergne, Gévaudan, Quercy et Rouergue, et contribua à la collecte des subsides destinés à soutenir l’effort de guerre. Son sceau armorié est appendu à trois quittances données audit Guilhem Cocural, la première par lui-même, le 12 octobre 1388 et la seconde, le même jour, par Arnaud Daudibertière, de Rieupeyroux (Le prêt de son sceau à Arnaud Daudibertières suggère des liens étroits, peut-être de parenté, qui devaient exister entre eux), (A.D. Av. C 1527), enfin la troisième, par lui-même, le 11 janvier 1390 (n. st., ibid. C 1528). Porté au 3e rang du consulat en 1406, Arnaud Valette étant 1er consul, il vivait encore en 1427 suivant un acte de vente du 11 janvier consenti à son fils Vézian (A.D. Av. 3E 2676) et était déjà décédé le 15 avril 1428 (ibid. 3E 2712). Il fut inhumé au couvent des Cordeliers.
x (ca 1370-1380) avec Alaïs VERNHES. Veuve en 1430 et cohéritière avec son fils Vézian de Jean Valette, notamment d’un moulin drapier appelé del Bruelh, situé dans les dépendances de Villefranche, au bord de l’Aveyron et confrontant avec le chemin allant de cette ville au mas de Doumayrenc (A.D. Av. 3E 2676), elle paraît être issue d’une famille originaire de Saint-Salvadou, mal connue, à laquelle devait appartenir Bernard Vernhes, notaire à Najac à la même époque (Mentionné par G. Rigal-Saurel, Autrefois au pays des Serène, p. 209).
 En raison du prénom porté par Astruge Valette, sa fille, elle pourrait être fille de Durand Vernhes dont on sait qu’il était père d’Astruge Vernhes, épouse en 1366 de Jean de Vésis, (ibid. 3E 3247) (D’après A. Ancourt (op. cit., p. 178) ; il pourrait s’agir de Jean Vezi, du village del Telh, paroisse de Teulières, feudataire de l’évêque en 1345 (Av. G 657), appartenant à une famille possédant des biens à La Bastide-l’Evêque (ibid. G 648 et G 916). En 1427, la moitié des mas del Telh et de Vesis appartenait à Vézian Valette qui, le 9 juillet, l’aliénait « à cens, à nouvel acapte et en emphytéose » (Av. 3E 2712, d’après A. Ancourt, op. cit. p.189). Elle avait plusieurs sœurs et un frère père de Guillaume Vernhes, cousin germain de Vézian et d’Astruge Valette, résidant à Saint-Salvadou en 1450, et vraisemblablement de Jeanne Vernhes, seconde épouse de Guillaume II Valette (cf. infra). D’où, entre autres enfants :
        III - Vézian VALETTE, qui suit.
        III - Astruge VALETTE (†ca1452). Elle est mentionnée dans plusieurs actes aux côtés de son frère Vézian, qui agit en qualité de son procureur fondé, notamment en 1439, puis le 28 septembre 1446, lorsqu’en son nom et celui de sa sœur, il fait reconnaissance à l’évêque de Rodez pour certaines rentes qu’ils perçoivent dans les juridictions de Morlhon, Cadour, Cabanes et La Bastide (A.D. Av. G 954).
x avec Guillaume CHALVAND (†/1439), marchand et bourgeois de Villefranche. Fils de Pierre et avec lui seigneur de Veillac, suivant un acte du 7 mai 1370 (A.D.Av. 3E 3248) (Sans doute le fief de Veillac, en la paroisse de Camboulas, actuellement commune de Pont-deSalars, en possession d’Arnalda de Vernet en 1344 (Av. G 802), puis des Cadel à la fin du XVe siècle (ibid. E 1461) ; cf. R. Noël, Chateaux, II, 618), possédant des intérêts à Rieupeyroux, il s’établit marchand à Villefranche où il fit l’acquisition de divers biens. Investi de la charge de 3e consul en 1400, il fut arbitre des consuls avec Jean Vedel, aussi marchand, dans le conflit qui opposa la ville en 1428 au prieur de la Ramière qui avait choisi pour arbitres Vézian Valette, son beau-frère, et Jean Soulages (Annales, I, 345-346). Il décéda avant 1439, suivant un acte du 4 mai où Astruge Valette est dite sa veuve. Il fut inhumé au couvent des Cordeliers, au tombeau des Valette en la salle capitulaire où, à la clef de l’une de ses six croisées d’ogives, sa veuve fit sculpter en 1451 un écu chargé de sa marque (un monogramme formé des lettre C et G, l’une au-dessus de l’autre et jointes à la lettre H dont la haste se termine par une croix pattée). Le 22 décembre 1451, en effet, Astruge Valette avait passé par devant Me Hugues Enjalbert, notaire de Villefranche, un bail à prix fait avec Jean d’Orlhans, Jean Copiac et Jean Churès, maîtres maçons de villefranche, pour la construction de la v ûte de la salle capitulaire dudit couvent, composée, sur le modèle de la sacristie, de six croisées d’ogives reposant au centre sur deux piliers de pierre, ainsi que la réparation de ses murs et son blanchiment ; le contrat spécifiait également « la pose des armoiries de feu Guillaume Chalvand », et probablement celles des Valette et des Vernhes (A.D. Av. 3E 2797)  Astruge Valette, veuve, héritière de Guillaume Chalvand et sans postérité, mourut peu de temps après avoir dicté ses dernières volontés en présence de Guillaume Valette, marchand de Rieupeyroux, à Me Hugues Enjalbert, le 19 mai 1452, dans sa demeure située à côté de la maison dudit Guillaume. Elle stipulait son désir d’être inhumée au couvent des Frères Mineurs (les Cordeliers) dans le tombeau de son père Jean Valette, instituait son héritier universel et général Vésian Vernhes, fils de Guillaume Vernhes, son cousin germain auquel il faisait un legs particulier, ainsi qu’à sa servante et à Guillelma, fille de Nicolas Imbert, à qui elle donnait divers objets dont ses coupes de corail et d’argent (A.D. Av. 3E 2797, acte 30) (Teneur de l’acte donnée d’après A. Ancourt, Nouvelles Chroniques …, op. cit., p. 180).
Probablement
        III - Guillaume VALETTE, qui suivra
        III - N. VALETTE, x avec Hugues de La SARRETTE. On présume, en effet, que Hugues de La Sarrette, 1er consul de Rieupeyroux en 1388 (A.D. Av. C 1526), pourrait avoir épousé une fille de Jean Valette, dont il aurait eu au moins trois fils, Guillaume, Bernard et Jean de La Sarrette de la Serota que Vézian Valette dit être ses cousins germains lorsque, en 1450, il lègue 20 sols à chacun d’eux qui pour lors résident à Najac (cf. infra). Ledit Jean de La SARRETTE épousa Dona de TOURLONG, veuve de Barthélemy de SELGUES et fille de Raymond de TOURLONG et de noble Marcébélie VALETTE (cf. supra, famille A, IIIe degré), dont il eut entre autres enfants Bertrand, qui suit, et Marcébélie de La SARRETTE mariée à Déodat PATRAS, marchand, consul de Villefranche en 1489. Bertrand de La SARRETTE, licencié ès lois, 1er consul de Villefranche en 1498, conseiller en la sénéchaussée en 1506 et 1514 (A.D. Av. G 920 et G 940), juge royal de Sauveterre en 1512, résidait en 1496 gache du Puech, en la maison qui fait le coin des rues de la République et de celle de Camille Roque, ayant appartenu à Vézian Valette, puis à son épouse Catherine Garnier dont il était peut-être l’un des héritiers (C’est en effet cette maison qu’il habitait, car elle confrontait du fond avec la ruelle dite de la Mercerie dont, en 1496, il voulut supprimer la servitude et interdire le passage aux habitants de la ville « à cause des immondices et des ordures qu’on y faisoit » voir Cabrol, Annales, I, 497-498) ; il fut père, entre autres enfants qui se perpétuèrent à Villefranche, d’Hélix de La SARRETTE mariée à Jean PATRAS, marchand de Villefranche, consul en 1532 et 1540, fils de Vézian PATRAS et celui-ci frère du susdit Jean et de Mirabile, seconde épouse de Jean VALETTE (cf. infra IVe degré).
        III - Vézian VALETTE (†1450), marchand drapier, bourgeois de Villefranche, coseigneur d’Orlhonac. Son nom reste associé à la Chartreuse bâtie aux abords de Villefranche grâce au legs qu’il fit aux religieux de l’ordre de saint Bruno de la plus grande partie de l’immense fortune qu’il amassa par son négoce. Il fut l’un de ces riches marchands drapiers villefranchois, engagés dans le commerce international et sans doute fréquentant les grandes foires tenues à Lyon, Beaucaire ou hors du royaume, qui contribuèrent à la prospérité de leur ville. Jouissant comme eux de la considération de ses concitoyens, il fut associé à l’administration municipale et investi des fonctions consulaires, au 1er rang en 1432, puis au 3e rang en 1447 et 1448. En 1428, c’est lui que Barthélemy Colomb, prieur de la Ramière, avait pris pour arbitre dans le conflit qui l’opposait aux consuls à propos de l’exemption de la taille de ses moulins et rentes qu’il avait dans la ville (Cabrol, Annales, I, 345-346). Cohéritier de son aïeul Antoine et de son père Jean, notamment des biens situés dans les paroisses de Rieupeyroux et de La Salvetat, tel le mas de la Valette qu’il vendit en 1442, il investit une bonne part de ses profits dans l’acquisition de terres, vignes et rentes dans les environs de Villefranche dont la plupart seront après sa mort en possession des Chartreux. Plusieurs actes témoignent de l’importance de son patrimoine foncier, comme l’hommage qu’il rendit à l’évêque de Rodez, le 28 septembre 1446, en son nom et « comme conjointe personne de sa sœur Astrugia, veuve de Guillaume Chalvand », pour des rentes perçues sur les villages de Dauquier, la Griffoulière et del Fau, en la juridiction de Morlhon, et dans les appartenances de Lescurette, paroisse de Cadours, pour le village de Lardesc et le village de Ginestous, en la paroisse de Cabanes, « où il y a maisons casals, patus et autres fiefs tenus par indivis avec d’autres coseigneurs », enfin pour certains cens et tout le domaine direct perçus sur le village de Maloyre en la paroisse de La Bastide-l’Evêque (A.D. Av. G 954). Il possédait entre autres biens dans le taillable de Villefranche des terres à Ordiget et une borie aux Imberts, enfin des biens à Orlhonac dont il était coseigneur avec Raymond de Tourlong, licencié ès lois et avocat du roi. Il résidait gache du Puech, dans la grande maison faisant le coin de la rue Droite du Pont avec la rue du Mazel (actuelles rues de la République et de Camille Roques) qu’il avait fait bâtir et où, le 17 juin 1450, sur le point d’entreprendre le pèlerinage à Rome pour participer aux exercices du Jubilé, il dicta son testament à Me Hugues Enjalbert, notaire de Villefranche (A.D. Av. 3E 2796). Il y stipule entre autres sa volonté d’être inhumé dans l’église des Frères Mineurs au tombeau de son père ; il fait des legs particuliers en argent, à son cousin germain par sa mère, Guillaume Vernhes, et à son fils Vézian Vernhes, son filleul, demeurant à Saint-Salvadou, à Guillaume Valette, marchand de Villefranche demeurant à Rieupeyroux (20 sols), à ses cousins germains, Guillaume, Bernard et Jean de La Sarrette de la Serota , frères, de Najac (20 sols), ainsi qu’à Jean et Dulcie Vital, frère et sœur, de Caylus ; il institue sa sœur Astruge Valette héritière particulière de ses biens ; enfin il fait don à son épouse de sa maison de la rue Droite dont il précise la situation et le mobilier, d’une vigne à Peynevayre et d’une autre à la porte du Pont confrontant avec le jardin de Guillaume Valette, d’une ferme ou borie aux Imbert, d’une autre maison sise gache du Gua, enfin de tout ce qu’il possède à Orlhonac, mais à la charge pour elle de rendre toutes ses possessions, mobilières et immobilières, à son héritier universel et général, à savoir « un couvent ou monastère dédié à l’Ordre vulgairement appelé Dels Chartros », au moyen desquels celui-ci devra être édifié hors la ville, sur un terrain lui ayant appartenu (D’après A. Ancourt, Nouvelles Chroniques…, op. cit., p. 184-188 ; voir aussi Abbé L. Gilhodes, La Chartreuse Saint-Sauveur de Villefranche-de-Rouergue, Salzburg, 1973, p. 32-35). Vézian Valette mourut à Rome pendant le Jubilé et son corps fut inhumé dans l’une des églises de la ville, puis, une dizaine d’années plus tard, ramené à Villefranche par un Chartreux pour être enseveli, le 6 juin 1461, dans le tombeau qu’on lui avait préparé au côté droit du chœur de l’église de la Chartreuse (Cabrol, Annales, I, 416), au pied d’un enfeu où sont sculptées et peintes ses armoiries et celles de son épouse, de part et d’autre de l’écu à leurs armes mi-parties.
x avec Catherine GARNIER (†1482). Veuve et sans enfants en 1450, elle dut veiller, assistée de deux consuls, à la stricte exécution des dernières volontés de son défunt mari. Les travaux de construction de la Chartreuse débutèrent donc peu après la transaction passée, le 22 mars 1451 (n. st.), entre les consuls et le prieur de la Grande-Chartreuse de Grenoble sur l’exécution du testament de Vézian Valette (Cabrol, Annales, I, 387). Ils étaient en grande partie achevés lorsque Catherine testa à son tour le 23 mai 1465 (Cabrol, ibid., I, 422). Elle mourut en 1482, ainsi que le mentionne l’inscription gravée sur la pierre recouvrant le tombeau de Vézian auprès duquel elle fut inhumée (Elle ne mourut donc pas en 1465, date de son testament, comme le dit Cabrol qui a induit en erreur les historiens de la Chartreuse). Catherine Garnier était de noble et ancien lignage, comme le prouvent ses armoiries sculptées sur maintes clefs de voûtes de la Chartreuse, alternant avec celles de Vézian ou combinées avec elles dans un mi-parti conjugal, et dont les émaux sont connus par la verrière centrale du chœur de l’église conventuelle, celle de la vaste rosace du fond de la nef et les traces de peinture que portent encore les écus de l’enfeu : de gueules à la croix de Toulouse d’argent, écartelé d’azur au lévrier rampant d’or. Elle appartenait en effet à une famille originaire de Cordes en Albigeois, feudataire des comtes de Toulouse, peut-être issue de l’une de leurs branches cadettes, légitime ou naturelle, comme le suggère la croix de Toulouse d’argent, et non d’or, figurant aux 1er et 4e quartiers de ses armoiries. Le premier connu de ses ancêtres pourrait être Bertrand Garnier, juge-mage du Quercy en 1269, puis du Rouergue en 1271, de nouveau du Quercy en 1277, enfin de Toulouse en 1284 (J. Belmont, Etudes aveyronnaises, Sté des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, 2010, p. 22-23), vraisemblablement ce même Bertrand Garnier, de Cordes, acquéreur de biens en Rouergue pour lesquels il rendit hommage, en 1275, à Henri, comte de Rodez (A.D. T&G. A 69) (C’est sans doute lui qui, en qualité de procureur d’Irlande, sa femme, fille de feu Pierre Maurel, du Bourg de Rodez, par acte passé à Cordes, en son moulin, le 3 des Ides de février 1296, an. st., vendit à l’évêque de Rodez le village de Lazac et ses dépendances, le mercredi après les octaves de la Purification de la Vierge 1296, an. st. Voir A.D. Av. G 525).
 Quoi qu’il en soit, les 2e et 3e quartiers de ses armoiries pérennisent une alliance matrimoniale dont elle descendait, sans doute, et en raison de l’animal qui y figure, celle que contracta, dans les premières années du XIVe siècle, Bertrand Garnier, probablement fils du précédent, avec une fille de Gaillard Giscard, chevalier, d’une maison du Quercy qui portait pour armes un lévrier (Gaillard Giscard, chevalier, vivant en 1333, fils de Ramond, vivant en 1276-1300, fut père de Bertrand Giscard, vivant en 1350 qui continua la descendance de cette famille entrée en possession, au XVIe siècle, de la seigneurie de Thédirac et portant alors pour armes : de gueules au lévrie passant d’argent, écartelé d’or au cor de chasse de sable (cf. H. Lamant, Armorial, LIV, 290).
. ; Bertrand devait être lui-même en possession d’un fief en Quercy, peut-être acquis par son prédécesseur lorsque celui-ci y était juge-mage, car il est qualifié « damoiseau, du diocèse de Cahors, » dans les minutes de Me Hugues Canac, notaire de Rodez (1298-1335), où se trouve la reconnaissance dotale qu’il fit à son beau-père (A.D. Av. E 960) (De ce Bertrand Garnier devait descendre noble Jean Garnier, seigneur de la Borie, au diocèse de Cahors, qui était procureur de l’abbé de Silvanès en 1382 voir J. Lartigaut, Revue du Rouergue, N°92, p. 382, en note). Il est évident qu’elle était très proche parente, peut-être sœur, de noble Jean Garnier, mari vers 1450 d’Hélène Martini, qui se fixa, ainsi que sa descendance, sur le fief de La Planque apporté par son épouse et situé en la paroisse de Pradinas, par conséquent non loin de Rieupeyroux et dans le voisinage des paroisses, dont certaines à la limite du diocèse d’Albi, où les Valette possédaient encore des terres (Cf. G. Rigal-Saurel, « Les seigneurs de La Planque », in Bull. du C.G.R., N°36 ( 2001), p. 14-17).  Ayant certainement conservé des attaches en Albigeois, il n’est donc pas surprenant qu’elle ait fait appel à un maître maçon de Cordes, Conrad Rogier, et à un sculpteur de Salles en Albigeois, Pierre Viguier, pour la construction et la décoration de la Chartreuse.
        III - Guillaume VALETTE, marchand de Rieupeyroux et de Villefranche. Le seul indice de sa filiation présumée est la dispense du 2e degré de consanguinité qui lui fut accordée par l’évêque de Rodez pour son mariage avec Jeanne Vernhes ; les futurs époux étaient donc cousins germains, lui par sa mère, Alaïs Vernhes, épouse de Jean Valette, et elle par son père, frère de ladite Alaïs, d’après ce que l’on sait sur les deux familles. Il existe toutefois d’autres indices moins probants suggérant l’existence d’une consanguinité au 1er degré entre lui, Vézian et Astruge Valette : il est mentionné conjointement avec Vézian Valette et Guillaume Chalvand dans des actes du 16 et 21 juin 1428 relatifs à la fondation d’une chapellenie à Rieupeyroux (A.D. Av. 3E 2712) (Acte cité par A. Ancourt, Nouvelles chroniques, op. cit., p. 185; l’auteur donne sur Guillaume Valette plusieurs autres informations, dont on tire ici profit, mais avoue n’avoir trouvé aucune trace de sa parenté dans les actes p. 185-186) ; c’est probablement lui qui est nommé dans le testament de Vézian pour un legs de 20 sols seulement, somme généralement attribuée à de très proches parents du testateur afin qu’ils ne puissent contester ses derniers volontés ; enfin c’est en sa présence qu’Astruge Valette, dont la maison est à côté de la sienne, dicte son testament en 1452. Qualifié marchand de Rieupeyroux et de Villefranche, il résidait encore dans la première de ces villes en 1450, sans doute en raison de biens reçus de son père, alors qu’il possédait à Villefranche une maison, à côté de celle d’Astruge Valette, et d’autres biens fonciers, notamment un jardin à la porte du Pont mentionné en 1450 dans le testament de Vézian comme confrontant avec une vigne léguée à Catherine Garnier. Il semble avoir définitivement fixé sa résidence et ses activités à Villefranche, sans doute à la suite de son mariage en 1451, comme en témoignent entre autres les acquisitions qu’il fit, en 1464, d’un jardin au faubourg du Pont, puis, l’année suivante, d’un autre au même lieu et proche de celui des héritiers de Guillaume Chalvand. Il exerçait les fonctions de 2e consul de Villefranche lorsque, le 23 avril 1465, il fit son testament dans lequel il exprimait son désir d’être inhumé au couvent des Frères Mineurs (Autre preuve implicite de sa filiation présumée car, selon ses vœux, c’est sans doute au tombeau des Valette qu’il fut inhumé, en la salle du couvent des Cordeliers où Astruge Valette avait fait faire d’importants travaux en 1451). Il donnait pour le service des autels de l’église Notre-Dame dix torches de cire d’une livre chacune, et pour l’église dudit couvent dix autres torches de même poids, faisait des legs à ses trois filles et instituait son fils Jean comme héritier universel (A.D. Av. 3E 2705). Il décéda avant 1470.

x 1451 avec Jeanne VERNHES (†/1470). La dispense accordée en 1451 par l’évêque de Rodez, non seulement pour le 2e degré, comme on l’a vu plus haut, mais encore pour les 3e et 4e degrés de parenté existant entre les époux (A.D. Av. G 152), suggère bien d’autres alliances contractées entre leurs prédécesseurs. Jeanne Vernhes était donc déjà mariée avec Guillaume Valette lorsque celui-ci assista en 1452 à la dictée du testament d’Astruge Valette par lequel elle institua comme héritier universel Vézian Vernhes, filleul de son frère Vezian et fils de Guillaume Vernhes qu’elle dit être son cousin germain (cf. supra). Usufruitière des biens de son mari, elle ne lui survécut pas longtemps, car elle mourut avant 1470, lui ayant donné trois filles et un fils Jean, qui suit.
            IV- Jean VALETTE (†/1518), marchand et bourgeois de Villefranche. Héritier universel de son père, il acquit en 1476 un étang sur la paroisse de Morlhon, au terroir dit de la Griffoulière, l’un des villages que Vézian Valette et sa sœur reconnaissaient tenir de l’évêque de Rodez en 1446 (A.D. Av. 3E 2829) (Acte cité par A. Ancourt, qui n’en dit pas plus sur ce Jean, fils de Guillaume). On présume que c’est lui qui fut 2e consul de Villefranche en 1498 et qu’il résidait gache du Gua, dans la maison sise rue Droite du Pont, actuelle rue de la République, à mi-distance des rues Etroite et du Juge-Mage, confrontant du fond avec la rue Pierre Polier, allivrée 88 livres lorsque, en 1518, elle est inscrite au cadastre au nom des héritiers de « Joan Valeta, borges » (Gua, f°19) (Cette maison sera mutée sur Antoine Trenchier, notaire de Villefranche, 4e consul en 1513, qui possédait d’autres immeubles dans la gache du Gua).
Il pourrait s’identifier avec ce Jean Valette, que La Chenaye dit être fils de Pierre et sans postérité de ses deux mariages (op. cit., XIX, 439). On suppose donc, dans l’attente d’une plus ample documentation, qu’il épousa en premières noces Marguerite MONTAGNE, fille de Pierre MONTAGNE, licencié ès lois, 1er consul de Villefranche en 1473, et de Guine MALROUX, et en secondes noces avec Mirabile PATRAS, fille de Barthélemy PATRAS, marchand de Villefranche, et de Julienne COSTY, celle-ci fille d’Etienne Costy, de Vimenet. L’hypothèse est fondée sur les liens de parenté existant déjà entre les familles Patras et de La Sarrette, et par conséquent les Valette, susceptibles de motiver le choix de cette seconde épouse. Mirabile Patras, en effet, avait pour frères Déodat Patras, 3e consul en 1489, marié avec Marcébélie de La Sarrette, fille de Jean, cousin germain de Vézian Valette, et Vézian Patras, 2e consul de Villefranche en 1485 et 1494, dont le fils Jean Patras, devait épouser Hélix de La Sarrette, fille de Bertrand (cf supra, IIIe degré) Cf. G. Rigal-Saurel, Mém. Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, 2004, p. 126-127 (Mirabile Patras n’est pas citée parmi les enfants de Barthélemy).

Pierre HOCQUELLET Yvrac, 1976 - 2015