NOTES SUR LES FAMILLES VALETTE OU DE LA VALETTE EN BAS-ROUERGUE, DU XIe AU XVIe SIÈCLE.
- VALETTE
Bourgeois de Rieupeyroux, Villefranche et Rodez, Seigneurs de
Parisot, Toulonjac et autres lieux
Cette ancienne famille de notaires établis dans les communes de La
Salvetat-Peyralès et de Rieupeyroux (Le berceau de la famille est vraisemblablement le village de la
Valette, situé à l’extrême nord de La Salvetat, autrefois en la paroisse de
Lescure), a formé deux branches principales :
-la
première, dite de La Valette Parisot, anoblie à la fin du XIVe siècle, déjà pourvus de nombreux
fiefs, parvenue au XVIIIe siècle aux
premiers rangs de la noblesse du Rouergue et du Quercy ;
-la
seconde, enrichie par le négoce au début du XVe siècle, à laquelle appartenait le fondateur de la Chartreuse de
Villefranche. Les actes notariés compilés par A. Ancourt (A. Ancourt, « Vésian Valette, fondateur
de la Chartreuse Saint-Sauveur de Villefranche-de-Rouergue », in Nouvelles chroniques villefranchoises, 3e série, 1973 (ouvrage ronéotypé à 50 exemplaires), p. 171-201.
L’auteur s’attache surtout à préciser la filiation de Vésian,
de sorte qu’il ne fait pas le lien, pourtant évident, entre Bernard Valette,
notaire de Maleville, et Bernard Valette, l’auteur des Valette-Parisot, mais il
est vrai que les généalogies imprimées de ces derniers leur attribuant une
origine plus prestigieuse ont dû le retenir à franchir le pas) suggèrent en effet, comme le supposait E. Cabrol
(E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 331. Le chroniqueur donne toutefois une filiation erronée d’Arnaud
Valette, consul de Villefranche en 1410, le considérant comme « fils de ce Jean
Valette qui vivoit en 1390, et celuy-cy
fils de ce Bernard Valette du lieu de Rieupeyroux qui vivoit
en 1343 »), l’existence d’une parenté entre Bernard Valette, notaire de Maleville
dans la seconde moitié du XIVe siècle, considéré comme l’auteur de la première branche (A), et Antoine Valette, notaire de
Villefranche à la même époque, auteur de la seconde branche (B).
Ils révèlent que tous deux, venus s’établir à
Villefranche, étaient à peu d’années près du même âge, comme l’étaient deux, de
leurs fils, Pierre, pour l’un, et Jean, pour l’autre. Le fait que l’on trouve
ces derniers déjà notaires dans les années 1370, donc âgés d’au moins 25 ans,
permet de présumer que Bernard et Antoine devaient être nés dans les années
1310, mais aucun document ne suggère qu’ils étaient frères, ni à quel degré se
situe leur ancêtre commun. En revanche il n’est pas impossible que le premier
soit un fils, ou un frère, de cet autre Antoine Valette, notaire premier du nom
attesté à Rieupeyroux durant la première moitié du XIVe siècle. Antoine VALETTE, ou Athon, est qualifié notaire de Rieupeyroux lorsque, le 18
avril 1358, il reçoit l’acte de vente de rentes féodales consenti par Ymbert de Mirabel en faveur de Hugues Robin, marchand de
Rieupeyroux (A.D. Av. G 948). C’est sans doute lui qui collationna le testament
de Bernard Mathias, alias Fage, portant fondation de la chapelle de La Tapie en l’église de
Rieupeyroux, reçu le 14 septembre 1333 par Guillaume de La Sarrette, notaire dudit lieu, peut-être son beau-père auquel on peut
supposer qu’il avait succédé (ibid. G 368) (Ici, le testament aurait été reçu par Antoine Valette, alors que
dans Touzery : Les
Bénéfices, p. 448-119, il le fut par « Guillaume de La Sarrète, notaire ; collationné par Antoine
Valette, notaire ; collationné par Carrière, archives de l’évêché 3e armoire
liasse r3 ». Des liens matrimoniaux existaient entre les
Valette et la famille de La Sarrette, également établie à Rieupeyroux. De Guillaume
devait descendre Hugues de La Sarrette qui fut 1er consul de Rieupeyroux en
1388 (A.D.Av. C 1526).
Il
devait jouir de substantiels revenus fonciers comme en témoigne l’obligation
que lui consentirent, le 24 mars 1360 (an. st.), les consuls et plusieurs
habitants de Villefranche, « de la somme de 20 florins d’or pour la valeur de
100 setiers de seigle, mesure de Villefranche, pris pour distribuer aux
habitants, afin de sustenter leur vie, à cause de la très grande chèreté et disette de bleds, qui avoient esté gastez et enlevez par les enemis, qui estoient aux environs
de la ditte ville » (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 246) ; c’est le seul acte suggérant
une filiation directe entre lui et Bernard Valette, car il est permis de penser
que ce dernier, déjà établi à Villefranche et allié à l’une des familles
siégeant au conseil de la communauté, fut peut-être l’instigateur de cet
emprunt destiné à prévenir le risque de famine couru par la ville. Il était 1er consul de Rieupeyroux en 1362
quand, accompagné des deux autres consuls, il se rendit à Villefranche où, le 9
février, tant pour eux que pour la ville de Rieupeyroux dont ils étaient
mandataires, ils prêtèrent le serment de fidélité au roi d’Angleterre entre les
mains de Jean Chandos, son lieutenant (J. Rouquette, Le Rouergue sous les Anglais, Ed. Pour
le Pays d’Oc, 1981, p. 132). Il était donc fort attaché
à cette cité où il jouissait d’une haute considération, de sorte que l’on ne
peut le confondre avec l’aïeul du fondateur de la Chartreuse, Antoine Valette,
notaire, attesté à Villefranche dès 1362. Les armes parlantes différentes
adoptées par l’une et l’autre branche relativisent toutefois l’existence d’une
proche parenté entre Bernard et Antoine, IIe du nom. Elles sont simultanément attestées pour la première fois
dans les années 1380, par le sceau de Pierre, fils de Bernard et par celui de
Jean, fils d’Antoine. Il est évident que Pierre s’est alors doté des armoiries
dont ses descendants, les seigneurs de Parisot et ceux de Toulonjac, feront désormais
usage : un gerfaut tenant en son bec un rameau, lequel disparaîtra à la
génération suivante. Jean a fait graver sur son sceau un écu au chevron
accompagné de trois demi vols ; il pourrait s’agir là d’armoiries plus
anciennes, peut-être celles dont se serait déjà doté son père Antoine,
composées en tout cas sur le modèle de la plupart des armes adoptées par la
bourgeoisie à cette époque. Le rapport de ces roturiers aux armoiries n’est pas
celui des lignages d’extraction chevaleresque pour qui l’identité, plus que le
nom, repose sur l’emblème héraldique hérité de leur ancêtre fondateur ; il ne
sera le même que plus tard pour leurs descendants ayant accédé à la noblesse.
Au cours du XIVe siècle, il est peu
de processus d’ascension sociale qui ne s’accompagne de l’adoption d’armoiries consécutive
à celle d’un sceau. Ce fut certainement le cas des Valette, particulièrement au
moment où Pierre, anobli et fondant son propre lignage pourvu de nombreux
fiefs, les deux branches allaient se différencier nettement par leur statut
social, la première s’agrégeant rapidement à la noblesse d’épée, la seconde se hissant
au premier rang de la riche bourgeoisie marchande de Villefranche. On peut donc
estimer que leurs armoiries ne démentent pas leur origine commune, mais que
celle-ci doit être antérieure à la fin du XIIIe siècle.
- Famille
A - VALETTE
Seigneurs de Parisot,
Gramond, Labro, Cornusson, Toulonjac, Ginals, et
autres lieux. Arrmoiries
: De
gueules au gerfaut d’argent à la patte dextre levée.
Cette lignée dite de La Valette-Parisot n’était donc pas issue de
la maison d’extraction chevaleresque dite du Cuzoul,
comme on l’a prétendu à la fin du XVIIIe siècle, époque où ses membres étaient parvenus aux premiers rangs
de la noblesse locale (Cf. première partie :
Introduction, et branche I-B des Valette, seigneurs du Cuzoul,
de Saint-Igne et de Pervinquières). Originaire de Rieupeyroux et de La Salvetat-Peyralès, de souche
roturière, elle n’accéda à la noblesse que dans les dernières années du XIVe siècle, et les armes parlantes
dont elle s’est alors dotée sont fort différentes de celles des Valette-Cuzoul (Ce sont pourtant les
armoiries au gerfaut que les armoriaux attribuent à tort aux Valette-Cuzoul, par ignorance de leurs sceaux sur lesquels figurent
leurs véritables armoiries qui portent un lion). A
l’instar d’autres familles issues du notariat ou du négoce, elle doit son
ascension sociale à sa contribution au financement de la guerre contre les
Anglais, moyennant d’importants profits qui lui permirent d’acquérir de nombreux
fiefs en possession d’une noblesse d’épée décimée ou fort appauvrie par les combats.
En l’absence d’un acte suffisamment explicite, sa filiation ne peut être
établie avec certitude qu’à partir d’Antoine VALETTE, notaire de Rieupeyroux,
mais seulement depuis Bernard VALETTE, premier du nom, notaire de Maleville,
qui cependant pourrait être son fils ou son frère (cf. supra).
I - Bernard I VALETTE, notaire. Originaire de
Rieupeyroux, il était établi à Villefranche en 1344, ainsi qu’en témoigne un
acte où il est qualifié de « magister » (A.D. Av. 3E 2340, f°74), et déjà
investi par les Cardaillac, seigneurs dominants de Maleville, de l’office de
notaire dudit lieu qu’il exerçait encore, dans les années 1380, pendant
l’épiscopat de Bertrand de Raffin, évêque de Rodez (ibid. G 673, G 923 et 3E 3239) (Pons de
Cardaillac, vicomte de Murat, seigneur de Maleville dans les dernières années
du XIVe siècle, conféra « les livres et protocolles de Bernard Valette » à Me Bernard Garrigue, notaire de Maleville Av. G 673).. Acquéreur de nombreux fiefs, dont Parisot, il doit sa fortune et
son anoblissement, par lettres de mars 1382, aux services qu’avec son fils
Pierre il rendit au roi en qualité de collecteurs d’impôts et de subsides
destinés à l’effort de guerre, ainsi qu’au comte de Rodez comme trésorier de
ses domaines (A.N, Registre de la Chambre des Comptes de
Paris, T. V, p. 147. Les lettres de noblesse sont données en faveur de Bernard
et de son fils Pierre. Les deux autres fils de Bernard, Arnaud et Guillaume, ne
sont pas mentionnés, de sorte que le premier restera roturier). Ses débuts dans les finances datent probablement du bail que lui
consentirent les consuls de Villefranche, le 4 avril 1345, pour la levée de 660
livres de taille imposée sur habitants de la ville (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 219). En 1374, il aurait acheté à
Bernard Colomb des rentes foncières au fief de Campels,
en la paroisse du Mauron (commune de Maleville), où, en 1391, il aurait fait son
testament par lequel il exprimait sa volonté d’être inhumé dans l’église
Saint-Pierre de Maleville (D’après J. Lombard, Parisot, Histoire d’une localité de l’ancienne province de
Rouergue, Toulouse, Paris, 1902, p. 85-93).
x (ca 1340-1350) avec Catherine de JOUAUS, fille de Guillaume de JOUAUS, sieur de la Bessière
, bourgeois et marchand de Villefranche, et d’Esclarmonde
POLIER. Au XIVe siècle, les Jouaus, alias Juous, probablement sortis du village et terroir du même nom à la
limite des paroisses de Veuzac et de Saint-Rémy (A.D. Av. G 917 et 923), figurent parmi
les personnalités les plus notoires de Villefranche. Ils apparaissent
dans les Annales de la ville avec Pierre de Jouaus
qui, en 1319, légua la moitié de son moulin à l’hôpital de la Charité (E Cabrol, Annales, I, 179). Guillaume de Jouaus,
3e consul en 1350 et 1357, puis 1er consul en 1363, fut receveur des
Etats de Rouergue. Il était sans doute frère de Raymond de Jouaus
qui fut député à Poitiers pour prêter hommage et serment de fidélité de la
ville au Prince Noir, le 18 septembre 1363 (Ibidem, I, 256, et J. Rouquette, op. cit., p. 151). Jean de Jouaus fut 2e consul en 1371 et Arnaud de Juous était au nombre des notables qui assistèrent au
Conseil de ville convoqué par les consuls, le 6 décembre 1379, pour débattre de
l’opportunité de reconstruire le moulin du Guiraudet (A. Ancourt, Chroniques Villefranchoises, 1ère série, Villefranche-de-Rouergue, 1944, p. 78-79).
Catherine de Jouaus, que l’on dit fille
unique et héritière de son père, et vraisemblablement seule épouse de Bernard
Valette, fit son testament en 1387 par lequel elle fonda une chapellenie desserviable dans la chapelle de Sainte-Catherine en
l’église du Saint-Sépulcre de Villeneuve, et une autre dans l’église de
Saint-Pierre de Maleville où elle fut inhumée. Le couple eut au moins trois
fils, Pierre, Arnaud et Guillaume, et peut-être des filles dont on ignore la
destinée (Bernard Valette, « magistri Bernardi, notarii loci Maleville », est porté dans des actes passés en 1380-1381, comme étant père
de Pierre et d’Arnaud. Peut-être que l’une de ses filles avait épousé un Imbert,
ce qui expliquerait que dans l’un de ces actes, en date du 5 novembre 1380, il
rend des comptes de tutelle en qualité de « tutor et gubernator
» de Volgude et de Jean, enfants de Dieudé Imbert, de Villefranche (A.D. Av. 3E 3239, actes
cités par A. Ancourt, in Nouvelles chroniques villefranchoises, 3e série, p. 180). D’où :
II - Arnaud VALETTE, auteur de la branche de Villefranche (IV-A).
II - Pierre VALETTE, qui suit.
II - Guillaume VALETTE (†/1408), seigneur de la Bessière. E. Cabrol rapporte qu’il se qualifiait « comte
intendant de la justice de Villefranche de Rouergue, seigneur de la Bessière en 1389 et en 1393, parce qu’il estoit juge royal ou bailly de
Villefranche (E. Cabrol, Annales de
Villefranche, I, 315-316) ». Il était trésorier du comté de Rodez en
1396, quand Pierre de Mayres, secrétaire du comté, fut commis à la clôture de ses
comptes (A.D. Av. C 1344). Il est dit noble et habitant du Bourg de Rodez dans
l’acte d’achat de censives à Jean de Cornély, du
château de Peyrusse, reçu en 1398 par Me Pierre Devaurs, notaire de Rodez (ibid. E 1473). Il mourut avant 1408. x avec Noble Alimbors (ibid. E 1613). D’où,
entre autres enfants, Brenguier et Jean, qui suivent
:
III - Brenguier VALETTE, trésorier du
comté de Rodez. Brenguier dut succéder à son père
dans sa charge de receveur et trésorier du comté qu’il exerçait dès 1413 (H. Affre, Dict., p. 446). Il est généralement désigné Brengo Valeta (A.D. T&G. A 43 et A 208), et qualifié « nostre amat
et féal tresaurier de nostre
comtat de Rodez », dans l’une des lettres que lui
adresse Jean d’Armagnac, le 7 avril 1427, année où la recette de la baronnie de
Sévérac fut réunie à la trésorerie de Rodez (ibid. A 208). C’est
en qualité de trésorier du comté et des montagnes du Rouergue qu’il reçoit en
1433 quittance du seigneur de Volonzac auquel le
comte a donné les revenus du bailliage de Montasic
(A.D. Av. E 1728), et en 1438, les Etats de Rouergue sommaient le sénéchal et
juge du comte d’exiger de lui qu’il rende ses comptes (ibid. E 1268), qualifié de noble, fils de feu noble Guillaume et de
noble Alimbors (A.D. Av. E 1613). Il mourut avant
1440.
III - Jean VALETTE (†/1440), marchand du Bourg de
Rodez. Mineur à la mort de son père, il eut pour tuteur son oncle noble Pierre Valette,
lequel étant décédé en 1408 (cf. infra), il obtint que les comptes de tutelle de celui-ci lui fussent
donnés par noble Amalric et Bernard Valette, fils dudit Pierre, par une
sentence arbitrale rendue en 1415 dans laquelle il est qualifié noble, fils de
feu noble Guillaume et de noble Alimbors (A.D. Av. E
1613). Il mourut avant 1440.
x avec Isabelle (ibid. E 1630). D’où, entre autres
enfants :
IV - Brenguier VALETTE, marchand du
Bourg de Rodez. Il est qualifié noble, marchand et fils de feu noble Jean
Valette, aussi marchand, dans un acte d’échange de propriétés entre lui et
Géraud Ségui, reçu vers 1437-1440 par Georges Barutel, notaire de Rodez (A.D. Av. E 1620). En 1445, il
figure sur le rôle des contributions de la Cité de Rodez comme contribuable
étranger à la communauté et fils et héritier de Jean (A.M. Rodez, Cité, CC
100). Il vivait encore en 1468 (A.D. Av. E 1630).
IV - Géraud
VALETTE. Avec son frère Brenguier,
il assiste sa sœur Baranne à son contrat de mariage
en 1468 (cf. infra).
IV - Baranne VALETTE, x par contrat du 13 février 1468, avec Pierre BESSIÈRE, marchand de Rodez. Le contrat, reçu par Pierre Barutel, notaire de Rodez, précise qu’elle était fille de
feu noble Jean Valette et d’Isabelle, sa femme, et assistée de ses frères
nobles Brenguier et Géraud Valette (A.D. Av. E 1630).
A
II - Pierre VALETTE (†1408), seigneur de Parisot et
autres lieux. Il est mentionné comme notaire lorsque, le 25 avril 1375, il met
en vente une maison située gache du Puech à
Villefranche, voisine de celle d’Astruge Yraudet et ayant appartenu à Jean de Cajarc (A.D. Av. 3E
3250) (Acte cité par A. Ancourt, Nouvelles
Chroniques, 3e série, p. 177. Jean de Cajarc,
probablement proche parent de Pierre Cajarc, trésorier de Rouergue en 1386). Etabli à Rodez, il est associé à son père dans de nombreux actes
et fut anobli avec lui en mars 1382 pour services rendus au roi, puis lui
succéda dans ses charges et ses fiefs. Il était donc notaire de Maleville au
service des Cardaillac, et c’est en cette qualité qu’il est témoin, le 17
novembre 1399, à la confirmation des coutumes de Maleville octroyées à ses
habitants par Pons de Cardaillac, seigneur dudit lieu et vicomte de Murat (M. Andrieu, Mém. de la Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, T. 11, p. 244-264. Il y est dit mestre peyre Valeta (p. 260) et plus loin petrum Valeta p. 261).
Receveur des tailles en
1386, il participa à la perception des contributions votées par les Etats de
Rouergue destinées à soutenir l’effort de guerre et au rachat de places fortes
tenues par les routiers, ainsi qu’en témoignent les quittances scellées de son
sceau données au receveur Guilhem Cocural, le 12 août
1387 (A.D. Av. C 1525) et le 24 février 1389 (ibid. C 1527) (Son sceau est aussi appendu à la
quittance donnée à Guilhem Cocural par Raoul de Saumade, le 7 octobre
1387 Av. C 1526).
. Trésorier du comté de
Rodez, il est qualifié noble, conseiller et commissaire du comte d’Armagnac en
1403 (ibid. E 557 et E 771).
Sceau de Pierre VALETTE. Rond, 23 mm. Ecu aux armes ―
un gerfaut à la patte dextre levée, tenant en son bec un rameau ―, supporté par deux lions et surmonté de sainte Catherine à
mi-corps. Légende : [SIGI]LVM : / PETRI / VALET[A] - 1387 -
Il rendit hommage en faveur du comte d’Armagnac et de Rodez, le 23
mars 1391 au couvent des Frères Mineurs de Rodez, pour les nombreux fiefs que
lui et son père avaient acquis, notamment la terre et château de Parisot et le
château du Roucous ‒ del Rocos
‒en la paroisse du Ram, près de
Ségur, les mas del Garric, del Camps, de la Cassagne et autres (A.D. T&G. A 80)
(Cf. Barrau, Doc., II, 379, qui, citant cet
hommage d’après le Recueil du président Doat, donne
une liste plus complète des fiefs et mentionne les noms des témoins, parmi
lesquels Guillaume de Solages, chevalier, et Guillaume de Saunhac,
damoiseau), hommage dans lequel est nommé son fils aîné
Amalric et qu’il renouvellera le 12 juillet 1405 (ibid. A 83). Le 9 juillet 1399, à Villefranche et devant Jean de Bonnebaut, sénéchal de Rouergue, c’est au roi qu’en son nom
et celui de sa femme n[oble] Sebelia Lhia, il fit acte d’hommage et de reconnaissance : lui pour un quart
d’un huitième les trois parties de Martiel, pour des mas dans diverses paroisses,
sa part de Capdenac acquise de noble Gaillarde de Balaguier,
avec sa part du port de la rivière d’Olt dudit lieu de Capdenac, ce qu’il a à
Villefranche acquis de noble Jean Prudhomme, jadis de Jean Arribat,
sa part de la Capelle-Balaguier, indivise avec Guillaume
de Balaguier, acquise de noble Gaillarde de Balaguier, veuve d’Aymeric Rolland, un sixième de la tour,
forteresse, juridiction, herbages et revenus de Balaguier
acquis de noble Marquès de Cardaillac, enfin sa part
d’un moulin à Rignac avec toutes justice, indivise avec le comte d’Armagnac et Alphonsa Lhia, et sa femme, pour
une part d’un terrain à Salvanhac, indivise avec B[ernard] Lhia, son frère (ibid. A 81) (Analyse de l’acte donnée par P.
Tempère Mém. de la Sté des Amis de Villefranche et du BasRouergue, 2003, p. 202-203, d’après le fonds d’Alauzier
A.D. Lot, 31J).
Pierre Valette fit son testament, le 13 juillet 1405, par lequel
il fonda une chapellenie sous l’invocation de Notre Dame, en l’église de
Saint-Amans de Rodez (J. Touzery,
Les Bénéfices …, p. 696). où il fut inhumé en 1408.
x (1376 Date donnée par J. Lombard, op. cit.) avec Sybille alias Cébélie (de) LHIA, fille de Hugues LHIA, seigneur de Ginals, et de Béatrix de
SAUMADE, damoiselle de Toulonjac. Sybille de Lhia, ou
Lhya, était née d’un premier mariage de Hugues avec
Béatrix de Saumade, fille de Gaillard Saumade, seigneur de Toulonjac, et sœur
de Jean Saumade, décédé sans postérité avant 1399, de sorte qu’elle n’apporta
pas directement les fiefs de Toulonjac et de Ginals dans la famille de Pierre
Valette. Il ressort en effet de l’hommage consenti au roi par ce dernier en
1399, où Toulonjac et Ginals ne figurent pas, qu’elle avait pour frère Bernard Lhia, né d’un second mariage de Hugues avec sa cousine Alfonsa Lhia, dame en partie d’Ols. Le fief de Ginals ainsi que des droits sur Toulonjac revinrent
d’abord à ce Bernard Lhia avant de passer plus tard à
la postérité de Bernard Valette, fils puîné de Pierre. Quant à la seigneurie de
Toulonjac, c’est Amalric Valette, fils aîné de Pierre, qui en était possesseur
en 1399, vraisemblablement comme héritier des Saumade pour la majeure part et
donataire de son père pour d’autres parties (cf. infra et notice sur la famille Saumade). Pierre Valette eut plusieurs
enfants de son mariage avec Sybille de Lhia qui fut
sans doute sa seule épouse, dont :
III - Amalric VALETTE, qui suit.
III - Bernard VALETTE, auteur de la branche des seigneurs de Toulonjac (III-A).
III - Pierre VALETTE, marchand à Rodez. Attesté par des actes comme l’un de ses fils (A. Ancourt, Nouvelles Chroniques, 3e
série, p. 177), c’est peut-être le même Pierre Valette
qui était marchand à Perpignan en 1425, lorsque, le 14 août, le comte Jean IV
d’Armagnac reconnaît avoir reçu de lui et de son secrétaire Pierre Pailhère différentes pierres précieuses à eux remises par
Pierre de Roquevespe, habitant de Barcelone (A.D.
T&G. A 44).
III - Arnaud VALETTE. Décédé sans postérité. X avec Dona ENJALBERT, fille de Raymond Enjalbert, bailli de
Villefranche en 1380.
III - Guillaume (de
La) VALETTE. Qualifié
noble, il est dit oncle du marié lorsqu’il assiste comme témoin, en 1444, au
mariage d’Arnaud de Tourlong, fils de Raymond et de
noble Marcébélie Valette
(cf.
infra).
Investi des fonctions de 1er consul de Villefranche en 1451, il
fut à ce titre l’un des exécuteurs testamentaires de Vézian
Valette et chargé, avec les trois autres consuls, de choisir l’endroit le plus
propre à l’implantation de la chartreuse fondée par le testateur décédé à Rome
l’année précédente (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 388). On présume qu’il resta célibataire, car on ne lui connaît aucun
enfant.
III - Prayme VALETTE, dame du Roucous. x avec Pierre de MAYRES, licencié ès lois, juge du comté de Rodez, fils de Pierre de Mayres,
notaire, secrétaire du comte d’Armagnac (Son sceau est
appendu à deux quittances données, en 1388 et 1389, à Guilhem Cocural, receveur des contributions votées par les Etats de
Rouergue (A.D. Av. C 1526 et C 1527), et de Béatrix Amigue. Héritière du château du Roucous hommagé
au comte de Rodez par son père en 1391, Prayme
Valette est qualifiée noble et femme de Pierre de Mayres dans plusieurs actes,
notamment quand, le 23 juin 1435 par-devant Me Jean Bourgade, notaire de Rodez, son neveu, noble Bernard Valette,
fils de feu noble Amalric, chevalier, seigneur de Parisot et de Gramont, lui
vend un pré situé dans la paroisse de Saint-Mayme, au
terroir de Salèles dans le mandement de Sébazac (A.D. Av. E 1729). Elle fonda une chapellenie dans
l’église de Saint-Amans du Ram, en 1459 (ibid. E 1597), et eut
de nombreux enfants (Cf. A. Sahut
d’Izarn, Généalogies
rouergates, p. 101-104 (il ne cite pas Cébélie dont le fils, Pierre Sigald
fut donataire de Prayme Valette), dont une fille, Cébélie de Mayres, mariée
à Bernard Sigald, laquelle fut mère de noble Pierre Sigald auquel Prayme Valette fit
donation du château du Roucous en 1477 (ibid. E 1234).
III - Marcébélie VALETTE. x (ca 1400) avec Raymond de TOURLONG, coseigneur d’Orlhonac, licencié ès droits, avocat du roi au sénéchal de
Rouergue, fils de Hugues de TOURLONG et de Judith de VALETTE, du Cuzoul. D’où, entre autres enfants (Cf. notice sur la famille de Tourlong) :
IV - Arnaud de
TOURLONG, seigneur d’Orlhonac,
anobli en 1448, 1er consul de Villefranche en 1450 et 1480. x 1444
(en premières noces) avec Antoinette de LEVERON. D’où :
V - Catherine de TOURLONG, x par contrat du 31 juillet 1481, avec dispense de parenté
accordée par l’évêque de Rodez (A.D. Av. G 164), avec Pons VALETTE, seigneur de Labro, fils de
Bernard, seigneur de Labro et de Cornusson, et de
Gaillarde de Valette-Morlhon. D’où postérité (cf. infra).
IV - Dona de
TOURLONG, x 1425 avec Barthélemy de SELGUES, de La Guépie, fils de noble Géraud de Selgues
et de Jeanne Gily. Le contrat fut reçu par Me Bathélemy Audiguier, notaire de Najac ; elle y est
dite majeure de 12 ans et mineure de 25 ans, cite sa mère « nobla marsebelia
Valeta » et son père « moss. Ramon detorlonc » dont elle reçut
400 livres tournois de dot, en présence entre autres témoins de ses frères
Amalric ― nobilium virorum
domini Amalrici militis domini de pariseto ― et Bernard ― Bernardi Valete domini de toloniaco ―, ainsi que de l’un de ses cousins du Cuzoul,
Jacques Valette, prieur de Lieutades (A.D. Av. C
1079). D’où une fille unique :
V - Sybille ou Cébélie de SELGUES mariée à noble Jean du RIEU, seigneur de Saint-Beauzille, par
contrat du 2 juillet 1462 reçu par Gineste, notaire de Najac, auquel furent
témoins nobles Jean de La Sarrette et Géraud de Selgues,
respectivement beau-père et oncle de l’épouse. D’où postérité (cf. famille du RIEU). xx (/1462) avec
Jean de LA SARRETTE. Présent au
contrat de mariage de Sybille de Selgues en qualité
de beau-père. D’où, entre autres enfants :
VI
- Bertrand de LA SARRETTE, licencié ès droits, 1er
consul de Villefranche en 1498, juge royal de Sauveterre en 1512, dont
postérité à Villefranche.
VI -
Marcébélie de LA SARRETTE, épouse de Déodat PATRAS, marchand de Villefranche et consul en 1489.
III - Soubeyrane VALETTE, x avec Pierre GAFFUER (†/1425), noble, originaire de
Gramond, veuf d’Alaxadie Gaffuer.
Il dut décéder à la fin de l’année 1424, car le 12 janvier 1425 ses enfants se partageaient
ses biens. D’où trois enfants :
IV - noble Antoine GAFFUER, seigneur de
Membre, paroisse de Gramond, qui avait pour tuteur noble Bernard Valette,
seigneur de Toulonjac, qui l’assista lorsque, en 1440, résidant alors à Aubin,
il dut vendre des biens légitimaires à son frère, noble Jean GAFFUER, pour
faciliter l’entrée de celui-ci dans l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (acte
reçu par Hugues Bonald, notaire de Rodez, A.D. Av. E 1674). Tous deux avaient
pour sœur Cébélie GAFFUER, vivant en 1425 suivant une
transaction passée entre les enfants de Pierre et de Soubeyrane
Valette par-devant Me G. Barutel, notaire de Rodez (ibid. E 1424) voir Généalogie de la famille Gaffuer, in Bull. du Cercle
généalogique du Rouergue, N°20 (1997). L’acte de
vente de 1440 et le prénom Cébélie donnée à sa fille
ne laissent aucun doute sur la filiation de Soubeyrane
Valette.
III - Amalric VALETTE (†/1435), seigneur de Parisot, de Gramond, Carcenac
et autres lieux. Fils aîné de Pierre (On le dit né
d’un premier mariage que Pierre Valette aurait contracté avec « Louise de Visinis » voir La Chenaye, op. cit. XIX, 410 ; Barrau, Doc. II, 378. Cette filiation est erronée car procédant de la confusion
faite entre les Valette-Cuzoul et les Valette
Parisot. Le fait qu’il ait été en possession de Toulonjac du vivant de son père
prouve bien qu’il était fils de Sybille de Lhia
puisque c’est par elle que cette seigneurie des Saumade entra dans le
patrimoine des enfants de celui-ci. Amalric devait tenir son prénom de cet
Aymeric (ou Amalric) de Juous, prêtre, témoin à un
hommage rendu à l’évêque, le 10 avril 1346, devant la porte de l’église ou
chapelle Notre-Dame de Mauriac, paroisse de Maleville (A.D. Av. G 907),
probablement son oncle ou grand-oncle), mentionné dans
l’hommage que celui-ci rendit au comte de Rodez en 1391, il était en possession
de la seigneurie de Toulonjac en 1399, probablement par héritage des Saumade
pour la majeure part et donation de son père pour d’autres parties, ainsi qu’il
ressort de l’hommage qu’il rendit au roi le 9 juillet, le même jour que son
père, à raison du lieu de Toulonjac tenu en fief franc et libre, avec ses dépendances
et la partie « que tenaient autrefois les nobles seigneurs Gaillard Saumade et son
fils Jean » et dans laquelle il y a « terrim, hospicia,
casala, fortalicium, horte… » et les parties qu’avaient
dans ces lieux et ses dépendances noble Bernard de Rouget et autres acquises
par son père Pierre Valette avec justice jusqu’à 60 sols (A.D. T&G. A 81) (Cité par Valady Châteaux, III, 134. Bernard de Rouget était petit-fils de Géraud marié, en
1332, avec Lucie de Saumade, fille de Gaillard Saumade et de Gaillarde Lo Vert Morlhon).
Il se démit de Toulonjac en faveur de son frère Bernard, sans
doute à la suite d’une transaction passée entre eux sur les biens paternels le
17 décembre 1409. Héritier principal des seigneuries acquises par son aïeul et
son père, dont Parisot et plusieurs terres en Rouergue, pour lesquelles il
rendit hommage au comte de Rodez, le 27 décembre 1411 (A.D. T&G. A 83), il
accrut lui-même le nombre de ses possessions, notamment par son mariage avec
l’héritière des seigneurs de Gramond et de Carcenac,
et par acquisition des fiefs de Cornusson et de
Labro, près de Parisot. Il résidait à Rodez où il mourut, probablement peu de
temps avant 1432, date de l’hommage de son fils Pierre au comte de Rodez, et
sûrement avant l’année 1435, suivant l’acte de vente consenti le 23 juin par
son fils Bernard en faveur de Prayme Valette, où il
mentionné comme décédé
(Cet acte prouve donc qu’il ne fit pas son testament en 1463 comme
on le dit dans les généalogies imprimée).
x par
contrat du 9 février 1397, reçu par Me Bonnet, notaire de Rodez, avec Sicarde LEVI, fille de Pierre LEVI, alias LEU, chevalier, seigneur de Gramond, Carcenac
et autres lieux, bailli de l’évêque de Rodez en 1381 et 1383 (A.D. Av. E 737 et
G 573), et de Lombarde de SAINT-PAUL (Pierre Leu, alias Levi ou Lévis, n’appartenait pas,
comme on le prétend, à la descendance de Guy de Lévis, seigneur de Mirepoix. Il
était issu d’une famille d’ancienne chevalerie du Bourg de Rodez). Héritière de feu son père, noble Sicarde
« Lévis », avec l’autorisation de noble « Amaury » Valette, son mari, rendit
hommage à l’évêque de Rodez, le 19 mars 1401 (n.st.) ; elle reconnaissait tenir
de lui en fief franc, honoré et militaire le « mansum majorem
d’Hiars » et en outre la
moitié indivise avec lui du Mas-Comtal, le tout situé dans la paroisse de
Flavin, puis, le même jour, le village du Mont sis en partie dans ladite paroisse
(A.D. G 530 et G 953), hommage identique à celui que son père avait consenti en
faveur de l’évêque, le 10 juillet 1383, à l’exception d’une maison et de la
moitié de deux villages qu’il avait à Moyrazès ibid. G 951) (Cf. A. Colomb, Flavin, Subervie,
Rodez, 1970, p. 148-149 et 174-175). D’où, entre
autres enfants :
IV - Pierre II VALETTE, qui suit.
IV - Bernard
VALETTE, auteur de la branche des seigneurs de Labro et de Cornusson
(II-A).
IV - Pierre II VALETTE, chevalier, coseigneur de
Parisot, seigneur de Gramond, Carcenac et autres
lieux. Il rendit hommage au comte de Rodez le 4 novembre 1432 (A.D. T&G. A
83), et le renouvela en faveur de Jean d’Armagnac, le 5 mars 1462 (ibid. A 86), pour les fiefs cohérités avec Bernard son frère de leur
père Amalric. C’est sans doute en son nom et celui de Bernard qu’il confirma en
1448 les privilèges des habitants de Parisot, car dans la transaction sur les
biens paternels passée entre eux, le 9 octobre 1465, chacun eut en partage la
moitié de la seigneurie. Pierre avait déjà reçu les terres de Gramond et de Carcenac apportées par leur mère. Les deux frères
possédaient aussi en indivision la maison paternelle de Rodez qu’ils vendirent
en 1469. On rapporte que Pierre testa et mourut en 1494 au château de Parisot
et fut inhumé dans l’église du lieu (Pierre Valette,
né du mariage contracté en 1397 par ses parents, devait être fort âgé s’il est
vrai qu’il mourut en 1494).
x par
contrat du 27 juillet 1445, avec Marquise d’HÉBRARD, fille d’Arnaud
d’Hébrard, baron de Saint-Sulpice, et de Marguerite de la Popie
(D’après La Chenaye (XIX, 411) et Barrau.
Il convient de noter toutefois qu’il existait une famille EBRARD établie au
Bourg de Rodez, à laquelle pourrait appartenir cette Marquise, ou Marquèse, épouse de Jean Valette (cf. A. Sahut d’Izarn, Généalogies rouergates, p. 263-265). D’où, entre autres enfants :
V - Jean VALETTE, chevalier, coseigneur de Parisot, seigneur de Gramond, Carcenac et autres lieux. x par contrat du 7 juin 1467, connue depuis Raimond Leu, ou Levi, damoiseau, qui percevait des
redevances dans le mandement de Moyrazès en 1304, ainsi qu’avant lui « son père
et son aïeul et ses autres parents » (A.D. Av. G 948). Ce Raimond fut père de
Déodat Levi (ibid. E 1470), chevalier, du Bourg de Rodez, coseigneur de Carcenac, qui rendit hommage à l’évêque de Rodez, le 1er
avril 1321, pour des fiefs à Flavin et à Moyrazès (ibid. G 774), les mêmes que ledit
Pierre, probablement son fils, reconnaît tenir de l’évêque en 1383.
x avec Matheline RICARD de GOURDON de GENOUILLAC, fille de
Jean RICARD, IIe du nom,
coseigneur de Gourdon, seigneur de Genouillac et autres lieux en Quercy, et de Jeanne
de RASSIOLS, dame de Vaillac. Dont postérité éteinte en ligne masculine au XVIIe siècle, fondue en 1648 dans la
famille de VIGNES, de Puylaroque (Cf. La Chenaye, XIX, 411-414, Barrau, II, 380-382).
II-A Branche des seigneurs de Parisot, Labro, Cornusson, Lalbenque …
Armoiries. Parti : au I, de gueules
au gerfaut d’argent à la patte dextre levée, qui est de
VALETTE ;
au II, de gueules au lion d’or, qui est de MORLHON-VALETTE.
IV - Bernard VALETTE (†1481), damoiseau, coseigneur de Parisot, seigneurs de Labro, Cornusson et autres lieux. Attesté en 1435 comme fils de
feu Amalric, chevalier, seigneur de Parisot et de Gramond (A.D. Av. E 1729) et
cohéritier de celui-ci avec son frère Pierre, il eut en partage les terres de
Labro et de Cornusson, ainsi que la moitié de la
seigneurie de Parisot, à la suite de la transaction passée entre eux le 9
octobre 1465. Il avait succédé aux biens de leur mère à Flavin et Moyrazès,
ainsi qu’il ressort de l’acte passé le 3 novembre 1444 devant Me Georges Barutel,
notaire de Rodez, par lequel il fit vente à Guillaume Masnau,
marchand de Rodez, du mansum majorem
d’Yars, paroisse de Flavin,
et de la moitié par indivis avec l’évêque du village du Mas Comtal, le tout au
prix de 525 livres tournois (A.D. Av. G 954). Il rendit hommage au comte de
Rodez, le 20 mars 1462 (A.D. T&G. A 86), pour les biens dont il fournit le
dénombrement la même année (ibid. A 95), et testa au château de
Parisot en 1481.
x par
contrat du 6 mai 1445, avec Galharde de MORHLON-VALETTE, fille de Jean
de MORLHON, alias
de La VALETTE, seigneur de Sanvensa, Cabanes, Teulières
et autres lieux, et de Lucie de BALAGUIER, celle-ci fille de Guisbert de Balaguier, seigneur
de Salvanhac-Cajarc, et de Bertrande de Balaguier de Montsalès. D’où, entre autres enfants :
V - Pons VALETTE, qui suit.
V - Guillot I VALETTE (†1513), chevalier, seigneur de Cornusson. Il eut en partage la terre de Cornusson en vertu de la transaction sur les biens paternels
passée avec son frère Pons, le 11 janvier 1500. x 1486 avec Jeanne de CASTRES (†1548), fille unique et héritière
de Jean de CASTRES, seigneur de Saint-Beauzeille, en
Albigeois, et de Catherine de BALAGUIER de Montsalès. D’où, entre autres
enfants :
VI - Guillot II de LA VALETTE (†1561), chevalier, baron de Cornusson, auteur des marquis de La Valette de Cornusson, marié en 1535 avec Antoinette de NOGARET, dont il eut
entre autres enfants : François de LA VALETTE, baron de Cornusson, marié en 1563 avec
Gabrielle de
MURAT de LESTANG, d’où entre autres enfants un fils puîné, Jean de LA VALETTE, auteur des seigneurs
marquis de La Valette-Chabriol (cf. La
Chenaye, XIX, 430-432), et un fils aîné, Jean de LA VALETTE, qui continua la
branche de Cornusson éteinte à la Xe génération avec Jean Baptiste-Louis de
LA VALETTE, marquis de La Valette, seigneur de Monteils,
La Rouquette, Floyrac et autres places, décédé à
Villefranche, le 25 avril 1725, après avoir vendu au marquis de Puylaroque les
droits qu’il avait sur les châteaux de Parisot et de Cornusson
(cf. La Chenaye, XIX, 424-430 ; Barrau, II, 391-397).
VI - Jean de LA VALETTE-PARISOT (1494-1568), né en 1494 au château
de Labro, reçu chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1515, Grand-Prieur
de Saint-Gilles, puis Grand-Maître de l’ordre (1557-1568). Il fonda à Malte la
cité de La Valette après avoir soutenu avec succès, en 1565, le siège de l’île
par les forces navales de l’Empire Ottoman. Il mourut à Malte le 21 août 1568.
VI - François de LA
VALETTE (†1585), évêque
de Vabres.
V - Joachim de LA VALETTE, auteur des
seigneurs de la Poujade puis de Viescamp-Pern, en
Auvergne, maintenus nobles en 1667, éteints au début du XVIIIe siècle (cf. La Chenaye, XIX,
432-435).
V - Pons VALETTE (†1501), coseigneur de Parisot,
seigneur de Labro. Fils aîné de Bernard, il testa au château de Parisot, le 2
juillet 1501, par devant Me Géraud de Piery, notaire royal de Parisot, faisant des legs à ses
fils, Jean, Guillot, Antoine, et instituant comme héritier universel son fils
aîné Arnaud. Il mourut la même année et fut inhumé dans l’église du lieu.
x par
contrat du 31 juillet 1481, avec Catherine de
TOURLONG, sa cousine, fille d’Arnaud de TOURLONG,
seigneur d’Orlhonac, et d’Antoinette de LEVERON (cf. supra). Une dispense de parenté leur fut accordée par l’évêque de Rodez
(A.D. Av. G 164). D’où, entre autres enfants :
VI - Arnaud VALETTE, qui suit.
VI - Guillot VALETTE, chevalier de Rhodes.
VI - Antoine de VALETTE, seigneurs de
Montrozier. Décédé à Saint-Antonin et inhumé en la collégiale. x 1518 avec Valérie de SAUZET. D’où, entre
autres enfants :
VII - Olivier de
(La) VALETTE, seigneur de Montrozier. x par contrat du 22 octobre 1555,
reçu par G. Moysset, notaire de Rodez (A.D. Av. E
1541) avec Catherine de RODEZ, fille de Guillaume de RODEZ, seigneur de Montalègre,
et de Jeanne de LA JUGIE. Dont postérité passée en Catalogne à la fin du XVIIe siècle (cf. La Chenaye, XIX,
422-424).
VI - Arnaud (de LA) VALETTE (†1547), coseigneur de Parisot,
seigneur de Labro et de Labadie. Fils aîné et héritier universel de Pons en
1501, il rendit hommage au comte de Rodez et fournit en 1503 le dénombrement de
ses biens nobles (A.D. T&G. A 98). Il fit son testament, le 4 octobre 1547,
par-devant Me Guillaume
Raymond, notaire royal de Parisot, dans lequel il fait des legs à sa femme, à
sept de ses fils, et institue comme héritier universel son fils aîné Robert. Il
mourut la même année et fut inhumé dans l’église de Notre-Dame de Peneyrols, annexe de la paroisse de Parisot (Notre-Dame de Peneyrols, l’une des cinq
églises de Parisot, d’après Touzery (op. cit., p. 604). x 1502 avec Béatrix de TORSIAC (†1576), fille de Raynaud de TORSIAC, chevalier, seigneur de Torsiac,
en Auvergne. D’où, entre autres enfants :
VII - Robert de
LA VALETTE, coseigneur de Parisot, seigneur de Labro,
Labadie et autres places, marié en 1557 avec Jeanne de MARTEL, dont descendaient, aux Xe et XIe degrés, Jean de LA VALETTE, seigneur de
Lalbenque, Barthélemy (I) de LA VALETTE et Pierre-Joseph de LA VALETTE, ses fils, et François de LA VALETTE, sieur de Laval, chanoine de Cahors, son frère, maintenus dans
leur noblesse par jugement rendu à Montauban par l’intendant Le Pelletier de La
Houssaye, le 4 avril 1699, en vertu d’une production de titres remontant au
testament de Pons Valette, en date du 2 juillet 1501 (BnF, ms. fr. 32 295, f°52).
Barthélemy (I) de LA VALETTE (†1740), baron de Lalbenque,
seigneur de Parisot, Labro et Saint-Hilaire, auteur d’un mémoire généalogique
de la maison de La Valette Parisot, dans lequel il se dit « à présent chef ayné de cette maison » (A.D. T&G. C 91), fut l’aïeul,
de Barthélemy II de LA VALETTE (1726-1790), marquis de La
Valette, baron de Parisot et de Lalbenque, seigneur de Labro, Saint-Hilaire et
autres lieux, député de la noblesse du Quercy aux Etats généraux de 1789, avec
lequel s’éteignit en 1790 la branche des seigneurs de Labro.
III-A Branche des seigneurs de Toulonjac,
Ginals et Algouse.
Armoiries de Bernard Valette, seigneur
de Toulonjac (XVe siècle) Parti : au I, de gueules au gerfaut d’argent
à la patte dextre levée, qui est de VALETTE ; au II, d’azur au lion
d’or couronné du même, qui est de LHIA.
III - Bernard VALETTE, seigneur de
Toulonjac. Fils puîné de Pierre et de Sybille de Lhia,
fut marchand au Bourg de Rodez, où il possédait encore en 1448 une maison sise
rue du Cour-Comtal (A.D. Av. E 1732). Il succéda à la plupart des biens
provenant des Lhia et des Saumade, de sorte qu’il
porta désormais, et transmit à ses descendants, les armes des Valette parties
de celles des Lhia (un lion couronné) qu’il fit sculpter sur le linteau d’une vaste cheminée situées au rez-de-chaussée
du château de Toulonjac, l’écu tenu à dextre par un homme armé d’une badelaire
et à senestre par un homme sauvage tenant une bâton écoté (Contrairement à ce que dit Barrau (Doc., II, 386, en note), les armes
des Valette ne sont pas celles que l’on voit dans l’église de Toulonjac,
au-dessus de la porte de la sacristie ; il s’agit des armes de la maison de La
Mothe-Monferrand dont était sans doute l’un des
prieurs qui, à la fin du XVIe siècle, fit rebâtir l’église incendiée par les
huguenots).
Il eut donc en partage la seigneurie et château de Toulonjac et
divers fiefs à Maleville sans doute à la suite de la transaction passée entre
lui et son frère aîné Amalric, le 17 décembre 1409, car, dès le début de
l’année suivante, il se qualifiait seigneur de Toulonjac dans l’acte de reconnaissance
consenti en faveur de l’évêque, le 15 janvier 1410 (n. st.), pour une maison à
Maleville, avec colombier et réunie à celle attenante qu’il venait d’acquérir,
ainsi que pour une parcelle de jardin sise dans les anciens fossés de Maleville
; dans un acte du mois de juin de la même année, il est mentionné avec son oncle
Bernard Lhia et d’autres coseigneurs comme percevant
des censives sur le village de Fargues situé dans la dite paroisse (A.D. Av. G 923).
Il entreprit en 1421 la reconstruction du château de Toulonjac et se proposait
en 1442 d’y ajouter des fortifications, mais les consuls de Villefranche,
estimant qu’elles étaient préjudiciables à la ville, l’en empêchèrent et
obtinrent à cet effet des lettres de la chancellerie de Toulouse « qui le
firent inhiber de ne passer point outre » (E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 368).
Plusieurs
actes le montrent associé à son frère aîné dans la conduite des affaires familiales
ou la défense d’intérêts communs, notamment lorsque tous deux sont tenus, en 1415,
de rendre les comptes de tutelle de feu leur père, tuteur de leur neveu Jean
Valette (A.D. Av. E 1613), et vers 1420, quand ils sont en procès contre les
consuls du Bourg de Rodez (ibid. E 1628). En 1425, il est aux côtés d’Amalric à la signature du
contrat de mariage de leur sœur Marcébélie (ibid. C 1079). Mais en 1440,
son frère étant décédé, c’est à lui que revint la charge d’assurer la tutelle
de leur neveu Antoine Gaffuer (ibid. E 1674). Il fit son
testament en 1465, par lequel il fonda deux chapellenies, l’une dans l’église
du couvent des Pères de la Mercy de Maleville, l’autre dans l’église du SaintSépulcre de Villeneuve, et exprimait sa volonté d’être
inhumer en l’église de Maleville.
x par contrat
du 27 décembre 1407, avec Sybille de BELCASTEL, fille de Gailhard de BELCASTEL,
seigneur de la Pradelle, près Rignac, et de Mascaronne
ADHEMAR, de Thorène (Celle-ci
probablement fille de Jean Adhémar, chevalier, de Jouëls,
coseigneur de la Bessière, Thorène
et autres lieux, et d’Hélène de Thorène, alias de Torenne).
D’où Pierre VALETTE, qui suit.
xx avec Hélène de ROUGET, fille de
Bernard de ROUGET, seigneur de Nauviale, et de Fleurette de BALAGUIER (Son cousin, Pierre de Lhia, seigneur de
Ginals et coseigneur de Toulonjac en 1449, avait épousé Bertrande de Rouget,
sœur d’Hélène cf. Barrau, Doc., III, 444), dont il semble n’avoir pas eu d’enfants.
IV - Pierre VALETTE (†/1498), seigneur de Toulonjac,
Ginals et autres lieux. Héritier des fiefs de son père, puis de celui de Ginals
probablement après la mort de son cousin Pierre de Lhya,
il est qualifié seigneur de Toulonjac et de Ginals lorsque, en 1478, il
intervient en qualité de 1er consul de
Villeneuve, pour soi et les autres consuls, dans un conflit avec l’évêque de
Rodez auquel la communauté de Villeneuve refusait d’honorer le droit d’albergue
qui selon la coutume lui était dû (A.D. Av. G 936). A Saint-Rémy, le 3 février
1483 (an. st.), il rendit hommage à l’évêque pour ses possessions à Maleville (ibid. G 925 et G 956).
x 1447 avec Yolande de GENEBRIÈRES, fille unique de Pierre de GENEBRIÈRES, seigneur d’Algouze, et de Catherine de MANCIP. Elle lui apporta tous
les biens de sa famille, dont le fief d’Algouze.
xx avec Hélène de LESCURE, fille d’Olivier de LESCURE, seigneur de Corbières, et veuve de Pierre
VALETTE, seigneur du Cuzoul, qu’elle avait épousé en
1466. Il ne semble pas qu’il eut des enfants de ce second mariage (D’après Barrau (Doc., II, 387) et Valady (Châteaux, II, 325-326), Hélène de Lescure
aurait eu de son second mariage deux filles, Miracle et Elisabeth, ce qui n’est
pas possible. Valady dit justement que Miracle épousa en 1454 Jean II de Galard
de Brassac et lui apporta des droits sur le Cuzoul ;
il est donc évident qu’elle ne pouvait pas être la fille de Pierre, seigneur de
Toulonjac, et d’Hélène de Lescure, puisque cette dernière avait épousé en
premières noces Pierre, seigneur du Cuzoul en 1466. En
fait, elle était sœur dudit Pierre du Cuzoul et fille
de Fortanier Valette, seigneur du Cuzoul.
Quant à Elisabeth, il est permis de douter qu’elle ait épousé Jean de Cadrieu,
comme on le prétend sans doute parce que les Cadrieu eurent ensuite des droits
sur le Cuzoul, mais on sait qu’ils les avaient acquis
des Galard, par achat en 1509 ; d’autre part, on ne trouve pas cette alliance
dans la généalogie bien connue de cette famille (cf. notice des Valette-Cuzoul, branche I-B, XIe degré). D’où, entre autres enfants nés du premier lit :
V - Antoine VALETTE,
qui suit.
V -
Cécile VALETTE, x avec Antoine de MURAT, seigneur de Loupiac (canton de
Capdenac).
V -
Marguerite VALETTE, x avec Géraud de MONTAL, seigneur de Bresson, en Auvergne (Géraud de Montal devait être un cadet
de cette maison de Montal, en Auvergne, peut-être descendant
de cet autre Géraud de Montal, baron de Roquebrou, dont la fille Isabel avait épousé, vers 1400, Marquès III de Cardaillac, seigneur de Brengues, Montbrun,
Foissac, et autres lieux).
V - Marguerite
VALETTE, x en 1473 avec Bertrand de MOLCEU, dit de MARCILHAC, seigneur de La
Bastide-Capdenac. Dont postérité.
V - Antoine VALETTE, chevalier, seigneur de Toulonjac, Ginals, Algouze
et autres lieux. Il était en possession des biens de sa maison dès 1498, ainsi
qu’en témoigne le lauzime qu’il consentit le 18
décembre pour la vente d’un village à Artigues et une pièce de vigne à
Maleville (A.D. Av. G 924). Outre les châteaux et seigneuries de Toulonjac,
Ginals et Algouze, il avait hérité, tant du côté
paternel que maternel, de nombreux fiefs dans les environs, notamment le
village des Planhes, en la paroisse de Villeneuve,
où, exposait-il au juge royal de Villeneuve, le 27 juin 1510, il avait avec
Jean Hucbal, bourgeois de Villeneuve, juridiction et
seigneurie, avec chasse et bans (ibid. G 939). Il se qualifie chevalier,
seigneur de Toulonjac et de Ginals dans son testament fait au château de Ginals,
le 14 juillet 1517, par lequel il lègue Ginals à sa veuve Bertrande de La
Valette, l’instituant son héritière usufruitière si elle ne peut s’entendre
avec son héritier, et nomme comme exécuteurs testamentaires noble Antoine de
Lescure, seigneur de Lescure, Jean de La Valette, seigneur de Parisot, son
gendre, et Bertrand de Marcilhac, seigneur de La Bastide-Capdenac (Cf. Valady, Châteaux, III, 491). Il mourut sans doute peu de
temps après avoir fait un codicille en 1518 et fut inhumé dans l’église de
Toulonjac. Il avait fondé deux chapellenies, l’une en l’église de Villefranche,
l’autre en l’église de Toulonjac, celle-ci dotée de rentes à Saint-Rémy et
Villeneuve, et plusieurs grand-messes en la chapelle Notre-Dame de l’église Saint-Amans
de Rodez fondée par ses ancêtres.
x 1487 avec Bertrande VALETTE, fille et
héritière de Pierre VALETTE, seigneur du Cuzoul, et d’Hélène
de LESCURE. D’où, entre autres enfants :
VI - Guillot
VALETTE, qui suit.
VI - Cécile
VALETTE, x, par contrat du 25 février 1504, avec Jean
VALETTE, seigneur de Parisot et de Gramont, fils d’autre Jean et de Matheline Ricard de Gourdon de Genouillac.
VI - Marie
VALETTE, x 1532 avec Pons de LHYA, seigneur de Camboulan.
VI - Antoinette
VALETTE, x 1527 avec Antoine d’AGENS, seigneur de
Loupiac, fils d’autre Antoine d’Agens, écuyer, seigneur
de Loupiac et d’Arcanhac, coseigneur d’Arnac, et de
Marguerite de Morlhon. Le 23 février 1531, Antoine d’Agens testa en faveur de son frère cadet Jean, qui continua
la descendance des seigneurs de Loupiac (J.-L. Déga et G. Rigal-Saurel, « Famille d’Agens
», in Bull. du C.G.R., N°57 -2006).
VI - Guillot VALETTE, écuyer, seigneur de Toulonjac, Ginals, Algouze,
coseigneur du Cuzoul et autres lieux. Il fut le
premier à dissiper le patrimoine de sa maison pour soutenir le faste de son
train
de vie et payer ses dépenses de guerre, notamment par la vente de
Ginals consentie en 1522 en faveur de Pierre de Rome (Valady, Châteaux, III, 492), et par celle d’une partie de la
seigneurie de Toulonjac en faveur de Guillaume de La Roche, alias de Roqua, docteur ès droits et avocat, 1er consul de Villefranche en 1520. Il
dut décéder avant 1552, date de vente de Toulonjac par son fils (Néanmoins un doute subsiste, car, si l’auteur de l’inventaire
sommaire de la série G n’a pas commis d’erreur, il pourrait s’identifier avec
ce « Guillaume Valette, seigneur de Toulonjac », témoin à Villefranche, le 14
mars 1559 (an. st.), à l’acte de reconnaissance féodale consenti à l’évêque par
Me Jean du Rieu, conseiller en la sénéchaussée (A.D. Av. G 928) ; en ce cas, il
aurait cédé ses biens à son fils au moins huit ans auparavant).
x 1528 avec Catherine de TURENNE, fille d’Annet de TURENNE, baron d’Aynac, lieutenant-général de
l’Artillerie de France, et de Jacquette RICARD de GOURDON de GENOUILLAC, mariés
en 1495.
xx 1533 avec Marguerite de GONTAUT, dotée de 3000
livres, fille d’Antoine II de GONTAUT, seigneur de Cabrerets et autres places,
et de Marguerite de JEAN de SAINT-PROJET, mariés en 1486.
D’où, entre
autres enfants du premier lit :
VII - Annet VALETTE, qui suit.
VII - Jeanne VALETTE, x avec César de
DURFORT, seigneur de La Roque, en Quercy.
VII - Balthazarde VALETTE, citée en 1552, lors de la vente de
Toulonjac, x avec Robert de JAUFRAY, seigneur de la Motte, en Quercy.
VII -
Catherine VALETTE (Elle aurait épousé Pierre de
Valette, « petit-neveu de Vezian Valette, Fondateur
de la Chartreuse de Villefranche », d’après La Chenaye (XIX, 437) et Barrau (II, 388), alors que d’après G. Rigal Saurel, qui
paraît avoir raison, c’est d’Olivier Valette, mort avant 1567, dont elle était
l’épouse (Mém. de la Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue (2004), p. 138). , x avec Pierre ou mieux Olivier VALETTE, de Villefranche, dont elle
était veuve le 3 janvier 1568 (cf. branche IV).
VII - Annet VALETTE (†1562), seigneur de Toulonjac, Algouze et autres lieux. Il acheva de dissiper le reste du
patrimoine hérité de son père, bien qu’il eût succédé aux biens des Valette,
seigneurs de Mondalazac, ses lointains cousins. Pour satisfaire
ses créanciers, il se vit contraint, en 1552, par-devant Me Amans Albaret,
notaire de Villefranche, de vendre à Jean de Guirard,
juge de Millau, le château et place de
Toulonjac avec ses dépendances au prix de 1830 livres que
l’acquéreur lui paya en grande partie par cession en sa faveur de la Borie ou
métairie dels Agens, en la
paroisse de La Madeleine-Saint-Mémory (A.D. Av. E 796 et Valady, Châteaux, III, 136. La métairie dels Agens figure au cadastre de 1518, gache
de la Fon, sous le nom de « lo noble Annet
Valeta », et comprenait entre autres une maison avec
jardin et une petite vigne (A. Ancourt, La
Madeleine-Saint-Mémorry, Villefranche-de-Rouergue, 1941, p. 32-33). Rallié à la Réforme, il fut l’un des principaux chefs des
calvinistes du Rouergue et fit l’objet avec eux d’une condamnation à mort par
contumace prononcée en 1562 par le présidial de Rouergue « pour crime de lèze majesté divine et humaine, voleries, prise et invasions
de villes du roy notre syre,
saccagements de temples et églises et maisons privées, meurtres et autres
crimes divers » dont ils étaient coupables (E. Cabrol, Annales de Villefranche, II, 11 et 15-21). Il périt en 1562. Il fit partie, en effet, de la centaine de
calvinistes qui, sous le commandement de Raymond de Gautier, seigneur de
Savignac, s’emparèrent du château de Graves au mois d’avril de ladite année.
Ils y furent assiégés par les catholiques auxquels ils furent contraints de rendre
leurs armes, le 1er décembre
suivant et, malgré l’assurance qu’ils avaient obtenue d’avoir la vie sauve, ils
furent massacrés dès leur sortie (Ibidem, II, 22-24 et Valady, Châteaux, III, 261-265. Sa mort à Graves étant attestée par plusieurs mémoires,
il ne pouvait donc pas se trouver au siège de Malte en 1565, comme d’aucuns le
prétendent cf. La Chenaye, XIX, 437 ; Barrau II,
388).
x avec Marguerite de BARASC, fille du seigneur de la Rouquette (On la dit
à tort fille de Louis de Barasc, seigneur de la
Rouquette (paroisse de Puechmignon), et d’Isabeau de
Peyrusse, car celle-ci, fille d’Adrien de Peyrusse, seigneur de La Caze, et de
Jacqueline d’Agens de Loupiac, épousa, par contrat du
4 novembre 1588, Denis, et non pas Louis, de Barasc, seigneur
de la Rouquette (BnF, ms. fr. 32 296, f°382), donc
vingt-six ans après le décès d’Annet Valette.
Marguerite de Barasc était probablement sœur de
Guillaume de Barasc, seigneur de la Rouquette, marié
en 1552 avec Béatrix du Rieu, de Najac). D’où un fils et
une fille :
VIII -
Jean VALETTE (†1631),
écuyer, seigneur de Toulonjac. x par contrat du 29 janvier 1574, avec Anne de GUIRARD (†1626), fille de François de GUIRARD (†1563), seigneur de Toulonjac,
conseiller garde sceau au sénéchal et présidial de Rouergue (Fils cadet de Jean de Guirard, juge de
Millau, et de Louise de Montcalm, il fut massacré par les huguenots en 1563,
avec son beau-frère Durand de Pomayrols, conseiller au même siège, époux d’Anne
de Guirard, alors que tous deux se rendaient à Rodez
pour négocier la paix entre les catholiques et les calvinistes :E.
Cabrol, Annales de Villefranche, II, 26-27)., et de Françoise de LA
ROCHE, celle-ci fille d’Aymeric de LA ROCHE, docteur ès droits, conseiller au
sénéchal de Rouergue, 1er consul de Villetranche en 1527 et 1539, et de Madeleine IMBERT. Par
son mariage, Jean Valette rentra en possession du patrimoine de sa famille à Toulonjac
démembré successivement par Guillot et Annet au
profit de Guillaume de La Roche et Jean de Guirard,
respectivement aïeuls maternel et paternel d’Anne de Guirard.
Il est qualifié « baron de Toulonjac » en 1579 lorsque, écuyer ordinaire du roi
Henri III, il obtint par lettres royaux la cassation d’une vente frauduleuse
d’un pré dans le fief de Toulonjac où il dit avoir haute, moyenne et basse
justice, et pour lequel, à l’instar de ses prédécesseurs, il a rendu hommage au
roi en 1574, étant encore mineur, par Me Antoine Hérail, son procureur et
administrateur. Il ne put empêcher la vente de Toulonjac qui, pour satisfaire
ses créanciers, fut décrétée en faveur du conseiller Guillaume de Soulages le 6
juin 1586. Malgré l’offre de rachat en sa faveur de Françoise de La Roche, sa
belle-mère, et de Marthe de Guirard, sa belle-sœur,
l’adjudication aux héritiers Soulages fut confirmée par arrêt du parlement de
Toulouse du 2 mars 1589 et lui fut signifiée le 1er avril suivant. Anne de Guirard décéda
sans postérité le 13 juillet 1626 et Jean Valette, dernier mâle de sa branche, lui
survécut jusqu’au début de l’année 1631 (Valady, Châteaux, III, 138-140).
VIII -
Jeanne VALETTE, dame d’Algouze.
x par contrat du 24 novembre 1578,
avec Antoine ENJALBERT, seigneur de Teulières.
xx avec Olivier de LORMÈRE (ou de LESCURE ?). Héritière d’Algouze, Jeanne Valette eut deux fils de son premier
mariage. L’aîné, noble Antoine Enjalbert, seigneur d’Algouze, qui à l’instar de sa mère prétendait avoir des
droits sur Toulonjac, fut chargé de relever les nom et armes des Valette ; marié
en 1600 avec Marie de Moret de Montarnal,
il n’eut qu’une fille, Marguerite d’Enjalbert-Valette,
qualifiée « seigneuresse de Toulonjac, Algouse et autres places » dans le titre des chapellenies
de Saumade et de Lescure consenti en 1693 en son nom par son époux, noble
Pierre de Maynier, écuyer, sieur de Varennes (A.D.Av. E 1581). Le second fils, François, fut père de Jean
d’Enjalbert-Valette, écuyer, seigneur d’Algouze, décédé sans postérité en 1703, qui nomme Paul de Barasc « son cousin » dans un premier testament, du 27
janvier 1692, par lequel il l’institue son héritier (Cf. Valady, Châteaux, II, 409 et III, 519-521).
IV-A Branche de Villefranche.
Arnaud Valette,
fils de Bernard et de Catherine de Jouaus, est
considéré dans les généalogies imprimées comme l’auteur de la branche dite de Mondalazac (cf. La Chenaye, XIX, 438-440, et Barrau, II, 382-384). On lui donne les qualifications de
damoiseau et de seigneur de Mondalazac, et à certains
de ses descendants celle de chevalier. En fait, les actes authentiques révèlent
une tout autre réalité. Ils mettent en évidence, une fois encore, la confusion
faite entre les Valette-Cuzoul et les
Valette-Parisot, de sorte que l’on trouve mêlés dans la descendance d’Arnaud
des individus de l’une et de l’autre famille, la plupart alliés à des filles de
la noblesse alors qu’il s’agit parfois de roturières dont le patronyme ayant
été déformé suggère le contraire. Les actes du XVe siècle, compilés par A. Ancourt (A.
Ancourt, Nouvelles chroniques villefranchoises, 3ème série, 1973, p. 171-201).et l’analyse du
cadastre de Villefranche dressé en 1518 pour le XVIe siècle (cf. infra La localisation des résidences des Valette et des familles alliées
a été réalisée grâce aux remarquables travaux de Mme Gabrielle Bonnet, Une bastide du Sud-Ouest / Inventaire des propriétés bâties /
1518-1652. Edition de Société des Amis de Villefranche
et du Bas-Rouergue, 2007), sont à la base de la
documentation dont on dispose pour tenter de reconstituer la descendance
d’Arnaud. Il en ressort d’abord que celle-ci, restée roturière et dont la
résidence principale était située dans la gache de la
Fontaine, appartient à la bourgeoisie marchande de la ville et y noue ses
alliances matrimoniales, dont certaines se trouvent effectivement mentionnées
dans la généalogie de cette prétendue branche de Mondalazac,
alors que d’autres s’avèrent erronées et concernent manifestement des Valette Cuzoul. On constate en outre que la plupart des mariages
contractés par les descendants d’Arnaud dont on est sûr le sont dans un cercle
restreint de familles déjà unies entre elles par des liens matrimoniaux ou
possédant des immeubles voisins, exerçant les mêmes activités, investies des
mêmes charges, usant des mêmes prénoms ou se les transmettant (cf. VALETTE-Parisot-tableau
II). Ce sont autant d’indices qui sont ici utilisés pour tenter de combler les
lacunes d’une généalogie qu’il n’est guère possible d’établir avec certitude durant
les XVe et XVIe siècles en raison de
l’insuffisance d’actes plus explicites, mais aussi de la présence d’autres
Valette établis alors à Villefranche, notamment leurs proches parents sortis
comme eux de Rieupeyroux. En conséquence, ce qui suit doit être considéré comme
une approche où certaines alliances ne sont que présumées, de même que certains
degrés de filiation, dans l’attente d’un dépouillement exhaustif des minutes
notariales susceptibles de les confirmer ou infirmer ; les dates de mariage
sont indiquées en italique comme étant plausibles compte tenu d’un écart
minimum entre deux générations de l’ordre de vingt-cinq ans (âge de la
majorité) ou d’une généalogie mieux documentée de la famille de l’épouse.
II
-
Arnaud VALETTE, marchand et
bourgeois de Villefranche. Il est mentionné avec son frère Pierre comme fils de
Bernard, notaire de Maleville, dans des actes de 1381 (A.D. Av. 3E 3239). En
1405, il fut nommé exécuteur testamentaire de son frère Pierre et, en 1410, il
transigea avec son neveu, Amalric Valette, au sujet d’un procès qu’ils avaient
ensemble pour des biens paternels (La Chenaye, XIX,
438). Marchand et bourgeois de Villefranche, il fut investi à
plusieurs reprises des fonctions consulaires, au 2e rang en 1390 (A.D. Av. C 1528) et
en 1397 (ibid. G 918), au premier rang en 1406, puis de nouveau au second rang
en 1410.
x 1381 avec Prohense SOL, alias SOLI, fille de Pierre Sol, marchand et bourgeois de Villefranche. Le
9 février 1380 (an. st., donc en 1381), son père lui avait donné en dot la
somme de 550 florins d’or, un lit avec ses accessoires et les vêtements
nuptiaux traditionnels (A.D.Av. 3E 3239) (Cet acte compilé par Ancourt (op. cit., p. 176) contredit donc les généalogies imprimées dans lesquelles
son épouse est bien prénommée Prohense, mais dite à
tort fille de « Pons d’Agens, seigneur de Loupiac et
de Calcomier et de Jeanne de la Roque-Toyrac » en fait, Jeanne Roque, de Villefranche). Peu après son mariage, Arnaud avait constitué une société
d’achat et de vente en commun avec son beau-frère Jean Sol et Pons Vital, dans
laquelle il apportait 1000 florins d’or et ses deux associés respectivement
1800 et 200 florins (ibid. 3E 3237). Plusieurs actes
témoignent de ses activités à Villefranche ― reconnaissances de dettes souscrites à son profit, baux à cheptel,
etc. et de ses acquisitions foncières, notamment de
vignes au terroir d’Ussel en 1382 et 1383 (ibid. 3E 3252) (Actes cités par Ancourt, op. cit., p. 176-177. Jean Sol, alias Soli, riche marchand, 3e consul de Villefranche en 1388, avait épousé
en premières noces Jeanne Colom, fille de noble Bernard Colomb, trésorier du domaine ; en 1430,
il fit donation de terres qu’il avait au Puech en faveur de son neveu Jean
Colomb, fils de Bernard et de Marguerite de Tourlong,
et frère de Rose Colomb qui épousera Jean Valette, petit-fils d’Arnaud. Pons Vital devait être apparenté aux
Valette, car peut-être père de Jean et Douce Vital, frère et sœur nommés pour
un legs de 20 sols dans le testament de Vezian
Valette en 1450).
D’où, entre autres enfants (On ne retiendra
pas ici Jacques que les généalogies imprimées lui attribuent pour second fils
et serait père de Pierre. Il est évident que ce Jacques de Valette, damoiseau, seigneur de Mondalazac, est un Valette-Cuzoul (cf. notice sur
cette famille, branche I-B, IXe degré). En revanche il se peut en effet qu’il
ait eu une fille Jeanne qui testa et fonda un obit
dans l’église paroissiale de Villefranche en 1439, mais on n’a pu identifier ce
Jacques de Lauzières qui aurait été
son époux) :
III - Pierre VALETTE, qui suit,
et probablement,
III - Guillaume VALETTE, marchand et bourgeois de Villefranche (On peut le confondre avec cet autre Guillaume Valette vivant à
Villefranche à la même époque, proche parent de Vezian
Valette, marié avec Jeanne Vernhes, et qui exprimait
son désir d’être inhumé dans l’église des Cordeliers lorsqu’il testa en 1465
cf. notes sur la descendance d’Antoine Valette, notaire).… C’est peut-être lui qui fut 2e consul en 1438. Il aurait épousé Delphine de
FERRAND dont il n’eut
point d’enfants (Dite fille de « Jean Ferrand et de Susanne de Dauner », probablement de la famille de ce Guillaume Ferrand, habitant du
Bourg de Rodez, assigné en 1360 au paiement des droits de franc-fief voir A.D.
T&G. A 168).
III - Jeanne VALETTE, qui fonda un obit dans l’église de
Villefranche et testa en 1439.
III - Pierre VALETTE, marchand et bourgeois de Villefranche. Sans doute établi gache de la Fontaine, en possession des immeubles importants
formant le coin de la rue Droite du Pont et de la ruelle du Molinet (actuelles
rues de la République et du Palais), dont Dordé et
Olivier Valette, héritiers de Bernard Valette, seront propriétaires en 1518
(Cadastre de La Fon, f° 46, articles 1 et 2. Cf. infra) Sa filiation semble correcte en raison de son
prénom qu’il pourrait tenir soit de son oncle Pierre, seigneur de Parisot, soit
de son aïeul maternel Pierre Soli.
x (ca 1400-1410) avec Valgude POLIER, fille de Rigal POLIER (†/1419),
marchand et bourgeois de Villefranche, 4e consul en 1400, et de Pétronille Del CROS. Elle était sœur de Jean
Polier, marchand, qui fut 4e consul en 1440 et en 1456 (Cf. A. Ancourt, op. cit., p. 5-16. La famille Polier, propriétaire du domaine d’Ordiget,
en la paroisse de La Madeleine-Saint-Mémory,
possédait en 1518, et sans doute avant, deux immeubles gache
de la Fontaine, proches de ceux des Valette, car l’un sis au coin des rues de
la République et du Cluzel, l’autre rue de la République, entre les rues du
Cluzel et de Camille Roque (Cadastre de La Fon, f°3, art. 1 et 2) D’où, entre autres enfants :
IV - Jean VALETTE, qui suit,
et peut-être,
IV - Pierre VALETTE, chanoine du chapitre de Villefranche.
IV - Jean VALETTE, marchand et bourgeois de Villefranche. Il aurait fondé un obit dans l’église de Villefranche par un acte du 7 juin
1486 qui donne le nom de sa femme.
x (ca 1430-1440) avec Rose COLOMB, fille de noble Bernard COLOMB (†/1428), procureur du roi, et de Marguerite
de TOURLONG (La Chenaye a tort lorsque, citant l’obit de
1486, il ajoute que c’est par cet acte « que l’on apprend qu’il avait épousé Rose de Colomb, fille de Bernard, & d’Aygline de l’Olmie » (XIX, 439) ; il y eut bien
un Jean Colom, de la branche des seigneurs de La Capelle-Bleys,
marié à Jeanne d’Olmières, mais tous deux morts
jeunes et sans enfants vers 1530, de sorte que la famille d’Olmières,
alias d’Ulmières,
réclama le remboursement de la dot de Jeanne à Claude Colom, époux d’Antoinette
Dardenne, frère et héritier de Jean (A.D. Av. 3E 2834, communiqué par A.
Colomb). En fait, Jean Valette et Rose Colomb étaient proches parents. Bernard Colomb, fils d’autre Bernard Colomb, trésorier du domaine du roi
et anobli en 1383, avait pour sœur Jeanne Colomb, épouse de Jean Soli, le beau-frère d’Arnaud Valette. Il avait épousé en premières noces Marguerite de Tourlong, sœur de Raymond de Tourlong, avocat du roi, marié avec noble Marcébélie Valette, lesquels eurent entre autres enfants autre Rose de Tourlong, épouse de Jean Solages, bourgeois de Villefranche). D’où :
V - Bernard
VALETTE, qui suit.
V - Déodat, ou Dordé, VALETTE, chanoine de Villefranche. Il
vivait encore en 1518, comme en témoigne le cadastre où il est inscrit avec son
neveu ― son nebot ―
Olivier Valette (Le cadastre de 1518 prouve
donc qu’Olivier n’était pas frère de Déodat et fils de Jean et de Rose Colomb,
comme le dit La Chenaye (XIX, 439), comme héritier
de Bernard Valette, probablement son frère, de l’immeuble situé gache de la Fontaine, faisant le coin des rues Droite et du
Moulinet, et de l’immeuble contigu, rue Droite, ayant appartenu à Pierre
Valette, dit Castela (La fon, f°46, art. 1 et 2), enfin
d’un ouvoir sous la maison d’Amalric Boysso faisant le coin de la rue Droite du Pont et de la rue
Basse de Saint-Jean, en la gache de l’Eglise, qui
passera à Jean Valette, marchand (ibid., art. 5).
V - Guine VALETTE. x (ca 1480) avec Noël RAMARD, docteur en médecine,
médecin ordinaire du roi, 1er consul de Villefranche en 1495 et 1507. Noël (ou Nadal) Ramard, médecin, possesseur de biens nobles en Rouergue,
dont il fournit le dénombrement en 1503 (A.D. T&G. A 98), est inscrit au
cadastre de 1518 comme propriétaire de plusieurs maisons situées gache du Gua, qui passeront à son
fils Jean, dont un important immeuble allivré 130 livres, sis entre la rue de Grabde et trois ruelles, actuelles rues du Sénéchal, de Rouziès-Labastide, du Juge Mage et de Guillaume de
Garrigues où donne une porte en arc plein cintre, aujourd’hui murée, surmontée
d’une pierre sculptée aux armes parlantes des Ramard
: un
rameau arraché, accosté de deux étoiles, une en pointe à dextre et une en chef
à senestre, et une bande brochant sur le rameau chargée de trois étoiles (Gua, f°73, art. 1). D’où, entre autres
enfants :
VI - Jean RAMARD, licencié ès
droits. Héritier de son père, d’après le cadastre de 1518, il fut père de
Noëlle RAMARD qui épousa, par contrat du 24 mars 1544, passé devant Amans Boyer,
notaire d’Auzits, noble Jean de BUISSON, alias BOYSSON, seigneur
de Lestarde, près de Figeac, lequel donna quittance
de la dot de sa femme, le 17 juin 1556 par-devant le même notaire, à « M. Me Jean Ramard,
licencié ez droits, seigneur et baron de Foissac,
fils et héritier de feu noble Noël Ramard, médecin
ordinaire du Roy » (A.D. T&G. C 84).
VI - Noëlle
RAMARD, x (ca
1500) Jean II POMAYROL, maître de la Monnaie, 3e consul de
Villefranche en 1523, 2e consul en
1538. Fils d’autre Jean POMAYROL, qui fut nommé maître de l’atelier monétaire de
Villefranche en 1489 et l’administra pendant dix-huit ans, Jean Pomayrol, deuxième du nom, succéda à son père et prit
possession de l’atelier en 1513. Il était frère de Martra
Pomayrol, mariée en 1503 à Pierre Babard,
fils de Géraud Babard, marchand et bourgeois de
Villefranche, et résidait gache du Gua, où il possédait plusieurs biens, dont la maison portée
à son nom dans le cadastre dressé en 1518 comme faisant le coin de la rue
Droite du Pont avec la rue de Grabde ‒
actuelles rues de la République et du Sénéchal ‒
(Gua, f°14, art. 1). Nommé maître de la
Monnaie de Morlaas en 1528, il demeura toutefois
attaché à Villefranche, comme en témoigne la charge de 2e consul qu’il exerça en 1538 (U. Cabrol, Histoire de l’atelier
monétaire royal de Villefranche-de-Rouergue, Villefranche-deRouergue, 1913, p. 43-45). ; dans les environs de la ville, il avait
acquis de Pierre Colom, dit le Vieux, l’important domaine de Malirat, par acte du 28 juin 1536 et au prix de 4 500
livres. Sa maîtrise en Béarn, ayant mal tournée, fut cause de sa ruine ; criblé
de dettes, il mourut en prison et Noëlle Ramard,
devenue veuve et son héritière, fut contrainte de revendre Malirat
en 1549, par décision de justice pour satisfaire ses créanciers (Cf. Valady, Châteaux, III, 271-273 ; Pierre Colom, dit le Vieux, acquéreur de Malirat
en 1518- 1529, était fils de Jean, seigneur de la Capelle-Bleys,
et de Catherine Sardon). Le couple eut une fille, Marie POMAYROL, mariée vers 1530 à noble Pierre
COLOM, garde de la Monnaie en 1535-1536, puis maître en 1540-1543, neveu dudit
Pierre, le
Vieux, et fils aîné de Jean COLOM, et de Marie CAUSSE
(A.D. Av. E 796) (A la suite de ces alliances
Valette-Ramard-Pomayrol,
plusieurs membres des familles apparentées exercèrent diverses charges
importantes à l’Atelier monétaire de Villefranche, notamment celles de maître
(ledit Pierre Colom et ses frères Pierre, dit le Jeune, et Pierre, dit Pichotier), de garde (Géraud Valette en 1550), de
contre-garde (Jacques Valette en 1517) et d’essayeur (Jean Colom en 1550). On ne sait si Pierre RAMARD, prieur de Saint-Chaffre,
résidant à Villefranche, était l’un des fils ou un frère de Noël Ramard. Il est inscrit au cadastre de 1518 comme
propriétaire de plusieurs immeubles, dont une grande maison, gache de la Fontaine, ayant appartenu à Jean Vedel, « dans
laquelle il y a une vis de pierre », allivrée 80 livres, faisant actuellement
le coin de la rue Teinturier et de la place Bernard Lhez (La Fon, f°32, art.
1), qu’il transmettra à noble Pierre Colom, dit le Jeune, maître de la Monnaie
de Villefranche en 1537, fils de Jean Colom et de Marie Causse (La Fon, f°151,
art. 1).
Vivant à la même génération :
V - Pierre
VALETTE, dit Castela. Il pourrait être frère des précédents car, décédé sans
postérité, il est mentionné dans le cadastre de 1518 comme ayant possédé la
maison sise rue Droite, confrontant avec celle de Bernard, allivrée 53 livres,
mutée sur Déodat et Olivier Valette (La Fon, f°46, art. 2). Le surnom Castela qui lui est ici donné serait-il le patronyme de son épouse ?
V - Bernard
VALETTE (†/1518),
marchand et hôte de Villefranche. On présume qu’il était fils de Jean en raison
de son prénom qu’il pourrait tenir des Colomb. Sans doute décédé peu de temps
avant la confection du cadastre de 1518, il y est inscrit comme ayant été
propriétaire, gache de la Fontaine, de la maison avec
deux pouvoirs faisant le coin de la rue Droite avec la ruelle du Moulinet, le
tout allivré 106 livres et confrontant, rue Droite, avec la maison de Pierre
Valette (La Fon, f° 46) ; on sait en outre, par un acte du 19 février 1468,
qu’il avait un jardin confrontant avec le pont et une « bonde », près de la
porte du Guiraudet, baillée à cens par les consuls à
Barthélemy de Saint-Just (A. Ancourt, Villefranche, ville fortifiée, Rodez,
1980, p. 85).. Investi de la charge de 4e consul de Villefranche en 1482, il
est qualifié d’hôtelier ‒ hoste ‒
lorsque, le 30 avril 1465, il est témoin à la remise à Jean Arnal
des habits et armement de franc-archer de la ville (U. Cabrol, Mém. de la Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, 1927, p. 243-244), et, c’est dans
son auberge que, le 8 octobre 1484, fut donné le procès-verbal d’exécution d’un
arrêt du parlement de Toulouse maintenant Jean Solages en la propriété du
moulin de Guiraudet (A. Ancourt,
Chroniques villefranchoises, 1ère série, Villefranche de Rouergue, 1944, p. 89), ce même Jean Solages, garde de la Monnaie, fils d’autre Jean et
de Rose de Tourlong, époux de Guillelma
Boysson, que l’on présume être son beau-frère.
x N. BOYSSON ? (Quelques indices suggèrent en
effet ce nom, notamment la transmission dans la famille BOYSSO, alias BOYSSON, des prénoms Bernard et
Déodat, mais surtout la part de propriété et jouissance que les Valette
semblent avoir acquis, fin XVe, début XVIe, sur la
maison que possédait cette famille sise gache de
l’église, faisant le coin de la rue droite du Pont avec la rue Basse de
Saint-Jean (actuelles rues de la République et du docteur Alibert). Elle est
portée sur le cadastre de 1518 à l’article 1 du terrier d’Amalric BOYSSO,
marchand (Eglise, f°1), et comprenait au rez-de-chaussée une boutique ‒
obrado ‒ donnant sur
la rue Droite, mentionnée à l’article 5 du terrier des Valette comme propriété
du chanoine Déodat VALETTE et de Jean VALETTE (La Fon, f°46). Bien qu’appartenant
encore aux héritiers d’Amalric BOYSSO, c’est dans cette maison que résidait
avec sa famille Géraud VALETTE, « naguère garde de la Monnoye
», lorsque, en 1556, le sergent royal de la sénéchaussée s’y présenta pour lui
signifier la saisie de ses biens (cf. infra). Il devait donc exister des liens de parenté très proches entre
les deux familles, et l’on présume qu’ils furent noués par le mariage contracté
par Bernard VALETTE avec une BOYSSON. Ce pourrait être une fille d’Arnaud
BOYSSO, marchand, 2e consul en 1453, père sans doute de Guillelma BOYSSON, épouse de Jean SOLAGES, et dudit Amalric
BOYSSO, 2e consul en 1500, 3e en 1514 et 1er en 1521, qui eut entre autres enfants : Bernard BOYSSON, marchand,
4e consul en 1536 et 3e en 1546 ; Dordé ou
Déodat BOYSSO, chanoine ; Marguerite BOYSSON, mariée par contrat du 2 mai 1547
à Guillaume de GINESTEL, seigneur de Lagarde-Viaur. D’où, entre
autres enfants :
VI - Olivier
VALETTE, qui suit,
et probablement :
VI - Jacques VALETTE (†1522). Il fut contre-garde de la Monnaie de Villefranche de 1517
à 1522, sous la maîtrise de Jean II Pomayrol (U. Cabrol, Histoire de l’atelier
monétaire, op. cit., p. 37, 130-137, 249 ;
signature en 1519 d’après fac-similé p. 161).
VI - Olivier VALETTE, marchand et
bourgeois de Villefranche. Héritier de Bernard, il est inscrit au cadastre 1518
comme propriétaire, avec son oncle le chanoine Déodat Valette, de l’importante
maison de la gache de la Fontaine, comprenant « obrados, botiqua
et estabble francz », faisant le coin des rues Droite et du Moulinet, allivrée 106
livres, et de celle contiguë, rue Droite, allivrée 53 livres, les deux confrontant
du fond avec la maison appartenant à noble Antoine Toupignon
(La Fon, f°46, art. 1 et 2). Il était seul propriétaire de ces biens lorsqu’il
vendit les deux obrados à Jean Dardenne, marchand de
cuivre et 1er consul en 1524.
Il vivait encore en 1532.
x 1502, par contrat du 8 février, avec Cécile de LAFON, fille
d’Adhémar, alias
Aymar LAFON, marchand, 3e consul de Villefranche en 1477, et d’Agnès de LEVERON (Marié avec Agnès de Leveron, ou Leberon, d’une famille originaire de Villeneuve, Adhémar Lafon ‒ de Fonte ‒ marchand de
Villefrancehe, avait acquis en 1483 une maison et patus contigus sis à Saint-Rémy, au faubourg de l’Hopital (A.D. Av. G 925) ; Il s’agit bien de cet Hadhemar de La Fon, époux d’Agnès Lebron, donné par La Chenaye avec la date du contrat de mariage de sa
fille (XIX, 439), mais le titre de « Président de
Cahors » dont il l’honore procède sans doute d’une
lecture fautive d’un acte du 12 juin 1484, par lequel, résidant alors à Cahors,
il fit vente à Pierre du Rieu, seigneur de Saint-Salvadou,
de certaines rentes qu’il avait sur les tenancier du fief de Serayol, paroisse de Morlhon (Barrau, III, 526).. D’où, entre
autres enfants :
VII -
Géraud VALETTE, qui suit,
et probablement,
VII - Jean VALETTE (†/1568), notaire, x avec Esclarmonde ARNAULD. Elle était veuve lorsqu’elle fit son testament en 1568 dans
lequel elle cite sa fille Catherine VALETTE (A.D. Av. 3E 2853) (Acte cité par G. Rigal-Saurel, Mém. Sté des Amis de
Villefranche et du Bas-Rouergue, 2004, p.138. Ce
Jean, décédé avant 1568, ne pouvait être fils d’autre Jean, marchand chaussatier, et de Marguerite Olivier, mariés vers 1569,
comme le laisse entendre l’auteur. Esclarmonde
Arnauld, alias Arnaud, pourrait
être fille de Jean Arnaud et d’Hélène Polier,
celle-ci fille de Guillaume Polier, 3e consul
en 1504, et de Vigourouse Cambon (cf. Ancourt, op. cit.), et probablement sœur de Guillaume ou Guilhem Arnaud, marchand.
Celui-ci, qui fut prévôt des ouvriers de l’atelier monétaire, résidait, en 1518,
dans la maison sise au coin de la rue de la République et de la rue du docteur Alibert
où elle faisait face à celle d’Amalric Boysso occupée par Géraud Valette et sa famille).
VII - Géraud, ou Guiral,
VALETTE (†/1571), marchand. Investi de la charge de 3e consul de Villefranche en 1541, il
fut nommé garde de la Monnaie par délibération du Conseil de la ville tenue le
8 septembre 1550 et versa sa caution aux consuls par acte du 24 décembre 1550 (E. Cabrol, Annales, I, 632-633). Il exerça cette fonction
durant la maîtrise d’Antoine du Rieu qui, à la suite des plaintes des habitants
de Villefranche quant à la défectuosité des pièces frappées par l’atelier, fut
assigné avec les autres officiers à comparaître devant le sénéchal en 1552 et
l’année suivante incarcéré à la prison de la sénéchaussée, puis condamné pour
prévarication. Géraud Valette fut incarcéré à son tour par ordre du 15 mai 1553
et condamné le 27 mai. Il parvint à se faire élargir quelque temps après grâce
à la bienveillance dont il aurait joui de la part des magistrats de la sénéchaussée.
Sa retraite ne fut pas dévoilée aux deux conseillers envoyés en conséquence par
la Cour des Monnaies en juin 1556 afin de procéder à son arrestation, pas plus
qu’au sergent royal dépêché par eux à son domicile, à la requête d’Antoine Donat,
de noble Pierre Colom et du sieur Campmas, pour saisir
ses biens en exécution d’un arrêt du roi (U. Cabrol, Histoire de l’atelier monétaire, op. cit., p. 36 et 190-206). Celui-ci leur
rapporte que, s’étant rendu, le 18 juin 1556, en la maison de Géraud Valette,
sise rue Droite, et y étant entré, « Jehanne Ymberte
femme dud. Valette » a fermé la porte par dedans afin
que les personnes qui l’accompagnaient ne puissent le suivre, puis étant monté
avec elle à l’étage, il y trouva « M. Valette recteur fils dudit Géraud » (dont
le prénom Géraud est donné un peu plus loin) ; tous deux s’opposèrent
vigoureusement à la saisie, le traitèrent de « meschan
larron » et le menacèrent, le fils de son épée qu’il avait dégainée, de sorte
que se voyant seul, sans aide et retenu enfermé, il parvint à atteindre la
fenêtre donnant sur la rue Droite pour prendre à témoin de l’arrêt de saisie et
de l’acte de rébellion les personnes qui s’y trouvaient (Ibidem, pièce justificative XXXVII, p.
279-281. Le sergent royal rapporte ensuite qu’il resta enfermé pendant deux
heures sans parvenir à convaincre Géraud Valette et sa mère d’obéir. Aux termes
de l’arrêt, Géraud Valette, père, était requis de payer, sous peine de saisis
de ses biens, la somme de 450 livres aux sieurs Colom, Donat et Campmas). Ce procès-verbal permet de
situer précisément la maison où logeaient Géraud Valette et sa famille, car il
s’agit bien, en effet, de celle des héritiers d’Amalric Boysson,
au coin des rues Droite et Basse de Saint-Jean. On reconnaît, malgré les noms
quelque peu déformés, des voisins de Géraud Valette parmi certains témoins
cités par le sergent royal qui se trouvaient dans la rue Droite, tels Bernard Piro, habitant la maison contiguë à la sienne rue Basse de
Saint-Jean, Jehan Pelras, résidant rue de la Filasse,
enfin Amalric Olivier, apothicaire, établi rue Droite à mi-distance des rues
Basse et Haute de Saint-Jean (cf.infra « Localisation des Valette … »). On ignore ce qu’il devint par la
suite, mais il était sans doute déjà décédé en 1571, date d’un acte passé par
sa femme et ses fils (A.D. Av. 3E 2803) (Acte cité par G.
Rigal-Saurel (op. cit., p. 138) : les fils sont alors Géraud, Jean et François. Géraud et
Jean sont bien les fils que leur attribue La Chenaye, auxquels il ajoute
Olivier, lequel mourut avant 1567, mais il ignore François qui lui aussi dut
décéder jeune peu après 1571).
x (ca 1525) avec Jeanne IMBERT, fille de Jean IMBERT, licencié ès droits, 2e consul de Villefranche en 1488, 1er consul en 1491, et de Sybille
GARIBAL (Jean Imbert fut député à Paris par la ville, en 1488, pour poursuivre
contre celle de Rodez le procès relatif au siège de la cour du sénéchal de
Rouergue que cette dernière revendiquait (Cabrol, Annales, I, 469-470). Il n’était pas
conseiller du Sénéchal & Présidial de Rouergue, comme le dit La Chenaye qui
sans doute le confond avec son fils Jean, lieutenant audit siège. Celui-ci
avait épousé en 1518 Marguerite de Malavielhe, fille
de Jean, seigneur du Bosc, et d’Antoinette de Tourlong
(fille d’Arnaud, seigneur d’Orlhonac). Sybille Garibal était nièce ou petite-nièce d’Olivier Garibal, chanoine puis prévôt du chapitre de Villefranche
de 1451 à 1457). Deux de leurs fils, Jean et Géraud
sont connus pour avoir été d’ardents calvinistes à l’instar d’Annet Valette, seigneur de Toulonjac, leur cousin,
beau-frère de leur frère Olivier, et certains de leurs proches voisins, tels
les Piro, Patras, Sodenc
qui, avec eux et d’autres, furent condamnés en 1562 par le présidial pour
s’être rendus coupables d’invasions de villes et de châteaux, pillages,
saccages et incendies d’églises, meurtres et autres crimes (E. Cabrol, Annales, II, 15-21. Les noms des principaux condamnés sont donnés p. 11.
Outre les dits Valette, on y trouve Jean Valette, dit lo Reitou, dont on ignore le degré de parenté avec les précédents, et
plusieurs huguenots établis gache de l’église, dont :
Durand et Balthazar de Piro, fils de Jacques de Piro, avocat, le plus proche voisin des Valette car propriétaire de la
maison confrontant celle d’Amalric Boysso et faisant
le coin de la rue du docteur Alibert et de la rue Bastide ; Jacques Sodenc, trésorier du domaine du roi, sans doute proche parent de Pierre Sodenc, propriétaire de la maison sise au coin de la rue du
Maréchal de Belle-Isle et de la rue Bastide ; Guillaume
Patras et ses neveux Dordé Patras, conseiller, et Guillaume Patras, marchand, tous issus de Jean Patras propriétaire de maisons
sises rue du Maréchal de Belle-Isle, l’une au coin de la rue Bastide, l’autre
au coin de la rue de la Filasse, contiguë à celle de Pierre Sodenc.
Il convient encore de citer parmi les condamnés Guillaume Polier, avocat, cousin des Valette et possédant une maison, gache du Gua, sise rue de la
République, au coin de la rue du Cluzel, non loin de celle d’Amalric Boysso). A propos de ces exactions,
Etienne Cabrol rapporte que les Chartreux de Villefranche furent chassés de
leur couvent par les Valette « qui se disoient de la
même famille de ce Vezian Valette, fondateur du dit
couvent de ces religieux », lesquels se retirèrent durant les troubles au
couvent des Cordeliers, où ils demeuraient encore en 1572 (E. Cabrol, Annales, II, 49). D’où :
VIII - Olivier VALETTE, qui suit.
VIII
- Jean VALETTE (dit
Caminade), marchand apothicaire. Il est dit frère de Géraud quand tous deux
furent condamnés par les magistrats du présidial de Villefranche en 1562. C’est
sans doute lui, apothicaire, qui fut parrain en 1581 de Jean, fils d’autre
Jean, marchand chaussetier (cf. infra). Il vivait encore en 1590,
époque où il est mentionné dans le cadastre de la gache
de l’église, sous les noms de Valette-Caminade, comme propriétaire de l’ouvoir situé sous la maison des héritiers de Bernard Boysson et de M. de Ginestel, que
ceux-ci venaient d’aliéner en faveur de Jean Rouffiès,
apothicaire, et confrontant avec l’ouvoir des
héritiers de Pierre Gaubert-Caminade. Il s’agit donc de l’ouvoir
ayant appartenu au chanoine Déodat Valette, porté au terrier des Valette, gache de la Fontaine (f°46) ; il le vendit à Pierre Phalip, tailleur, le 11 avril 1598, sans doute parce qu’il
était alors en possession des deux maisons et ouvoirs
de la gache de la Fontaine lui venant de son aïeul
Olivier. Il dut décéder sans postérité un peu avant 1603, date à laquelle tous
ces immeubles furent vendus. Le deuxième patronyme, Caminade, qui lui est donné
en 1580, ne se justifie que par le mariage qu’il dut contracter avec une
Gaubert.
x (ca 1560) avec N. (?) GAUBERT, fille de Pierre GAUBERT, notaire. (Les Gaubert, devenus Gaubert-Caminade, sont connus depuis
Guillaume GAUBERT, notaire, 3e consul de Villefranche en 1478, 1482 et 1496,
dit père de Pierre, notaire, en 1506 (A.D. Av. G 920). Pierre GAUBERT (°1481),
notaire, 3e consul en 1511 et
1518, procureur de l’évêque de Rodez en 1518-1520 (ibid. G 921), était établi gache du Puech en 1518 (f°1), mais possédait des biens gache de l’Eglise, notamment la maison faisant le coin de
la rue du docteur Alibert et de la rue de la Filasse qui passera à son gendre
Pons LAVERNHE, notaire de Montbazens. En 1516, il fit partie de la délégation
envoyée par la ville à Toulouse pour obtenir du parlement d’empêcher le
juge-mage de transférer la cour du sénéchal à Villeneuve (Cabrol, Annales I, 563), et c’est peut-être à
cette occasion qu’il connut son épouse, fille de M. CAMINADE, président à
mortier au parlement de Toulouse (On ne peut suivre à la lettre E. Cabrol selon
lequel Pierre Gaubert Caminade, 2e consul en 1568, aurait été le « fils de Mr
Caminade, président à mortier au parlement de Toulouse » (Annales, II, 40, en note) ; il est donc
possible qu’il ait voulu dire petit-fils. La fille du président devait être son
héritière puisque, après ce mariage, les Gaubert ajoutèrent à leur nom celui de
Caminade et, conformément à l’usage, écartelèrent leurs armes parlantes ―
d’azur au coq d’argent ― de celles tout aussi parlantes des Caminade ―
de gueules au lévrier d’or). De son mariage naquirent entre autres enfants connus : Pierre
GAUBERT-CAMINADE (†/1587), marchand, 2e consul de Villefranche en 1568, puis receveur du Bas-Rouergue,
propriétaire de l’ouvoir à deux façades faisant le
coin de la rue Droite avec la rue Basse de Saint-Jean, situé sous la maison des
héritiers d’Amalric BOYSSO et contigu à celui de Jean VALETTE CAMINADE (son
présumé beau-frère), marié en 1558 avec Isabeau IMBERT dont il eut postérité ;
Anne GAUBERT, épouse de Pons LAVERNHE, notaire de Montbazens, dont postérité à
Montbazens ; Ramond GAUBERT, chanoine de Villefranche.
VIII - Géraud VALETTE, marchand. Qualifié « recteur » et menaçant le sergent royal de
son épée lorsqu’il est présent auprès de sa mère en 1556, son attitude
belliqueuse en cette occasion permet d’imaginer à quels excès de violence il
dut se livrer en 1561. On le trouve après établi marchand gache
de la Fontaine, où, d’après le cadastre de 1518, il avait acquis de Pierre
Marty, mercier, une maison sise rue de la République, faisant le coin avec la
rue du Paradis, allivrée 38 livres, et un peu plus bas, de Pierre Roque, flassadier, une boutique sive cellier, sous la maison dudit Roque, donnant sur la rue du Bienvenu,
enfin de Jean Dardenne, un jardin confrontant la muraille de la ville (La Fon, f°14). x avec N. D’où :
IX - François VALETTE (†1608), procureur. Il est dit
fils de Géraud, marchand, dans l’acte passé en 1571 par Jeanne Imbert et ses
fils (G. Rigal-Saurel (op. cit., p. 138), on suppose donc
qu’il ne s’agit pas de ce François, fils de Jeanne Imbert et frère de Géraud et
de Jean). Pierre Cayron rapporte qu’il mourut de
maladie en revenant de Paris avec Antoine de Prévost, conseiller au présidial
de Rouergue, et fut inhumé, le 17 juin 1608, au couvent des Cordeliers (Nécrologe tenu par Pierre Cayron, ms.,
d’après copie de Henri Moulin (cf. aussi G. Rigal-Saurel, op. cit., p. 69-146). Pierre Cayron, marchand,
3e consul en 1591 et 1599, était fils de Jean Cayron
et de noble Marguerite Colom, celle-ci sœur de Pierre Colom, garde puis maître
de la Monnaie, époux de Marie Pomayrol, petite-fille
de Guine Valette cf. supra).
x avec Hélix MAUREL. Elle est dite veuve de
François Valette, procureur, lorsque, le 24 mai 1629, elle fut marraine
d’Etienne Maurel, fils de Jean Maurel, marchand, et de Jeanne Cabrol (E. Cabrol, Mémoire sur la famille
Maurel, ms, Arch. d’Ardenne de Tizac).
VIII - Olivier VALETTE (†/1567), notaire. x (ca 1550) avec Catherine VALETTE, fille de noble Guilhot VALETTE,
seigneur de Toulonjac, et de Catherine de TURENNE, mariés en 1523. Elle était
donc sœur d’Annet Valette qui, « jadis seigneur de Tolonjac » et l’un des principaux chefs des calvinistes,
fut massacré à Graves en décembre 1562. Elle était veuve suivant un acte du 3
janvier 1568 (cf. supra, branche
III, de Toulonjac, VIème degré). D’où, entre autres enfants
:
IX
- Jean VALETTE, qui suit.
IX
- Françoise VALETTE (†1588), x avec Jean MARTINY, notaire de Lunac en 1562,
fils de Jean, notaire audit lieu en 1542, et de N. Coudercy,
fille de Pierre, notaire de Saint-Salvadou (D’après G. Rigal-Saurel, op. cit., p. 124 et 138 Autrefois au
pays des Sérènes, Rodez,
1994, p. 215 et 218, où elle est dite fille d’Olivier, alors que dans l’article
précédent elle est donnée comme troisième fille de Jean, fils d’Olivier, ce qui
n’est pas possible en raison de la date présumée du mariage dudit Jean avec
Marguerite Olivier).
IX - Jean VALETTE (†1611), marchand chaussatier (Chaussatier : marchand et
fabricant de chausses). Dernier mâle de sa famille, il
était établi gache de l’Eglise où, le 29 juillet
1588, il acquit d’Antoine Ducorn, notaire de
Sanvensa, la maison faisant le coin de la rue du docteur Alibert avec la rue de
la Filasse, autrefois possédée par Pierre Gaubert et ensuite par Pons Lavernhe
(portée à l’article 12 du terrier des Valette, gache
de la Fontaine, f°46), puis, le 15 novembre 1603, une
maison rue de la Filasse ayant appartenu aux Patras, qu’il cédera, en 1608, à
son gendre Abraham Satgier. Plusieurs fois nommé électeur
de la gache de l’Eglise, notamment en décembre 1588,
1593 et 1596, il exerça la charge de 3e consul en 1605. Il mourut le 20 ou 21 mai 1611. Pierre Cayron, généralement peu indulgent à l’égard de ses
concitoyens, le tenait en haute estime, comme en témoigne la notice
nécrologique qu’il lui consacre en ces termes : « le Samedi 21 mai 1611 fut ensevely Sire Jean Valette, marchant estoit homme de bien, bon citoyen de ville, prompt en ses actions, et
homme d’Amy à ceux qu’il connaissoit, et estoit homme sans fard ny
dissimulé, disoit ce qu’il avoit
dans le cœur » (op. cit.).
x (ca 1575) avec Marguerite OLIVIER (†1607), fille d’Amalric OLIVIER, maître apothicaire, et d’Antoinette
PORTAL. Marguerite était proche voisine de Jean Valette, car son père Amalric,
4e consul de Villefranche en 1564,
résidait gache de l’Eglise, dans une maison sise rue
Droite, à mi-distance des rues Haute et Basse de Saint-Jean. Elle décéda le 28
février 1607 et fut inhumée le lendemain, ainsi que le rapporte Pierre Cayron : « le Jeudy 1er mars 1607 la femme de Sire Jean Valette, marnt, fut ensevely » (op. cit.). D’où, entre autres enfants :
X - Jean VALETTE, baptisé à
Villefranche le 10 mars 1581, qui eut pour parrain Jean Valette, apothicaire,
et mourut jeune.
X - Catherine VALETTE. x 1595, par contrat du 15 janvier
(A.D. Av. 3E 2990) avec Abraham SATGIER, marchand, fils de Pierre. Il acquit, le 2 mars 1601, la maison
sise rue Alibert faisant le coin avec la rue Bastide et mitoyenne de celle de
Jean Valette, son beau-père.
B - VALETTE
Bourgeois de Rieupeyroux et de Villefranche Armoiries : D’azur au chevron d’or
accompagné de trois demi-vols d’argent.
On doit à A. Ancourt une grande part des informations rapportées
ici sur trois générations de cette branche à laquelle appartenait Vézian Valette, le fondateur de la Chartreuse de Villefranche,
sur lequel et ses prédécesseurs il a réuni une importante documentation extraite
essentiellement des minutes des notaires villefranchois (A. Ancourt, Nouvelles Chroniques…, op. cit.).
Etablie à Villefranche dans la seconde moitié du XIVe siècle, ces Valette accédèrent rapidement
au premier rang des notabilités de la ville et peu de temps avant leur
extinction, à la fin du siècle suivant, ils faisaient partie de la riche
bourgeoisie marchande de la Ville. Acquéreurs de nombreux biens fonciers dans
les environs de la ville, ils étaient restés en possession de la plupart de
ceux que possédait anciennement leur famille à Rieupeyroux et principalement
dans la commune limitrophe de La Salvetat-Peyralès, où les mas de la Valette et
de la Martinia (sans doute le
Martinet, près Jaoul à la limite de la paroisse de Vabre)
étaient encore détenus par Vézian Valette en 1442,
ainsi que des prés et bois en bordure du Jaoul, des
rentes foncières à La Tapie dont sera dotée la Chartreuse et qu’elle levait
encore à la fin du XVIIIe siècle (J. Touzery, Les bénéfices…, p. 661-663).. Cet attachement au patrimoine situé à La Salvetat suggère une
implantation fort ancienne de la famille dans cette localité où peut-être
résidait le grand-père de Vézian, Antoine Valette,
avant de s’établir notaire à Villefranche. Il pourrait en effet s’identifier
avec Antoine Valette, notaire à Puech Montan, en la paroisse de La Salvetat,
qui reçut, le 9 avril 1347, le testament de Bernard Faral
portant fondation d’une chapellenie en l’église de Rieupeyroux (A.D. Av. G
368).
I - Antoine VALETTE, notaire de
Villefranche. Probablement venu de La Salvetat, il est attesté à Villefranche
par un premier acte daté du 1er août 1362, où il est qualifié notaire royal (A.D. Av. 3E 3245), et
peu après il achète à Hugues de Brolio une maison au
quartier du pont, au prix de 26 livres 7 sols, par acte du 23 juin 1366 (ibid. 3E 3247). Cette acquisition fut suivie de celles de plusieurs biens
dans les environs de la ville, notamment des vignes à Garrials,
en 1372, au Puech, en 1380, à Sainte-Marguerite en 1382, à Ussel en 1383, et à
la porte de Villeneuve, en 1386 (ibid. 3E 3252). Quelques années après
son arrivée, il faisait déjà partie des personnalités les plus notoires de la
cité, car c’est en cette qualité qu’il est convoqué par les consuls à
l’assemblée tenue, le 6 décembre 1379, dans la chambre du conseil de la maison
commune, au sujet de la reconstruction du moulin de Guiraudet
abattu en 1370 sur ordre du sénéchal parce que jugé nuisible à la défense de la
ville (A. Ancourt, Chroniques villefranchoises,
1ère série, Villefranche-de-Rouergue, 1944, p. 78-79).
On ignore le nom de son épouse dont on sait, par un acte du 2
avril 1370, qu’il avait au moins deux fils, Jean et Bernard, sans doute déjà
majeurs à cette époque (A.D. Av. 3E 3248). On présume que c’est lui qui était
le procureur fondé de noble Sobeyrane de Faramond, coseigneuresse de
Lunac, quand celle-ci reçut en 1376 des reconnaissances féodales consenties en
sa faveur. Il se pourrait qu’il devint ensuite son mari comme le suggèrent
d’une part Barrau, sur le vu d’actes de 1409 où Jean
et Guillaumes Valette, frères, sont mentionnés comme
fils (?) et héritiers universels de Sobeyrane de Faramond (Barrau, III, 193-194. On sait que Sobeyrane
de Faramond avait épousé Bertrand de La Valette, probablement
vers 1370 au plus tôt, car celui-ci était né du mariage contracté en 1350 par
Guillaume de La Valette, écuyer, avec Arnaude de Lhia, et que le couple n’eut pas d’enfants (cf. Valette-Cuzoul, branche de St-Grat et Floyrac). Bertrand mourut donc prématurément avant 1376,
date à laquelle sa veuve ne semble pas avoir encore convolé en secondes noces,
de sorte qu’il est permis de douter que Jean, majeur en 1370 et son frère
Guillaume, marchand à Rieupeyroux, soient fils de Soubeyrane,
comme le précise Barrau), et d’autre part, la possession par les Valette de fiefs à Lunac,
Arcanhac ou aux environs ayant appartenu aux Faramond.
x (ca 1340) avec N. et peut-être,
xx (après 1376) avec Sobeyrane
de FARAMOND, coseigneuresse de Lunac, fille de Guy de
FARAMOND, seigneur de Salmiech, coseigneur de Lunac, et d’Agnès de TOURLONG,
veuve et sans enfants de Bertrand de La VALETTE, écuyer. Si ce mariage est
avéré, on suppose que Soubeyrane n’en eut pas
d’enfants et que, veuve à nouveau, elle légua ses biens aux deux fils nés du
premier mariage d’Antoine Valette.
D’où, entre autres enfants du premier lit :
II - Jean VALETTE, qui suit.
II - Bernard VALETTE. Fils d’Antoine Valette, suivant l’acte du 2 avril 1370 (cf. supra) (En raison de son prénom, il pourrait être
filleul de Me Bernard Valette, notaire de Maleville, avec lequel A. Ancourt
semble le confondre op. cit., p. 176), il est attesté à Villefranche
par les acquisitions qu’il fit, le 25 septembre 1374 et le 24 avril 1376, de
deux jardins contigus au terroir de Sainte-Marguerite et un autre jardin au
terroir des Bédisses (A.D. Av. 3E 3242). On suppose
qu’il mourut sans postérité. et probablement,
II - Guillaume I VALETTE, marchand de Rieupeyroux. Il serait donc frère de Jean en 1409 et
héritier avec lui de Sobeyrane de Faramond.
(On présume que c’est lui qui épousa Soubeyrane
Atquier et non point cet autre Guillaume Valette qui,
selon A. Ancourt (op. cit., p.185), se serait marié en secondes noces avec Jeanne Vernhes, en 1451 (cf. infra).
x avec Soubeyrane ATQUIER († ca1450). Peut-être filleule de Soubeyrane de Faramond, elle
fonda, le 2 décembre 1449, trois chapellenies en l’église de Rieupeyroux pour
le salut de son âme et de celle de son mari, à charge pour lui d’en être le
patron sa vie durant, dotées de 33 setiers de seigle et quelques ras d’avoine à
prendre sur les paroisses de Lunac, La Salvetat, Romette,
Rieupeyroux, à Tarlajou (ou Jarlagou,
paroisse de Douzoulet, aujourd’hui La Capelle-Bleys), les Bleisses et le fief
de la Baselie ; elle est dite femme de « providus vir » Guillaume Valette,
marchand dudit lieu (A.D. Av. G 368) (Cf. Touzery, Les Bénéfices, p. 632).
Guillaume Valette vivait
donc encore en 1449 et c’est probablement lui qui était patron et collateur de
la chapelle en 1452 (ibid. G 155). D’où probablement :
III - Antoinette VALETTE. x (ca 1430) avec Gaillard d’AGENS, damoiseau du
château de Najac, seigneur de Calcomier, fils de Pons
d’Agens (†1408), seigneur de Calcomier,
et de Jeanne Roque. Elle lui apporta des fiefs ayant appartenu aux Faramond, dont la terre et château de Loupiac, en la
paroisse d’Arcanhac (J.-L. Déga et G. Rigal-Saurel, « Famille d’Agens
», in Bull. du C.G.R., N°57 (2006). Les auteurs supposent
que Guillaume, de Rieupeyroux, père d’Antoinette, pourrait être fils de
Bertrand de La Valette et de Sobirane de Faramond, alors que, d’après La Chenaye et Barrau, ces derniers seraient décédés sans postérité. Gailhard d’Agens, mort vers 1485,
épousa en secondes noces autre Antoinette Valette, fille de Forton
Valette, seigneur du Cuzoul).
II - Jean VALETTE (†ca1427), notaire de Villefranche
dès 1369, comme en témoignent des actes reçus le 3 septembre par Me Raymond Salis (Il devait donc avoir atteint sa majorité à cette époque, soit au
moins 25 ans, et par conséquent il serait né dans les années 1340), il est ensuite témoin en cette qualité dans plusieurs actes passés
par-devant Me Hector Borreli entre 1390 et 1395 (A.D. Av. 3E 3237). C’est par son
ministère que le sénéchal de Rouergue reçut à Villefranche les actes d’hommages
et de dénombrements de fiefs consentis au roi par ses feudataires en 1399, dont
notamment, le 8 août, celui de Jacques de Peyrusse, seigneur de La Caze, (A.D.
T&G. A 81). Il exerça d’importantes fonctions dans l’administration locale
pendant les dernières années des guerres anglaises en Rouergue. Investi de la
charge de 2e consul de
Villefranche, ainsi qu’il est porté après Pierre Colomb, 1er consul, sur la quittance scellée
du sceau de la ville donnée par les quatre consuls, le 8 avril, à Guilhem Cocural, receveur des contributions votées par les Etats de
Rouergue (A.D. Av. C 1528), il participa avec d’autres notables de la ville aux
négociations relatives à l’évacuation par les routiers de places fortes en
Auvergne, Gévaudan, Quercy et Rouergue, et contribua à la collecte des subsides
destinés à soutenir l’effort de guerre. Son sceau armorié est appendu à trois quittances
données audit Guilhem Cocural, la première par
lui-même, le 12 octobre 1388 et la seconde, le même jour, par Arnaud Daudibertière, de Rieupeyroux (Le prêt de son sceau à Arnaud Daudibertières
suggère des liens étroits, peut-être de parenté, qui devaient exister entre eux), (A.D. Av. C 1527), enfin la troisième, par
lui-même, le 11 janvier 1390 (n. st., ibid. C 1528). Porté au 3e rang du consulat en 1406, Arnaud
Valette étant 1er consul, il vivait
encore en 1427 suivant un acte de vente du 11 janvier consenti à son fils Vézian (A.D. Av. 3E 2676) et était déjà décédé le 15 avril
1428 (ibid. 3E 2712). Il fut inhumé au couvent des Cordeliers.
x (ca 1370-1380) avec Alaïs VERNHES. Veuve en 1430 et cohéritière
avec son fils Vézian de Jean Valette, notamment d’un moulin
drapier appelé del Bruelh,
situé dans les dépendances de Villefranche, au bord de l’Aveyron et confrontant
avec le chemin allant de cette ville au mas de Doumayrenc
(A.D. Av. 3E 2676), elle paraît être issue d’une famille originaire de Saint-Salvadou, mal connue, à laquelle devait appartenir Bernard Vernhes, notaire à Najac à la même époque (Mentionné par G. Rigal-Saurel, Autrefois
au pays des Serène, p. 209).
En raison du prénom porté
par Astruge Valette, sa fille, elle pourrait être
fille de Durand Vernhes dont on sait qu’il était père
d’Astruge Vernhes, épouse
en 1366 de Jean de Vésis, (ibid. 3E 3247) (D’après A. Ancourt (op. cit., p. 178) ; il pourrait s’agir de Jean Vezi,
du village del Telh,
paroisse de Teulières, feudataire de l’évêque en 1345
(Av. G 657), appartenant à une famille
possédant des biens à La Bastide-l’Evêque (ibid. G 648 et G 916). En 1427, la
moitié des mas del Telh et
de Vesis appartenait à Vézian
Valette qui, le 9 juillet, l’aliénait « à cens, à nouvel acapte
et en emphytéose » (Av. 3E 2712, d’après A. Ancourt, op. cit. p.189). Elle avait plusieurs sœurs et un
frère père de Guillaume Vernhes, cousin germain de Vézian et d’Astruge Valette,
résidant à Saint-Salvadou en 1450, et
vraisemblablement de Jeanne Vernhes, seconde épouse
de Guillaume II Valette (cf. infra). D’où, entre autres enfants :
III - Vézian VALETTE, qui suit.
III - Astruge VALETTE (†ca1452). Elle est mentionnée dans plusieurs actes aux côtés de
son frère Vézian, qui agit en qualité de son procureur
fondé, notamment en 1439, puis le 28 septembre 1446, lorsqu’en son nom et celui
de sa sœur, il fait reconnaissance à l’évêque de Rodez pour certaines rentes
qu’ils perçoivent dans les juridictions de Morlhon, Cadour, Cabanes et La Bastide (A.D. Av. G 954).
x avec Guillaume CHALVAND (†/1439), marchand et bourgeois de Villefranche. Fils de Pierre et
avec lui seigneur de Veillac, suivant un acte du 7
mai 1370 (A.D.Av. 3E 3248) (Sans doute le fief de Veillac,
en la paroisse de Camboulas, actuellement commune de Pont-deSalars, en possession d’Arnalda
de Vernet en 1344 (Av. G 802), puis des Cadel à la
fin du XVe siècle (ibid. E 1461) ; cf. R. Noël, Chateaux, II, 618), possédant des intérêts à Rieupeyroux, il s’établit marchand à Villefranche
où il fit l’acquisition de divers biens. Investi de la charge de 3e consul en 1400, il fut arbitre des
consuls avec Jean Vedel, aussi marchand, dans le conflit qui opposa la ville en
1428 au prieur de la Ramière qui avait choisi pour
arbitres Vézian Valette, son beau-frère, et Jean
Soulages (Annales, I, 345-346). Il décéda avant 1439, suivant un acte du 4 mai où Astruge Valette est dite sa veuve. Il fut inhumé au couvent
des Cordeliers, au tombeau des Valette en la salle capitulaire où, à la clef de
l’une de ses six croisées d’ogives, sa veuve fit sculpter en 1451 un écu chargé
de sa marque (un monogramme formé des lettre C et G, l’une au-dessus de l’autre
et jointes à la lettre H dont la haste se termine par
une croix pattée). Le 22 décembre 1451, en effet, Astruge
Valette avait passé par devant Me Hugues Enjalbert, notaire de
Villefranche, un bail à prix fait avec Jean d’Orlhans,
Jean Copiac et Jean Churès,
maîtres maçons de villefranche, pour la construction
de la v ûte de la salle capitulaire dudit couvent,
composée, sur le modèle de la sacristie, de six croisées d’ogives reposant au
centre sur deux piliers de pierre, ainsi que la réparation de ses murs et son
blanchiment ; le contrat spécifiait également « la pose des armoiries de feu
Guillaume Chalvand », et probablement celles des
Valette et des Vernhes (A.D. Av. 3E 2797) Astruge Valette, veuve, héritière de
Guillaume Chalvand et sans postérité, mourut peu de
temps après avoir dicté ses dernières volontés en présence de Guillaume Valette,
marchand de Rieupeyroux, à Me Hugues Enjalbert, le 19 mai 1452, dans
sa demeure située à côté de la maison dudit Guillaume. Elle stipulait son désir
d’être inhumée au couvent des Frères Mineurs (les Cordeliers) dans le tombeau
de son père Jean Valette, instituait son héritier universel et général Vésian Vernhes, fils de Guillaume
Vernhes, son cousin germain auquel il faisait un legs
particulier, ainsi qu’à sa servante et à Guillelma,
fille de Nicolas Imbert, à qui elle donnait divers objets dont ses coupes de
corail et d’argent (A.D. Av. 3E 2797, acte 30) (Teneur de
l’acte donnée d’après A. Ancourt, Nouvelles
Chroniques …, op. cit., p. 180).
Probablement
III - Guillaume
VALETTE, qui suivra
III - N. VALETTE, x avec Hugues de La SARRETTE. On présume, en effet, que
Hugues de La Sarrette, 1er consul de Rieupeyroux en 1388 (A.D. Av. C 1526), pourrait avoir
épousé une fille de Jean Valette, dont il aurait eu au moins trois fils,
Guillaume, Bernard et Jean de La Sarrette ‒ de la Serota
‒
que Vézian Valette dit être ses cousins germains lorsque, en
1450, il lègue 20 sols à chacun d’eux qui pour lors résident à Najac (cf. infra). Ledit Jean de La SARRETTE épousa Dona de TOURLONG, veuve de
Barthélemy de SELGUES et fille de Raymond de TOURLONG et de noble Marcébélie VALETTE (cf. supra, famille A, IIIe degré), dont il eut entre autres enfants
Bertrand, qui suit, et Marcébélie de La SARRETTE
mariée à Déodat PATRAS, marchand, consul de Villefranche en 1489. Bertrand de
La SARRETTE, licencié ès lois, 1er consul de Villefranche en
1498, conseiller en la sénéchaussée en 1506 et 1514 (A.D. Av. G 920 et G 940),
juge royal de Sauveterre en 1512, résidait en 1496 gache
du Puech, en la maison qui fait le coin des rues de la République et de celle
de Camille Roque, ayant appartenu à Vézian Valette,
puis à son épouse Catherine Garnier dont il était peut-être l’un des héritiers (C’est en effet cette maison qu’il habitait, car elle confrontait
du fond avec la ruelle dite de la Mercerie dont, en 1496, il voulut supprimer
la servitude et interdire le passage aux habitants de la ville « à cause des
immondices et des ordures qu’on y faisoit » voir Cabrol,
Annales, I, 497-498) ; il fut père, entre autres enfants qui se perpétuèrent à Villefranche,
d’Hélix de La SARRETTE mariée à Jean PATRAS, marchand de Villefranche, consul
en 1532 et 1540, fils de Vézian PATRAS et celui-ci
frère du susdit Jean et de Mirabile, seconde épouse
de Jean VALETTE (cf. infra IVe degré).
III - Vézian VALETTE (†1450), marchand drapier, bourgeois de Villefranche, coseigneur d’Orlhonac. Son nom reste associé à la Chartreuse bâtie aux
abords de Villefranche grâce au legs qu’il fit aux religieux de l’ordre de
saint Bruno de la plus grande partie de l’immense fortune qu’il amassa par son
négoce. Il fut l’un de ces riches marchands drapiers villefranchois, engagés
dans le commerce international et sans doute fréquentant les grandes foires
tenues à Lyon, Beaucaire ou hors du royaume, qui contribuèrent à la prospérité
de leur ville. Jouissant comme eux de la considération de ses concitoyens, il fut
associé à l’administration municipale et investi des fonctions consulaires, au
1er rang en 1432, puis au 3e rang en 1447 et 1448. En 1428,
c’est lui que Barthélemy Colomb, prieur de la Ramière,
avait pris pour arbitre dans le conflit qui l’opposait aux consuls à propos de
l’exemption de la taille de ses moulins et rentes qu’il avait dans la ville (Cabrol,
Annales, I, 345-346). Cohéritier de son aïeul Antoine et de son père
Jean, notamment des biens situés dans les paroisses de Rieupeyroux et de La
Salvetat, tel le mas de la Valette qu’il vendit en 1442, il investit une bonne
part de ses profits dans l’acquisition de terres, vignes et rentes dans les
environs de Villefranche dont la plupart seront après sa mort en possession des
Chartreux. Plusieurs actes témoignent de l’importance de son patrimoine
foncier, comme l’hommage qu’il rendit à l’évêque de Rodez, le 28 septembre
1446, en son nom et « comme conjointe personne de sa sœur Astrugia,
veuve de Guillaume Chalvand », pour des rentes
perçues sur les villages de Dauquier, la Griffoulière et del Fau, en la
juridiction de Morlhon, et dans les appartenances de Lescurette, paroisse de Cadours, pour le village de Lardesc et le village de Ginestous, en la paroisse de
Cabanes, « où il y a maisons casals, patus et autres fiefs tenus par indivis avec d’autres
coseigneurs », enfin pour certains cens et tout le domaine direct perçus sur le
village de Maloyre en la paroisse de La Bastide-l’Evêque (A.D. Av. G 954). Il possédait entre
autres biens dans le taillable de Villefranche des terres à Ordiget
et une borie aux Imberts, enfin des biens à Orlhonac dont il était coseigneur avec Raymond de Tourlong, licencié ès lois et avocat du roi. Il résidait gache du Puech, dans la grande maison faisant le coin de la
rue Droite du Pont avec la rue du Mazel (actuelles rues de la République et de
Camille Roques) qu’il avait fait bâtir et où, le 17 juin 1450, sur le point
d’entreprendre le pèlerinage à Rome pour participer aux exercices du Jubilé, il
dicta son testament à Me Hugues Enjalbert, notaire de Villefranche (A.D. Av. 3E 2796). Il y
stipule entre autres sa volonté d’être inhumé dans l’église des Frères Mineurs
au tombeau de son père ; il fait des legs particuliers en argent, à son cousin
germain par sa mère, Guillaume Vernhes, et à son fils
Vézian Vernhes, son
filleul, demeurant à Saint-Salvadou, à Guillaume
Valette, marchand de Villefranche demeurant à Rieupeyroux (20 sols), à ses
cousins germains, Guillaume, Bernard et Jean de La Sarrette ―
de la Serota ―, frères, de Najac (20 sols), ainsi qu’à Jean et Dulcie Vital, frère et sœur, de Caylus ; il institue sa
sœur Astruge Valette héritière particulière de ses
biens ; enfin il fait don à son épouse de sa maison de la rue Droite dont il
précise la situation et le mobilier, d’une vigne à Peynevayre
et d’une autre à la porte du Pont confrontant avec le jardin de Guillaume
Valette, d’une ferme ou borie aux Imbert, d’une autre maison sise gache du Gua, enfin de tout ce
qu’il possède à Orlhonac, mais à la charge pour elle
de rendre toutes ses possessions, mobilières et immobilières, à son héritier
universel et général, à savoir « un couvent ou monastère dédié à l’Ordre vulgairement
appelé Dels Chartros », au moyen desquels celui-ci devra être édifié hors la ville, sur
un terrain lui ayant appartenu (D’après A. Ancourt, Nouvelles Chroniques…, op. cit., p. 184-188 ; voir aussi Abbé L. Gilhodes,
La Chartreuse Saint-Sauveur de Villefranche-de-Rouergue, Salzburg, 1973, p. 32-35). Vézian Valette mourut à Rome pendant le Jubilé et son corps
fut inhumé dans l’une des églises de la ville, puis, une dizaine d’années plus
tard, ramené à Villefranche par un Chartreux pour être enseveli, le 6 juin 1461,
dans le tombeau qu’on lui avait préparé au côté droit du chœur de l’église de
la Chartreuse (Cabrol, Annales, I, 416), au pied d’un enfeu où
sont sculptées et peintes ses armoiries et celles de son épouse, de part et
d’autre de l’écu à leurs armes mi-parties.
x avec Catherine GARNIER (†1482). Veuve et sans enfants en 1450, elle dut veiller, assistée
de deux consuls, à la stricte exécution des dernières volontés de son défunt
mari. Les travaux de construction de la Chartreuse débutèrent donc peu après la
transaction passée, le 22 mars 1451 (n. st.), entre les consuls et le prieur de
la Grande-Chartreuse de Grenoble sur l’exécution du testament de Vézian Valette (Cabrol, Annales, I, 387).
Ils étaient en grande partie achevés lorsque Catherine testa à son tour le 23
mai 1465 (Cabrol, ibid., I, 422). Elle mourut en 1482, ainsi
que le mentionne l’inscription gravée sur la pierre recouvrant le tombeau de Vézian auprès duquel elle fut inhumée (Elle ne mourut donc pas en 1465, date de son testament, comme le
dit Cabrol qui a induit en erreur les historiens de la Chartreuse). Catherine Garnier était de noble et ancien lignage, comme le
prouvent ses armoiries sculptées sur maintes clefs de voûtes de la Chartreuse,
alternant avec celles de Vézian ou combinées avec
elles dans un mi-parti conjugal, et dont les émaux sont connus par la verrière
centrale du chœur de l’église conventuelle, celle de la vaste rosace du fond de
la nef et les traces de peinture que portent encore les écus de l’enfeu : de gueules à la croix de
Toulouse d’argent, écartelé d’azur au lévrier rampant d’or. Elle appartenait en effet à une famille
originaire de Cordes en Albigeois, feudataire des comtes de Toulouse, peut-être
issue de l’une de leurs branches cadettes, légitime ou naturelle, comme le
suggère la croix de Toulouse d’argent, et non d’or, figurant aux 1er et 4e quartiers de ses armoiries. Le
premier connu de ses ancêtres pourrait être Bertrand Garnier, juge-mage du
Quercy en 1269, puis du Rouergue en 1271, de nouveau du Quercy en 1277, enfin
de Toulouse en 1284 (J. Belmont, Etudes aveyronnaises, Sté des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, 2010, p. 22-23), vraisemblablement ce même
Bertrand Garnier, de Cordes, acquéreur de biens en Rouergue pour lesquels il
rendit hommage, en 1275, à Henri, comte de Rodez (A.D. T&G. A 69) (C’est sans doute lui qui, en
qualité de procureur d’Irlande, sa femme, fille de feu Pierre Maurel, du Bourg
de Rodez, par acte passé à Cordes, en son moulin, le 3 des Ides de février
1296, an. st., vendit à l’évêque de Rodez le village de Lazac
et ses dépendances, le mercredi après les octaves de la Purification de la
Vierge 1296, an. st. Voir A.D. Av. G 525).
Quoi qu’il en soit, les 2e et 3e quartiers de
ses armoiries pérennisent une alliance matrimoniale dont elle descendait, sans doute, et en raison de l’animal qui y figure,
celle que contracta, dans les premières années du XIVe siècle, Bertrand Garnier, probablement
fils du précédent, avec une fille de Gaillard Giscard, chevalier, d’une maison
du Quercy qui portait pour armes un lévrier (Gaillard Giscard, chevalier,
vivant en 1333, fils de Ramond, vivant en 1276-1300, fut père de Bertrand
Giscard, vivant en 1350 qui continua la descendance de cette famille entrée en
possession, au XVIe siècle, de la seigneurie de Thédirac et portant alors pour
armes : de gueules au lévrie passant d’argent,
écartelé d’or au cor de chasse de sable (cf. H. Lamant, Armorial, LIV, 290).
. ; Bertrand devait être
lui-même en possession d’un fief en Quercy, peut-être acquis par son
prédécesseur lorsque celui-ci y était juge-mage, car il est qualifié « damoiseau,
du diocèse de Cahors, » dans les minutes de Me Hugues Canac,
notaire de Rodez (1298-1335), où se trouve la reconnaissance dotale qu’il fit à
son beau-père (A.D. Av. E 960) (De ce Bertrand Garnier devait descendre noble Jean Garnier,
seigneur de la Borie, au diocèse de Cahors, qui était procureur de l’abbé de Silvanès en 1382 voir J. Lartigaut,
Revue du Rouergue, N°92, p. 382, en note). Il est évident qu’elle était très proche parente, peut-être
sœur, de noble Jean Garnier, mari vers 1450 d’Hélène Martini, qui se fixa,
ainsi que sa descendance, sur le fief de La Planque apporté par son épouse et
situé en la paroisse de Pradinas, par conséquent non loin de Rieupeyroux et
dans le voisinage des paroisses, dont certaines à la limite du diocèse d’Albi,
où les Valette possédaient encore des terres (Cf. G. Rigal-Saurel, « Les
seigneurs de La Planque », in Bull. du C.G.R., N°36 ( 2001), p. 14-17). Ayant certainement conservé
des attaches en Albigeois, il n’est donc pas surprenant qu’elle ait fait appel
à un maître maçon de Cordes, Conrad Rogier, et à un sculpteur de Salles en
Albigeois, Pierre Viguier, pour la construction et la décoration de la
Chartreuse.
III - Guillaume
VALETTE, marchand de Rieupeyroux et de Villefranche. Le
seul indice de sa filiation présumée est la dispense du 2e degré de consanguinité qui lui fut
accordée par l’évêque de Rodez pour son mariage avec Jeanne Vernhes
; les futurs époux étaient donc cousins germains, lui par sa mère, Alaïs Vernhes, épouse de Jean Valette,
et elle par son père, frère de ladite Alaïs, d’après
ce que l’on sait sur les deux familles. Il existe toutefois d’autres indices
moins probants suggérant l’existence d’une consanguinité au 1er degré entre lui, Vézian et Astruge Valette : il
est mentionné conjointement avec Vézian Valette et
Guillaume Chalvand dans des actes du 16 et 21 juin
1428 relatifs à la fondation d’une chapellenie à Rieupeyroux (A.D. Av. 3E 2712)
(Acte cité par A. Ancourt, Nouvelles
chroniques, op. cit., p. 185; l’auteur donne sur
Guillaume Valette plusieurs autres informations, dont on tire ici profit, mais
avoue n’avoir trouvé aucune trace de sa parenté dans les actes p. 185-186) ; c’est probablement lui qui est nommé dans le
testament de Vézian pour un legs de 20 sols seulement,
somme généralement attribuée à de très proches parents du testateur afin qu’ils
ne puissent contester ses derniers volontés ; enfin c’est en sa présence qu’Astruge Valette, dont la maison est à côté de la sienne,
dicte son testament en 1452. Qualifié marchand de Rieupeyroux et de
Villefranche, il résidait encore dans la première de ces villes en 1450, sans
doute en raison de biens reçus de son père, alors qu’il possédait à
Villefranche une maison, à côté de celle d’Astruge
Valette, et d’autres biens fonciers, notamment un jardin à la porte du Pont
mentionné en 1450 dans le testament de Vézian comme
confrontant avec une vigne léguée à Catherine Garnier. Il semble avoir
définitivement fixé sa résidence et ses activités à Villefranche, sans doute à la
suite de son mariage en 1451, comme en témoignent entre autres les acquisitions
qu’il fit, en 1464, d’un jardin au faubourg du Pont, puis, l’année suivante,
d’un autre au même lieu et proche de celui des héritiers de Guillaume Chalvand. Il exerçait les fonctions de 2e consul de Villefranche lorsque, le
23 avril 1465, il fit son testament dans lequel il exprimait son désir d’être
inhumé au couvent des Frères Mineurs (Autre preuve
implicite de sa filiation présumée car, selon ses vœux, c’est sans doute au tombeau
des Valette qu’il fut inhumé, en la salle du couvent des Cordeliers où Astruge Valette avait fait faire d’importants travaux en
1451). Il donnait pour le service des autels de l’église
Notre-Dame dix torches de cire d’une livre chacune, et pour l’église dudit
couvent dix autres torches de même poids, faisait des legs à ses trois filles
et instituait son fils Jean comme héritier universel (A.D. Av. 3E 2705). Il décéda
avant 1470.
x 1451 avec Jeanne VERNHES (†/1470). La dispense accordée en 1451 par l’évêque de Rodez, non
seulement pour le 2e degré, comme
on l’a vu plus haut, mais encore pour les 3e et 4e degrés de
parenté existant entre les époux (A.D. Av. G 152), suggère bien d’autres
alliances contractées entre leurs prédécesseurs. Jeanne Vernhes
était donc déjà mariée avec Guillaume Valette lorsque celui-ci assista en 1452
à la dictée du testament d’Astruge Valette par lequel
elle institua comme héritier universel Vézian Vernhes, filleul de son frère Vezian
et fils de Guillaume Vernhes qu’elle dit être son
cousin germain (cf. supra). Usufruitière des biens de son mari,
elle ne lui survécut pas longtemps, car elle mourut avant 1470, lui ayant donné
trois filles et un fils Jean, qui suit.
IV- Jean VALETTE (†/1518), marchand et bourgeois de
Villefranche. Héritier universel de son père, il acquit en 1476 un étang sur la
paroisse de Morlhon, au terroir dit de la Griffoulière, l’un des villages que Vézian
Valette et sa sœur reconnaissaient tenir de l’évêque de Rodez en 1446 (A.D. Av.
3E 2829) (Acte cité par A. Ancourt, qui n’en dit pas plus sur ce Jean, fils
de Guillaume). On présume que c’est lui qui fut 2e consul de Villefranche en 1498 et
qu’il résidait gache du Gua,
dans la maison sise rue Droite du Pont, actuelle rue de la République, à mi-distance
des rues Etroite et du Juge-Mage, confrontant du fond avec la rue Pierre Polier, allivrée 88 livres lorsque, en 1518, elle est
inscrite au cadastre au nom des héritiers de « Joan Valeta, borges
» (Gua, f°19) (Cette maison
sera mutée sur Antoine Trenchier, notaire de
Villefranche, 4e consul en 1513, qui possédait d’autres immeubles dans la gache du Gua).
Il pourrait s’identifier avec ce Jean Valette, que La Chenaye dit
être fils de Pierre et sans postérité de ses deux mariages (op. cit., XIX, 439). On suppose donc, dans l’attente d’une plus ample
documentation, qu’il épousa en premières noces Marguerite MONTAGNE, fille de Pierre
MONTAGNE, licencié ès lois, 1er consul de Villefranche en 1473, et de Guine
MALROUX, et en secondes noces avec Mirabile PATRAS, fille de Barthélemy PATRAS, marchand de Villefranche, et de
Julienne COSTY, celle-ci fille d’Etienne Costy, de
Vimenet. L’hypothèse est fondée sur les liens de parenté existant déjà entre
les familles Patras et de La Sarrette, et par conséquent les Valette,
susceptibles de motiver le choix de cette seconde épouse. Mirabile
Patras, en effet, avait pour frères Déodat Patras, 3e consul en 1489, marié avec Marcébélie de La Sarrette, fille de Jean, cousin germain de
Vézian Valette, et Vézian
Patras, 2e consul de Villefranche en 1485 et 1494,
dont le fils Jean Patras, devait épouser Hélix de La Sarrette, fille de
Bertrand (cf supra, IIIe degré) Cf. G. Rigal-Saurel, Mém. Sté des Amis de
Villefranche et du Bas-Rouergue, 2004, p.
126-127 (Mirabile Patras n’est pas citée parmi les
enfants de Barthélemy).
Pierre HOCQUELLET Yvrac,
1976 - 2015