GARIBAL
Bourgeois de Villefranche
___________________
Armes : D’azur
au coq d’or sur un rocher d’argent mouvant de la pointe de l’écu, accompagné en
chef de trois étoiles du même[1].
La famille Garibal, ou Garibald, alias Garibaldy, qui occupa un rang fort distingué dans la
bourgeoisie de Villefranche durant près d’un siècle avant d’accéder à de hautes
fonctions administratives et judiciaires, n’apparaît dans les chroniques de la
ville qu’au début de la seconde moitié du XVe siècle, avec l’élection d’Olivier
Garibal à la dignité de prévôt du chapitre de l’église collégiale de
Notre-Dame. On ignore de quelle localité était originaire ce prévôt[2], et
s’il était apparenté aux Garibal dont la présence est attestée à cette époque à
Najac et à Rodez. Un Raymond Garibal figure en 1460 sur le terrier de la ville
de Najac (A.D. T&G. A 122), où sa famille était encore représentée par
plusieurs membres au XVIIIe siècle. A Rodez, les Garibal faisaient déjà partie de
l’élite des marchands pourvus des charges consulaires du Bourg ou de
La filiation des Garibal villefranchois ne peut être
suivie qu’à partir de Pierre Garibal, déjà établi marchand lorsque, en 1518,
fut dressé le nouveau cadastre de la ville dont trois registres ont été
conservés. La disparition du registre relatif à la gache du Puech, où sa
famille posséda antérieurement et jusqu’au XVIIe siècle d’importants
immeubles, nous prive sans doute d’informations précieuses sur ses prédécesseurs
et ses descendants.
Olivier GARIBAL, bachelier en droit, prêtre, chanoine, puis prévôt du
chapitre de Villefranche (1451-1468) et nonce apostolique (1457).
L’érection de l’église archipresbytérale de
Villefranche en collégiale par le pape Eugène IV, en 1444, confirmée par son
successeur Nicolas V, en 1447, fut à l’origine d’un conflit entre l’évêque de
Rodez, Guillaume de
Olivier Garibal faisait usage d’un sceau dont une
empreinte est appendue à un acte rédigé à Rodez, en la maison d’Etève Cayron,
le 10 décembre 1457 (A.D. Av. 3G 552). C’est un sceau en navette (50x32 mm),
dont le champ est orné d’un homme agenouillé en prière devant
Géraud, alias Guiral GARIBAL, marchand de Villefranche et 4e consul en
1476.
Etienne Cabrol lui donne le prénom d’Olivier dans la
liste des consuls de l’année 1476 (Annales,
I, 436), puis celui de Guiral, et le patronyme Galival, d’après un acte du 25 septembre 1476 par lequel le
sénéchal de Rouergue répond favorablement à la requête des quatre consuls, leur
accorde la permission « de couvrir les mesures, et faire les tabliers à
l’entour pour l’utilité de la ville » (ibid.
p. 438). C’est assurément le même Géraud Garibal[9], de
Villefranche, acquéreur d’un patus à Saint-Rémy qui, suivant un acte de 1488,
fut mis en la main de l’évêque de Rodez parce que Géraud avait refusé d’en
recevoir l’investiture sous le cens d’une géline (A.D. Av. G 925).
Jean GARIBAL, chanoine de Villefranche.
Mossen Johan
Garibal, capelan (chapelain ou chanoine),
et Dona Ramonda Dausele[10]
avaient fondé une chapellenie dotée d’une maison, avec jardin, en la gache de
l’Eglise que tenait Jean Topignon en 1518 (Cadastre de 1518, Eglise, f° 110).
Sybille, alias Cébile GARIBAL
x
(avant 1488)
Jean IMBERT, dit « le Vieux », licencié ès droits, de
Villefranche.
Il fut investi de la charge de 2e consul de
villefranche en 1487, puis, l’année suivante, élu assesseur des consuls et
député à Paris pour plaider à
D’où :
Jean IMBERT, dit « le Jeune », licencié ès
droits, 1er consul de Villefranche en 1529.
x 1518
Marguerite de MALHEVIELLE, fille de Jean, seigneur du
Bosc, et d’Antoinette de TOURLONG[11].
D’où postérité (famille d’Imbert du Bosc).
I – Pierre GARIBAL, marchand de Villefranche.
Peut-être fils de Géraud, Pierre Garibal était un
homme d’âge mûr au moment de la confection du cadastre de 1518 ; il est
alors inscrit au registre de la gache de l’Eglise comme propriétaire d’au moins
trois maisons situées dans ce quartier de la ville (f°5v°, art. 1 à 3). La première,
allivrée
II – Jean GARIBAL, marchand de Villefranche.
Jean Garibal est porté sur le cadstre de 1518, gache
de l’Eglise, comme propriétaire de de la maison allivrée
x
Jeanne MÉJAN
Jeanne Méjan, alias
Méja, était probablement fille Pierre Méjan, alias Mejani, marchand de Villefranche, et nièce de Gabriel Méjan,
prévôt du chapitre. Elle vivait encore en 1573, ainsi qu’il ressort du
testament que fit sa fille, Delphine Garibal, le 19 juillet 1573, par lequel
celle-ci nommait son père et sa mère usufruitiers de ses biens[12].
Pierre MÉJAN, marchand de Villefranche, fut témoin au lauzime
accordé par l’évêque de Rodez à Brenguier Portal, aussi marchand dans la dite
ville, pour l’achat d’un casal à Saint-Rémy, le 13 juin 1498, devant l’église
de Saint-Rémy (A.D. Av. G 925). Le 12 avril 1520, il passa un accord avec
Guillaume Vedel à propos de la collation d’une chapellenie (Annales, I, p. 577). Il fut investi de
la charge de 3e consul de Villefranche en 1525 (ibid., p. 584). Gabriel
MÉJAN (†1539), prêtre, chapelain ou
chanoine de Villefranche en 1520 (A.D. T&G. A 109), 5e prévôt
du chapitre collégial de Villefranche, fut élu à cette dignité, le 11 mars
1523, en remplacement de feu Raymond d’Estaing (Annales, I, 581-582)[13].
Il possédait en la gache de l’église de nombreux immeubles dont certains
confrontaient avec les biens de Pierre Garibal et d’autres avaient été acquis
de ce dernier (Cadastre de 1518, Eglise, f°103-104). Il était aussi
propriétaire de la borie des Maynials, en la paroisse de Maleville, ainsi
qu’il ressort d’une ordonnance du sénéchal de Rouergue donnée en 1533 et
maintenant l’évêque de Rodez en possession et saisine de lever la dîme des
agneaux et laine dans ce domaine (A.D. Av. G 645). Il mourut le 4 décembre 1537
et fut enseveli le lendemain dans la chapelle de Sainte-Blaise en l’église
collégiale de Notre-Dame (Annales,
I, 610). Guillaume
MÉJAN, chanoine, possédait une
maison, gache de l’Eglise, qui était mitoyenne de la maison sise rue des
chanoines acquise par Gabriel Méjan de Pierre Garibal (Cadastre de 1518,
Eglise, f°104, art. 26), lorsque cette dernière fut mutée sur Jean Dardenne,
marchand (ibid., Fontaine, f°42v°) ;
c’est celle qui est ensuite donnée comme appartenant à Jean Garibal et Dona Méja, sa femme (ibid. Eglise, f°100). |
D’où,
entre autres enfants :
III – Jean GARIBAL, qui suit.
III –
Delphine GARIBAL (†/1590)
Seconde épouse de Jean Lobinhes, le 19
juillet 1573, elle fit un testament en faveur de son fils Guillaume, dans
lequel elle léguait deux cents livres à sa fille Marguerite, au posthume et à
son mari, et nommait sa mère et son mari usufruitiers de ses biens (A.D. Av. 3E
2627). Elle vivait encore en 1588 et dut décéder peu de temps après, avant
1590.
x (/1575)
Jean
LOBINHES, marchand et hoste de
Villefranche, veuf de Jeanne Cabrit, fils de Jean Lobinhes, notaire de Parisot,
puis de Villefranche, et de Jeanne ROS.
Il contracta son second mariage avant
1575, car, le 22 mars de la dite année, il fut parrain de Pierre Garibal, fils
de Jean, marchand.
D’où postérité (LOBINHES Þ OBSCUR Þ RISPAL Þ CARDONNEL Þ PÉNAUD Þ HOCQUELLET).
III – Jean GARIBAL (†1607), marchand de Villefranche.
Ainsi qu’en témoignent les nombreuses acquisitions
foncières qu’il fit à Villefranche et les brillantes situations de ses fils, Jean
Garibal devint fort riche. La prospérité de son négoce fut sans doute la
première source de sa fortune, mais il l’accrut considérablement par la
pratique sans scrupule de prêts à taux usuraires qui lui valurent bien des
inimitiés, et même la réprobation de certains de ses descendants soucieux de
réparer les préjudices causés à ses débiteurs (cf. infra). Pierre Cayron, son compatriote, porte sur lui un jugement
des plus sévères, mais peut-être quelque peu exagéré : « il n’avoit point d’honneur en ce monde,
écrit-il dans son nécrologe, ayant acquis
ses biens par voyes illicites, par usures, rapines, accusé de larcin[14] ». Etabli d’abord en la gache du Puech
(Cadastre de 1518, Puech, f°62), il est porté au terrier de la gache du Gua
comme propriétaire de plusieurs immeubles situés dans divers quartiers de la
ville, dont deux importantes maisons et une plus modeste, la première allivrée
Jean Garibal était aveugle depuis une quinzaine d’années
et retiré chez son fils aîné lorsqu’il mourut le 10 août 1607. Les
circonstances de son décès sont relatées par Pierre Cayron : « Le vendredy 10 aoust 1607 feste St-Laurens
sur les 3 heures avant le jour Sire Jean Garribal marchant se jetta de la
fenestre en bas de la maison de son fils le contreroleur qui a faite bastir a
la place prez celle de Rouffies App.re ; et de
la cheute il en mourut incontinent, fut ensevely le jour même après disné ». Cette mort rapide fut attribuée à un acte de
désespoir, ce qui fit croire à un fait criminel ou délictueux perpétré par son
entourage. La reine Marguerite de Valois, comtesse de Rouergue, ordonna des
poursuites contre le procureur du roi, contre Raymond Garibal, « nommé
curateur au corps mort de son père », et contre Antoine Garibal, contrôleur
du domaine, son fils aîné. Par arrêt du Grand Conseil du 24 septembre 1612, les
deux premiers accusés furent mis hors de cause, parce que aucun reproche ne put
leur être attribué, alors que le contrôleur fut condamné, entre autres choses,
à
x
Françoise de CADEL (†1602).
Ainsi que le suggèrent les charges de finance dont ses
fils seront pourvus, elle appartenait sans doute à la descendance d’Antoine Cadel,
trésorier du Rouergue de 1484 à 1512, originaire de Rodez, mais établi à
Villefranche dont il fut 1er consul en 1488, père de noble Henri de
Cadel, seigneur de Veillac, marié en 1526 à noble Gaillarde Teulat, d’Aubin
(A.D. Av. E 1743), qui pourraient être ses parents. Elle fut inhumée le 28 août
1602.
D’où :
IV – Antoine GARIBAL, auteur de la branche aînée, qui
suit (IVa)
IV – Pierre
GARIBAL
Il fut baptisé le 29 mars 1575 et eut
pour parrain Jehan Lobinhes [époux de Delphine Garibal], et pour marraine
Jeanne Suplicie.
IV – Jean de GARIBAL (°1578), auteur de la branche
cadette, qui suivra (IVb).
IV – Raymond
de GARIBAL (1579-1630), conseiller au
parlement de Toulouse (1612), puis chartreux et prieur de la chartreuse de
Villefranche.
x
Marguerite
de SENAUX (1589-1657)
Raymond de Garibal fut baptisé le 11
décembre 1579 ; il eut pour parrain « Ramond Brozes », ou
Borzes, licencier[16], et
pour marraine « Catherine Gineste, fille de M.r M.e Gineste,
conseiller[17] ». Nommé curateur à
la succession de son défunt père en 1607 et soupçonné avec son frère Antoine
d’être responsable de la mort de celui-ci, il fut mis hors de cause, en 1612, à
l’issue de l’enquête ordonnée par la comtesse de Rouergue (cf. supra). Parrain de sa nièce Claire de
Garibal, en 1612, il était alors conseiller au parlement de Toulouse où il se
distingua par son savoir et son intégrité. Il avait épousé Marguerite de
Senaux, née en 1589, fille d’un président au parlement de Toulouse. Ils
vécurent ensemble jusqu’en 1618, mais se voyant sans enfants, ils se séparèrent
d’un commun accord et entrèrent en religion. Raymond de Garibal prit l’habit de
chartreux et prononça ses vœux, le 8 décembre 1619, en la chartreuse de
Toulouse où, nommé vicaire en 1621, il demeura jusqu’à sa nomination de prieur
de la chartreuse de Villefranche en 1624. Il mourut à Villefranche le 3 mars
1630. Marguerite de Senaux se fit religieuse de l’Ordre de Saint Dominique, au
couvent de Sainte Catherine de Toulouse. Elle prit le nom de Marguerite de
Jésus. Elle fut appelée à Paris par la comtesse de Saint-Paul pour y fonder,
comme elle le fit, le monastère de Saint Thomas qu’elle établit d’abord dans le
faubourg Saint-Marcel, le 6 mars 1627, et ensuite aux Marets du Temple. Elle
quitta celui-ci en 1636, pour fonder le monastère de
IV – Jeanne
GARIBAL.
Sans doute marraine, le 8 mai 1578, de
Jean Lobinhes, fils de Jean et de Delphine Garibal, elle mourut avant l’année
1588.
x c. du 5 février 1581 (A.D. Av. 3E 3035)
Claude CANCÉRIS, marchand de Villefranche.
Il était fils puîné de Jean Cancéris,
notaire, et de Catherine Robière. Ce premier mariage le rendit père d’un fils
Guillaume, greffier, marié avec Jeanne Trémolière. Il épousa en secondes noces,
par contrat du 31 mars 1588 (A.D. Av. E 1776), Antoinette Guirbal, fille de
Guillaume Guirbal, alias Garibal,
seigneur de Noguiès, marchand du Bourg de Rodez, et de Françoise d’Hébrard, sa
troisième femme, dont il eut postérité.
IVa – Antoine (de) GARIBAL (†1619), contrôleur du domaine
du roi en Rouergue.
Fils aîné de Jean Garibal, il naquit probablement vers
1565[19]. Il
fut pourvu de l’office de contrôleur du domaine en 1585 et, le 9 mars, prêta le
serment accoutumé devant les consuls de Villefranche (Annales, II, 87). En 1596, il fut du parti du sénéchal du Rouergue,
Jean de Morlhon, tué lors de la sédition des Villefranchois au début de l’année
suivante (ibid., II, 149). Il fut
reconnu responsable de la mort de son père en 1607 et condamné à payer
x
le 25 janvier 1587
Françoise de RESSÉGUIER (†1614), fille de Guillaume de Rességuier, conseiller
au présidial de Rouergue, et de Jeanne DARDENNE.
C’était, au dire de P. Cayron (op. cit.), une demoiselle fort sage, aimant les pauvres et faisant de
grandes aumônes. Elle mourut le dimanche de la fête de saint Thomas, 21
décembre 1614, sur le midi, et fut ensevelie le lendemain.
xx 1615
Jeanne de SOLAGES (1576-1616), fille de Guillaume de Solages,
conseiller au présidial de Rouergue, et de Louise de FRÉDAULT, dame de
Camboularet.
Née au mois de juin 1576 et mariée en premières noces
à François de Gineste, conseiller au présidial de Rouergue, décédé le 5 janvier
1602, fils d’autre François de Gineste, jadis conseiller, elle mourut en 1616,
après avoir fait un enfant, et fut inhumée le samedi 22 octobre (P. Cayron, op. cit., rapporte qu’elle était fort grasse et enflée).
D’où, du premier lit :
Va – Antoine
de GARIBAL, maître des requêtes,
intendant d’Auvergne.
Ce fut, au dire d’Etienne Cabrol, un homme
plein de probité et de mérite. Le chroniqueur rapporte qu’ayant des doutes au
sujet des créances considérables que ses parents lui avaient laissées comme
aîné de la famille, il s’adressa pour les faire lever à de savants docteurs en
Sorbonne qui le renvoyèrent au chanoine Raymond Bonal. A l’issue de plusieurs
entretiens qu’il eut avec celui-ci, il fit diverses restitutions de biens
hypothéqués et brûla tous les contrats que Bonal jugea être usuraires. Pendant
le séjour qu’il fit à Villefranche en 1638, sans doute pour régler cette
affaire, sa piété lui valut d’être élu prieur des Pénitents noirs et c’est lui
qui, « le jour de sa promotion à cette dignité », leur fit don de
maisons qu’il possédait en la gache du Puech afin de construire la chapelle de
la confrérie[21]. Au mois de juin 1656, il
fut nommé intendant de la généralité de Riom[22].
x
Jacquette (ou Catherine)
de PROHENQUES[23]
Va – Jean de GARIBAL, qui suit.
Va –
Françoise de GARIBAL
Elle est dite fille d’Antoine de
Garibal, contrôleur, lorsque, le 24 août 1612, elle fut marraine de Jean
Coulom, fils de Jean[24]. Elle
hérita de son père la maison en la gache du Puech, faisant le coin avec la
place et la rue Saint-Jacques[25]. Elle
vivait encore en 1667, veuve de Jean de
x, par contrat du 18 septembre 1619,
Jean de
Va – Jean de GARIBAL (†1667), baron de Saint-Sulpice et seigneur de
Fils puîné d’Antoine Garibal, il hérita de lui, entre
autres biens, la maison sise rue droite, acquise en la gache de
x
Jeanne de BERTIER (†1647), fille de Jean de Bertier, seigneur de
Saint-Geniès, premier président au parlement de Toulouse, et d’Eléonore DESPLATS
de GRAGNAGUE.
Elle mourut le 14 février 1647, ayant eu deux enfants.
D’où :
VIa –
Jean-Louis de GARIBAL (†1674), baron
de Saint-Sulpice.
Il mourut à Paris le 10 juin 1667, sans
alliance, et fut inhumé à Saint-Germain-l’Auxerrois.
VIa – Gabrielle de GARIBAL, qui suit.
VIa – Gabrielle de GARIBAL, baronne de Saint-Sulpice.
Dernière de sa branche et héritière de son frère en
1674, elle apporta la baronnie de Saint-Sulpice, en Albigeois, au sieur de
x
1668
Gabriel NICOLAS (1625-1709), sieur de
Second fils de Jean Nicolas (†1647), seigneur de
Trelaye, il naquit à Limoges en 1625. Il était président au présidial de
Bordeaux en 1646 où, pendant
En 1697, les deux époux produisirent ensemble leurs
armoiries à Paris pour être enregistées à l’Armorial général. Le sieur de
Gabriel NICOLAS, Sr de
Conseiller du roi, maître des requêtes
(1665)
IVb – Jean de GARIBAL, trésorier général du comté de Rodez, consul de
Villefranche en 1604.
Fils puîné de Jean Garibal, marchand, et de Françoise
de Cadel, il fut baptisé le 14 janvier 1578 ; il eut pour parrain Jean
Babard, plus jeune, marchand, et pour
marraine Françoise Dardenne. Il acquit l’office de trésorier général du comté
de Rodez, et c’est en cette qualité que, par ordonnance du 4 mai 1601,
x
Anne de RESSÉGUIER, fille de Jean de Rességuier (†1610), seigneur de
Gradels, trésorier du comté de Rodez (1564-1585), et de Catherine de CAYRON.
Le 30 juin
1631, elle fut marraine d’Antoine Lobinhes, fils de Guillaume et de Marguerite
Masbon.
D’où (par ordre alphabétique) :
Vb – Antoinette de GARIBAL, qui suit.
Vb – Claire
de GARIBAL (°1612)
Baptisée le 2 décembre 1612, elle eut
pour parrain Ramond de Garibal, conseiller au parlement de Toulouse, et pour
marraine, Claire de Rességuier (fille de Jean et de Catherine de Cayron),
épouse de François de Telier (ou
Tullier), bourgeois de Rodez.
Vb – Marie
de GARIBAL
Le 17 avril 1646, elle fut marraine de
Marie Lobinhes, fille de Guillaume et de Guillaumette David.
x par contrat du 13 mars 1632
Pierre de
POMAIROLS (†1680), seigneur de
Cadars, conseiller à
Les pactes de mariage furent passés devant
Me Murat, notaire de Villefranche ; Marie de Garibal reçut en dot
Vb – Antoinette de GARIBAL.
x
24 décembre 1633
Nicolas de CAMPMAS, vicomte d’Elves et baron de Saint-Rémy, trésorier de
France en la généralité de Montauban.
Fils Guillaume Campmas, président en l’élection de
Villefranche et magistrat au présidial de Rouergue, et de Jeanne de CAMBON[31], il
fut pourvu d’une charge de trésorier de France lors de la création du Bureau des
Finance de Montauban en 1633. Maître d’hôtel ordinnaire du roi en 1649 et
conseiller d’Etat en 1649, il devint grâce à son beau-père vicomte d’Elves en
1665 et baron de Saint-Rémy l’année suivante[32]. Le
20 octobre 1656, il fut parrain de Nicolas Lobinhes, fils de Guillaume et de
Guillaumette David.
Antoinette de Garibal recueillit la plus grande partie
des biens de son père, dont, gache du Puech, la vaste maison avec pressoir et
basse-cour sise « au cantou de Garibal », faisant le coin des
actuelles rues du Général-Prestat et des Bastiers, dont elle était propriétaire
lors de la confection du cadastre de 1673 et qu’elle transmit à sa descendance.
Le couple eut plusieurs enfants. L’aîné, Guiillaume de
CAMPMAS-GARIBAL (1643-1710), vicomte d’Elves, baron de Saint-Rémy, 1er
consul de Villefranche en 1670, épousa,
le 30 novembre 1667, Isabeau de RAYNALDY, dont il eut postérité.
________________________
GARIBAL, puis GUIRBAL
Bourgeois du Bourg de Rodez
______________________
Guillaume GARIBAL, alias GUARIBAL
Consul de Rodez en 1453 (A.M. Rodez, CC 94), il est
porté dans le registre des comptes consulaires comme contribuable retardataire
en 1459 (ibid. CC 29).
Hélène GARIBALD
Veuve, elle fait un codicille à Rodez, le 28 novembre
1526 (A.D. Av. E 1657).
x
Jean de VALIECH (†/ 1526), seigneur de
Gabriel
GARIBALDI
Il vendit le repaire de
Guillaume GARIBAL (†/1561), alias
GUARIBAL. Coseigneur de Druelle. Marchand
du Bourg de Rodez, 2e consul en 1557.
x
(/1545)
Marguerite de GUIZARD[33], fille de noble Guillaume Guizard, alias Gizard, coseigneur de Druelle et
de Noguiès, 3e consul du Bourg de Rodez en 1502[34].
Elle apporta à son mari une part des biens et fiefs
que son père avait à Druelle, au mas de Noguiès et en la paroisse de
Saint-Martin-de-Limouze où ses emphytéotes lui consentent, ainsi qu’à noble
Géraud Rossinhol, des reconnaissances féodales en 1551 (A.D. Av. E 1960). C’est
ensemble qu’en qualité de coseigneurs de Druelle le même Géraud Rossinhol, sire
Guillaume Garibal et noble Marguerite de Guizard donnent un lauzime en 1555
(AD. Av. E 1542). Guillaume Garibal, marchand, et sa femme, noble Marguerite de Guysard, coseigneurs
de Druelle, percevaient aussi des rentes en Albigeois qu’ils arrentèrent en
1559 à Hugues Caulet, sieur de Cadars (ibid.
E 1964). Noble Marguerite de Guizard (Girard), femme de sire Guillaume Garibal,
marchand du Bourg de Rodez, testa en 1545 (ibid.
E 832), mais, elle vivait encore en 1561, veuve du dit Guillaume (ibid. E 1543).
D’où :
- Guillaume, qui suit.
- Anne de
GARIBAL
x
Géraud
BONHEURE, marchand du Bourg de Rodez,
3e consul en 1572.
En 1561-63, il donne quittance de la dot
de sa femme à noble Marguerite de Gizard,
veuve de Guillaume Garibal, coseigneur de Druelle (A.D. Av. E 1543).
Guillaume GARIBAL, alias GUIRBAL. Seigneur de Noguiès. Marchand
du Bourg de Rodez, 2e consul en 1575 et 1586, 1er consul
en 1591 et 1595.
Il est porté dans la plupart des actes sous le nom de Guirbal, mais figure dans d’autres sous
celui de Garibal, notamment dans
l’acte de baptême de sa fille Marguerite (A.M. Rodez GG 2). Raymond d’Austry, dans
son livre de raison, lui donne aussi le nom de Garibal en 1586 (n. st.), bien que peu de temps après, en 1591 et
en 1596, il le nomme Guirbal[35]. Guillaume
Guirbal, marchand, sieur de Noguiès,
fit un testament, le 13 septembre 1582, annulé en 1585, dans lequel sont
nommées ses trois épouses successives et Guillaume
de Gizard, coseigneur de Druelle, « son fraire[36] »,
pour un legs de 5 sous (A.D. Av. E 1772).
x
c. 27 juillet 1565 (Vayssette et Dumas, notaires de Rodez)
Catherine de GINESTEL, fille de Guillaume de Ginestel, marchand de
xx c. 15 mai 1574 (A.D. Av. E 1967)
Jeanne de VEDEL, fille de Claude Vedel, marchand de Rodez, et
d’Antoinette Martin.
xxx
Françoise d’HÉBRARD, fille d’Amans Hébrard, alias Ebrard, seigneur de Saint-Geniez-des-Ers et conservateur en
la comté de Rodez pour le roi et la reine de Navarre[37].
Elle était veuve lorsque sa fille Marguerite épousa,
en 1613, Etienne Coigniac (A.D. Av. E 1751), et vivait encore vers 1619 (ibid. E 1788).
D’où :
- Pierre, qui suit.
- Antoinette
GUIRBAL
Fille de Françoise d’Hébrard
x c. 31 mars 1588 (A.D. Av. E 1776)
Claude CANCÉRIS, marchand de Villefranche, marié en premières noces,
en 1581, avec Jeanne Garibal (fille de Jean Garibal, marchand de Villefranche,
et de Françoise de Cadel), fils puîné de Jean Cancéris, notaire, et de
Catherine Robière. D’où trois filles dont Jeanne, baptisée en 1595, qui eut
pour parrain Pierre Guirbal.
- Marguerite
GUIRBAL
Fille de Françoise d’Hébrard, elle fut baptisée
en l’église Saint-Amans (sous le nom de Garibal, cf. A.M. Rodez GG2)
x c 18 juillet 1613 (A.D. Av. E 1751)
Etienne
COIGNIAC, marchand de Rodez, fils de
Guillaume Coigniac, marchand, et de Catherine Cadel, marié en 1573 (ibid. E 1468).
Celui-ci testa peu de temps après ce
mariage en faveur de sa mère Catherine Cadel (ibid. E 1751), laquelle était fille de Jean Cadel, marchand de
Rodez, seigneur des Tapies, et de Louise de Bonal.
- Françoise
GUIRBAL
Fille de Françoise d’Hébrard, elle fut religieuse
au couvent de l’Annonciade de Rodez, où elle entra en 1623 (A.D. Av. E 1866).
Pierre GUIRBAL. Seigneur de Noguiès. Marchand et bourgeois du Bourg
de Rodez, 3e consul en 1607, 2e consul en 1626.
x
1er août 1608
Anne de PARAYRE (1589-1650), fille de Raymond Parayre, marchand et
bourgeois de Rodez, et de Cécille Le Tellier.
En 1618, il donna quittance de la dot de sa femme à
Jean de Parayre, lieutenant au comté de Rodez, son beau-frère (A.D. Av. E
1753).
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Pierre HOCQUELLET
Yvrac, 1970-2009
[1] P. Palliot, La vraye et parfaite science des armoiries, Dijon, Paris, 1660, p. 187. H. de Barrau donne le champ de gueules (Doc., IV, 572).
[2] Garibal et sa forme latine Garibaldi sont un même patronyme d’origine germanique désignant quelqu’un d’audacieux, en allemand Gald, bien qu’en occitan l’adjectif « garibal » signifie guilleret, joyeux ou émoustillé. C’est donc un sobriquet, de sorte que les lieux-dits Garibal et Garribal que l’on trouve dans le canton de Marcillac au XIXe siècle, le premier à Mouret et le second à Clairvaux, doivent certes leur nom aux personnes qui y étaient établies, mais l’on ne peut en déduire qu’il s’agit là du berceau de la famille qui nous occupe.
[3] Bien qu’à la fin du XVIe siècle, ces coseigneurs de Druelle et de Noguiès portent le patrimoine « Guirbal », il s’agit bien de Garibal, comme le prouvent des actes où ils sont désignés tantôt par l’un, tantôt par l’autre nom (voir en annexe leur filiation).
[4] E. Cabrol, Annales de Villefranche, I, 372-408.
[5] Cette date est ainsi donnée par E. Cabrol, mais il s’agit sans doute du 28 février 1451, ancien style, donc en l’année 1452, nouveau style.
[6] Voir aussi Annales, I, p. 400. Cette transaction fut confirmée par une bulle du pape Pie II donnée le 30 avril 1460 (ibid. p. 414).
[7] Cf. M. de Framond, Sceaux rouergats du Moyen Age, N°466 : d’après l’auteur, le sigillant serait « Olivier Galivaldi, bachelier en droit, prévôt de Notre-Dame de Villefranche, sous-collecteur et nonce apostolique ». L’acte scellé fut passé à Rodez, ce qui induit à penser que non seulement le prévôt avait d’intimes relations dans cette ville, mais qu’il pourrait être apparenté avec les Garibal qui y étaient établis.
[8] E. Cabrol, Mémoires des Archiprestres et des Prévosts …, f°10, ms, Arch. Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue.
[9] Guiral est en effet une variante méridionnale de Géraud.
[10] Ou Raymonde d’Aussel. Le 30 avril 1386, Dordé Aussel avait fait un testament par lequel il faisait don de sa maison à l’œuvre de l’église paroissiale de Villefranche et instituait sa fille Jeanne « Ausselle », son héritière universelle (Annales, I, 315).
[11] Voir notes généalogiques sur la famille de Tourlong.
[12] Cf. généalogie de la famille Lobinhes.
[13] Cependant, ajoute le chroniqueur Cabrol, « il y a un acte d’élection faitte par le chapitre collégial de la présente ville à la dignité de prevost en la personne dudit Gabriel Méjani, confirmée par sentence de l’official de Rodez du 18 juin 1520 contre Me François Boyer, aussy chanoine d’Iceluy, qui luy contestoit la prévosté » (ibid.).
[14] Pierre Cayron, Mémoire nécrologique, ms, A.P. d’Ardenne de Tizac (copie Henri Moulin, A.D. Aveyron.). Cf. G. Rigal-Saurel, « Bourgeois de Villefranche, XVIe-XVIIe siècles », in Mém. Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, 2004, p. 69-146.
[15] E. Cabrol, Annales de Villefranche, II, p. 204, et L. Guirondet, Gazette de Villefranche, du 18 février 1888.
[16] Probablement Raymond Borzès, avocat en parlement, vivant en 1578 (A.D. Av. E 1086), fils puîné de François de Borzès, seigneur del Quié, et de Louise de Bonal, mariés en 1542 (ibid. E 1656).
[17] Catherine de Gineste, fille de François de Gineste (†1602), conseiller au présidial de Villefranche, et d’Hélène de Toupignon ; elle épousa François du Rieu (†1627), conseiller du roi en la même cour.
[18] L. Morery, Le Grand Dictionnaire Historique, Amsterdam 1694, T. IV, p. 371 (L’auteur donne la biographie de Marguerite de Senaux d’après les « Mémoires du Temps »).
[19] En 1582, il fut parrain d’Isabeau Lobinhes, fille de Jean et de Delphine Garibal.
[20] Il s’agit évidemment de
[21] M. Barbance, La chapelle de la confrérie des Pénitents noirs de Villefranche-de-Rouergue, Salingardes, 1949, p. 21. Ce n’est donc pas Jean-Louis de Garibal, « conseiller au parlement de Grenoble », fils de Jean, baron de Saint-Sulpice, qui donna ces maisons, comme le dit Barrau (Doc., IV, 573) ; en 1638, celui-ci, neveu d’Antoine, n’était peut-être pas encore né.
[22] Cf. L’Histoire, N°90 (1986), p. 62-65.
[23] D’après
[24] Elle n’était donc pas la fille d’Antoine Garibal
« baron de St-Sulpice en Languedoc, conseiller du roi, maître des requêtes
de son Hôtel et son intendant en la province d’Auvergne, et de Jacquette de
Prohenques », comme il est écrit dans la généalogie de la maison de
[25] Françoise et son mari s’en dessaisirent car, selon Cabrol, elle appartenait à Marguerite de Lavernhe, d’Alby, veuve de Pierre Crouzet, conseiller, lorsque, en 1630, celle-ci fonda un prix pour récompenser l’élève de rhétorique du collège qui se sera le plus distingué en prose latine au cours de l’année scolaire ; en 1651, elle la lèguera au prévôt de la collégiale. Cf. Annales de Villefranche, II, p. 284-285, et A. Ancourt, Chroniques villefranchoises, 3e série (1952), p. 127-129 (notes 1 et 2).
[26]
[27] En effet, un arrêt du Conseil d’Etat du 9 novembre 1654
autorise la communauté d’imposer la somme de
[28] Cadastre de 1518, Gua, f°177. Cf. A. Ancourt, « Le couvent des Capucins de Villefranche-de-Rouergue (1608-1792) », in Mém. Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, N°7 (1963), p. 18.
[29] Le marquis de Valady prétend qu’il s’agit d’Antoine, alors que celui-ci était depuis longtemps décédé.
[30] J. de Pomairols, Une famille de Villefranche-de-Rouergue, Pomairols, Salingardes, Villefranche-de-Rouergue, 1936, p. 33-34.
[31] Fille de Jean de Cambon, bourgeois de Cabrespines, et de Jeanne de Cayron.
[32] Valady, Châteaux, III, 20-21.
[33] Peut-être veuve de Barthélemi Mazard, marchand du Bourg de Rodez, comme en témoignent les pactes de mariage passés vers 1520 entre le dit Mazard et Marguerite, « fille de Guillaume Guisard, coseigneur de Druelle » (A.D. Av. E 1654).
[34] Sans doute le même Guillaume Guizard, marchand et bourgeois du Bourg de Rodez, 2e consul en 1510, 1er consul en 1517, 1522 et 1529. Son père, Durand Guizard, était déjà décédé en 1501 lorsqu’il acquit des censives exigibles sur le mas de Noguiès (A.D. Av. E 1137). Avec noble Jean Rossinhol, il tenait en coseigneurie la terre de Druelle (ibid. E 1955), où il fit l’acquisition de diverses terres et rentes entre 1518 et 1530 (ibid. E 954, E 1430, E 1680).
[35] Guirbal serait donc la forme contractée de Guaribal.
[36] Il s’agit vraisemblablement de son cousin germain, neveu de Marguerite de Guizard et par conséquent petit-fils de noble Guillaume de Guizard, coseigneur de Druelle et de Noguiès (cf. note 34). Ce Guillaume de Guizard, second du nom, coseigneur de Druelle (A.D Av. E 1768 et E 1770), 1er consul du Bourg en 1580, testa le 8 décembre 1586 (ibid. E 1774). Il avait épousé en premières noces noble Jeanne de Rossinhol et en secondes noces, avant 1584, Catherine de Bonal, fille de Jean de Bonal, avocat du roi de Navarre en la comté de Rodez, et de Françoise Patras (ibid. E 1773). Cette Catherine de Bonal était sœur de François Bonal, avocat à Villefranche où il fit souche par son mariage avec Jeanne Peirière.
[37] Elle était sœur d’Antoinette Hébrard, mariée à Jean Olivier, apothicaire de Villefranche (A. Sahut d’Izarn, Généalogies rouergates, p. 265).