FAMILLE OBSCUR
Aubin - Villefranche - Bordeaux
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Le nom peu répandu que porte cette famille venue
d’Aubin s’établir à Villefranche dans les dernières années du XVIe siècle
n’appartient pas au fonds patronymique rouergat. Sa forme moderne, en effet,
résulte d’une altération d’un patronyme plus ancien dont la signification est
fort différente de celle que suggère l’adjectif obscur. Les armes parlantes de
la famille, que l’on voit encore, finement sculptées dans la pierre, sur le linteau
de la porte d’entrée du vieil hôtel bâti au XVIIe siècle et
donnant sur la place de
Un siècle après leur établissement à Villefranche, les
Obscur avaient rejoint la plus riche et prospère bourgeoisie marchande de la
ville. Ils n’ont pas alors cherché à se hisser au-dessus de leur condition
sociale par l’achat d’offices ou de seigneuries, mais ont préféré investir les
profits de leur négoce dans l’acquisition d’immeubles et de terres de rapport situés de
préférence au plus près de leur lieu de résidence, de sorte qu’à la veille de
Paul OBSCUR, couturier, maître tailleur.
Il naquit à Aubin, probablement dans les années 1540.
C’est à cette époque que la doctrine de Calvin pénétra le Rouergue. Les guerres
religieuses débutèrent une dizaine d’années après et pendant les trois
décennies qui suivirent catholiques et huguenots allaient se disputer âprement
le contrôle des villes de
I - Salomon OBSCUR, passementier.
Né et baptisé dans
D'où,
entre autres enfants :
1 - Hugues, qui suit.
2 - Pierre, dit Salomon, marchand passementier, marié vers 1630
à Guillaumette TRÉBOSC
D’où, entre autres nombreux enfants :
a - Pierre, marchand passementier, marié, le 5 février
1675, en l’église des Cordeliers, avec Jeanne BAULEZ, fille de Jacques Baulez,
marchand de Rodez, et de Marie Couderc
b - Etienne (°1640), d'où :
- Antoine, dit
Salomon (†1710), passementier, enterré dans le cimetière de la paroisse, le 11
février 1710, marié, le 25 février 1686, avec Marie MOULINA, native
d’Asprières. Dont postérité
c - Catherine (°1636), mariée, le 23 septembre 1673, en
la chapelle St-Louis des Cordeliers, avec Elie DEVEZON, passementier, de la ville de Castres.
II - Hugues OBSCUR (†1669), marchand passementier.
Probablement fils aîné, il est porté au cadastre de
1518, gache de
Hugues Obscur mourut le 19 novembre 1669 et fut inhumé
le même jour en présence de Pierre et Hugues Obscur, ses deux fils. Il avait
épousé, le 8 février 1625, en l’église des Augustins, Marie LAURENS, fille de Barthélemy Laurens et de Jeanne BONNET[5], dont
il eut :
1 - Jeanne (°1626), baptisée le 1er
septembre 1626 (p. Salomon Obscur).
2 - Pierre (°1629), qui suit.
3 - Jeanne (°1631), née et baptisée le 8 octobre 1631 (p. Pierre
Obscur ; m. Jeanne Laurens), mariée, le 8 août 1649, avec Louis LABARTHE, procureur en la cour
présidiale, veuf de Gabrielle Clauzel, fils d’Antoine Labarthe et d’Antoinette
Granier, habitant Bouillac. Dont postérité.
4 -
Jean-Baptiste, prêtre. Probablement
le parrain de son frère Jean en 1646, de sa nièce Anne Labarthe en 1661, il
était prêtre et curé en Agenais lorsqu’il fut parrain de Marguerite Labarthe en
1691.
5 - Marie (marraine, le 26 novembre 1668, de son neveu Gabriel
Labarthe).
6 - Hugues (°1641), marchand passementier, baptisé le 30 mai
1641 (p. Pierre Obscur ; m. Marguerite Garrigues), présent à l’inhumation
de son père en 1669 et à celle de son frère en 1685, marié, le 16 novembre
1675, en la chapelle des ermites de Villefranche, avec Perrette GRANIER.
7 - Antoine (°1644), né et baptisé le 6 juin
1644 (m. Jeanne Obscur).
8 - Jean (°1646), né et baptisé le 27 mai 1646 (p.
et m. Jean et Jeanne Obscur).
9 - Anne (°1648).
III - Pierre OBSCUR (1629-1685), marchand passementier, bourgeois de Villefranche.
Né le 2 février 1629 et ondoyé le même jour au
domicile de ses parents, il fut présenté aux fonts baptismaux de la collégiale
Notre-Dame le 17 juin suivant (p. Pierre Flaujac, marchand). Il est porté au
cadastre de 1673 comme héritier des biens de son père et propriétaire entre
autres de l’hôtel de la place de
Il avait épousé : en premières noces, vers 1654, Françoise LOBINHES (°1634 - †/1672),
née au mois de mai 1634, baptisée le 2 juillet 1637, fille de Guillaume
Lobinhes, marchand de cuivre, et de Marguerite MASBON ; en deuxième noces, le
25 février 1672, en la chapelle St-Louis des Cordeliers, Marie GARRIGUES (†/1679) ; et en troisièmes noces, le 6 novembre
1679, Anne FLOTTES, fille d'Amans
Flottes (1591-1671), docteur en médecine à Cordes, en Albigeois, et de Claude
REST (†1677).
D'où,
du premier lit :
1 - Marguerite (°1655), baptisée le 16 mars
1655 (p. Hugues Obscur ; m. Marguerite Masbon).
2 - Guillaume (°1656), baptisé le 19 mars
1656 (p. Guillaume Lobinhes, chaudronnier ; m. Marie Laurens).
3 -
Guillaume (°1657), baptisé le 30 mai 1657 (p. Guillaume Lobinhes, marchand ; m. Jeanne
Obscur). Il était escolier quand il
fut parrain, en 1666, de Guillaume Lobinhes, fils de Guillaume, marchand, et de
Guillaumette David.
4 - Louis (°1658), qui suit.
5 - Marie (°1662), baptisée le 20 janvier 1662.
6 - François (°1663), baptisé le 3 janvier 1663 (p.
Jean-Baptiste Obscur).
7 -
Jean-Jacques (°1665), marchand. Né en
1665, il avait dix-neuf ans lorsqu’il fut placé en apprentissage chez Bertrand
Dumas, bourgeois et marchand de Bordeaux, rue de
8 - Catherine (†1680), inhumée en présence de son
père, le 23 avril 1680.
Du
troisième lit :
9 - Marie (°1682), baptisée
le 19 mars 1682 (Jacques Obscur [fils de Pierre] ; m. Marie Obscur
[fille de Hugues]).
IV - Louis OBSCUR (1658-1710), marchand et bourgeois de Villefranche.
Né le 15 octobre 1658, baptisé le 17 (p. Louis
Labarthe, procureur en la cour ; m. Guilhemette David), il succéda aux
biens de son père et continua, place de
Il avait épousé, le 12 août 1687 en l’église des
Augustins, Marie de CAVALERIE
(1662-1741), née le 22 mars 1662, fille de feu Arnaud Cavalerie, marchand de
Villefranche, et de Marguerite BOULCIER. Le contrat fut reçu, le 6 août 1687,
par Me Thomas, notaire de Villefranche, en présence de « Monsieur Maître
François de Cavalerie, conseiller et magistrat en la sénéchaussée et siège
présidial de Rouergue », de « Me Lobinhes, bourgeois marchand, oncle
maternel du dit Obscur futur époux, Jean-Jacques Obscur, frère, Joseph
Ginestet, aussi bourgeois marchand, et Labarthe, procureur en la cour »
(Av. 3E 11092). Par-devant Me Thomas, le 16 août suivant, Louis Obscur
reconnaissait avoir reçu la dot de son épouse, d’un montant de six cents
livres, et le même jour les meubles « quy sont tenus dans la maison de feu
Arnaud Cavalerie, sise à la rue basse St-Jean », estimés à sept cents
livres, furent inventoriés par le sieur Thomas, greffier de la maison de ville,
et Guillaume Lobinhes-David, représentant Marie de Cavalerie, en présence du
sieur Pierre Labarthe, le Révérend père Cavalerie et Louis Obscur (ibid.)[6].
Quelques jours après, le 23 août, Louis Obscur comparaissait de nouveau devant
le même notaire, accompagné de Demelle Anne Flottes, veuve du sieur Pierre Obscur, laquelle,
en qualité de mère légitime et
administraresse de Marie d’Obscur, sa fille, réclamait à son filhastre les droits qu’elle avait sur
sa dot, conformément au contrat de son mariage reçu par ledit notaire en
octobre 1679 et au testament de Pierre Obscur, du 13 mai 1685 (ibid.).
Marie de Cavalerie, veuve en 1710, survécut à son mari
une trentaine d’années, dirigeant seule, puis associée à ses fils, le négoce
familial dont la raison sociale, même après sa mort, s’intitulait «
D’où :
1 - Louis (°1688), baptisé le 26 mai 1688 (p. le
Révérend père Louis Cavalerie, aumônier de la citadelle de Bayonne, représenté
par Jean-Jacques Obscur ; m. Anne de Flottes, veuve de Pierre Obscur,
marchand), il vivait encore en 1696 et était déjà mort en 1710.
2 - Jean-Jacques (1689-1708), baptisé le 9 juin
1689 (p. Jean-Jacques Obscur ; m. Marie Obscur), vivant en 1699, il
mourut le 9 mars 1708.
3 - Marc
OBSCUR (1690-1758), marchand de
Villefranche.
Né le 6 septembre 1690, baptisé le même
jour (p. Marc Brunet ; m. Anne Treilhe), il ne fut pas désigné pour
succéder au négoce de son père. En 1756, il possédait, gache du Puech, donnant
sur la place de l’Eglise Notre-Dame, une maison ayant appartenu à Jean
Guissenus, chirurgien, sise actuellement au n° 9 des arcades Alphonse de
Poitiers, où il résidait et tenait son commerce dans la boutique du
rez-de-chaussée. Il était aussi propriétaire d’une vigne au terroir de
a - Marie (°1736), née et baptisée le 22 avril
1736 (p. Guillaume Bras, vigneron ; m. Marie Atquié).
b - Marguerite (°1739), née et baptisée le 1er
février 1739 (p. Pierre Atquié ; m. Marguerite Ramondis).
c - Marie-Charlotte (°1740), née et baptisée le 12
avril 1740 (p. François Obscur, écolier ; m. Marie Obscur).
d -
Jean-Louis (1742-1760), né et baptisé
le 28 avril 1742 (p. Jean Aymeric, cordonnier ; m. Catherine Marre),
décédé le 26 mai 1760.
4 - François OBSCUR (°1691), baptisé le 9 septembre
1691 (p. Pierre Cassan ; m. Catherine Joffre), vivant encore en 1710.
5 -
Jean-François (°1692), qui suit,
auteur de la branche a.
6 - Cécile (1693-1762). Baptisée le 22 novembre 1693 (p. Etienne
Berges, marchand ; m. Cécile de Granier), elle était veuve de Jean BOSC, marchand de Villefranche,
lorsqu’elle décéda le 28 janvier 1762, laissant postérité.
7 - Jean-Baptiste-Ignace (°1695), baptisé le 1er
février 1695 (p. Jean-Baptiste Obscur, prêtre), vivant encore en 1710 (prénommé
Baptiste dans le testament de son père).
8 - Jean (°1696), qui suivra, auteur de la branche b.
9 - Pierre (†1730), marchand. Né probablement en 1697, car il
est cité dans le testament de son père après son frère Jean, c’est sans doute
ce Pierre Obscur, marchand, parrain de Anne, fille de Jean-François Obscur,
baptisée en 1724 et ce même Pierre Obscur, marchand, qui mourut à Villefranche
le 8 avril 1730.
10 - Joseph (°1698), né le 29 septembre 1698, baptisé
le lendemain (p. Joseph Laroque ; m. Catherine Joffre), décédé avant 1710.
11 -
Marie-Françoise (°1699), baptisée le
12 novembre 1699 (p. Jacques Obscur, son frère ; m. Marie-Françoise de
Nuéjouls). Elle fit son testament le 24 octobre 1712, par-devant Me Cantarel,
notaire de Villefranche, par lequel elle instituait héritière universelle sa
mère ; en présence des sieurs Guillaume Bonaterre, marchand, Antoine
Linières, chirurgien et Pierre Vieussenx, garçon chirurgien, habitants de
Villefranche (Av. 3E 11029, acte 38).
12 - Louis (°1701), baptisé le 25 janvier 1701 (p.
Louis Obscur, écolier ; m. Cécile Obscur), décédé avant 1710.
13 - Catherine (°1703), baptisée le 10 octobre 1703
(p. François Obscur, écolier ; m. Cécile Obscur). Elle vivait encore en
1710.
14 - Antoinette (1709-1710).
Branche A
Va - Jean-François OBSCUR (1692-1768); marchand et
bourgeois, consul de Villefranche en 1729-1730.
Plus souvent désigné par son second prénom, il naquit
le 22 septembre 1692 et fut baptisé le lendemain en la collégiale (p. François
Sirven, écolier ; m. Marie de Cavalerie[7]). Le
29 juin 1716, en la collégiale Notre-Dame, il épousa Marie BESSE, native de Carmaux en Albigeois et résidant à
Villefranche depuis une douzaine d'années, fille de Mathieu Besse, marchand, et
de feu Antoinette VERNHES. Le contrat fut passé, le 20 juin 1716, en la maison
du sieur Bernard Pié, conseiller assesseur en l’Hôtel de Ville, par-devant Me
Thomas, notaire de Villefranche. Marie de Cavalerie donnait à son fils une
somme de
Jean-François Obscur fut un négociant prospère et
considéré. Il est qualifié de marchand boutonnier lorsqu’il est nommé 4e
consul de Villefranche en 1729, puis 3e consul en 1730. Mais, au
commerce d’articles de mercerie pratiqué par ses prédécesseurs, il devait
ajouter celui des toiles dont la fabrication connaissait alors dans le pays un
essor considérable. Comme beaucoup de ses concitoyens, il sut en retirer de
substantiels profits qui firent véritablement sa fortune. Vers 1750, les biens
fonciers dont il jouissait dans le taillable de Villefranche, immeubles et
terres, le plaçaient au premier rang des contribuables de la ville[8].
Principal héritier du patrimoine familial, notamment du vieil hôtel construit
par son aïeul au siècle précédent, sis place de
Le témoignage le plus éclatant de sa réussite est
assurément la belle demeure qu’il fit édifier au n°7 de la place de
1 - Marie (°1717), baptisée le 20 septembre
1717 (p. Mr. Me Pierre Alexis Vernhes, prêtre, chanoine au chapitre de la
p[rése]nt[e] ville ; m. Marie de Cavalerie).
2 - Jeanne (° et †1719), baptisée le 24 juin 1719 (p.
Jean-Baptiste Lortal, écolier ; m. Jeanne Colonges), décédée prématurément
le 27 septembre suivant.
3 - Marguerite (1720-1723), née le 30 juillet 1720,
baptisée le lendemain (p. Phalip Laroque), décédée le 29 juillet 1723.
4 -
Catherine (1721-1774). Née et
baptisée le 22 septembre 1721 (p. le sieur Jean Dujès ; m. Catherine
Cougoule), elle fut inhumée dans le cimetière de la paroisse de Villefranche,
le 6 octobre 1774. Elle avait épousé, le 29 avril 1741 en l’église des
Pénitents bleus, Antoine RISPAL
(1706-1788), marchand de Villefranche, conseiller du roi en la maîtrise
particulière des Eaux et Forêts de Rouergue et Quercy, coseigneur d’Espinas, fils
de Jean Rispal, marchand de Villefranche, et de Jeanne DEVICO. Le contrat fut
passé le 20 avril 1741 par-devant Me Thomas, notaire de Villefranche :
Catherine Obscur recevait en dot
5 - Bernard (°1723), né et baptisé le 30 mai 1723 (p. Baptiste
Lortal ; m. Jeanne de Colonges), mort en bas âge.
6 - Anne (1724-1727), baptisée le 12 octobre 1724 (p.
Pierre Obscur, marchand ; m. Anne Delsel), décédée le 4 septembre 1727.
7 -
Marie-Jeanne (1726-1802). Baptisée le
17 juin 1726 (p. Jean Duchès ; m. Jeanne Reyné), elle était veuve et
« marchande » lorsqu’elle décéda à deux heures du soir du 6 pluviôse
an X (26 janvier 1802), suivant la déclaration de Philippe Drulhe, son gendre.
Elle avait épousé, le 17 février 1748 en la chapelle de Sainte-Barbe, Jean DUBRUEL, marchand de Villefranche,
fils cadet de Jean-François Dubruel, marchand de Villefranche, et d’Antoinette
DUFAU, dont elle eut postérité.
8 - François (°1728), qui suit.
9 - Bernard (1729-1804), propriétaire. Né et baptisé le 9 mai
1729 (p. Bernard Pié ; m. Catherine Obscur), resté célibataire, il décéda
à Villefranche, le 18 juillet 1804, à deux heures du matin.
10 -
Antoinette (1731-1802), baptisée le
16 janvier 1731 (p. Bernard Pié ; m. Catherine Obscur), décédée
célibataire, le 12 frimaire an XI (1802).
11 -
Bernard-Augustin (°1732),
propriétaire, né et baptisé le 5 mai 1732 (p. Bernard Pié ; m. Catherine
Obscur), marié, le 28 prairial an XI (1803), avec Marie GAUBERT (°1770), née à Villefranche le 16 mars 1770, fille de
feu Pierre Gaubert, vigneron.
12 - Louis (°1733), né le 26 août 1733, baptisé le 27
(p. Bernard Pié, marchand ; m. Catherine Obscur).
13 -
Françoise (1735-1746), née le 8 mars
1735, baptisée le lendemain (p. Bernard Pié, marchand ; m. Catherine
Obscur), décédée à l’âge d’environ douze ans au domaine dit Les Agens, paroisse
de
14 - Charlotte (°1739), baptisée le 15 novembre
1739 (p. François Obscur ; m. Marie Obscur).
VIa - François OBSCUR (1728-1801), négociant.
Né le 19 janvier 1728 et baptisé le même jour (p. le
sieur Marc Obscur, marchand ; m. Demelle Anne Delsel), il fut
l’associé de son père dans le commerce des toiles, ainsi qu’il ressort d’un
acte du 16 décembre 1761 par lequel Jean-François et son fils, « marchands
et gardes étalons », sont dispensés à ce titre du service des milices
bourgeoises[12]. Héritier de la fortune
paternelle, il est inscrit sous le prénom de Jean-François au rôle d’imposition
de l’année 1771 pour une somme de
François Obscur exerça en plus de son négoce diverses
activités dont certaines ne lui rapportèrent pas toujours les profits
escomptés. En 1778, étant le receveur des taxes que l’évêque de Rodez levait
dans
Marié à Lanuéjouls, le 28 juillet 1762, avec Marie MANHAVAL, fille de Guillaume
Manhaval, avocat en parlement, juge de Privezac, et de Marie VIGUIER, et sœur
de Jean-Joseph Manhaval, élu député du tiers état de la sénéchaussée de
Villefranche aux Etats généraux de 1759, François Obscur mourut le 6 nivôse an
X (27 décembre 1801), dans sa maison, à dix heures du matin, suivant la
déclaration de Philippe Drulhe, son neveu. N'ayant pas eu d'enfants de son
mariage, il avait testé en faveur de ses neveux et nièces, le 15 floréal an
VIII (5 mai 1800). Aux termes de son testament scellé de cire noire du cachet
des armes de la famille, il léguait la moitié de sa fortune à Jean-François
Rispal, fils de Catherine Obscur sa sœur, à Evariste Dubreuil et à
Marie-Léonide Dubreuil, épouse de Jérôme-Philippe Drulhe à charge par eux de
verser divers legs à ses autres neveux et nièces, dont une rente de
Branche B
Vb - Jean OBSCUR (1696-1771), marchand et bourgeois de Villefranche.
Fils puîné de Louis Obscur et de Marie de Cavalerie,
baptisé le 6 janvier 1696 (p. Jean Cavalerie, capitaine au régiment de
Marine-cavalerie, représenté par louys Obscur ; m. Marie Obscur), il fit
sans doute partie de la société de commerce fondée par sa mère et y demeura
jusqu’à son mariage, en 1724, avant de s’établir à son compte. Il prit part aux
assemblées communales où, dès 1742, il siégeait en qualité de conseiller
politique. Il décéda le 29 décembre 1771. Il avait épousé, le 26 juin 1724 en
la collégiale Notre-Dame (contrat reçu le 18 juin par Me Thomas), Françoise DRULHE (1699-1766), née le 5
mai 1699, fille de Pierre Drulhe, marchand et bourgeois de Villefranche, consul
en 1718 et 1719, et de Catherine GRANIER[18].
Elle mourut le 21 octobre 1766.
D’où :
1 -
Antoinette-Marie (1726-1801), née le
30 juin 1726, baptisée le 1er juillet (p. Pierre Drulhe, marchand
bourgeois ; m. Marie de Cavalerie), mariée (avant 1767) avec Philippe POMARÈDE, marchand, dont elle
était veuve quand elle décéda à Villefranche le 15 messidor an IX (1801).
2 -
Catherine (1727-1784). Née le 11
octobre 1727, baptisée le 12 (p. Jacques Obscur), elle décéda veuve le 23
septembre 1784 et fut inhumée dans le cimetière de la paroisse. Elle avait
épousé, le 1er février 1752 en l’église Notre-Dame, David BOUDOUSQUIÉ (†/1784), marchand de
Villefranche, fils d’Antoine Boudousquié, marchand, consul de Villefranche en
1734 et 1735, et d’Anne REST. Etaient présents à la cérémonie : le sieur
Cardailhac, avocat ; Dominique Daugnac, marchand, Philippe Pomarède,
marchand ; Jean Obscur, marchand. Le contrat fut reçu par Me Roubières,
notaire de Villefranche. Dont postérité.
3 -
Françoise-Charlotte (1729-1809). Née
et baptisée le 8 avril 1729 (p. Charles Drulhe, écolier ; m. Catherine
Drulhe), elle était veuve quand le mourut, le matin du 16 janvier 1809, en sa
maison sise rue Saint-Jacques, à Villefranche. Elle avait épousé, le 26 mai 1751 en la chapelle de Sainte-Barbe, Géraud MOLY (†/1809), marchand de
Villefranche, fils de Joseph Moly et de Jeanne LOBINHES. Etaient présents à la
cérémonie : Charles et Jean Obscur, frère de l’épouse ; François
Lobinhes, marchand ; Antoine Moly, frère de Géraud. Le contrat de mariage
fut reçu par Me Hugonenc, notaire de Villefranche. Dont postérité.
4 - Jean-Louis (°1730), baptisé le 13 mai 1730 (p.
Charles Drulhe, écolier ; m. Catherine Obscur).
5 - Charles (°1732), qui suit, auteur du rameau b.1
6 -
Jean-Baptiste (°1733), qui suivra,
auteur du rameau b.2
7 - François (°1735), né le 25 février 1735, baptisé
le 26 (p. François Obscur, écolier ; m. Catherine Obscur).
8 - Jeanne (°1738), née le 14 mai 1738, baptisée le
15 (p. Charles Bosc, écolier ; m. Françoise Obscur).
9 - Cécile (°1739), née le 19 décembre 1739, baptisée
le 20 (p. Charles Obscur ; m. Cécile Obscur, épouse du sieur Bosc).
Rameau b.1
VIb.1 - Charles OBSCUR (1732-1819), négociant, consul de Villefranche de
1775 à 1783.
Baptisé le 11 mars 1732 (p. Charles Drulhe,
écolier ; m. Catherine Obscur), il hérita de son père et, négociant comme
lui, exerça pendant de nombreuses années des fonctions municipales. Nommé
conseiller de ville le 6 janvier 1775, il occupa l’année même et jusqu’en 1783
la charge de 3e consul. Directeur de
D’où :
1 - Jean (° et †1766), baptisé le 13 septembre 1766
(p. Jean Obscur ; m. Anne Rest), mort le 19 septembre suivant.
2 -
Marianne-Bruno (1767-1836), née le 5
décembre 1767, baptisée le 6 (p. Mr Me
Jean Bruno Cardailhac, avocat en parlement ; m. marie obscur de pomarede), décédée célibataire, le 20 mai 1836, en
sa maison rue de
3 - Françoise-Catherine (° et †1769), née et baptisée
le 13 février 1769 (p. François Obscur, son oncle ; m. Catherine Obscur,
sa tante), décédée le lendemain.
4 -
Marie-Agnès-Philippine (1772-1852), née
et baptisée le 21 janvier 1772 (p. le sieur Philippe Pomarède, marchand ;
m. Demelle marie
boudousquié de daugnac), mariée avec Félix AFFRE, huissier, dont postérité.
5 -
Françoise (1774-1847), née le 5 avril
1774, baptisée le 6 (p. le sieur Dominique Daugnac, marchand ; m.
Françoise Obscur), décédée célibataire en 1847.
Rameau b.2
VIb.2 - Jean-Baptiste OBSCUR (1733-1811), négociant à Bordeaux.
Fils puîné de Jean Obscur et de Françoise Drulhe, né
le 13 septembre 1733, baptisé le lendemain (p. Charles Drulhe ; m. Marie
Obscur), il vint à Bordeaux pour y apprendre le commerce, comme le fit un
siècle auparavant son arrière grand-oncle Jean-Jacques Obscur, mais, à la
différence de celui-ci, il se fixa définitivement dans la région. Il y résidait
rue de
Il avait épousé, le 22 avril 1767, à Saint-André-de-Cubzac,
Jeanne CARTIER (†1828), fille unique
de feu Antoine Cartier, négociant et bourgeois de Saint-André, et de Jeanne
ROSIER. Le contrat fut passé à Saint-André le 18 avril. La future se mariait
avec le consentement de sa mère et l’agrément d’Antoine Rosier, négociant,
habitant Libourne, de Marie Hugon son épouse, de Pierre Lasserre et d’Elisabeth
Rosier, oncles et tantes. Jeanne Rosier, seconde femme et héritière universelle
d’Antoine Cartier et tutrice de sa fille conformément au testament de son époux
du 10 mars 1760, constituait en dot à celle-ci le quart de tous ses
biens ; de son côté Jean Obscur donnait à son fils cinq mille livres. Jeanne
Cartier décéda à Bordeaux, à l’âge de 77 ans, le 31 janvier 1828, ayant eu de
son mariage onze enfants, dont neuf filles renommées pour leur grâce et leur
beauté qui contractèrent toutes de brillantes alliances avec des hommes
appartenant à d’anciennes familles jouissant d’une situation commerciale fort
honorable.
D’où :
1 - Jean (°1767), qui suit.
2 -
Jeanne-Elisabeth (°1768), née le 20
octobre 1768 à Saint-André-de-Cubzac, mariée, le 5 juillet 1786, en l’église de
la paroisse Saint-Michel de Bordeaux, avec Jean
BOUÉ (1755-1842), courtier royal. Le couple habitait à Bordeaux, en la
paroisse Saint-Pierre.
3 -
Rose-Marie-Marthe (°1770), née à
Libourne, le 2 mai 1770, mariée à Bordeaux, le 17 août 1791, avec Jean DUCASSE (1764-1852), négociant, fils
de Charles Ducasse et de Marie FOURCAUD.
4 - Marthe (1771-1815), née à Libourne, le 26 juin 1771, mariée,
le 6 janvier 1791 en l’église de la paroisse Saint-Pierre de Bordeaux, avec François DUCHON-DORIS, négociant
courtier à Bordeaux.
5 -
Marie-Sophie (1773-1832), née le 27
septembre 1773, décédée à Bordeaux, le 5 avril 1832, mariée, le 9 février 1794 à Bordeaux, avec Pierre-Bernard DAMAS (1768-1834),
négociant, fils de Jean-Baptiste Damas, chirurgien à Lesparre, et de Charlotte
BAYSSE.
6 -
Jeanne-Elisabeth (°1774), née à
Libourne le 10 novembre 1774 (p. et m. Jean et Jeanne-Elisabeth Obscur, ses
frère et sœur), décédée le 11 mai 1851, mariée, le 4 décembre 1792 à Libourne,
avec Jean DELUZE-LETANG (1767-1819),
fils de Jean Deluze-Barrau, ancien maire de Vouhers, et de feu Suzanne DELUZE
(Témoins au mariage : Deluze-Letang, juge de paix ; Pierre Deluze,
frère de la mariée ; Yves Jourraud ; Pierre Caze).
7 - Antoine (°1776), né le 5 juin 1776, mort en bas
âge.
8 -
Victorine-Jeanne (1777-1865), née à
Libourne, le 16 juin 1777, décédée à Abzac, le 28 décembre 1865, mariée, le 27
décembre 1821 à Bordeaux, avec Pierre
ROZIER (1766-1856), fils de Jean Rozier, de Castillon (Gironde), dont elle
n'eut pas d'enfants.
9 -
Marie-Marinette (°1780), née le 10
juin 1780, mariée, le 12 février 1806 à Bordeaux, avec Jean-Louis CHATEAU (°1776), agent de change à Bordeaux, né à
Cognac, fils de Louis-François Château et de Marie PIERRE
10 - Jeanne (1785-1847), surnommée Jenny, née à Libourne, le 10
mars 1785, décédée le 3 août 1847, mariée, le 28 novembre 1818 à Bordeaux, avec
Jean ANTHONY (1780-1818), docteur en
médecine à Ambarès (Gironde), fils de Jean Anthony, docteur en chirurgie à
Ambarès, et de Marie GACHET.
11 -
Jeanne-Henriette-Victorine
(1767-1870), née le 16 janvier 1767, décédée le 17 avril 1870, mariée, en1804,
avec Jean-Baptiste ROUSSEL
(1778-1849).
VIIb.2 - Jean OBSCUR (1767-1826), négociant à Bordeaux.
Né à Saint-André-de-Cubzac, le 15 mai 1767, il fut
négociant à Bordeaux et demeurait au moment de son mariage rue du Puits des
Cujols. Il y mourut le 26 mai 1826. Le 2 décembre 1793, il avait épousé Jeanne HELIES-MARCHAIS (1777-1861), née
le 11 juillet 1777, fille de Joseph Helies-Marchais, et de Michelle LEVEQUE. Elle
était de condition très inférieure à celle de son mari, de sorte qu’aucun
parent de l’époux n’assista au mariage. Quelques années après, elle fut admise
dans la famille où elle sut se faire apprécier par un esprit des plus raffinés
et des plus délicats. Elle mourut le 17 février 1861.
D’où :
1 - Jean (1794-1801), conçu avant le mariage de ses parents,
né le 29 mars 1794 et décédé le 1er septembre 1801.
Pierre
HOCQUELLET
[1] F. Deltheil, « Note sur les réfugiés de
Villefranche et du Bas-Rouergue (XVIe siècle », in P.V. de
[2] A.D. Aveyron 3E 2633.
[3] A.M. Villefranche, Cadastre de 1518, gache de
[4] A.M. Villefranche, Cadastre de Furgole (1652) : Fontaine, f°23 ; Puech, f°48.
[5] Les Laurens étaient d’origine villefranchoise ; famille de tanneurs, car un Jean Laurens, tanneur, peut-être frère de Marie, assiste au mariage, et c’est sans doute par sa femme que Hugues Obscur était propriétaire, en 1652, de cette calquière indivise. Des Laurens se trouvaient aussi parmi les protestants réfugiés à St-Antonin, tel Mathieu Laurens, témoin au testament de Jehan du Rieu fils d’autre Jehan, conseiller en la cour du sénéchal de Rouergue, le 30 mai 1585.
[6] Furent estimés : à
[7] Le nom donné à sa marraine fut d’abord Marie de Lobinhes, que l’on a raturé et puis surchargé par celui de Marie de Cavalerie.
[8] A.M. Villefranche, Brevette de la gache du Gua faite
avant l’imposition de 1756. Le « Sr François Obscur » y est porté au
N°1, pour une cinquantaine d’articles, dont cinq maisons, une métairie, deux
étables, six vignes et le reste en prés, bois, terres cultes
et incultes, le tout allivré
[9] A. Ancourt, «
[10] A. Ancourt, Histoire des Hôtels de ville de Villefranche-de-Rouergue, Salingardes, Villefranche-de-Rouergue, 1949, p. 35-36.
[11] L. Drulhe et L. Pescheloche, « Annales de
Villefranche-de-Rouergue, 1732-1790 », in Mémoires de
[12] A. Ancourt, « Note sur la famille Obscur et la
maison de la place de
[13] A.M. Villefranche, Registre des délibérations du conseil, BB7, f°215 et f°233.
[14] Les 10, 11 et 12 janvier 1793, il se rend acquéreur de plusieurs biens saisis comme biens nationaux aux frères Méalet de Fargues, seigneurs de Monteil et Foissac, émigrés, peut-être dans l’intension de leur restituer ? (Verlaguet, Op. cit., T. I, p. 358).
[15] A. Ancourt, Note sur la famille Obscur, Op. cit., p. 48.
[16] L. Guirondet, « Histoire de Villefranche », Gazette de Villefranche, mars 1886.
[17] A. Ancourt, Une vieille famille villefranchoise. Drulhe. 1341-1843, Salingardes, Villefranche-de-Rouergue, 1942, p. 37-38.
[18] Pierre Drulhe, riche marchand et bourgeois de
Villefranche, tenait commerce dans la grande maison qu’il avait acquise, rue de
[19] A ;Ancourt, «