FAMILLE OBSCUR

Aubin - Villefranche - Bordeaux

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Le nom peu répandu que porte cette famille venue d’Aubin s’établir à Villefranche dans les dernières années du XVIe siècle n’appartient pas au fonds patronymique rouergat. Sa forme moderne, en effet, résulte d’une altération d’un patronyme plus ancien dont la signification est fort différente de celle que suggère l’adjectif obscur. Les armes parlantes de la famille, que l’on voit encore, finement sculptées dans la pierre, sur le linteau de la porte d’entrée du vieil hôtel bâti au XVIIe siècle et donnant sur la place de la Fontaine, procèdent de deux rébus dont la lecture conduit au même sobriquet. Le plus compréhensible de nos jours, composé à partir d’un cœur brochant sur deux os passés en sautoir, est un paronyme du patronyme moderne. Or le cœur est enflammé : c’est un second rébus qui mieux que le premier désigne le patronyme originel à condition de restituer au vocable os le sens ancien qu’il a perdu, à savoir hardi, dont le paronyme est l’autre mot désuet ardeis, c'est-à-dire l’incendie ou l’embrasement. Os-Cuer, qui dans l’ancien français voulait dire Hardi-Cœur, est donc le nom qui fut donné à l’auteur de cette famille, probablement originaire d’une province septentrionale de la France. Il est évident que la cordelière nouée qui est figurée au-dessous du cœur évoque le commerce de la passementerie auquel se sont livrés les Obscur villefranchois pendant plusieurs générations.

Un siècle après leur établissement à Villefranche, les Obscur avaient rejoint la plus riche et prospère bourgeoisie marchande de la ville. Ils n’ont pas alors cherché à se hisser au-dessus de leur condition sociale par l’achat d’offices ou de seigneuries, mais ont préféré investir les profits de leur négoce dans l’acquisition d’immeubles et de terres de rapport  situés de préférence au plus près de leur lieu de résidence, de sorte qu’à la veille de la Révolution, leur fortune les plaçait au nombre des contribuables les plus imposés de Villefranche. Le métier qu’ils exerçaient exigeait qu’ils fussent des hommes de goût, sensibles à la beauté, ce qu’ils furent assurément, comme en témoignent le sobre et harmonieux décor gréco-romain, au XVIIe siècle, et l’élégance architecturale, au XVIIIe siècle, dont sont empreints les deux hôtels qu’ils firent bâtir à Villefranche à ces deux époques. 

 

Paul OBSCUR, couturier, maître tailleur.

Il naquit à Aubin, probablement dans les années 1540. C’est à cette époque que la doctrine de Calvin pénétra le Rouergue. Les guerres religieuses débutèrent une dizaine d’années après et pendant les trois décennies qui suivirent catholiques et huguenots allaient se disputer âprement le contrôle des villes de la Basse Marche. Paul Obscur, qui avait embrassé le protestantisme, fut chassé d’Aubin lorsque les catholiques s’en emparèrent ; il trouva refuge à Saint-Antonin, place forte solidement tenue par le parti calviniste. On l’y trouve en 1571, mentionné dans les actes du notaire Antoine Bromet[1]. Il n’y séjourna pas longtemps, car sa présence est attestée à Villefranche par un fragment d’acte daté de février 1580, encarté dans les minutes d’Etienne Cabrol ; il s’agit d’un jugement du présidial rendu en sa faveur à propos des fruits d’une maison qu’il aurait achetée à Pierre d’Agens, où il est qualifié de maître tailleur[2]. Il dut se fixer définitivement dans cette ville où fit souche Salomon Obscur, sans doute son fils, à partir duquel débute la filiation suivie de la famille.

 

I - Salomon OBSCUR, passementier.

Né et baptisé dans la Religion réformée comme en témoigne son prénom, il est passementier lorsqu’il est porté sur le cadastre de la gache de la Fontaine, le 5 janvier 1623, pour l’acquisition d’une maison près du four de la ville, sise dans l’actuelle rue des Bannes, ayant appartenu à Ramon La Serre, notaire[3]. Il avait abjuré car, le 1er septembre 1626, il fut parrain de l’une de ses petites-filles baptisée en la collégiale Notre-Dame. Il dut décéder quelques temps après, peut-être victime de la peste qui sévit à Villefranche en 1628.

D'où, entre autres enfants :

 

1 - Hugues, qui suit.

 

2 - Pierre, dit Salomon, marchand passementier, marié vers 1630 à Guillaumette TRÉBOSC

D’où, entre autres nombreux enfants :

 

a - Pierre, marchand passementier, marié, le 5 février 1675, en l’église des Cordeliers, avec Jeanne BAULEZ, fille de Jacques Baulez, marchand de Rodez, et de Marie Couderc

 

b - Etienne (°1640), d'où :

 

 - Antoine, dit Salomon (†1710), passementier, enterré dans le cimetière de la paroisse, le 11 février 1710, marié, le 25 février 1686, avec Marie MOULINA, native d’Asprières. Dont postérité

 

c - Catherine (°1636), mariée, le 23 septembre 1673, en la chapelle St-Louis des Cordeliers, avec Elie DEVEZON, passementier, de la ville de Castres.

 

II - Hugues OBSCUR (†1669), marchand passementier.

Probablement fils aîné, il est porté au cadastre de 1518, gache de la Fon, comme héritier de la maison acquise par son père en 1623 et pour un jardin situé au terroir de la Borie provenant de son beau-père : « ung ort a terradou de la borie que foret de barthelemy laurens, sogre de hugues obscur fil del dit salomon » (f°99v°). Le 29 juin 1643, il achète à Jean de Cayron, avocat du roi, un important immeuble, place de la Fontaine, qui comprenait deux parties d’à peu près la même superficie, dont l’une donnant sur une ruelle possédait « ung ouvradou », c'est-à-dire un ouvroir ou atelier (ibid. f°197v°). Il le fit reconstruire peu de temps après ; c’est cet hôtel dont l’entrée est surmontée des armes parlantes de la famille, sis au n° 4 de la place et faisant l’angle avec la rue du Cluzel, où, dans la boutique ouvrant sur cette ruelle, les Obscur ont exercé leur commerce de passementerie pendant plus d’un siècle. Le 29 avril 1652, Hugues vend la maison qui lui venait de son père, sans doute pour acquérir, le 3 juin suivant, une partie de maison avec grange, gache du Gua, ayant appartenu au conseiller Guillaume de Cazaux (ibid.). D’après le nouveau cadastre dressé en 1652, il possédait en outre, la part d’une maison calquière (tannerie) et jardin au faubourg de Savignac (indivis) et une autre maison gache du Puech[4].

 

Hugues Obscur mourut le 19 novembre 1669 et fut inhumé le même jour en présence de Pierre et Hugues Obscur, ses deux fils. Il avait épousé, le 8 février 1625, en l’église des Augustins, Marie LAURENS, fille de Barthélemy Laurens et de Jeanne BONNET[5], dont il eut :

 

1 - Jeanne (°1626), baptisée le 1er septembre 1626 (p. Salomon Obscur).

 

2 - Pierre (°1629), qui suit.

 

3 - Jeanne (°1631), née et baptisée le 8 octobre 1631 (p. Pierre Obscur ; m. Jeanne Laurens), mariée, le 8 août 1649, avec Louis LABARTHE, procureur en la cour présidiale, veuf de Gabrielle Clauzel, fils d’Antoine Labarthe et d’Antoinette Granier, habitant Bouillac. Dont postérité.

 

4 - Jean-Baptiste, prêtre. Probablement le parrain de son frère Jean en 1646, de sa nièce Anne Labarthe en 1661, il était prêtre et curé en Agenais lorsqu’il fut parrain de Marguerite Labarthe en 1691.

 

5 - Marie (marraine, le 26 novembre 1668, de son neveu Gabriel Labarthe).

 

6 - Hugues (°1641), marchand passementier, baptisé le 30 mai 1641 (p. Pierre Obscur ; m. Marguerite Garrigues), présent à l’inhumation de son père en 1669 et à celle de son frère en 1685, marié, le 16 novembre 1675, en la chapelle des ermites de Villefranche, avec Perrette GRANIER.

 

7 - Antoine (°1644), né et baptisé le 6 juin 1644 (m. Jeanne Obscur).

 

8 - Jean (°1646), né et baptisé le 27 mai 1646 (p. et m. Jean et Jeanne Obscur).

 

9 - Anne (°1648).

 

III - Pierre OBSCUR (1629-1685), marchand passementier, bourgeois de Villefranche.

 

Né le 2 février 1629 et ondoyé le même jour au domicile de ses parents, il fut présenté aux fonts baptismaux de la collégiale Notre-Dame le 17 juin suivant (p. Pierre Flaujac, marchand). Il est porté au cadastre de 1673 comme héritier des biens de son père et propriétaire entre autres de l’hôtel de la place de la Fontaine. Il prit part à l’administration municipale en qualité de conseiller de ville. Il testa par-devant Me Thomas, le 13 mai 1685, et décéda le 30 août de la même année ; il fut inhumé en présence de son frère Hugues et de son fils Louis.

Il avait épousé : en premières noces, vers 1654, Françoise LOBINHES (°1634 - †/1672), née au mois de mai 1634, baptisée le 2 juillet 1637, fille de Guillaume Lobinhes, marchand de cuivre, et de Marguerite MASBON ; en deuxième noces, le 25 février 1672, en la chapelle St-Louis des Cordeliers, Marie GARRIGUES (†/1679) ; et en troisièmes noces, le 6 novembre 1679, Anne FLOTTES, fille d'Amans Flottes (1591-1671), docteur en médecine à Cordes, en Albigeois, et de Claude REST (†1677).

D'où, du premier lit :

 

1 - Marguerite (°1655), baptisée le 16 mars 1655 (p. Hugues Obscur ; m. Marguerite Masbon).

 

2 - Guillaume (°1656), baptisé le 19 mars 1656 (p. Guillaume Lobinhes, chaudronnier ; m. Marie Laurens).

 

3 - Guillaume (°1657), baptisé le 30 mai 1657  (p. Guillaume Lobinhes, marchand ; m. Jeanne Obscur). Il était escolier quand il fut parrain, en 1666, de Guillaume Lobinhes, fils de Guillaume, marchand, et de Guillaumette David.

 

4 - Louis (°1658), qui suit.

 

5 - Marie (°1662), baptisée le 20 janvier 1662.

 

6 - François (°1663), baptisé le 3 janvier 1663 (p. Jean-Baptiste Obscur).

 

7 - Jean-Jacques (°1665), marchand. Né en 1665, il avait dix-neuf ans lorsqu’il fut placé en apprentissage chez Bertrand Dumas, bourgeois et marchand de Bordeaux, rue de la Rousselle, pour une durée de deux ans, afin d’y apprendre « le traffic et négoce des marchandises » ; aux termes du contrat reçu le 11 janvier 1684 par Me Loste, notaire de Bordeaux, le prix de pension était fixé à 180 livres pour les deux ans. Après un an, il fut contraint pour raison de santé de se retirer chez son père, de sorte que, ce dernier étant décédé, c’est son oncle Jean-Baptiste Obscur, prêtre, qui se rendit à Bordeaux pour résilier le dit contrat, le 14 novembre 1685, et régler au sieur Dumas les 90 livres de pension pour l’année écoulée (A.D. Gironde 3E 13509). Il vivait encore en 1727, parrain le 11 octobre de Catherine Obscur, fille de Jean et de Françoise Drulhe. Il avait épousé, le 28 novembre 1687, Cécile GRANIER.

 

8 - Catherine (†1680), inhumée en présence de son père, le 23 avril 1680.

 

Du troisième lit :

 

9 - Marie (°1682), baptisée le 19 mars 1682 (Jacques Obscur [fils de Pierre] ; m. Marie Obscur [fille de Hugues]).

 

IV - Louis OBSCUR (1658-1710), marchand et bourgeois de Villefranche.

Né le 15 octobre 1658, baptisé le 17 (p. Louis Labarthe, procureur en la cour ; m. Guilhemette David), il succéda aux biens de son père et continua, place de la Fontaine, le commerce familial qu’il diversifia. Il exerça en outre des fonctions administratives, comme en témoignent plusieurs actes portant sa signature relatifs notamment à la perception de taxes sur la transmission de l’office de notaire ou au contrôle des publications de mariage. Il fait partie de ces chefs de familles, victimes de l’épidémie de dysenterie qui sévit à Villefranche de 1709 à 1711, dont la perte, rapporte l’annaliste Etienne Cabrol, « causa beaucoup de changements et de révolutions en la dicte ville ». Atteint de la maladie au début de l’année 1710, il fit son testament le 11 février, par-devant Me Thomas : il y exprimait sa volonté d’être enterré dans le tombeau de ses prédécesseurs, faisait des legs à la fraternité des prêtres obituaires, à chacun des couvents des Cordeliers, Augustins et Capucins de la ville, à la condition de dire en chacune de leur église vingt messes de requiem pour le repos de son âme, nommait ses onze enfants survivants et instituait son héritière universelle « Demelle Marie de Cavalerie, sa chère et bien aimée épouse à laquelle il a recommandé de prendre soin et de donner à leurs enfants une éducation chrétienne et de ne cesser de prier et faire prier Dieu pour fleschir la colère du seigneur et obtenir de luy la remission de touts les crimes dont il se recognoit coupable… » (Av. 3E 11104, f° 373). Il mourut et fut inhumé le 20 février 1710.

Il avait épousé, le 12 août 1687 en l’église des Augustins, Marie de CAVALERIE (1662-1741), née le 22 mars 1662, fille de feu Arnaud Cavalerie, marchand de Villefranche, et de Marguerite BOULCIER. Le contrat fut reçu, le 6 août 1687, par Me Thomas, notaire de Villefranche, en présence de « Monsieur Maître François de Cavalerie, conseiller et magistrat en la sénéchaussée et siège présidial de Rouergue », de « Me Lobinhes, bourgeois marchand, oncle maternel du dit Obscur futur époux, Jean-Jacques Obscur, frère, Joseph Ginestet, aussi bourgeois marchand, et Labarthe, procureur en la cour » (Av. 3E 11092). Par-devant Me Thomas, le 16 août suivant, Louis Obscur reconnaissait avoir reçu la dot de son épouse, d’un montant de six cents livres, et le même jour les meubles « quy sont tenus dans la maison de feu Arnaud Cavalerie, sise à la rue basse St-Jean », estimés à sept cents livres, furent inventoriés par le sieur Thomas, greffier de la maison de ville, et Guillaume Lobinhes-David, représentant Marie de Cavalerie, en présence du sieur Pierre Labarthe, le Révérend père Cavalerie et Louis Obscur (ibid.)[6]. Quelques jours après, le 23 août, Louis Obscur comparaissait de nouveau devant le même notaire, accompagné de Demelle Anne Flottes, veuve du sieur Pierre Obscur, laquelle, en qualité de mère légitime et administraresse de Marie d’Obscur, sa fille, réclamait à son filhastre les droits qu’elle avait sur sa dot, conformément au contrat de son mariage reçu par ledit notaire en octobre 1679 et au testament de Pierre Obscur, du 13 mai 1685 (ibid.).

Marie de Cavalerie, veuve en 1710, survécut à son mari une trentaine d’années, dirigeant seule, puis associée à ses fils, le négoce familial dont la raison sociale, même après sa mort, s’intitulait « La Veuve Obscur et Fils ». Elle décéda le 17 décembre 1741 et fut inhumée dans l’église des Augustins, au tombeau de sa famille, en présence de Monsieur de Cavalerie, conseiller, et de Monsieur Reyniès, avocat.

D’où :

 

1 - Louis (°1688), baptisé le 26 mai 1688 (p. le Révérend père Louis Cavalerie, aumônier de la citadelle de Bayonne, représenté par Jean-Jacques Obscur ; m. Anne de Flottes, veuve de Pierre Obscur, marchand), il vivait encore en 1696 et était déjà mort en 1710.

 

2 - Jean-Jacques (1689-1708), baptisé le 9 juin 1689 (p. Jean-Jacques Obscur ; m. Marie Obscur), vivant en 1699, il mourut le 9 mars 1708.

 

3 - Marc OBSCUR (1690-1758), marchand de Villefranche.

Né le 6 septembre 1690, baptisé le même jour (p. Marc Brunet ; m. Anne Treilhe), il ne fut pas désigné pour succéder au négoce de son père. En 1756, il possédait, gache du Puech, donnant sur la place de l’Eglise Notre-Dame, une maison ayant appartenu à Jean Guissenus, chirurgien, sise actuellement au n° 9 des arcades Alphonse de Poitiers, où il résidait et tenait son commerce dans la boutique du rez-de-chaussée. Il était aussi propriétaire d’une vigne au terroir de la Tourrette donnée par sa mère. Il décéda le 3 mai 1758. Il avait contracté mariage, le 14 octobre 1713, par-devant Me Cantarel, notaire de Villefranche (Av. 3E 11029, acte 95), avec Françoise MANGLANE (†1732), fille de Me Jean Manglane, greffier du bureau des gabelles de Villefranche, et de Marianne ALARY. Elle reçut en dot 1 500 livres payables 1 000 livres le jour avant la consommation du mariage en dettes actives et les 500 livres au moyen d’une maison rue basse de Savignac, alors que la demoiselle de Cavalerie donnait à son fils 1 000 livres en une vigne au terroir de la Tourrette d’une valeur de 250 livres, et le reste en argent. Françoise Manglane mourut, sans postérité semble-t-il, et fut inhumée en l’église des Cordeliers, le 5 mai 1732. Vers 1736, Marc Obscur avait épousé en secondes noces Jeanne CAMPMAS, dont il eut :

 

a - Marie (°1736), née et baptisée le 22 avril 1736 (p. Guillaume Bras, vigneron ; m. Marie Atquié).

 

b - Marguerite (°1739), née et baptisée le 1er février 1739 (p. Pierre Atquié ; m. Marguerite Ramondis).

 

c - Marie-Charlotte (°1740), née et baptisée le 12 avril 1740 (p. François Obscur, écolier ; m. Marie Obscur).

 

d - Jean-Louis (1742-1760), né et baptisé le 28 avril 1742 (p. Jean Aymeric, cordonnier ; m. Catherine Marre), décédé le 26 mai 1760.

 

4 - François OBSCUR (°1691), baptisé le 9 septembre 1691 (p. Pierre Cassan ; m. Catherine Joffre), vivant encore en 1710.

 

5 - Jean-François (°1692), qui suit, auteur de la branche a.

 

6 - Cécile (1693-1762). Baptisée le 22 novembre 1693 (p. Etienne Berges, marchand ; m. Cécile de Granier), elle était veuve de Jean BOSC, marchand de Villefranche, lorsqu’elle décéda le 28 janvier 1762, laissant postérité.

 

7 - Jean-Baptiste-Ignace (°1695), baptisé le 1er février 1695 (p. Jean-Baptiste Obscur, prêtre), vivant encore en 1710 (prénommé Baptiste dans le testament de son père).

 

8 - Jean (°1696), qui suivra, auteur de la branche b.

 

9 - Pierre (†1730), marchand. Né probablement en 1697, car il est cité dans le testament de son père après son frère Jean, c’est sans doute ce Pierre Obscur, marchand, parrain de Anne, fille de Jean-François Obscur, baptisée en 1724 et ce même Pierre Obscur, marchand, qui mourut à Villefranche le 8 avril 1730.

 

10 - Joseph (°1698), né le 29 septembre 1698, baptisé le lendemain (p. Joseph Laroque ; m. Catherine Joffre), décédé avant 1710.

 

11 - Marie-Françoise (°1699), baptisée le 12 novembre 1699 (p. Jacques Obscur, son frère ; m. Marie-Françoise de Nuéjouls). Elle fit son testament le 24 octobre 1712, par-devant Me Cantarel, notaire de Villefranche, par lequel elle instituait héritière universelle sa mère ; en présence des sieurs Guillaume Bonaterre, marchand, Antoine Linières, chirurgien et Pierre Vieussenx, garçon chirurgien, habitants de Villefranche (Av. 3E 11029, acte 38).

 

12 - Louis (°1701), baptisé le 25 janvier 1701 (p. Louis Obscur, écolier ; m. Cécile Obscur), décédé avant 1710.

 

13 - Catherine (°1703), baptisée le 10 octobre 1703 (p. François Obscur, écolier ; m. Cécile Obscur). Elle vivait encore en 1710.

 

14 - Antoinette (1709-1710).

 

Branche A

 

Va - Jean-François OBSCUR (1692-1768); marchand et bourgeois, consul de Villefranche en 1729-1730.

Plus souvent désigné par son second prénom, il naquit le 22 septembre 1692 et fut baptisé le lendemain en la collégiale (p. François Sirven, écolier ; m. Marie de Cavalerie[7]). Le 29 juin 1716, en la collégiale Notre-Dame, il épousa Marie BESSE, native de Carmaux en Albigeois et résidant à Villefranche depuis une douzaine d'années, fille de Mathieu Besse, marchand, et de feu Antoinette VERNHES. Le contrat fut passé, le 20 juin 1716, en la maison du sieur Bernard Pié, conseiller assesseur en l’Hôtel de Ville, par-devant Me Thomas, notaire de Villefranche. Marie de Cavalerie donnait à son fils une somme de 2 000 livres, dont 1 000 livres payables le jour de la consommation du mariage « pour estre mise dans la société qui sera cy-après contactée entre le sieur Obscur et le sieur Pié » et dont l’autre moitié devait être versée « deux ans après en deux payements égaux sans aucun intérêt ». De son côté, le sieur Nicolas Pié, marchand gantier, procureur fondé du père de la future épouse, constituait à celle-ci, sa nièce, la somme de 4 000 livres « payables en marchandises de sa boutique, suivant estimation qui en sera faite entre parties, lesquelles seront laissées dans la société qui sera faite entre le dit sieur Pié et le dit sieur Obscur ». Ceux-ci convenaient donc de s’associer, « dans le fonds dud. sieur Pié », pour une durée de cinq ans à commencer à la prochaine fête de Saint-Jean-Baptiste. Le capital de la société était fixé à 10 000 livres, la moitié du chef du sieur Pié et l’autre moitié du chef du sieur Obscur provenant des constitutions dotales. Un partage égal des marchandises était prévu en cas de dissolution de la société. Enfin, le sieur Pié s’engageait pendant la durée de l’association « de nourrir et entretenir à son pot et feu les dits futurs époux », mais, après consommation des denrées et provisions qu’il possédait, « qui sont de grande valeur », il serait « pris de l’argent au comptoir pour subvenir aux besoins de la famille, de même pour payer les servantes, la taille, capitation et autres taxes » (Av. 3E 11107). On ignore ce qu’il advint de cette association. En revanche, la société fondée par Marie de Cavalerie à la mort de son mari, « Au Magasin de la Veuve Obscur et fils », existait encore deux ans après son décès survenu en 1741. Il semble qu’à cette époque c’est Jean-François Obscur qui en avait pris la direction, comme en témoigne une lettre, jointe à divers mémoires datés de 1743 et concernant l’achat de toiles, dont la signature, La Veuve Obscur et fils, est indubitablement de la main de Jean-François.

Jean-François Obscur fut un négociant prospère et considéré. Il est qualifié de marchand boutonnier lorsqu’il est nommé 4e consul de Villefranche en 1729, puis 3e consul en 1730. Mais, au commerce d’articles de mercerie pratiqué par ses prédécesseurs, il devait ajouter celui des toiles dont la fabrication connaissait alors dans le pays un essor considérable. Comme beaucoup de ses concitoyens, il sut en retirer de substantiels profits qui firent véritablement sa fortune. Vers 1750, les biens fonciers dont il jouissait dans le taillable de Villefranche, immeubles et terres, le plaçaient au premier rang des contribuables de la ville[8]. Principal héritier du patrimoine familial, notamment du vieil hôtel construit par son aïeul au siècle précédent, sis place de la Fontaine où il possédait d’autres maisons, il était propriétaire, gache du Gua, de deux vastes immeubles contigus ayant appartenu l’un à Jean Borelly (n° 2 de l’actuelle rue Alibert), l’autre à François de Pomairols-Jalenques (nos 9 et 11 de la rue Droite, aujourd’hui de la République), enfin gache de l’Eglise, de la maison de feu Arnaud Cavalerie héritée par sa mère. Dans l’ancienne paroisse de la Madeleine-St-Mémory, où ses ancêtres avaient déjà des terres, il acquit, le 31 juillet 1737, des héritiers de Jean-Aymery d’Arribat, ancien trésorier du Rouergue, le domaine de La Roque, ou boriette d’Agens, au prix de 10 600 livres[9]. Cette propriété rurale d’un excellent rapport lui valut sans doute d’être nommé, en 1762, membre du bureau de Villefranche de la Société d’Agriculture établie dans la généralité de Montauban. Non loin de cette métairie, au village de Bonnet, il levait sur le fief de la Riolle des rentes nobles foncières que lui avait cédées, moyennant 55 livres, le 15 avril 1749, Pierre de Cavalerie, conseiller au présidial : rentes de bien médiocre profit, une livre quinze sols l’an, qui n’en furent pas moins saisies, le 30 octobre 1765, pour défaut d’hommage au roi (T&G. C 486) ; après s’être justifié de sa bonne foi dans une lettre adressée, le 5 novembre suivant, à M. de Lescure, procureur du roi au Bureau des Finances de Montauban (ibid. C 297), Jean-François se conforma aux usages féodaux, le 26 novembre 1766 (ibid. C 486 p. 37).

Le témoignage le plus éclatant de sa réussite est assurément la belle demeure qu’il fit édifier au n°7 de la place de la Fontaine. En 1754, il se disposait à faire reconstruire une maison vétuste donnant sur la place et séparée par une ruelle du vieil hôtel familial où il résidait. Son intention était sans doute de rentabiliser par cette opération un bien dont il ne retirait jusque là qu’un maigre bénéfice. En effet, dans la requête qu’il adressa aux consuls afin d’obtenir les autorisations nécessaires à la réalisation de son projet, qui prévoyait notamment l’établissement d’un balcon, il leur proposait de leur céder la nouvelle bâtisse pour en faire l’hôtel de ville, mais ceux-ci ne surent pas profiter de l’occasion qu’on leur donnait d’acquérir enfin un immeuble qui pût accueillir l’administration municipale ; ils refusèrent l’offre[10]. Les travaux n’en commencèrent pas moins l’année même et l’édifice fut apparemment achevé en 1757, comme l’indique la date placée à l’imposte de sa porte d’entrée. L’élégance du grand balcon, qui au premier étage occupe toute la longueur de l’imposante façade, fit l’admiration des contemporains. Les Annales de Villefranche mentionnent l’évènement à l’année 1754 en ces termes : « Le sieur François Obscur fit bâtir une maison avec balcon sur la place de la Fontaine, laquelle fut régularisée et ornée par cette construction »[11]. La dépense était cependant considérable et dépassait semble-t-il les ressources financières de Jean-François, car il n’en paya qu’une partie et dut léguer à son fils la maison avec des dettes. Il mourut et fut inhumé dans l’église des Augustins, le 11 mars 1768, ayant eu quatorze enfants de son mariage avec Marie Besse :

 

1 - Marie (°1717), baptisée le 20 septembre 1717 (p. Mr. Me Pierre Alexis Vernhes, prêtre, chanoine au chapitre de la p[rése]nt[e] ville ; m. Marie de Cavalerie).

 

2 - Jeanne (° et †1719), baptisée le 24 juin 1719 (p. Jean-Baptiste Lortal, écolier ; m. Jeanne Colonges), décédée prématurément le 27 septembre suivant.

 

3 - Marguerite (1720-1723), née le 30 juillet 1720, baptisée le lendemain (p. Phalip Laroque), décédée le 29 juillet 1723.

 

4 - Catherine (1721-1774). Née et baptisée le 22 septembre 1721 (p. le sieur Jean Dujès ; m. Catherine Cougoule), elle fut inhumée dans le cimetière de la paroisse de Villefranche, le 6 octobre 1774. Elle avait épousé, le 29 avril 1741 en l’église des Pénitents bleus, Antoine RISPAL (1706-1788), marchand de Villefranche, conseiller du roi en la maîtrise particulière des Eaux et Forêts de Rouergue et Quercy, coseigneur d’Espinas, fils de Jean Rispal, marchand de Villefranche, et de Jeanne DEVICO. Le contrat fut passé le 20 avril 1741 par-devant Me Thomas, notaire de Villefranche : Catherine Obscur recevait en dot 6 000 livres, la moitié du chef de son père, l’autre moitié du chef de sa mère, de laquelle elle se réservait 2 000 livres pour disposer d’ycelles en faveur d’un ou plusieurs des enfants qui seront procréés du pñt mariage (Av. 3E 11132, acte 89). Dont postérité.

 

5 - Bernard (°1723), né et baptisé le 30 mai 1723 (p. Baptiste Lortal ; m. Jeanne de Colonges), mort en bas âge.

 

6 - Anne (1724-1727), baptisée le 12 octobre 1724 (p. Pierre Obscur, marchand ; m. Anne Delsel), décédée le 4 septembre 1727.

 

7 - Marie-Jeanne (1726-1802). Baptisée le 17 juin 1726 (p. Jean Duchès ; m. Jeanne Reyné), elle était veuve et « marchande » lorsqu’elle décéda à deux heures du soir du 6 pluviôse an X (26 janvier 1802), suivant la déclaration de Philippe Drulhe, son gendre. Elle avait épousé, le 17 février 1748 en la chapelle de Sainte-Barbe, Jean DUBRUEL, marchand de Villefranche, fils cadet de Jean-François Dubruel, marchand de Villefranche, et d’Antoinette DUFAU, dont elle eut postérité.

 

8 - François (°1728), qui suit.

 

9 - Bernard (1729-1804), propriétaire. Né et baptisé le 9 mai 1729 (p. Bernard Pié ; m. Catherine Obscur), resté célibataire, il décéda à Villefranche, le 18 juillet 1804, à deux heures du matin.

 

10 - Antoinette (1731-1802), baptisée le 16 janvier 1731 (p. Bernard Pié ; m. Catherine Obscur), décédée célibataire, le 12 frimaire an XI (1802).

 

11 - Bernard-Augustin (°1732), propriétaire, né et baptisé le 5 mai 1732 (p. Bernard Pié ; m. Catherine Obscur), marié, le 28 prairial an XI (1803), avec Marie GAUBERT (°1770), née à Villefranche le 16 mars 1770, fille de feu Pierre Gaubert, vigneron.

 

12 - Louis (°1733), né le 26 août 1733, baptisé le 27 (p. Bernard Pié, marchand ; m. Catherine Obscur).

 

13 - Françoise (1735-1746), née le 8 mars 1735, baptisée le lendemain (p. Bernard Pié, marchand ; m. Catherine Obscur), décédée à l’âge d’environ douze ans au domaine dit Les Agens, paroisse de la Madeleine Saint-Mémory, où elle fut enterrée le 28 mars 1746.

 

14 - Charlotte (°1739), baptisée le 15 novembre 1739 (p. François Obscur ; m. Marie Obscur).

 

VIa - François OBSCUR (1728-1801), négociant.

Né le 19 janvier 1728 et baptisé le même jour (p. le sieur Marc Obscur, marchand ; m. Demelle Anne Delsel), il fut l’associé de son père dans le commerce des toiles, ainsi qu’il ressort d’un acte du 16 décembre 1761 par lequel Jean-François et son fils, « marchands et gardes étalons », sont dispensés à ce titre du service des milices bourgeoises[12]. Héritier de la fortune paternelle, il est inscrit sous le prénom de Jean-François au rôle d’imposition de l’année 1771 pour une somme de 337 livres, ce qui le place parmi les premiers contribuables de Villefranche (Av. C 848). Pourtant, malgré tous ses biens, mais essentiellement fonciers, il paraît avoir connu quelques difficultés financières. Ainsi, pour finir de payer le nouvel immeuble construit à grand frais place de la Fontaine, dut-il emprunter, en août 1773, une somme de six mille livres, moyennant une rente de trois cents livres par ans. Pareille hypothèque, qui, fait exceptionnel, ne sera levée par ses héritiers que deux siècles plus tard, suffirait à expliquer l’attitude très ferme dont on le voit faire preuve ultérieurement dans la conduite de ses affaires et la défense de ses intérêts. Son intransigeance se manifeste en 1782, quand le conseil de ville, à l’issue de sa délibération du 30 mai, lui proposa d’acquérir au prix de 600 livres une partie de maison lui appartenant et qu’il fallait abattre pour « quarrer » la place de la Fontaine. Il refusa, déclarant que « quoique disposé à servir la communauté et à se pretter à ses arrangements, il ne pouvoit pas avec les meilleures intentions céder cette partie sans le tout, attendu que le surplus qui resteroit formant le plus désagréable et le moins avantageux dud. local lui resteroit sur ses bras sans pouvoir s’en défaire ni en tirer aucun party » ; en conséquence, il se disait intéressé à vendre le tout et offrait à la communauté de consentir la vente de l’entier local au prix de 1 600 livres. A l’issue de leur délibération du 11 décembre, les membres du conseil acceptèrent ses conditions, malgré les protestations de certains d’entre eux « attendu que la susd. acquisition ne procurera aucune utilité, avantage ny embellissement et plutôt onéreuse à la com. »[13]. François Obscur n’ignorait pas l’état précaire des finances de la ville, puisque lui-même fut pendant de nombreuses années membre du conseil politique, au sein duquel il fut appelé à maintes reprises, entre 1774 et 1778, à remplir les fonctions d’assesseur aux séances de délibérations.

François Obscur exerça en plus de son négoce diverses activités dont certaines ne lui rapportèrent pas toujours les profits escomptés. En 1778, étant le receveur des taxes que l’évêque de Rodez levait dans la Basse Marche, il se plaint dans une lettre adressée à l’évêché qu’au lieu de gagner, comme on le prétend, « il y a à perdre », de sorte qu’il se propose de ne jouir de cette charge que durant trois années (Av. G 711). En 1781, il était fermier de l’hôpital de Villefranche (ibid. G 700). Il fut enfin le dernier intendant du comte de Fargues, seigneur de Monteil, qui émigra pendant la Révolution[14]. Bien qu’à cette époque troublée, il eût donné des preuves de son civisme, notamment par des prêts consentis à la ville pour l’achat de grains et par des dons pour « les deffenseurs de la liberté »[15], il fut compris au nombre des cents personnes condamnées à la réclusion à la suite des jugements que rendit, en novembre 1793, le Comité de Sûreté publique établi à Villefranche par le représentant du peuple Taillefert[16].

Marié à Lanuéjouls, le 28 juillet 1762, avec Marie MANHAVAL, fille de Guillaume Manhaval, avocat en parlement, juge de Privezac, et de Marie VIGUIER, et sœur de Jean-Joseph Manhaval, élu député du tiers état de la sénéchaussée de Villefranche aux Etats généraux de 1759, François Obscur mourut le 6 nivôse an X (27 décembre 1801), dans sa maison, à dix heures du matin, suivant la déclaration de Philippe Drulhe, son neveu. N'ayant pas eu d'enfants de son mariage, il avait testé en faveur de ses neveux et nièces, le 15 floréal an VIII (5 mai 1800). Aux termes de son testament scellé de cire noire du cachet des armes de la famille, il léguait la moitié de sa fortune à Jean-François Rispal, fils de Catherine Obscur sa sœur, à Evariste Dubreuil et à Marie-Léonide Dubreuil, épouse de Jérôme-Philippe Drulhe à charge par eux de verser divers legs à ses autres neveux et nièces, dont une rente de 50 livres à Elisabeth Manhaval, ci-devant religieuse de Sainte-Ursule[17].

 

Branche B

 

Vb - Jean OBSCUR (1696-1771), marchand et bourgeois de Villefranche.

Fils puîné de Louis Obscur et de Marie de Cavalerie, baptisé le 6 janvier 1696 (p. Jean Cavalerie, capitaine au régiment de Marine-cavalerie, représenté par louys Obscur ; m. Marie Obscur), il fit sans doute partie de la société de commerce fondée par sa mère et y demeura jusqu’à son mariage, en 1724, avant de s’établir à son compte. Il prit part aux assemblées communales où, dès 1742, il siégeait en qualité de conseiller politique. Il décéda le 29 décembre 1771. Il avait épousé, le 26 juin 1724 en la collégiale Notre-Dame (contrat reçu le 18 juin par Me Thomas), Françoise DRULHE (1699-1766), née le 5 mai 1699, fille de Pierre Drulhe, marchand et bourgeois de Villefranche, consul en 1718 et 1719, et de Catherine GRANIER[18]. Elle mourut le 21 octobre 1766.

D’où :

 

1 - Antoinette-Marie (1726-1801), née le 30 juin 1726, baptisée le 1er juillet (p. Pierre Drulhe, marchand bourgeois ; m. Marie de Cavalerie), mariée (avant 1767) avec Philippe POMARÈDE, marchand, dont elle était veuve quand elle décéda à Villefranche le 15 messidor an IX (1801).

 

2 - Catherine (1727-1784). Née le 11 octobre 1727, baptisée le 12 (p. Jacques Obscur), elle décéda veuve le 23 septembre 1784 et fut inhumée dans le cimetière de la paroisse. Elle avait épousé, le 1er février 1752 en l’église Notre-Dame, David BOUDOUSQUIÉ (†/1784), marchand de Villefranche, fils d’Antoine Boudousquié, marchand, consul de Villefranche en 1734 et 1735, et d’Anne REST. Etaient présents à la cérémonie : le sieur Cardailhac, avocat ; Dominique Daugnac, marchand, Philippe Pomarède, marchand ; Jean Obscur, marchand. Le contrat fut reçu par Me Roubières, notaire de Villefranche. Dont postérité.

 

3 - Françoise-Charlotte (1729-1809). Née et baptisée le 8 avril 1729 (p. Charles Drulhe, écolier ; m. Catherine Drulhe), elle était veuve quand le mourut, le matin du 16 janvier 1809, en sa maison sise rue Saint-Jacques, à Villefranche. Elle avait épousé, le 26 mai 1751 en la chapelle de Sainte-Barbe, Géraud MOLY (†/1809), marchand de Villefranche, fils de Joseph Moly et de Jeanne LOBINHES. Etaient présents à la cérémonie : Charles et Jean Obscur, frère de l’épouse ; François Lobinhes, marchand ; Antoine Moly, frère de Géraud. Le contrat de mariage fut reçu par Me Hugonenc, notaire de Villefranche. Dont postérité.

 

4 - Jean-Louis (°1730), baptisé le 13 mai 1730 (p. Charles Drulhe, écolier ; m. Catherine Obscur).

 

5 - Charles (°1732), qui suit, auteur du rameau b.1

 

6 - Jean-Baptiste (°1733), qui suivra, auteur du rameau b.2

 

7 - François (°1735), né le 25 février 1735, baptisé le 26 (p. François Obscur, écolier ; m. Catherine Obscur).

 

8 - Jeanne (°1738), née le 14 mai 1738, baptisée le 15 (p. Charles Bosc, écolier ; m. Françoise Obscur).

 

9 - Cécile (°1739), née le 19 décembre 1739, baptisée le 20 (p. Charles Obscur ; m. Cécile Obscur, épouse du sieur Bosc).

 

Rameau b.1

 

VIb.1 - Charles OBSCUR (1732-1819), négociant, consul de Villefranche de 1775 à 1783.

Baptisé le 11 mars 1732 (p. Charles Drulhe, écolier ; m. Catherine Obscur), il hérita de son père et, négociant comme lui, exerça pendant de nombreuses années des fonctions municipales. Nommé conseiller de ville le 6 janvier 1775, il occupa l’année même et jusqu’en 1783 la charge de 3e consul. Directeur de la Poste aux lettres à Villefranche durant la Révolution, il prêta serment en cette qualité le 18 janvier 1793 et obtint, le 6 mars suivant, le certificat de civisme prescrit par la loi[19]. Ayant assuré cet office jusque vers 1810, il mourut en 1819, le 17 avril, à trois heures du soir, « dans sa maison située vis-à-vis la Fontaine ». Il s'était marié, le 22 avril 1766, avec Anne BOUDOUSQUIÉ (°1732), née le 6 mai 1732, fille d’Antoine Boudousquié, marchand, et d’Anne REST ; elle était la sœur de David Boudousquié qui avait épousé, en 1752, Catherine Obscur, sœur de Charles.

D’où :

 

1 - Jean (° et †1766), baptisé le 13 septembre 1766 (p. Jean Obscur ; m. Anne Rest), mort le 19 septembre suivant.

 

2 - Marianne-Bruno (1767-1836), née le 5 décembre 1767, baptisée le 6 (p. Mr Me Jean Bruno Cardailhac, avocat en parlement ; m. marie obscur de pomarede), décédée célibataire, le 20 mai 1836, en sa maison rue de la Fontaine.

 

3 - Françoise-Catherine (° et †1769), née et baptisée le 13 février 1769 (p. François Obscur, son oncle ; m. Catherine Obscur, sa tante), décédée le lendemain.

 

4 - Marie-Agnès-Philippine (1772-1852), née et baptisée le 21 janvier 1772 (p. le sieur Philippe Pomarède, marchand ; m. Demelle marie boudousquié de daugnac), mariée avec Félix AFFRE, huissier, dont postérité.

 

5 - Françoise (1774-1847), née le 5 avril 1774, baptisée le 6 (p. le sieur Dominique Daugnac, marchand ; m. Françoise Obscur), décédée célibataire en 1847.

 

Rameau b.2

 

VIb.2 - Jean-Baptiste OBSCUR (1733-1811), négociant à Bordeaux.

Fils puîné de Jean Obscur et de Françoise Drulhe, né le 13 septembre 1733, baptisé le lendemain (p. Charles Drulhe ; m. Marie Obscur), il vint à Bordeaux pour y apprendre le commerce, comme le fit un siècle auparavant son arrière grand-oncle Jean-Jacques Obscur, mais, à la différence de celui-ci, il se fixa définitivement dans la région. Il y résidait rue de la Rousselle au moment de son mariage et, après celui-ci, transporta son commerce à Libourne où il fut reçu bourgeois et tint un rang honorable. Lorsque ses enfants atteignirent l’âge de se marier, il passa presque toute l’année à Bordeaux et y mourut le 28 avril 1811.

Il avait épousé, le 22 avril 1767, à Saint-André-de-Cubzac, Jeanne CARTIER (†1828), fille unique de feu Antoine Cartier, négociant et bourgeois de Saint-André, et de Jeanne ROSIER. Le contrat fut passé à Saint-André le 18 avril. La future se mariait avec le consentement de sa mère et l’agrément d’Antoine Rosier, négociant, habitant Libourne, de Marie Hugon son épouse, de Pierre Lasserre et d’Elisabeth Rosier, oncles et tantes. Jeanne Rosier, seconde femme et héritière universelle d’Antoine Cartier et tutrice de sa fille conformément au testament de son époux du 10 mars 1760, constituait en dot à celle-ci le quart de tous ses biens ; de son côté Jean Obscur donnait à son fils cinq mille livres. Jeanne Cartier décéda à Bordeaux, à l’âge de 77 ans, le 31 janvier 1828, ayant eu de son mariage onze enfants, dont neuf filles renommées pour leur grâce et leur beauté qui contractèrent toutes de brillantes alliances avec des hommes appartenant à d’anciennes familles jouissant d’une situation commerciale fort honorable.

D’où :

 

1 - Jean (°1767), qui suit.

 

2 - Jeanne-Elisabeth (°1768), née le 20 octobre 1768 à Saint-André-de-Cubzac, mariée, le 5 juillet 1786, en l’église de la paroisse Saint-Michel de Bordeaux, avec Jean BOUÉ (1755-1842), courtier royal. Le couple habitait à Bordeaux, en la paroisse Saint-Pierre.

 

3 - Rose-Marie-Marthe (°1770), née à Libourne, le 2 mai 1770, mariée à Bordeaux, le 17 août 1791, avec Jean DUCASSE (1764-1852), négociant, fils de Charles Ducasse et de Marie FOURCAUD.

 

4 - Marthe (1771-1815), née à Libourne, le 26 juin 1771, mariée, le 6 janvier 1791 en l’église de la paroisse Saint-Pierre de Bordeaux, avec François DUCHON-DORIS, négociant courtier à Bordeaux.

 

5 - Marie-Sophie (1773-1832), née le 27 septembre 1773, décédée à Bordeaux, le 5 avril 1832, mariée, le 9 février 1794 à Bordeaux, avec Pierre-Bernard DAMAS (1768-1834), négociant, fils de Jean-Baptiste Damas, chirurgien à Lesparre, et de Charlotte BAYSSE.

 

6 - Jeanne-Elisabeth (°1774), née à Libourne le 10 novembre 1774 (p. et m. Jean et Jeanne-Elisabeth Obscur, ses frère et sœur), décédée le 11 mai 1851, mariée, le 4 décembre 1792 à Libourne, avec Jean DELUZE-LETANG (1767-1819), fils de Jean Deluze-Barrau, ancien maire de Vouhers, et de feu Suzanne DELUZE (Témoins au mariage : Deluze-Letang, juge de paix ; Pierre Deluze, frère de la mariée ; Yves Jourraud ; Pierre Caze).

 

7 - Antoine (°1776), né le 5 juin 1776, mort en bas âge.

 

8 - Victorine-Jeanne (1777-1865), née à Libourne, le 16 juin 1777, décédée à Abzac, le 28 décembre 1865, mariée, le 27 décembre 1821 à Bordeaux, avec Pierre ROZIER (1766-1856), fils de Jean Rozier, de Castillon (Gironde), dont elle n'eut pas d'enfants.

 

9 - Marie-Marinette (°1780), née le 10 juin 1780, mariée, le 12 février 1806 à Bordeaux, avec Jean-Louis CHATEAU (°1776), agent de change à Bordeaux, né à Cognac, fils de Louis-François Château et de Marie PIERRE

 

10 - Jeanne (1785-1847), surnommée Jenny, née à Libourne, le 10 mars 1785, décédée le 3 août 1847, mariée, le 28 novembre 1818 à Bordeaux, avec Jean ANTHONY (1780-1818), docteur en médecine à Ambarès (Gironde), fils de Jean Anthony, docteur en chirurgie à Ambarès, et de Marie GACHET.

 

11 - Jeanne-Henriette-Victorine (1767-1870), née le 16 janvier 1767, décédée le 17 avril 1870, mariée, en1804, avec Jean-Baptiste ROUSSEL (1778-1849).

 

VIIb.2 - Jean OBSCUR (1767-1826), négociant à Bordeaux.

Né à Saint-André-de-Cubzac, le 15 mai 1767, il fut négociant à Bordeaux et demeurait au moment de son mariage rue du Puits des Cujols. Il y mourut le 26 mai 1826. Le 2 décembre 1793, il avait épousé Jeanne HELIES-MARCHAIS (1777-1861), née le 11 juillet 1777, fille de Joseph Helies-Marchais, et de Michelle LEVEQUE. Elle était de condition très inférieure à celle de son mari, de sorte qu’aucun parent de l’époux n’assista au mariage. Quelques années après, elle fut admise dans la famille où elle sut se faire apprécier par un esprit des plus raffinés et des plus délicats. Elle mourut le 17 février 1861.

D’où :

 

1 - Jean (1794-1801), conçu avant le mariage de ses parents, né le 29 mars 1794 et décédé le 1er septembre 1801.

 

 

Pierre HOCQUELLET

 

 

 

 



[1] F. Deltheil, « Note sur les réfugiés de Villefranche et du Bas-Rouergue (XVIe siècle », in P.V. de la Sté des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, T. XXXX, p. 70-74.

[2] A.D. Aveyron 3E 2633.

[3] A.M. Villefranche, Cadastre de 1518, gache de la Fon, f°99v°.

[4] A.M. Villefranche, Cadastre de Furgole (1652) : Fontaine, f°23 ; Puech, f°48.

[5] Les Laurens étaient d’origine villefranchoise ; famille de tanneurs, car un Jean Laurens, tanneur, peut-être frère de Marie, assiste au mariage, et c’est sans doute par sa femme que Hugues Obscur était propriétaire, en 1652, de cette calquière indivise. Des Laurens se trouvaient aussi parmi les protestants réfugiés à St-Antonin, tel Mathieu Laurens, témoin au testament de Jehan du Rieu fils d’autre Jehan, conseiller en la cour du sénéchal de Rouergue, le 30 mai 1585.

[6] Furent estimés : à 270 livres « tous les meubles quy se sont trouvés dans la chambre du bas estage quy est sur la dite rue y compris 10 tableaux […] estimé à trois livres pièce » ; quatre tableaux « représentant la Ste Famille la Vierge avec le petit Jésus Ste Catherine et la Très Ste Vierge », à 60 livres ; les cuivres à 57 livres ; les étains de Bordeaux à 24 livres et à 20 livres les étains communs ; la batterie de cuisine et autres objets à 33 livres ; les meuble du haut étage à 87 livres, la vaisselle à 40 livres et à 109 livres le linge (serviettes, nappes ou linceuls).

[7] Le nom donné à sa marraine fut d’abord Marie de Lobinhes, que l’on a raturé et puis surchargé par celui de Marie de Cavalerie.

[8] A.M. Villefranche, Brevette de la gache du Gua faite avant l’imposition de 1756. Le « Sr François Obscur » y est porté au N°1, pour une cinquantaine d’articles, dont cinq maisons, une métairie, deux étables, six vignes et le reste en prés, bois, terres cultes et incultes, le tout allivré 131 livres 1 sol 4 deniers.

[9] A. Ancourt, « La Madeleine St-Mémory », Mémoire de la Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, N°1, Salingardes, Villefranche-de-Rouergue, 1941, p. 32-33. En 1801, cette métairie était estimée 20 000 livres lorsque François Obscur, fils de Jean-François, l’échangea contre le domaine de Beptrisac (commune de Villeneuve) appartenant à son neveu Jérôme-Philippe Drulhe.

[10] A. Ancourt, Histoire des Hôtels de ville de Villefranche-de-Rouergue, Salingardes, Villefranche-de-Rouergue, 1949, p. 35-36.

[11] L. Drulhe et L. Pescheloche, « Annales de Villefranche-de-Rouergue, 1732-1790 », in Mémoires de la Sté des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, 1927, p. 29.

[12] A. Ancourt, « Note sur la famille Obscur et la maison de la place de la Fontaine », in Nouvelles chroniques villefranchoises, 3e série, 1973, p. 46.

[13] A.M. Villefranche, Registre des délibérations du conseil, BB7, f°215 et f°233.

[14] Les 10, 11 et 12 janvier 1793, il se rend acquéreur de plusieurs biens saisis comme biens nationaux aux frères Méalet de Fargues, seigneurs de Monteil et Foissac, émigrés, peut-être dans l’intension de leur restituer ? (Verlaguet, Op. cit., T. I, p. 358).

[15] A. Ancourt, Note sur la famille Obscur, Op. cit., p. 48.

[16] L. Guirondet, « Histoire de Villefranche », Gazette de Villefranche, mars 1886.

[17] A. Ancourt, Une vieille famille villefranchoise. Drulhe. 1341-1843, Salingardes, Villefranche-de-Rouergue, 1942, p. 37-38.

[18] Pierre Drulhe, riche marchand et bourgeois de Villefranche, tenait commerce dans la grande maison qu’il avait acquise, rue de la Fontaine, l’un des plus beaux hôtel de la Renaissance que possède la ville sis au n° 2 de l’actuelle rue du Sergent-Bories. Ses fils Jean-Pierre et Jean-Charles Drulhe, aussi marchands et bourgeois, furent consuls respectivement en 1752-53 et 1771-72. A la Révolution, les Drulhe se trouveront parmi les plus ardents Montagnards ; ils joueront un rôle de premier plan dans la politique locale durant la Terreur (cf . A. Ancourt, Une vieille famille villefranchoise. Drulhe …, Op. cit. et A. Coiffard, La vie municipale à Villefranche-de-Rouergue pendant la Révolution française, Salingardes, Villefr.-de-Rgue, 1932).

[19] A ;Ancourt, « La Poste aux chevaux et la Poste aux lettres à Villefranche, des origines à 1900 », in Nouvelles chroniques villefranchoises, 2e série, 1971, p. 137 et p. 158.