Famille POMIES

de Flauzins, Bor et Bar, La Fouillade, St André

Sources : Archives départementales de l'Aveyron.

Le patronyme Pomiès qui viendrait de l'arbre fruitier est aussi le nom de localités de communes de l'Aveyron, Villeneuve, Ste-Croix, Moyrazès et d'autres du nord Aveyron, Campouriès, Curières et La Capelle-Bonance. Il est surtout répandu dans le sud de la France comme le montre la carte. Il peut se présenter sous des orthographes différentes Pommiès, Pomié, Pommié, Pomier ou Pommier.

La famille qui nous intéresse a son origine connue à Flauzins, petit village dominant le Viaur qui fut une paroisse annexe de Montou, à la Révolution elle fit partie de la commune de Boscadoule, très ancienne communauté qui avait son église à St-Amans de Cadoule, non loin d'un petit village troglodyte dont on peut voir de nos jours quelques vestiges. Au XVIII° siècle 5 familles Pomiès de même origine y habitent.

Cette famille fut surtout composée d'artisans, maçons, cordonniers et tisserands, métiers qui ne seront plus mentionnés après la Révolution mais remplacés par le terme général de cultivateur. Grâce à des archives notariales ou à des fonds privés, les registres paroissiaux étant souvent absents, on a pu remonter jusqu'au XVII° siècle et suivre les divers déplacements de ces ancêtres dans un rayon très restreint parcourant les paroisses de Flauzins, Bor-et-Bar, La Fouillade et St-André.

I- Pierre, chapelier à Flauzins, marié avant 1600 avec Marguerite Martin, fille d’Antoinette Frégière.

II- Pierre, décédé avant 1673, marié vers 1626 avec Marguerite Laurens, de Rieupeyroux. D’où :

1- Pierre, qui suit.

2- Jean.

3- Antoinette.

4- Jean, tailleur, marié en 1673 avec Marguerite Delpuech, de Lunac.

 

* voir Autrefois au pays des Serènes p. 182


III- Pierre, cordonnier à Flauzins, marié avec Jeanne Coste, qui testament en 1692 :

"L 'an 1692 et le quatorzième jour du mois de janvier après midi, régnant Louis, par la grâce de Dieu, roi de france et de navarre au lieu de Flauzins en Rouergue, devant moi notaire royal et témoins bas écrits a été en sa personne Pierre Pomié, cordonnier dudit lieu, lequel se trouvant atteint de maladie corporelle, gisant dans son lit, de laquelle craint de mourir, sachant que la mort nous est certaine et l'heure d'icelle incertaine, toutefois étant en ses bons sens, entendement et parfaite mémoire a voulu disposer des biens que Dieu lui a donné en ce monde afin qu'entre ses enfants, parents et amis ni ait point question, ni différent entre eux , ce qu'il a fait et commencé comme un bon chrétien par le signe de la Sainte Croix disant in domine patris etc  et après a recommandé son âme à Dieu disant in manus tuas domine etc, si a dit et ordonné que, quand Dieu aura fait son plaisir de lui, quand son âme sera séparée de son corps, veut que sondit corps soit apporté et enseveli au saint cimetière de l'église dudit Flauzins et au tombeau de ses prédécesseurs et que ses honneurs funèbres et obsèques lui soient faites à la disposition de son héritier bas a nommé, de plus a donné en rémission de ses péchés, aux bassins Courants dans l'église dudit Flauzins à chacun d'iceux 5 sous payables par une seule fois dans l'an de son décès, plus a donné et légué pour tout droit d'institution héréditaire, part et portion de ses biens, à Antoine et Jean Pomié, ses fils légitimes et naturels à chacun d'iceux la somme de 70 livres payables par une seule ( ? ) fois par sondit héritier bas a nommé, savoir 20 livres l'hors de leur mariage ou ayant atteint l'âge de 25 ans et après 8 livres chaque année jusqu'à fin de paiement sans intérêt, de plus a donné et légué pour même droit que dessus à Marie et Jeanne Poumiès aussi ses filles légitimes et naturelles et à chacune d'icelles la somme de 90 livres payables, savoir la moitié quand se marieront et l'autre moitié 10 livres chaque année jusqu'à la fin du paiement, moyennant quoi veut que sesdits enfants et filles ne puissent autre chose prétendre sur ses biens soit par droit de légitime, ni autrement en quelque forme et manière que ce soit, de plus a donné à toute personne prétendant droit sur ses biens, à chacun 5 sous payables par une seule fois dans l'an de son décès et moyennant quoi veut qu'ils ne puissent rien prétendre sur ses biens, leur imposant silence perpétuel sur le restant d'iceux et en tout et chacun ses autres biens, meubles, immeubles, droit, voix, noms, actions, substitutions quelconques, a fait et institué de sa propre bouche nommé son héritier universel, Jean Pomié, son autre fils légitime et naturel, aîné, à la charge de faire tous les susdits légats et autres choses que par lui se trouveront être légitimement dues* (et en cas ledit Pomié viendrait à décéder en bas âge, veut que son héridité vienne audit Antoine Pomié et en suite aux autres de degré en degré), même à Me Antoine Gasquet, bourgeois dudit lieu, la somme de 42 livres et 20 cartons blé seigle qu'il a déclaré lui devoir d'amiable prêt et 51 sous à Jeanne Carles dudit Flauzins qu'il déclare aussi lui devoir d'amiable prêt, cassant, révoquant et annulant tout autre testament et donation qu'il pourait avoir ci devant faits et veut que le présent soit valable par droit de testament, donation ou codicille en cas de mort et autrement en la meilleure forme que de droit pourra  vouloir si à poi.. les témoins par lui parfaitement connus d'être accords et mémoratifs de son présent et de testament que moi notaire lui ai retenu et que lui ai concédé, en présence de André Campanhac, praticien, Jean Nouvialle, maçon soussignés, Jean et autre Jean Reynès, frères, Guillaume Jonquières, Jean Campagnac et François Reynès, tous dudit Flauzins qui ont dit, avec le testateur ne savoir signer, fors ledit Jonquières qui c'est aussi soussigné, ce requis et moi notaire royal (les 7 témoins requis sont bien présents).                                  

                                                                                                                      Albaret, notaire

 

Ci-contre et aux verso la photocopie de l'acte qui  permet de s'exercer à la paléographie.

Voici donc les enfants

                   1- Jean, notre ancêtre, qui suit.

2- Jean, tailleur d'habits à La Borie de Lunac, marié avec Catherine Loupias, de La Borie,   puis en secondes noces en 1725 avec Elisabeth Albaret, d'où du premier lit :

                                       a- Jean, tisserand, marié le 30 juin 1744 avec Anne Caville

                                       b- Amans, du second lit, maçon.

3- Antoine, maçon à Flauzins, décédé le 12-02-1750, âgé de 80 ans environ, (le nombre indiqué était très approximatif et pouvait varier de 10 ans ou plus), marié avec Marie Bousquet. D'où :

a- Pierre, tisserand et laboureur (donc qui possède une paire de boeufs ou vaches), à Flauzins, marié le 1-07-1743 avec Catherine Lagarrigue          de La  Joulinie (Bor-et-Bar), décédée en 1761, dont il aura :

                     - Anselme décédé en 1748 à l'âge de 3 ans

                     - Antoine qui teste en 1771.

                     - Catherine.

       b- Pierre, maçon au Cayrou, marié le 11-09-1748 avec Angélique Laurens, de           La Montarnie (Lescure),  lequel teste en 1753, d'où :

                      - Pierre

                      - Jeanne.

       c- Antoine, marié le 16-02-1735 avec Antoinette Raynal, de Flauzins,            laquelle veuve, teste en 1761, citant ses 3 enfants :

                     - Pierre, né en 1743, dit "Delsol", marié le 19-01-1765 avec Marie                  Sénergue de l'Hom (Lescure).

                    - Agnès, mariée en 1778 avec Joseph Lacoste de Pébrac (Arcanhac).

                     - Marie.

       d- Jacques, né vers 1713, maçon aux Cayroux (Lescure), marié en premières             noces avant 1737 avec Marie Belet qui fait son testament le 21 janvier 1753 et           meurt le 18 mars suivant, sans enfants, décédés en bas âge.

       Six semaines après, le 1er mai 1753, Jacques se fiance avec Marie Pauziès, de           Sauzet (Flauzins), le mariage a lieu le 1er juin, Marie teste le 22 octobre 1758,           n'ayant pas eu d'enfant et meurt le 10 novembre, âgée de 45 ans environ.

       Jacques cherche aussitôt une autre compagne et se remarie une troisième fois le 9 janvier 1759 deux mois après son veuvage, avec Marie-Anne Mazenc, de            la Montarnie (Lescure) mais ne reste pas longtemps en ménage (4 mois) car       Marie-Anne, âgée seulement de 25 ans meurt le 14 mai de la même année.

       De nouveau veuf, Jacques se marie une quatrième fois, le 10 juillet 1759, avec            Marie-Anne Blanc de Lunac, âgée d'environ 30 ans dont il aura deux fils :

                    - Jean-Pierre, né en 1760, marié en 1792 avec Anne Thomas de Murat

                    - Jacques, né en 1761, marié en 1783 avec Anne Cadilhac du Cassan.

       Veuf une quatrième fois, Jacques se remarie en janvier 1763, avec Catherine   Blanc, du Puech (Tizac) dont il aura une fille, Catherine ; lors du contrat de      mariage il avait pris soin de noter la pention viagère que sa femme aurait après         sa mort et dont elle profita pendant un an. Jacques meurt le 30 mars 1782 et sa           veuve le 19 novembre 1783.

                             e- Marie.

                             f- Jean.

        4- Jeanne, mariée avec Pierre Marty du Cayrou (Lescure).

        5- Marie.


IV- Jean, maçon à Flauzins, décédé avant 1724, se marie vers 1696 avec Marie Guy, décédée après 1752, née à Lunac, fille d'Etienne Guy, tisserand et Isabeau Rudelle et petite-fille de Pierre Rudelle, notaire de Lunac. D'où :

                   1- Etienne, notre ancêtre, qui dut avoir pour parrain, lors de son baptême vers 1698, son grand-père maternel et, comme il était d'usage alors, lui donna son prénom, Etienne,         prénom  qui va se succéder dans la famille pendant 5 générations. Sa descendance est notée à la page suivante.

 

                   2- Jean, maçon et hoste à Flauzins, marié en 1731 avec Catherine Elévezou, fille de Elie,             passementier à Villefranche et Jeanne Mazenq, d'où :

                                      a- Marie, née en 1735, mariée le 21-11-1756 ave Bernard Lagarrigue de                            Flauzins.

                                      b- Saturnin, né en 1747 et mort en 1749

                                      c- Jean, tisserand à Flauzins, marié le 9-01-1774 avec Marie-Anne Chambert,         de Flauzins, décédé le 6-07-1808, il eut au moins 5 enfants :

                                             - Joseph, né le 2-10-1783, tisserand, marié le 10-02-1817 avec Marie                                     Roquette de Campels (Montou).

                                             -  André, né le 10-04-1786, marié en 1816 avec Marie Loupias.

                                             - Louis, né le 5-04-1789, marié le 3-04-1819 avec Marie Alias de                              Campels (Montou).

                                             - Antoine, né le 8-04-1792.

                                             - Marie-Anne, née le 3-06-1778, mariée en 1800 avec Jean-Pierre Borie                   de Lunac.                     

                                      d- Elisabeth, née en 1739.

3- Antoine, qualifié tantôt de tisserand, tantôt de vigneron à Planèzes (Flauzins), marié une première fois avec Marguerite Alcouffe de La Griffoulie (Vabre), belle-soeur de son frère aîné, Etienne et décédée le 3-05-1739, remarié un mois après, le 18-06-1739 avec Elisabeth Reynès de Lutayre (Lescure). Antoine fait son testament en 1772 et décède peu après, ayant eu deux fils et une fille :

                         - Guillaume vigneron, l'héritier.

                         - Jean é tabli à Flauzins.

                         - Marie.

4- Philippe, maçon à Flauzins puis au Rech, marié le 18-06-1743 avec Marie Barbance, du Rech (Lescure), blessa, en 1751 en couvrant une maison chez Cayrou de Labadenq (Bor-et-Bar), Jeanne Loupias servante chez ledit Cayrou en ayant laissé tomber par mégarde une pièce de bois sur sa tête. Il dut payer 9 livres pour les honoraires et pansements au chirugien Rosset et 24 livres pour les dépenses de médicaments et une incapacité de 40 jours à Jeanne Loupias.

5- Marie, mariée le 15-02-1752 avec Antoine Debar de Planèzes, dans son contrat de mariage, elle reçoit de son frère Etienne, héritier de son feu père 210 livres, 2 linceuls de toile métisse du pays et une couverte..

6- Pierre, décédé à Flauzins le 10-03-1769 à l'âge de 70 ans (environ).

7- Marguerite, célibataire, donne à chatail  en 1752, 6 brebis et un bassieu qu'elle a         acheté avec le gain de son métier de couturière, en 1768, elle achète une maison à son frère de Flauzins.    

V- Etienne, tisserand, laboureur et vigneron à Flauzins, né vers 1698, se marie le 29 juin 1724 avec Jeanne Alcouffe, de La Griffoulie (Vabre), fille de Jean, laboureur et Catherine Coste et petite-fille de Jean Coste, notaire de Prévinquières, village situé près de Rieupeyroux.

Etienne fait un testament le 27 avril 1750 devant Me Loupias, notaire de Lunac, dans lequel il précise ses volontés : "il donne à ses fils Antoine, Philippe, Jean, Etienne, Pierre 200 livres soit 40 livres à leur mariage et le reste à raison de 15 livres par an et sans intérêt, de plus il donne à Etienne un tolier de bois à faire la toile, que son héritier lui donnera lorsqu'il sera en état de travailler du métier de tisserand, et au posthume au cas où sa femme serait enceinte même légat qu'à ses autres fils ; il nomme pour héritier son fils aîné, Jean qui sera chargé de verser une pention viagère à sa femme au cas où elle viendrait à tomber en désaccord avec son héritier soit 10 cartons de blé seigle, mesure de Najac, 10 cartons châtaignes, 3 de vertes, 7 de sèches, 10 livres de lard salé, une punière de sel, la liberté de prendre du jardinage et légumes pour son pain et du bois pour son chauffage, de coucher dans son lit ordinaire ; ses soeurs, Marguerite et Marie pourront coucher dans un lit de sa maison jusqu'à leur mariage".

En 1770, très âgé et veuf, il fait donation de ses biens à son dernier fils, Pierre qui devra "l'entretenir et nourrir au même pot et feu, sinon il devra lui verser une pention viagère constituée de 20 cartons de blé-siegle, 20 cartons de châtaignes, moitié vertes, moitié sèches, 10 livres de lard salé, 6 quarts et demi d'huile de noix, 3 setiers de vin payables de 6 mois en 6 mois, l'habiller de 3 ans en 3 ans suivant son état et condition et lui assurer l'habitation pendant sa vie. Ses biens consistent en une paire de vaches, 12 brebis et leurs agneaux, une chèvre, une truie, un petit chaudron, une tine vinaire, 4 pipes pour le vin, 1 pot de fer, 1 pendant feu, 1 lessivoir de pierre et 1 métier à tisser".

Il décède le 31 août 1772, 3 ou 4 ans après sa femme. De ce couple naquirent à Flauzins :

                   1- Jean, laboureur à Flauzins, né le 11-04-1725, marié le 25-04-1752 avec Marie          Barbance de Campels (Montou), dans le contrat de mariage son père lui donne la moitié         de ses biens, tandis que Marie amène 750 livres de dot, d'où :           

                                      a- Léon, laboureur à Flauzins, né en 1768, marié en 1787 avec Marie                                  Plancade, de Bordes (Vabre), d'où descendance jusqu'à nos jours (Pomiès de                               Bar).

                                      b- Jean-Pierre, marié à Bar le 27-01-1787 avec Marie Blanc, remarié en 1815                    avec Marie Gayrard de La Roque (Lescure).

                                      c- Marie, née le 25-12-1758.

                                      d- Antoine, né le 13-11-1765

                   2- Antoine, maçon à Flauzins, né le 14-11-1727, célibataire, décédé en 1791.

3- Philippe, maçon à L'Hom (Lescure), né le 6-01-1729, marié en 1774 avec Marie Cantagrel, de L'Hom, décédé le 4-11-1787.

4- Jean, né en 1731. tisserand à Planèzes (Lescure), marié avec Marie Costes de Bleys (Rieupeyroux), dans son contrat de mariage passé le 21 février 1757, son père lui donne 80 livres, un lit garni et des terres situées à côté de Planèzes. Il aura au moins une fille Madeleine, mariée en 1792 avec Jean Coufinhal de La Valette (Lescure).

                   5- Etienne, notre ancêtre, né le 27-09-1733, qui suit.

                   6- Pierre, vigneron, né le 5-10-1735, marié le 6-09-1780 avec Jeanne Ginestous, de      Planèzes, en 1796, qualifiée d'accoucheuse. Pierre décède en 1800 à Flauzins. Il eut :

                                      a- Pierre, vigneron à Flauzins, né le 4-11-1781, marié le 3-05-1809 avec                            Rose Cayre de Jouqueviel et remarié en 1821 avec Rose Carrié. Il eut du                                      premier lit Marie, mariée en 1834 avec Philippe Alcouffe, d'où descendance.                   b- Marie-Anne, née le 24-02-1786.

                                      c- Jean, né le 17-07-1793

VI- Etienne, brassier à Flauzins, se marie à Flauzins le 24 juin 1783, à l'âge de 50 ans avec Marie Guillen, âgée de 38 ans, étant née le 14 mai 1745 à La Varélie paroisse de Lavernhe actuellement commune de Castelmary et habitante depuis quelque temps de Flauzins.

 

Le contrat de mariage qui, alors, était de rigueur même sans beaucoup de biens, fut passé le jour même du mariage, devant Me Granier, il ne donne pas beaucoup de renseignements sur la dot de la fiancée qui se marie en présence de son frère, Pierre, ses parents étant décédés depuis longtemps, le père en 1754 et la mère en 1770. Voici la  retranscription intégrale de l'acte avec l'orthographe de l'époque qui a évolue par rapport à celle du siècle précédent de même que l'écriture, voir la photocopie de l'original dans la page ci-contre :

"L'an mille sept cent quatre vingt trois et le vingt quatrième jour du mois de juin après midy au domaine du planol paroisse de Lunac en Rouergue reignant Louis seize roy de france et de navarre par devant moy notaire royal et témoins soussignés pactes de mariage ont été convenus et arrétés entre Etienne pomiès, brassier, fils légitime de feu Etienne pomiès et feue Jeane alcouffe mariés habitant du lieu de flauzins d'une part,  et Marie guillen fille légitime de feux antoine guillen et françoise gourdes mariés quand vivait du village de la varellie paroisse de lavernhe, habitante depuis deux ans du lieu de flauzins d'autre part, lesquelles parties icy présentes ont promis s'épouser en légitime mariage à la première Réquisition de l'une d'ycelle à peine de touts dépens, domages et intérêt contre la réfutante, les solenneités de l'église de l'église préa(la)blement observées, et lesdites parties se constituent en dot touts et chacun leurs biens et pour l'observation ainsi, parties ont obligé et soumis leurs biens aux rigueurs de de justice, fait et récité en présence de Gabriel Fournier du lieu de flauzins et antoine frotier travailleur du village del pouget paroisse de montirat sousignés et pierre guillen, frère de ladite guillen qui avec les futurs époux requis de signer ont dit ne savoir et moy notaire qui etc..."                                     Granier

 

Le couple s'établit à Flauzins ; d'après un deuxième testament de son père, daté du 22 août 1767, Etienne recevra 190 livres de dot, soit 40 livres à son mariage et le reste à raison de 15 livres chaque annéee, dans le dernier testament, qu'il fait peu avant sa mort, Etienne confirme à ses fils le légat qu'il leur a fait en 1767 et ceux-ci recevront le sixième de la dot ou d'héritages de leur mère, décédée sans testament, soit 64 livres. Le 23 mai 1784, peu après son mariage son frère, Pierre, héritier testamentaire, délaisse à Etienne pour le douzième de sa légitime une châtaigneraie, deux bois, une vigne, des terres et une chenevrière situés à Flauzins dont il paiera la taille dès 1785 et qui seront revendus en 1815. Il recevra en plus en argent 220 livres qui lui sont dues soit de complément de dot, soit d'argent prêté à son père, la moitié payée le 15 octobre de la même année, 55 livres le mardi saint suivant et les autres 55 livres le mardi saint de l'année d'après.

 

Avec cet argent, celui provenant des droits légitimes de sa femme et de leurs salaires, le couple fera prospérer son bien et s'établira dans une maison où un seul enfant, appelé Etienne, comme son père, naît deux ans après leur mariage. Etienne, à l'âge de 78 ans, vu son âge et ses infirmités, ne peut assister au mariage de son fils qui a lieu à Villefranche mais donne son accord par une procuration, passée devant Me Loupias, notaire à Lunac désignant pour le représenter, Pierre Marty, aubergiste de Villefranche, localité où les futurs mariés se sont réfugiés pour se marier. Il décède peu après (son décès n'a pas été enregistré à la mairie) et Marie meurt le 12 février 1814, à l'âge de 68 ans.


VII- Etienne, né le 18 juin 1785 à Flauzins, passe son conseil de révision en l'an XII, alors qu'il est domestique et mesure 1,606 m, il est déclaré propre au service mais il n'est pas précisé son affectation, il est à supposer qu'en pleine période des guerres napoléoniennes il dut faire une période assez longue et revent indemne. Il se marie le 8 août 1811 à Villefranche avec Rose Cayrou, née à Bar le 14 juillet 1790, fille de feu Jean-Pierre, tisserand et vigneron et feue Marie-Rose Izarn (descendante par son aïeule maternelle de Louis XI). Le contrat de mariage est passé le 20 juillet 1811, devant maître Panissal, notaire à Villefranche, ville qu'ils habitent depuis Noël, en attendant que Rose Cayrou, orpheline de mère à l'âge de 3 ans et de père à 7 ans, soit majeure car ses tuteurs n'étaient pas favorables à cette union. Un premier contrat avait été passé le 3 juin 1810, (voir Annexe I).

Le couple va habiter d'abord à La Bicasse (Montirat) et vend le 28 février 1815 à Jean-Pierre Olmières, mèdecin de Bar, une maison située à Bar composée d'une cuisine, petite chambre et galetas, pour la somme de 1000 francs. Le 13 novembre de la même année il vend à Piere Pomiès, ses biens situés à Flauzins alors affermés à Louis Lagarrigue, se réservant les meubles de la maison. Deux jours plus tard Marie-Rose, assistée et autorisée d'Etienne Pomiès, son mari, vend 2750 francs, à François Dutaur, les propriétés laissées par son père à La Bicasse, dont elle est unique succédante, comportant domicile, patus, nogarette, bois, châtaigneraie, vignes, autres nogarette et terres, se réservant le mobilier et 5 noyers sur pied ainsi que la moitié de la récolte de paille et grains de seigle ensemencés et l'habitation jusqu'à la saint-Jean. 

Le couple venait d'acheter le 5 octobre, à Joseph Saurel et Marie-Anne Rouquière de La Borie de Bor une ferme à La Coste Haute dans la commune de La Fouillade, de 13 hectares, de revenu de 262,5 francs, comportant une paire de vaches, pour la somme de 7500 francs. Il avait passé le 28 février de la même année un contrat d'achat d'une ferme située à la Pradelle près de Canezac dans le Tarn comportant peu de bâtiment, des terres, bois et vignes assez éparpillés et estimés 7300 francs mais l'acte fut résillié, regret ou manque d'argent ?

Rose décède à La Coste le 23 novembre 1831, au lendemain de ses couches, âgée de 41 ans, laissant de nombreux enfants dont certains très jeunes, ayant donné, dans son testament fait deux jours avant sa mort, à son fils aîné, Etienne, pour préciput le quart de ses biens dont il jouira la moitié immédiatement après son décès à la charge de lui faire dire des messes pour le repos de son âme, (voir annexe II). Son mari meurt 10 ans plus tard, le 10 avril 1841, à l'âge de 56 ans, laissant 8 enfants dont certains mineurs qui procèdent à un inventaire et partage de leurs biens, bâtiments, terres et bétail.

     1- Etienne, notre ancêtre, né le 25-04-1811 à Villefranche, qui suit.

     2- Victor, né en 1814 à La Bicasse, cultivateur d'abord à Toulzanes puis à la Coste.

     3- Rose, née à le 26-01-1817, mariée le 2-02-1840 avec Victor Delcausse de La      Coste, le couple s'établira dans la ferme des Pomiès où Rose décède le 2-03-1895,   ayant une descendance connue jusqu'à nos jours.

     4- Jeanne, née le 19-01-1819, mariée le 14-07-1844 avec Jean Bosc du Puech         Bousquet (St-André), habitante alors de La Pendarie.

     5- Jean Joseph, né le 13-03-1821, décédé le 18-02-1843 à Béziers au  régiment des             hussards, s'étant porté volontaire comme remplaçant et ayant, avant de partir, le 10     juillet 1842, désigné pour héritier et procureur son frère, Victor.

     6- Charles, né le 28-12-1823, marié le 31-08-1881 à La Fouillade avec Hélène Agar,           recueillie à l'hospice de Rodez le 14-06-1835, décédé en 1898 sans enfant.

     7- Jean-Baptiste, né le 28-07-1826.

     8- Julie, née le 31-07-1829, mariée le 6-09-1854 avec Jean-Pierre Laubiès, cordonnier à La Fouillade.

     9- Marie Rose Victoire, née le 22-11-1831 et décédée le lendemain comme sa mère.


VIII- Etienne, lors de son conseil de révision passé en 1833*, est déclaré inapte à cause d'une ophtamologie chronique (il faut préciser que sur 74 conscrits du canton de Najac, 9 seulement furent déclarés bons ! ; l'époque étant calme, la nation n'avait pas besoin de beaucoup de soldats). Il mesure à peu près comme son père soit 1,61 m. Il ne sait pas signer lors de son mariage mais appose par la suite sa signature dans les actes d'achat (voir annexe IV).

Qualifié de propriétaire-cultivateur avec son père à La Coste, il ne restera pas avec ce dernier qui ne le fait pas héritier malgrè la donation du quart des biens maternels. Il réside à Fouloubal commune de St-André lorsqu'il se marie, le 28 juillet 1836, avec Marie-Jeanne Causse, née le 18 janvier 1805 au mas de Bonnet commune du Cuzoul, située dans le Tarn-et-Garonne, fille de Jean, cultivateur et d'Anne Bessou, Marie-Jeanne était alors servante à St-André. Le contrat de mariage fut passé le 2 mai chez Me Déléris, notaire à Laucédat près du village de Louradou (Arcanhac) où Marie-Jeanne avait été servante pendant 2 ans, celle-ci apporte entre autres 150 livres d'argent qu'elle a gagné et que lui doit Antoine Gares de Souloumiac, 50 livres de privilège de dot et une armoire. (voir Annexe III).

Le couple va vivre successivement dans plusieurs fermes, Fouloubal d'abord, Puechiguier en 1841, situé alors dans la paroisse de St-André mais commune de Najac, La Pendarie (St-André), où ,il prend en fermage une métairie et où naîtra leur seul enfant Etienne, le 11 août 1843, soit 7 ans après ler mariage, alors que Marie-Jeanne est âgée de plus de 38 ans.

Ils achètent des terres à la Combe de la Croix près de Toulzanes soit plus de 5 hectares, le 4 avril 1845, à Jean-Charles Rouquet, cadet, du village de Toulzanes couvert de dettes et contraint de vendre par ses créanciers, parmi lesquels des voisins et Victor Pomiès, frère d'Etienne à qui il doit 4700 francs. Cette vente est fixée entre les parties à 3000 francs que l'acheteur s'oblige à payer aux créanciers hypothécaires (voir Annexe IV).

Le couple habite d'abord une petite maison dans le village de Toulzanes et fait construire des bâtiments, maison et grange près de ses terres, la maison est achevée en 1885. Le couple achète peu à peu d'autres terres ; en 1886, il possède plus de 7 hectares. Etienne avait reçu 2300 francs de son beau-frère Victor Delcausse sur ses droits paternels et maternels, somme qu'il fit fructifier à bon escient ; en 1844, il donne à cheptel à André Couronne de St-André 8 brebis, 4 jeunes, 4 mères, de valeur de 40 francs et dont le profit sera partagé par moitié à leur vente prévue dans un an ; le 10 février 1845, il prête à Jean-Charles Rouquet, aîné de Toulzanes, 453 francs, hypothéqués sur ses biens et il est convenu que faute de paiement au terme de 2 ans, l'emprunteur délaissera à titre de vente partie d'une châtaigneraie dite Roque d'Arnal sur la commune de Najac, 4 mois après la mère dudit Rouquet se porte caution pour son fils et s'oblige à rembourser personnellement la somme empruntée. Avec son frère Victor, qualifié de propriétaire-cultivateur, habitant Toulzanez et plus tard de garde-champêtre de La Fouillade, ils contractent pas mal d'affaires avec la famille Rouquet de Toulzanes en pleine faillite, s'hypotéquant mutuellement leurs biens.

Etienne meurt le 27 décembre 1889, âgé de 78 ans et sa femme le suit dans le tombeau, six mois après, le 30 juin 1890, âgée de 85 ans, ayant dans ses vieux jours la nostalgie de son village natal, le mas de Bonnet où elle voulait sans cesse retourner.

* Lors de son mariage il est indiqué né : le 28-05-1813 dans une commune du canton de Najac, naissance qui n'a jamais été trouvée nulle part et dans la marge du rapport du conseil de révision il est indiqué : né le 28-05-1811 ( ? ).  Victor, son frère cadet a dû  le 27 janvier 1837, par un acte de notoriété passé devant le juge de paix de Najac, faire homologuer sa date de naissance.


IX- Etienne, cultivateur, ne fait pas de régiment, ayant été déclaré bon avec ses 1,67 m, il paie un remplaçant volontaire. Il se marie le 3 février 1869, âgé de 23 ans, avec Marie-Léontine Albar, née à La Capellanie (St-André), le 2 août 1845, fille de Jean-Joseph, cultivateur et Marie-Julie Pradines.

Dans le contrat de mariage passé quinze jours auparavant devant Me Robert, notaire de La Fouillade, Marie se constitue une bonne dot, 5500 francs, plus une armoire contenant son trousseau. (voir Annexe V). Marie descend d'une famille originaire de Laurélie (Bor-et-Bar), qui habita au XVIII° siècle le domaine du Bouscal, puis Le Pradel, villages de St-André.

Marie décède subitement un dimanche matin, le 7 mai 1888, à l'âge de 43 ans, tristes années pour Etienne qui perd l'année suivante son père et un an après sa mère. Etienne aidé de ses deux filss âgés de 19 ans et 16 ans et de sa fille âgée de 13 ans s'occupera de sa ferme. Après le départ de son fils aîné pour Paris, en 1898, il résidera dans une partie de sa maison et louera l'autre et ses terres successivement, à Julien Delmur et sa femme Alice Bessou, puis à Pierre Carrié et Emilie Marty, ces derniers s'établiront ensuite dans le village de Toulzanes. En 1911, il est secondé par Alexandrine Dalet, née à Najac et âgée de 65 ans et n'a plus de fermiers habitant chez lui. Il décède le 25 février 1924 entouré de son fils et de sa belle-fille revenus au pays. Le couple eut 3 enfants :

              1- Henri, Etienne, né le 12-12-1869, qui suit.

              2- Zéphirin, Victorien, né le 14-08-1872, qui suit.

              3- Marie-Fébronie, née le 19-01-1875, mariée le 18-11-1894 avec Justin Sautarel de                    La Fouillade et décédée à l'Hôtel-Dieu de Villefranche le 27-10-1925, âgée de 50 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 


 X.1- Henri passe son conseil de révision en 1889 qui donne un descriptif de sa personne ce qui nous permet de mieux le connaître : cheveux et sourcils et châtains yeux châtains clairs,, front ordinaire,, nez fort, bouche moyenne, menton rond, taille 1,72 m, marque particulière gravé. Déclaré bon, il part le 14 novembre 1890 pour le régiment  de cuirassiers, nommé cavalier de première classe le 6 mars 1893 à Avignon il est envoyé en congé le 2 octobre 1893, en attendant son passage dans la réserve de l'armée active qui aura lieu le 1er novembre 1893. Un certificat de bonne conduite lui fut accordé. Comme gardien de la paix à Paris, en date du 5 juin 1898, il est dispensé de la deuxième période.

Il épouse le 22 août 1894 Euphrasie Gasquet, sa voisine de La Prade (Najac), née le 21 février 1875, fille de Baptiste, cultivateur et Marie Segons (voir contrat, Annexe VI). Le couple reste 4 ans dans la ferme de La Combe puis habite Paris, 60 rue Fontaine au Roi où Etienne exerce la fonction de gardien de la paix dans le troisième département, tandis qu'Euphrasie tient une épicerie. Pendant la guerre de 1914-18 Euphrasie et ses enfants reviennent à La Fouillade. Etienne, à sa retraite en 1920, retrouve les siens et à l'âge de 61 ans meurt subitement le 12 mai 1930, d'une crise cardiaque alors qu'il était dans les champs. Euphrasie aidée de sa fille Madeleine et de son gendre continuera à assurer le travail de la ferme jusqu'au 2 mars 1962. Du couple étaient nés : 

                1- Séraphin, né le 15-09-1896 à La Fouillade, décédé le 7-10-1896.

                2- Berthe, née le 19-05-1899, mariée le 24-05-1920 avec Donatien Lacombe,                                               épicier à St-André, décédée le 27-04-1978 à St-André.

                3- Georges, né le 23-12-1905, marié le 1-03-1930 avec Maria Leblanc de Paris,                                      décédé le 24-07-1994, à Sully-sur-Loire (45).

                         4-Madeleine, née le 17-07-1909, mariée le 29-01-1931 avec Edouard                                             Saurel de Puechganel (Lunac).

X.2- Zéphirin, comme son frère passe le conseil de révision à 20 ans et nous savons qu'il a des cheveux et sourcils châtains foncés, des yeux gris, un front ordinaire, un nez et une bouche moyens, un menton rond, un visage ovale, il mesure 1,64 m, il est ajouné pour faiblesse ainsi que l'année suivante mais en 1895, il est déclaré apte au service et sa taille a augmenté, il mesure 2 cm de plus, 1,66 m. Il part pour le 27° Régiment d'infanterie le 12 novembre 1895 où il accomplit un an de service, comme soldat de deuxième classe, il est renvoyé en congé le 26 septembre 1896 avec un certificat de bonne conduite. Il effectue une période du 5 au 13 mai 1909 au 124° Régiment d'infanterie de Rodez. Le 1er Août 1914, il ne rejoint pas son corps, il est maintenu en sursis au titre des mines de Carmaux dans le Tarn, où il travaille depuis 1899.

Il habite d'abord Avenue St-Jean, puis aux Saules et épouse à Carmaux, le 22 juin 1899, Justine Landès, de St-Jean de Marcel, fille de Jean-Baptiste et Cécile Treillou, dont il aura 3 enfants. Il décède le 16 août 1952, à Carmaux, suite à un cancer, âgé de 70 ans.

              1- Elise, née le 7-02-1901, mariée le 4-08-1923 avec Fernand Azam, de                                 Carmaux et décédée le 11-12-1974 à Albi.

              2- Achille, né le 5-04-1903, marié le 10-09-1927 avec Antoinette Genest et                            décédé le 8-03-1966 à Blaye.

              3- Madeleine, née le 17-05-1913, mariée le 17-01-1931 à Carmaux avecGeorges                Armengaud et décédée à Carmaux le 9-08-1983.

Afin que ce dicton  : "Tout homme meurt deux fois, à son décès et à celui du dernier qui l'a connu" ne soit pas vérifié, car au-delà de la mort, on trouve sinon ses descendants, au moins son histoire et son passage ne peut ainsi être oublié.                                                                                                                                                                          Toulzanes le 28 juillet 1996